Opinion
France-Liban: A propos des Maronites
Roger Naba’a
Photo:
D.R.
Dimanche 25 mai 2014
Du voisin haïssable au voisin désirable
ou les tribulations des Maronites en
territoire «voisin»
Beyrouth – Bien avant que la
francophonie ne soit à la mode et
qu’elle ne devienne sujet de célébration
plutôt que l’objet de dénonciation
qu’elle était, bien avant que les États
-à défaut de leur(s) peuple(s)- ne se
réconcilient avec la langue de
l’«empire», les Maronites du Liban (et
non pas les Libanais, ni même tous ses
Chrétiens comme il est souvent dit
et…cru) avaient depuis longtemps célébré
leurs noces avec le français et scellé
leur sort à celui de la France.
Si «exception libanaise» il y a, il me
semble qu’elle est à chercher-là même
qui fait la singularité de ce choix:
pourquoi, seul (ou presque) parmi tous
les peuples colonisés, les Maronites
ont-ils choisi délibérément de se
«francophoniser» à défaut de se
franciser?
Plus étrange encore le concours des
circonstances historiques qui a fait
qu’à cet «appel d’empire», la France, à
l’époque en montée de puissance
coloniale, devait y répondre. Les noces
de la France et des Maronites pouvaient
commencer. Et la francophonie devait
advenir au Liban dès lors que la
stratégie «régionale» des Maronites
rencontrait celle «mondiale» de la
France.
Le «fond» maronite.
«Le comportement maronite est marqué en
permanence par deux aspirations
contradictoires: une aspiration à
l’enracinement et à la fusion dans le
milieu ambiant et une aspiration à la
«différenciation» liée à la relation
avec l’Occident. Ces deux aspirations
ont toutes deux leur légitimité:
-La première provient d’un refus de
l’état minoritaire qui non seulement
expose les membres de la communauté au
danger permanent de persécution, mais
aussi et surtout bloque toute
possibilité d’échange avec le monde
environnant;
-La seconde est motivée par le désir de
préserver son identité et sa
spécificité. Ces deux aspirations se
sont d’ailleurs exprimées tout au long
de l’histoire maronite, avec une
constance jamais démentie suscitant en
permanence des conflits et une volonté
toujours renouvelée de parvenir à un
dépassement de cette contradiction qui a
été perçue par les Maronites comme le
tribut à payer en échange de leur
spécificité.»
Longue citation que nous avons tenu à
reproduire en ce qu’elle rassemble tous
les ingrédients du «fond» qui
devait nourrir l’imaginaire des
Maronites et tisser la trame de leurs
représentations. Peu importe, au regard
de notre propos, que ce sentiment de
persécution fut réel ou «imaginaire» –
on utilise bien, comme le rappelait
Bachelard, «des éléments «imaginaires»
pour créer du «réel»» – l’important
étant qu’aux yeux de l’imagerie
populaire, ces persécutions ne devaient
jamais se démentir… qui s’est engendrée
en une «désolation» qui les a fixés dans
l’impouvoir de nouer dialogue ou
d’établir contact avec ceux-là mêmes au
milieu desquels ils vivaient; c’est elle
qui a commandé l’exacerbation à leur
volonté de différenciation, tout comme
elle a ordonné leur repliement sur
eux-mêmes.
En ce sens, elle n’avait d’autre
consistance que de fournir la base
symbolique sur laquelle ils devaient
édifier leur «confessionnalité» qui leur
servira, de manière assez élémentaire, à
diviser le monde où ils vivaient en deux
camps antagonistes: Eux versus leurs
«voisins immédiats».
Il n’est pas simple d’avoir des voisins,
c’est même toute une histoire. Pour les
Maronites ce fut une histoire
impossible: ils n’ont pas su, pas pu ou
pas voulu «avoir des voisins», les
penser en « termes de voisinage », vivre
en « bon voisinage » avec leur
environnement, milieu de leur
enracinement.
