Paroles immortelles du martyr Ernesto
‘Che’ Guevara
Capture
d'écran PalSol
Mardi 10 octobre 2017
Extraits de deux
discours du Commandant Ernesto Che
Guevara, traduits en français pour la
première fois à l'occasion du
cinquantenaire de son assassinat par la
CIA, le 9 octobre 1967
Discours à
Santiago de Cuba, le 30 novembre 1964, à
l'occasion du 8e anniversaire du
soulèvement de la ville mené par Frank
País
[...] Notre lutte
victorieuse a entraîné deux conséquences
: le réveil des peuples d'Amérique, qui
ont vu qu'on pouvait faire la Révolution
(et triompher), qui ont pu éprouver
comment une révolution pouvait être
faite, constater que toutes les voies
(vers le soulèvement populaire)
n'étaient pas fermées et voir qu'il
n'était pas indispensable de constamment
[recevoir les coups des exploiteurs], et
que ce chemin vers l'émancipation
n'était pas aussi long et ardu que
pouvaient l'imaginer ou le penser
certains chefs de parti qui luttent avec
acharnement contre les oligarchies et
contre l'impérialisme dans chaque pays.
Et en même temps,
nous avons ouvert les yeux de
l'impérialisme. L'impérialisme a aussi
commencé à se préparer à noyer dans le
sang les nouvelles Cubas qui pourraient
voir le jour. Et avant de mourir,
Kennedy avait déjà dit qu'ils
n'admettraient pas de nouvelles Cubas
dans le continent. Cela a été réitéré
par ses successeurs, qui sont des loups
de la même litière, donc il ne faudrait
pas penser qu'ils pourraient avoir une
philosophie différente. Mais en plus de
le réitérer, ils ont démontré leur
intention de mener à bien cette action,
et de l'accomplir non seulement en
Amérique, mais dans tous les pays du
monde dans lesquels la lutte a été
créée, où la lutte révolutionnaire s'est
développée.
Ils ont essayé de
massacrer l'Algérie, mais l'Algérie
s'est libérée. Ils essaient de liquider
aujourd'hui le peuple du Vietnam, mais
le peuple du Vietnam est plus fort
qu'eux, et le peuple du Vietnam continue
jour après jour d'enregistrer de
nouvelles victoires sur l'impérialisme,
le forçant à payer par le sang des
soldats [américains], et versant
lui-même un tribut [de martyrs] pour
l'immense quantité de victimes causées
par l'impérialisme contre le peuple du
Vietnam du Sud. Et la lutte continue et
continuera jusqu'à la victoire. Cette
révolution a commencé avant même la
nôtre dans le Nord du Vietnam, et s'est
consolidée avant que nous puissions
arriver triomphalement à La Havane. Mais
vous devez continuer à vous battre.
Le Laos se trouve
dans les mêmes conditions. Et en
Afrique, il y a plusieurs peuples qui
ont pris cette voie (révolutionnaire).
Avec plus ou moins de succès, mais ils
ont pris cette voie. Et la Guinée
portugaise triomphe dans ses luttes.
Mais aujourd'hui,
le souvenir plus présent, plus poignant
que tout autre est certainement celui du
Congo et de Lumumba. Aujourd'hui, dans
ce Congo si éloigné de nous et pourtant
tellement présent, il y a une histoire
que nous devons connaître et une
expérience qui doit nous être utile.
L'autre jour, les parachutistes belges
ont pris d'assaut la ville de
Stanleyville. Ils ont massacré un grand
nombre de citoyens et, en dernier lieu,
après les avoir regroupés et assassinés
sous la statue du professeur Lumumba,
ils ont volé la statue de l'ancien
président du Congo.
Cela nous révèle
deux choses : premièrement, la
bestialité de l'impérialisme. Une
bestialité qui n'a pas de frontières
déterminées ni n'appartient à un pays
particulier. Les hordes hitlériennes
étaient bestiales, tout comme les
Nord-Américains aujourd'hui, tout comme
les parachutistes belges, tout comme les
impérialistes français en Algérie. Car
c'est la nature même de l'impérialisme
que de rabaisser les hommes à leurs
pulsions les plus sauvages, de les
transformer en bêtes féroces assoiffées
de sang, disposées à égorger, à
assassiner, à détruire jusqu'à la
dernière image d'un révolutionnaire,
d'un partisan d'un régime qui est tombé
sous leur botte, ou qui se bat pour sa
liberté.
Et cette statue à
la mémoire de Lumumba, détruite
aujourd'hui, mais qui sera reconstruite
demain, nous rappelle aussi l'histoire
tragique de ce martyr de la révolution
du monde, et le fait qu'on ne peut
jamais se fier à l'impérialisme, pas
même pour la moindre des choses, rien de
rien. Sous la bannière des Nations Unies
au Congo, Lumumba a été assassiné. Et ce
sont ces Nations Unies que les
Américains prétendent faire inspecter
notre territoire ! Ces mêmes Nations
Unies ! [...]
Et nous avons la
satisfaction toujours croissante de voir
que le nom de Cuba parcourt les champs
d'Amérique et traverse aussi les champs
d'autres pays du monde qui luttent pour
leur liberté, signifiant toujours la
même chose : l'image de ce qui peut être
réalisé grâce à la lutte
révolutionnaire, l'espoir d'un monde
meilleur, l'idéal pour lequel il vaut la
peine de risquer sa vie, de se sacrifier
jusqu'à la mort sur les champs de
bataille de tous les continents du
monde. [...]
Discours à
l'ONU, le 11 décembre 1964
[...] Maintenant,
oui, l'histoire devra compter avec les
pauvres d'Amérique, avec les exploités
et les humiliés d'Amérique Latine, qui
ont décidé de commencer à écrire
eux-mêmes, pour toujours, leur
histoire.
Et cette vague de
ressentiment indigné, de justice
réclamée et de droits piétinés qui
commence à se lever parmi les terres de
l'Amérique latine, cette vague ne
s'arrêtera plus. Cette vague augmentera
avec chaque jour qui passe. Parce que
cette vague est formée par les masses,
qui constituent la majorité dans tous
les aspects : ceux qui accumulent par
leur travail les richesses, créent les
valeurs, font tourner les roues de
l'histoire et se réveillent maintenant
du long rêve abrutissant qui leur a été
imposé.
Parce que cette
grande humanité s'est écriée « Assez ! »
et a commencé à marcher. Et sa marche de
géants ne s'arrêtera pas avant de
conquérir la véritable indépendance,
pour laquelle ils ont déjà sacrifié
beaucoup de martyrs, plus d'une fois, en
vain.
Maintenant, en tout
cas, ceux qui meurent, mourront comme
ceux de Cuba, ceux de Playa Giron : ils
mourront pour leur unique, véritable et
inaliénable indépendance. [...]
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org