Alahed
La Résistance ne permettra pas la
modification des règles du jeu
Samer R. Zoughaib
Photo:
D.R.
Mercredi 21 janvier 2015
En
assassinant six résistants libanais sur
le territoire syrien sans prendre la
peine de dissimuler ses empreintes,
«Israël» a franchi une ligne rouge. Mais
son crime ne restera pas impuni et se
retournera contre lui.
D'habitude enclin à
ne pas laisser de traces et à ne pas
revendiquer les crimes qu'il commet,
«Israël» a transgressé cette règle,
dimanche 18 janvier, en laissant sa
signature sur l'agression qui a coûté la
vie à six résistants libanais, tombés en
martyrs près de Mazraat al-Amal, à 7
kilomètres de la partie occupée du
Golan. Les observateurs des Nations
unies déployés dans la région ont
affirmé avoir vu les drones «israéliens»
survolant le secteur pendant le raid
mené par des hélicoptères, qui ont tiré
des missiles contre le convoi de trois
véhicules, transportant les membres du
Hezbollah et des conseillers militaires
iraniens.
Une mise en contexte
de cette attaque inédite permet de tirer
les conclusions suivantes:
-L'agression de Quneitra intervient
moins de trois jours après
l'intervention télévisée du secrétaire
général du Hezbollah, sayyed Hassan
Nasrallah, qui a qualifié de «graves
violations» les raids répétés menés par
les «Israéliens» en Syrie. Le leader de
la Résistance a assuré que la riposte à
ces attaques pouvait intervenir «à tout
moment». Dans cette interview accordée à
la chaine panarabe al-Mayadeen, sayyed
Nasrallah avait réaffirmé que la
Résistance pouvait prendre la décision,
lors d'un éventuel conflit avec l'entité
sioniste, d'«entrer en Galilée et encore
plus loin que la Galilée».
-A quelques semaines
des élections générales, le Premier
ministre «israélien», Benyamin
Netanyahu, aurait donné à son opinion
publique l'image d'un dirigeant faible
s'il restait passif face aux défis
lancés par sayyed Nasrallah. La décision
de mener le raid de Quneitra pourrait
donc être motivée, en premier lieu, par
des considérations électorales internes
et pour rehausser le moral de la
population et de l'establishment
militaire après les menaces du chef de
la Résistance.
-Les dirigeants
ennemis observent avec inquiétude
l'implantation de la Résistance à un jet
de pierre du Golan occupé. Ce
déploiement fait suite à la décision
annoncée par le président Bachar al-Assad
d'ouvrir le front du Golan, en riposte
aux raids massifs «israéliens» du 5 mai
2013 contre des positions militaires
syriennes autour de Damas, et en réponse
au soutien direct fourni par l'entité
sioniste aux terroristes en Syrie.
-A travers ce raid,
qui a coûté aussi la vie à un officier
des Gardiens de la Révolution iraniens,
Netanyahu cherche à saboter les
négociations entre Téhéran et
Washington, portant sur le dossier
nucléaire. Il s'agit là d'un objectif
permanent et non caché des «Israéliens».
-En prenant le risque
de laisser son empreinte, «Israël»
prouve que la décision a été prise
rapidement et qu'il ne dispose pas des
moyens d'atteindre sa cible par des
méthodes plus discrètes, comme par
exemple une bombe actionnée à distance.
Quelles que soient la
(ou les) motivation(s) de Netanyahu,
cette agression constitue, avant tout,
une tentative de modifier les nouvelles
règles du jeu imposées par la Résistance
et les Syriens, à savoir l'ouverture du
front du Golan.
Le Hezbollah a déjà
déjoué des tentatives similaires après
des agressions moins graves et moins
meurtrières, en revendiquant
officiellement la riposte. C'était
notamment le cas lors de l'assassinat
par «Israël» dans la localité de Adloun,
au Liban-Sud, en octobre dernier, du
résistant Hassan Haïdar, alors qu'il
tentait de démonter un appareil
d'espionnage «israélien». La Résistance
a riposté quelques jours plus tard en
faisant exploser une charge qui a
détruit un véhicule militaire ennemi
dans les fermes de Chebaa occupées. Il y
a quelques mois, la Résistance avait
également riposté, dans le Golan cette
fois-ci, au bombardement d'un convoi du
Hezbollah à Janta, dans la Békaa.
En menant le raid de
Quneitra, l'entité sioniste sait
parfaitement que la riposte est
inéluctable et qu'elle sera à la mesure
de l'agression. Car le Hezbollah et ses
alliés ne permettront en aucun cas que
les «Israéliens» modifient les règles du
jeu. C'est ce qui pousse certains
experts à dire que Benyamin Netanyahu a
commis un acte «stupide», qui pourrait
lui coûter sa carrière politique, à
l'instar de ce qui s'est produit avec
Ehud Olmert, après sa défaite de 2006 au
Liban.
Les calculs
d'«Israël» sont d'autant plus faux que
désormais, la région s'étendant de
Naqoura, sur la côté libanaise, à
Soueida, à la frontière jordanienne, en
passant par le Mont Hermon et le Golan,
constitue un front uni et indivisible.
Source :
French.alahednews
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