Amérique latine
Les militants vénézuéliens d’ONG
indépendantes des droits humains
répondent aux médias internationaux
Thierry Deronne
Dimanche 2 mars 2014
Introduction.
La
fiabilité du rapport que nous publions
ci-dessous tient à la nature de ses
auteurs : militant(e)s et spécialistes
des droits de l’homme – avocats,
sociologues, criminologues, formateurs,
communicateurs alternatifs et
populaires, chercheurs universitaires,
responsables d’organisations telles
qu’Amnesty International Venezuela,
Réseau d’Appui Justice et Paix, Provea…
Autant d’ONG qui connaissent bien la
réalité vénézuélienne parce qu’elles
travaillent sur le terrain et publient
régulièrement des rapports critiques
assortis de recommandations au
gouvernement.
Les faits
postérieurs à ce rapport confirment ses
conclusions. Le bilan actuel des
violences est de 17 morts et 261
blessés, qui s’ajoutent à la centaine de
morts du coup d’État d’avril 2002
et aux 15 victimes de la tentative de
coup d’État de mars 2013, organisés par
les mêmes secteurs de l’opposition
(droite). Le 28 février la magistrate
Luisa Ortega Diaz, Procureure Générale
de la République, a indiqué que
contrairement aux versions diffusées par
les grands médias, sur les 1044
individus arrêtés en flagrant délit de
violences, destructions, blessures ou
homicides volontaire, seuls 418 sont des
étudiants.
Par
ailleurs le gouvernement bolivarien a
ordonné rapidement l’arrestation de
15 agents des forces de l’ordre pour
désobéissance aux instructions de ne pas
utiliser d’armes à feu et pour usage
démesuré de la force contre des
manifestants, dans certains cas pour
homicide. On compte également des
victimes parmi ces forces de l’ordre.
Plus de 40 fonctionnaires de la Garde
nationale ont été blessés par les
militants d’extrême droite; le 28
février un garde national a été
assassiné lors d’une embuscade, alors
qu’il s’employait à déblayer un barrage
installé sur une route de l’État
Carabobo.
T.D., Caracas
le 2 mars 2014.
"Un regard
alternatif sur la situation actuelle des
droits humains au Venezuela"
En 2003,
Amnesty International avait tiré la
sonnette d’alarme à propos de
l’instrumentalisation du discours des “Droits
de l’Homme au Venezuela”. Cet
avertissement reste valable
aujourd’hui. Nous voyons avec
préoccupation comment certains secteurs
de l’opposition ont cherché à créer la
matrice d’opinion selon laquelle, au
Venezuela, des jeunes qui exercent leur
droit à la protestation pacifique sont
réprimés et assassinés par l’État, dans
un contexte généralisé et systématique
de violation des droits humains. Cette
stratégie fait des droits humains un
instrument pour affaiblir un
gouvernement démocratiquement élu et
ignorer le vote de la majorité de la
population exprimé lors des élections
présidentielles d’avril 2013 et
municipales de décembre 2013. Cette
image de “répression par l’État”
a pour but, de toute évidence, de
délégitimer le gouvernement du Président
Maduro sur les plans national et
international et de forcer une “sortie”
(2) non prévue par la Constitution.
Sur les
victimes
Nous avons
suivi avec préoccupation les
informations sur les violations des
droits humains lors des violences d’il y
a quelques jours. L’analyse de
l’information disponible donne des
indices clairs sur l’origine multiple de
la violence.
(Suit une
liste provisoire de noms arrêtée au 23
février)
Nous
déplorons toutes ces morts dans les
mêmes termes et exigeons des pouvoirs
publics qu’ils éclaircissent ces faits,
qu’ils punissent les responsables (7)
et modifient les conditions qui ont
permis ces morts. De même nous exigeons
une enquête sur la véracité
d’informations parues dans des médias
nationaux sur des cas de tortures et de
mauvais traitements infligés à des
jeunes arrêtés dans l’État de Carabobo;
ainsi que sur les dégâts causés par des
manifestants qui ont exercé la violence
contre des biens privés et, en grande
partie, contre des services publics
fondamentaux pour la population comme le
Métro de Caracas (8), la chaîne
d’alimentation populaire PDVAL (9),
l’entreprise publique de
télécommuncations (Cantv) (10) et le
système de distribution d’électricité
(11).