Dès lors, la problématique de leur
identité s’est toujours pensée et
énoncée dans les termes d’une
«singularité déconnectée» de son
environnement immédiat, démarche
d’autant plus étrange que leurs
principaux traits ne détonnaient pas
dans le paysage social. La proximité du
voisin risquant de finir dans la
promiscuité, s’en éloigner pour être
soi-même s’imposa comme impératif.
Ainsi, finirent-ils par développer la
différence pour elle-même, comme si être
soi-même, Maronite, ne pouvait se
décliner qu’en termes d’altérité
radicale, et seulement. Or, la
différence pour elle-même n’est pas une
relation, un phantasme ou une
hallucination très certainement! Se
donnant en premier, relevant de
l’«attitude naturelle», ce culte de la
différence à son comble portée n’a pas
été sans involuer la genèse et la
production de leur conscience de soi, ni
sans «travailler» leur imaginaire tout
au long de leur histoire, engendrant une
coûteuse exclusion des «voisins
immédiats» avec lesquels ils n’ont pu
entrer en dialogue ni établir des
relations de voisinage.
Car il leur était impossible «d’avoir
des voisins », de les penser en «termes
de voisinage», de vivre avec en «bon
voisinage». La différence pour elle-même
n’est pas un rapport ! Un «dé-rapport»
plutôt qui les a conduit à l’écart
irréductible, au rabattement de leur
identité sur la seule relation
d’opposition, à se faire étranger à leur
milieu, et, en contrepartie mais
complémentairement, à développer des
liens de solidarité qui seront autant de
barrières pour tenir les «voisins
immédiats» à distance et les Maronites
séparés.
La rencontre d’un Occident en montée de
puissance d’empire colonial
En butte donc à leurs voisins, leur
rencontre avec les Croisés, au XIIe
siècle, fut comme une révélation: la
révélation que le «voisin lointain», à
condition qu’il souscrive à certains
conditions : qu’il soit chrétien-romain
et lointain – en l’occurrence Rome pour
la religion et la France pour la
politique, la culture, la langue et le
reste – pouvait servir de recours contre
leurs «voisins immédiats».
Il semble bien que cette rencontre ait,
dans l’imaginaire des Maronites, joué le
rôle d’une «scène primitive». La
contradiction qu’interprète leur volonté
de «différenciation dans
l’enracinement», ce qui se traduit en
fait par: comment être d’ici
(«aspiration à l’enracinement et à la
fusion dans le milieu ambiant») et
réussir à rester soi («préserver son
identité et sa spécificité») contre le
«voisin immédiat» («une aspiration à la
«différenciation»»), a été résolue, dans
le cas maronite, par une décision
d’«aliénation» («liée à la relation avec
l’Occident») lourde de conséquences
stratégiques.
Puisque, ce faisant, ils ont décidé être
d’ici, sans en être tout en l’étant.
C’est à ce «voisin lointain» qu’ils s’en
sont remis pour prendre en charge la
conciliation des termes de leur
contradiction avec leurs «voisins
immédiats», dans le sens souhaité par
eux: réussir à être d’ici en étant
différent ou, dans le cas qui nous
intéresse, être d’«orient» tout en étant
«occidentalisé/francophonisé».
Et c’est bien cette rencontre qui
permettra à l’Église Maronite ainsi
qu’aux Maronites dont elle présidait aux
destinées, de briser leur «désolation»:
leur «isolement » ainsi que leur
«isolation» dans lesquels ils s’étaient
confinés. C’est bien elle qui leur a
permis d’entrer en contact direct et
assidu avec le siège apostolique à
l’égard duquel ils témoigneront par
l’intermédiaire de leur Église, d’une
indéfectible fidélité, affichant, dès
1215, au Concile occidental de Latran
IV, leur «communion vécue avec l’Église
de Rome».
Dès cette époque d’ailleurs commence la
lente mais sûre «occidentalisation» de
cette Église. Elle se latinise dans un
premier temps, malgré parfois des
tensions avec Rome, en adoptant une
large part de sa propre discipline aux
normes venues de l’Occident latin, en
adoptant sous l’égide de légats
jésuites, les institutions et des usages
liturgiques latins, pendant que des
générations de prélats sortis du Collège
maronite de Rome, fondé en 1584,
renforçaient ce même courant.