Sur
l’origine des protestations et leurs
acteurs
A la fin de
janvier 2014 s’est produit un fait
inédit dans le scénario de polarisation
qui a marqué le pays ces dernières
années : des leaders de l’opposition et
le Gouvernement ont décidé de travailler
de manière conjointe en matière de
sécurité citoyenne, à la suite de
l’appel de l’éxécutif à construire une
feuille de route nationale. Dans le même
temps, le gouvernement a pris un train
de mesures de caractère urgent et
prioritaire pour faire baisser la
spéculation et l’accaparement. Dans les
premiers jours de février, alors que le
processus de dialogue était en marche,
se produisirent les premières violences
dans l’État de Tachira qui revêt une
importance stratégique parce qu’il est
l’épicentre de la contrebande de
produits de base vers la Colombie. Ces
faits coïncidèrent avec l’appel à
descendre dans la rue pour forcer la
“sortie” du gouvernement
constitutionnel, lancé par la députée
María Corina Machado et le leader du
parti d’opposition Voluntad Popular,
Leopoldo López (12).
La veille du
12 février l’appel du mouvement étudiant
d’opposition concernait la liberté des
personnes arrêtées pour les violences
menées dans l’État du Tachira. Cette
journée d’action qui commença
pacifiquement fut entraînée das une
spirale de violence qui s’est poursuivie
jusqu’à ces derniers jours. Le slogan
initial fut substitué par l’appel à
descendre dans la rue pour obtenir la
“sortie du gouvernement”.
Ces actions
mêlaient sans aucun doute des
manifestants aux intentions pacifiques à
d’autres avaient qui, comme leurs
actions l’ont montré, avaient pour
objectif de déclencher la violence (13).
Les maifestations ont fini par épouser
l’agenda de partis politiques voulant
une sortie anticipée du gouvernement
actuel. Ce qui expliquerait qu’elles se
concentraient dans les états et dans les
zones de la capitale où l’opposition de
droite compte la majorité de ses
adeptes. Comme on pouvait s’y attendre,
ces journées d’action ont interrompu
momentanément le dialogue entre le
gouvernement et l’opposition. (NdT, ce
dialogue a été renoué lors de la
conférence nationale pour la paix, le 27
février, à l’initiative du président
Maduro).
Sur la
criminalisation de secteurs civils
Autre élément
à souligner, la criminalisation de la
figure vague de “collectifs armés” ou de
“collectifs de motards chavistes”
présentés comme des “groupes
parapoliciers”. Les derniers jours ont
vu circuler dans les médias et dans les
réseaux sociaux des accusations contre
ces groupes rendus responsables de
graves délits dans de supposés
affrontements avec les manifestants
d’opposition.
Il est exact
que depuis plus de trente ans existent
dans quelques zones du pays des
groupuscules de gauche qui s’identifient
à la lutte armée, et dont la majeure
partie a affiché sa sympathie pour le
gouvernement bolivarien. Face à ce
caractère “armé” le président Chavez a
insisté avec force et de manière répétée
sur le fait que l’usage de la force est
réservé partout aux États et que ceux
qui sortiraient du cadre légal devraient
en subir les conséquences (14). Le
président Nicolas Maduro a maintenu
cette ligne. Dénonçant récemment la
présence de civils armés dans des
manifestations, il a déclaré : “il y
avait des gens vêtus de civils que nous
sommes en train de rechercher parce
qu’il a été prouvé qu’ils ont ouvert le
feu. Ils doivent être arrêtés. D’abord
parce qu’ils n’avaient rien à faire là,
sous aucun prétexte, et encore moins
avec des armes et encore moins en train
de tirer. Prenons garde aux infiltrés.”
(15).
La présence
de certains civils armés dans des
manifestations de l’opposition a
déclenché une diabolisation de tout
motard de secteur populaire ou de
collectif sympathisant du chavisme.
C’est sur cette base qu’ont été
justifiés des dispositifs comme des
câbles d’acier tendus en travers
d’avenues ou de rues à une hauteur de
1,20m environ, et qui ont déjà coûté la
vie à deux personnes.
Vu ce qui
précède :
1. Nous
exigeons des pouvoirs publics la
poursuite des enquêtes de toutes les
dénonciations des violations de droits
humains et ce jusqu’aux ultimes
conséquences.
2. Nous
rejetons de la manière la plus ferme les
actions contraires aux droits de l’homme
de la part des corps de sécurité qui se
sont produites dans certaines des
manifestations de l’opposition. Il
s’agit d’actions menées hors du nouveau
paradigme de sécurité promu par le
gouvernement lui-même et consacré par le
programme “Plan Patria” choisi par les
électeurs.
3. Nous
rejetons tout appel des forces
politiques d’opposition à ignorer les
voies constitutionnelles légitimes et à
forcer une sortie anticipée de l’actuel
gouvernement. Leurs actions s’opposent
non seulement à l’institutionalité
démocratique mais aussi, de manière
directe, à la décision de la majorité de
la population de soutenir les candidats
du gouvernement lors de processus
électoraux nationaux.
4. Nous
demandons à la population de ne pas
céder aux provocations de secteurs
politiques qui appuient la violence
comme forme d’action et de dénoncer de
telles initiatives aux autorités
compétentes.
5. Nous
soutenons l’appel au dialogue national
et nous exhortons toutes les parties à y
prendre part activement, afin de
surmonter les différends poltiques de
maière responsable, dans le respect des
règles de la démocratie et de l’État
démocratique et social de Droit et de
Justice.
6. Nous
rejetons l’ingérence et l’intervention
de pays étrangers dans des conflits que
doivent résoudre la société
vénézuélienne et ses institutions
démocratiques.
7. Nous
condamnons la manipulation que
des médias nationaux et internationaux,
ainsi que certaines organisations de l’auto-proclamée
“société civile” ont faite de la
situation, en présentant une image
faussée et sans scrupules de la réalité
nationale, qui encourage la violence et
invisibilise certains des acteurs du
conflit. Et nous encourageons
la communauté internationale et en
particulier les organisations des droits
humains, à recouper et à
vérifier avec soin les informations qui
circulent sur le Venezuela.
Signataires :
1. Ana
Barrios, C.I.
5.451.122, Membre de l’équipe de
coordination de Provea (1990-1995).
Membre d’Amnesty International Venezuela
(2004-2009). Membre associée du réseau
d’Appui pou la Justice et la Paix
(2000-actuellement).
2. Marieva
Caguaripano, C.I.
10.378016. Comunicatrice. Coordinatrice
de la section de Communication et
Information, et membre de l’équipe de
coordination de Provea (1990, 1995).
Productrice des campagnes de prévention
et de concientisation sur la maternité
précoce et la violence domestique (2010
– 2012).
3. Alba
Carosio, C.I. 11858059.
Militante féministe. Coordinatrice de
recherches du centre d’Études de la
femme de l’Université Centrale du
Venezuela. Membre active du Réseau de
Collectifs “La Araña Feminista”.
4.
Cristóbal Cornieles Perret Gentil.
C.I. 10.817.524. Avocat. Membre de
l’assemblée du Réseau d’Appui pour la
Justice et la Paix (2006 ); Membre
consultant de CECODAP (1999 ‐2007);
Membre de l’équipe de conseil juridique
de ACCSI (1999 ‐2000); Membre du
Collectif d’Appui Intégral des droits
des travailleurs (Aportes, 1995- 1998)
et membre de Provea (1994- 1995).
5. Luis Díaz,
C.I. 11.488.047. Chercheur. Centre pour
la Paix et les Droits Humains.