Mais Rome entrant géopolitiquement en
déclin, un substitut se faisait
cruellement sentir. Progressivement, les
Maronites vont se tourner vers la France
(«Fille aînée de l’Église» après tout!)
– en montée de puissance d’empire -,
pour réussir à se faire mettre sous sa
protection diplomatique qui s’exerçait
dans le cadre des Capitulations.
Bien que les relations avec la France ne
fussent pas encore continues, et que le
Liban n’existât pas encore comme entité
politique, il reste qu’elles marqueront
durablement leur histoire… «Et le
souvenir de ces rencontres anciennes
demeurera dans notre mémoire, comme une
justification des «relations
privilégiées avec la France».
Cette relation avec la France devait se
renforcer et s’amplifier à partir du
XVIIIe siècle, au moment où le
Proche/Moyen-Orient devenait, dans le
«Grand jeu» colonial qui opposait les
grandes puissances d’Europe (la
Grande-Bretagne et la France
principalement, mais aussi la Russie et,
dans une moindre mesure, l’Autriche,
l’Italie et la Russie tsariste), un
terrain privilégié de leur rivalité –
qui devait précipiter l’effondrement de
l’Empire ottoman et sa balkanisation.
Les intérêts des Maronites, se trouvant
au diapason des intérêts coloniaux de la
France, se sont tout naturellement
coulés dans sa stratégie impériale.
Car le «Grand jeu» oriental se résumait
à l’époque à la «Question d’Orient»,
entendre la balkanisation de l’Empire
ottoman/musulman, laquelle a consisté à
prendre l’«homme malade» de l’Europe en
tenaille: de le prendre en son «centre»
et de lui prendre sa «périphérie».
La prise du «centre» se fit directement
par les Grandes puissances, sans
intermédiaire et à tous les niveaux de
l’État : économique, politique,
idéologique…
Économique, par l’intermédiaire de la
mainmise de la Banque ottomane (banque
franco-anglaise fondée en 1863) qui, par
le décret de Muharrem (20
décembre 1881), obtint le pouvoir
colossale de gérer les finances de
l’Empire: perception des impôts,
administration de la Dette publique
ottomane… mais surtout, sous le nom de
Banque impériale ottomane, d’être la
«Banque d’État» tout en demeurant…
société étrangère.
Politique, la mainmise se fit par le
biais des «Réformes» imposés par
l’Europe pour, déjà ! -Bush le petit n’a
rien inventé- contraindre l’Empire à se
«moderniser» et se «démocratiser»,
comprendre s’«occidentaliser».
Appelées Tanzimat, ces «Réformes»,
promulguées par le sultan Abdul-Medjid (Abdülmecit)
par l’édit auguste (hatt-i sherif)
de Gül-Hané (3 nov. 1839), reprenaient
pour l’essentiel les éléments du droit
européen puisqu’il y était décidé –
nouveauté radicale en «Terre d’islam» –
que tous les sujets de l’Empire sont
égaux, sans distinction de religion
ou de nationalité, que la loi est la
même pour tous… ;
Le pouvoir central est lui aussi
réorganisé à l’«européenne»:
départements ministériels, ministres
responsables, et pour comble, en mai
1868 sont créés un Conseil d’État et une
Cour suprême de justice, tous deux
composés de musulmans et de… chrétiens.
Idéologiquement, elle se fit par un
enseignement réformé/occidentalisé en
profondeur, sur tout le territoire de
l’Empire, (les missionnaires…), la
diffusion des «idées européennes de
progrès, de démocratie, de nation.»
(Médias, imprimerie…).