Université Centrale du Venezuela 1996 –
2009.
6. Michael
Adolfo Díaz Mendoza,
C.I. 17.066.609. Avocat et activiste des
droits humains. Collaborateur du Centre
d’Appui Communauté-Université CEA-UC
(2000-2008), membre du Collectif
d’Éducation et Investigation pour le
Développement Social – CEIDES
(2008-2010).
7. Isamar
Escalona, C.I.
7.981.055. Responsable de Groupes et
Réseaux. Département d’Éducation de
Provea (2000-2006).
8. Pedro
Pablo Fanega, C.I.
6.241.410. Membre du Centre
d’Organisation Communautaire et des
Droits Humains de l’État de Vargas,
Codehva (2004-2007). Membre de la
Commission nationale pour la Réforme de
la Police (2006-2007).
9. Pablo
Fernández Blanco, C.I.
23.527.749, Coordinateur du Programme
d’Éducation aux Droits Humains
(1996-2005) et Coordinateur Général
(2006-2012) du Réseau d’Appui pour la
Justice et la Paix.
10. Judith
Galarza Campos.
Affectée par la disparition forcé pour
motifs politiques de sa soeur Leticia
Galarza, produite dans le District
Fédéral de México, le 5 janvier 1978.
Fondatrice du Comité Indépendant de
Chihuahua pro defensa des droits Humains
et d’AFADEM. Actuelle Secrétaire
Exécutive de la Fédération
Latino-Américaine de Familles de
Prisonniers et de Disparus (Fedefam).
11. Jesús
Chucho García. C.I.
4.168.353. Militant du mouvement pour
les droits de la communauté
afro-descendante. Fondation
Afroamérica et La Diáspora Africana.
12. Iván
González Alvarado, C.I:
7.379.876. Membre de l’Assemblée et du
Consultant de Provea (1994 – 2013).
13.
Enrique González, C.I.
29.525.916, membre de Provea
(1995-1999), ACCSI (2000-2001),
chercheur de Cecodap (2002-2003).
14.
Antonio J. González Plessmann,
C.I. 10.866.332, Membre de l’équipe de
coordination de Provea (1999 – 2005).
Membre associé du Réseau d’Appui pour la
Justice et pour la Paix (2005 –
aujourd’hui).
15. Martha
Lía Grajales Pineda,
C.I. 29.565.914. Coordinatrice du
Programme d’Éducation aux Droits de
l’Homme – réseau d’Appui pour la Justice
et pour la Paix (2008 -2009); membre de
l’Assemblée Générale du Réseau d’Appui
pour la Justice et pour la Paix.
16.
Alejandra Guédez, C.I.
13.748.311. Anthropologue, productrice
audiovisuelle et chercheuse, expérience
au sein des communautés indigènes et
afrodescendantes, conseils communaux,
acteurs de la culture populaire, mères
adolescentes, monde de l’enfance.
17.
Maryluz Guillén Rodríguez,
C.I. 11.557.841. Diplômée en relations
internationale, membre du Réseau d’Appui
pour la Justice et pour la Paix
(1993-actuellement). Chercheuse et
eseignante de l’École des Droits de
l’Homme “Juan Vives Suria” de la “Defensoría
del Pueblo”.
18. Erick
Gutiérrez García, C.I.
6.976.990. Avocat, volontaire des
Cliiques Juridiques (1987). Chercheur de
Provea. Secrétaire Exécutif du chapitre
véézuélien de la Plate-Forme
Inter-américaine des Droits Humains, de
la Démocratie et du Développement
(PIDDDH). Enseignant de l’École des
Droits Humains de la “Defensoría del
Pueblo”.
19. Héctor
Gutiérrez García, C.I.
6976989. Enseignant et chercheur de
l’École des Droits Humains “Juan Vives
Suria” 2011-2014.
20. María
Lucrecia Hernández,
C.I. 26.783.758, avocate et activiste
des Droits Humains.
21. María
Paula Herrero, C.I.
14.444.733, directrice exécutive du
département de Communication et
Information de Provea (1989, 1996).
22.
Antonio J. Marasciulo Davies,
C.I. 15.394.380. Criminologue,
conseiller juridique, membre de l’équipe
fondatrice de l’UNES (2010-2012).
23. Elba
Martínez Vargas. C.I.
6.914.739. Diplômée en relations
Internationales. Responsable du Projet
d’Éducation aux Droits de l’Homme de la
Section Vénézuélienne d’Amnesty
International (1992-1993). Membre de
l’équipe de Provea (1994-1996).
24. África
Matute, C.I.
18.011.961. Avocate et activiste des
droits humains, membre du Programme
d’accompagnement intégral des personnes
victimes de violence, Réseau d’Appui
pour la Justice et la Paix (2010 –
2013).
25. Lilian
Montero Rodríguez, C.I.
6.427.029. Sociologue et avocate;
promotrice et avocate des droits des
enfants et adolescents. Cecodap
(1991-2007), Coordinatrice du
Département des Droits Collectifs du
Conseil National des Droits de l’Enfant
et des Adolescents (1999-2000); Membre
de l’Assemblée du Réseau d’Appui pour la
Justice et pour la Paix (2009-2014).
26. Vicmar
Morillo Gil, C. I.
7958276. Directrice du Département
d’Information et Commuication de Provea
(1993-1999/2000-2004). Membre de
l’Assemblée du Réseau d’Appui pour la
Justice et pour la Paix.
27. María
Teresa Quispe, C.I.
82.026.345. Coordinatrice Générale du
groupe de travail socio-environnemental
pour l’Amazonie “Wataniba”.
28.
Maureen Riveros, C.I.
6.280.434. Communicatrice et activiste
des Droits Humains, Comité contre
l’Oubli et pour la Vie. Provea (1999 –
2006).
29. Ileana
Ruiz, C.I. 6.084.832.
Communicatrice Sociale et membre du
Réseau d’Appui pour la Justice et pour
la Paix depuis 1987: Éducation aux
droits humains, commuication populaire,
usage alternatif du droit et
réhabilitation des victimes de tortures.
30.
Bárbara Tineo Toro,
C.I. 14.531.267. Travailleuse sociale et
activiste des Droits Humains.
31.
Justino Urbina Vargas,
C.I. 4.233.937, Educateur et
Communicateur populaire, membre
fondateur de Provea et membre actif de
cette organisation (1989 et 1995).
32. Belkis
Urdaneta, C.I.
9.740.076. Membre associée du Réseau
d’Appui pour la Justice et pour la Paix
(1995-2014).
33.
Rosinés Villalobos León,
C.I. 10.474.725. Membre du Réseau
d’Appui pour la Justice et pour la Paix
(1996 – 2005).
34. Asia
Villegas Poljak, C.I.
6.355.311. Docteur en Sciences
Médicales. Activiste du Mouvement de
Femmes, spécialiste en droits de santé
et reproductifs de la femme. Avocate
spéciale avec compétence nationale pour
les secteurs de santé et de sécurité
sociale de la “Defensoría del Pueblo”
(2003 – 2004). Coordinatrice de la
Commission des Droits Humains et des
garanties constitutionelles de
l’Assemblée Constituante (1999).
Notes:
1 Amnistía
Internacional, “Venezuela: Una Agenda de
Derechos Humanos ante la crisis actual”.
2003.
2 “Salida” es
la consigna pública del movimiento que
lidera Leopoldo López.