Or, tous ces bouleversements du «centre»
avaient lieu pendant que la «périphérie»
de l’Empire était elle-même traversée
par de graves crises, et plus
spécifiquement par des soulèvements à
caractère national: en Serbie, où les
Serbes obtiennent que leur province soit
reconnue comme «principauté autonome»
sous suzeraineté turque, en Épire qui
tient tête aux Ottomans pendant vingt
ans (1803-1822), en Grèce où dès 1821
une insurrection nationale visant
l’indépendance totale est déclenchée, en
Égypte où Mehmed Ali (Muhammad ‘Ali) se
fait proclamer gouverneur, liquide le
régime des Mameluks et impose son
autorité au Hedjaz et au Soudan, etc.
Crises à répétition qui permettront aux
puissances européennes, sous couvert de
la « Protection des Chrétiens d’Orient»
ou des «nationalités de l’Empire», de
prendre pied dans la «périphérie» de
l’Empire en se saisissant des
«communautés», «nationalités», «tribus»…
en lutte contre lui mais le composant,
pour s’en faire des clients «outilisables»
à dessein dans le sens de leurs
rivalités et de leurs ambitions
politiques.
C’est sur ce fond de reconfiguration
géopolitique que les «relations
privilégiées» de la France et des
Maronites prennent un de leur sens
majeur et c’est sur ce fond que se
mettra au travail leur stratégie
(locale/régionale). Elle consistera à
s’inscrire et leur destin dans la montée
de la France en puissance d’empire pour
lui faire prendre en charge ses intérêts
«nationaux» contre ses « voisins
immédiats ».
Ainsi, pendant que l’alliance de la
France avec les Maronites s’inscrivait
dans le «Grand jeu» oriental de cette
dernière, celle des Maronites avec la
France servira de support à leur montée
en puissance (confessionnelle), sur -ce
qui n’était pas encore mais le
deviendra- la «scène libanaise».
Pourquoi la francophonie en temps de
manque?
Comme on s’en doute, cette guerre des
empires se dédoublait d’une «guerre des
langues» qui mettait aux prises non pas
deux mais trois langues d’empire: l’une,
l’arabe, géopolitiquement vaincue
(démembrement de l’Empire ottoman,
balkanisation de la région au prorata
des intérêts occidentaux…), et deux
autres en inégale montée de puissance:
l’anglo-saxonne en tête, le français à
la traîne.
Mais «guerre des langues» tout aussi
décisive que les guerres militaires,
politiques, diplomatiques ou
économiques, car la perdre signait la
perte même de l’empire – puisqu’il n’y a
pas d’empire sans langue d’empire – et
la gagner consacrait l’empire en
consacrant sa langue.
La bataille de la francophonie
s’inscrivait malgré ce qu’il en est, au
dedans de cette bataille des empires
coloniaux qui occupait le monde en ces
siècles. Satisfaisant à l’«appel de
français» des Maronites, la France
l’investissait dans les grandes
manœuvres de son «Grand jeu».
Néanmoins, il serait faux de parler,
dans le cas précis des Maronites, de
leur instrumentalisation par la France.
Quand il y eut instrumentalisation, elle
n’eut qu’un rôle limité et secondaire,
tactique plutôt que stratégique. Il nous
semble plus adéquat de parler d’une
«communion d’intérêts» qui s’écrira en
termes de «relations privilégiées» et de
«complicité historique».
S’il est vrai que c’est bien grâce à ces
«relations privilégiées» que les
Maronites connaîtront leur plus
importante mutation anthropolitique
puisqu’elles en feront une «confession»
– au sens politique et non plus
seulement anthropologique du mot,
autrement dit: en une açabiyya
organisée en «force politique»
ghaliba, et même la première d’entre
les «confessions» qui peupleront un
«Liban» taillé à leur «idées européennes
de progrès, de démocratie, de nation.»
(Médias, imprimerie…).