7
http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/223727/?ppp
y
http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/actualidad/sucesos/funcionario-del-sebin-que-disparo-el-12-f-esta-det.aspx
8
http://www.mtt.gob.ve/?p=2164 y
http://globovision.com/articulo/el-troudi-denuncia-agresiones-a-trabajadores-y-danos-en-el-metro-de-caracas
9
http://panorama.com.ve/portal/app/push/noticia100782.php
10
http://www.tecnoinforme.com/2014/02/21/trabajadores-de-cantv-repudian-ataques-a-sus-instalaciones/
11
http://www.entornointeligente.com/articulo/2082414/GLOBALES-En-fotos-Destrozos-de-grupos-violentos-a-instalaciones-electricas-de-Venezuela-
12 (http://diariodecaracas.com/politica/leopoldo-lopez-maria-corina-machado-haran-anuncios-importantes-hoy-lasalida)
13
http://m.eluniversal.com/nacional-y-politica/140222/cabello-anuncio-la-incautacion-de-360-bombas-molotov-en-carabobo
14
http://www.noticias24.com/actualidad/noticia/24191/chavez-pide-que-se-detenga-a-valentin-santana-y-regana-a-lina-ron/.
15 (http://www.aporrea.org/ddhh/n245737.html)
Source : http://www.gisxxi.org/articulos/situacion-de-los-derechos-humanos-en-la-coyuntura-venezolana-una-mirada-alternativa/#.UxE95M7DWSg
Traduction de l’espagnol : Thierry
Deronne
Des manifestants des quartiers
huppés de Caracas (de peau blanche car
descendants d’européens, souvent les
plus radicaux au sein de l’extrême
droite) se font prendre en photo devant
les “singes chavistes” (monos
chavistas). Ces gardes nationaux,
chargés de défendre les transports et
infrastructures publiques contre les
destructions sont pour la plupart issus
de la majorité populaire, métisse. Ces
séances photo empreintes de racisme et
qui s’accompagnent souvent d’insultes,
de jets d’urine, se font en présence de
photographes et caméramans de médias
nationaux et internationaux qui guettent
les réactions des gardes. Notons que si
le gouvernement a fait arrêter une femme
garde nationale (ainsi qu’une quinzaine
de policiers) pour usage de la violence
ou homicides, la quasi-totalité de ce
corps armé est resté dans son rôle de
contention pacifique, fait resté “hors
champ” des médias internationaux.
Twitter a été submergé
d’images de répression prises dans
d’autres pays et re-légendées
“Venezuela”. C’est le cas de cette photo
prise en réalité lors de la répression
des forces de sécurité contre les
étudiants chiliens. Ceux-ci, via leur
fédération (la FECH), ont protesté
contre cette manipulation dans un
communiqué du 16 février, rejetant “les
tentatives de déstabilisation et de coup
d’État au Venezuela, patentes dans les
violences organisées ces derniers jours”
ainsi que “toute tentative
d’accaparement d’aliments et de
putschisme qui cherchent à passer
par-dessus les décisions souveraines du
peuple vénézuélien” et dénonçant “la
manipulation médiatique d’images et
d’informations destinée à créer un
climat favorable à l’intervention”.
Pour un échantillon de ces manipulations
d’images, voir l’article de Romain Migus
:
http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/18/venezuela-coup-de-projecteur-sur-les-zones-dombre-mediatiques-par-romain-migus-caracas/
Des militants de droite installent
une “guillotine” dans un quartier
riche, à Caracas. La présence de
certains civils armés dans des
manifestations de l’opposition a
déclenché une diabolisation de tout
motard de secteur populaire ou de
collectif sympathisant du chavisme.
C’est sur cette base qu’ont été
justifiés des dispositifs comme des
câbles d’acier tendus en travers
d’avenues ou de rues à une hauteur de
1,20m environ, et qui ont coûté la vie à
deux personnes. Cette guillotine
recommandée aux opposants par Angel
Vivas, général d’extrême-droite à la
retraite, est un instrument socialement
sélectif, les motos étant un moyen de
transport généralement utilisé par les
travailleurs de milieu populaire.
Lorsque les premières
violences ont éclaté dans l’état de
Tachira (épicentre de la contrebande
d’aliments et de carburant vers la
Colombie), le style des paramilitaires
uribistes était reconnaissable dans
cette campagne de pendaisons publiques
de mannequins représentant des militants
bolivariens.
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