Or, tous ces bouleversements du «centre»
avaient lieu pendant que la «périphérie»
de l’Empire était elle-même traversée
par de graves crises, et plus
spécifiquement par des soulèvements à
caractère national: en Serbie, où les
Serbes obtiennent que leur province soit
reconnue comme «principauté autonome»
sous suzeraineté turque, en Épire qui
tient
Tête aux Ottomans pendant vingt ans
(1803-1822), en Grèce où dès 1821 une
insurrection nationale visant
l’indépendance totale est déclenchée, en
Égypte où Mehmed Ali (Muhammad ‘Ali) se
fait proclamer gouverneur, liquide le
régime des Mameluks et impose son
autorité au Hedjaz et au Soudan, etc.
Crises à répétition qui permettront aux
puissances européennes, sous couvert de
la «Protection des Chrétiens d’Orient»
ou des «nationalités de l’Empire», de
prendre pied dans la «périphérie» de
l’Empire en se saisissant des
«communautés», «nationalités», «tribus»…
en lutte contre lui mais le composant,
pour s’en faire des clients «outilisables»
à dessein dans le sens de leurs
rivalités et de leurs ambitions
politiques.
C’est sur ce fond de reconfiguration
géopolitique que les «relations
privilégiées» de la France et des
Maronites prennent un de leur sens
majeur et c’est sur ce fond que se
mettra au travail leur stratégie
(locale/régionale). Elle consistera à
s’inscrire et leur destin dans la montée
de la France en puissance d’empire pour
lui faire prendre en charge ses intérêts
«nationaux» contre ses «voisins
immédiats».
Ainsi, pendant que l’alliance de la
France avec les Maronites s’inscrivait
dans le «Grand jeu» oriental de cette
dernière, celle des Maronites avec la
France servira de support à leur montée
en puissance (confessionnelle), sur – ce
qui n’était pas, mais le deviendra «la
scène libanaise»
S’il est vrai que c’est bien grâce à ces
«relations privilégiées» que les
Maronites connaîtront leur plus
importante mutation anthropolitique
puisqu’elles en feront une «confession»
– au sens politique et non plus
seulement anthropologique du mot,
autrement dit: en une açabiyya
organisée en «force politique»
ghaliba, et même la première d’entre
les «confessions» qui peupleront un
«Liban» taillé à leur mesure et où ils
établiront leur ghalaba.
Pour vrais et importants que soient les
intérêts des Maronites dans cette
alliance, ils ne sauraient se réduire
aux seuls enjeux politiques – les seuls
abordés abondamment par les historiens
de tous bords. Il en est de tout aussi
fondamentaux, qui ont trait à la culture
et à la langue.
Car il se trouve que dans leur longue
traversée du voisin immédiat au lointain
voisin, les Maronites ont perdu et leur
langue et leur culture. En effet, le
«syriaque», bien que «langue maternelle»
et «langue liturgique», cesse d’être,
sous les effets de la percée romaine, la
«langue culturelle» des Maronites pour
lui voir se substituer comme langue
culturel le latin/italien de Rome.
Le Français parachèvera la glottophagie
de cette langue maternelle quand il
prendra la relève, à partir du XVIIIe,
pour finir par devenir la «première
langue » instituée des Maronites et la
seconde langue du Liban, après l’arabe –
en dépit des efforts entrepris par les
Anglo-Saxons pour le supplanter.
Faire du français, la langue de
l’empire, la seconde langue d’État, aux
côtés de l’arabe ne servait pas que les
intérêts de la France. Car les enjeux de
la francophonie, aux yeux des Maronites,
revêtent une importance qu’on pourrait
qualifié d’ontologique: elle sert, aux
plans linguistique et culturel à combler
le manque d’une langue maternelle
capable de monter en langue d’État,
contre l’arabe, langue de l’Islam et des
Musulmans, et à les doter d’une mémoire
qu’ils pourront opposer à celle de
l’Islam.
À défaut d’une langue maternelle qui
serait dépositaire d’une culture à
transmettre, le français a eu pour
vocation Maronite de combler ce manque
et de fournir aux maronites une langue
de culture et donc d’identification qui
leur permettra de creuser leur
différence d’avec les voisins d’ici.
Par, Roger Naba’a, philosophe et
universitaire libanais (1)
Tous droits
réservés © René Naba • 2014
Reçu de René Naba pour publication
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