Opinion
Non au terrorisme
À bas le terrorisme d'État !
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 7 janvier 2015
À peine quelques heures et la tuerie de
Paris, au journal satirique Charlie
hebdo, est présenté comme le «11
septembre de la France».
Les appels à
l’unité nationale, à «faire bloc» derrière
l’État «démocratique» pour défendre la
République, se multiplient. Le président
français, F. Hollande, s’est
immédiatement présenté sur les lieux
pour recueillir les dividendes
politiques et idéologiques de cet
attentat et pour appeler à l’unité
nationale contre «une attaque (…)
commise contre un journal – c’est-à-dire l’expression
de la liberté (sic) – contre des
journalistes (…) contre l’esprit de la
République». Voilà, la table était
mise pour mobiliser «la nation» en
faveur de la guerre dont les masses
ouvrières, les jeunes chômeurs et les
travailleurs feront la chair à canon au
nom de la «patrie en danger».
Ouvriers du monde entier, n’avez-vous
jamais entendu ce refrain par le passé?
La guerre mettant
aux prises la pseudo démocratie
bourgeoise contre la barbarie a été
déclarée par ces politiciens incapables
de réguler l’économie, mais tout à fait
capables de nous mener à la guerre
totale : «il faut un combat national
contre l’islamisme» a repris un
éminent journaliste bourgeois (Serge
Moati).
Le mot d’ordre est
lancé : «défendre la démocratie
et la république contre l’islamofascisme».
D’ores et déjà, quelques heures après
l’attentat, le Parti Socialiste français
appelle à une «marche des
républicains» visant à entraîner la
population derrière son train
opportuniste. L’ensemble des dirigeants
du monde, Obama, Cameron, Merkel,
Poutine, Harper, etc. dénoncent
l’attentat et désigne l’ennemi que
l’ouvrier devrait exterminer :
l’islamiste. La guerre contre
l’islamisme, déjà déclarée lors des
attentats d’Ottawa (Canada), de New York
et de Sydney (Australie) de ces derniers
mois, va être relancée et les
populations vont être rameutées pour se
rassembler derrière le drapeau
nationaliste chauvin et derrière l’État
pseudo démocratique bourgeois, qui hier
encore leur imposait des coupures dans
leur régime de retraite, des
compressions des services publics, des
hausses de taxes, le chômage et la
paupérisation généralisée, en France
comme dans les autres pays alliés.
C’est une
véritable atmosphère de guerre que
les bourgeoisies de tous les pays
essaient d’imposer aux ouvriers. Et nul
doute que cet attentat marque une étape
dans la mise en place d’une grande
offensive idéologique et politique
international contre la classe ouvrière
en vue de lui imposer une logique
militaire, d’unité nationale policière
et de préparation à la guerre pour
laquelle tous les sacrifices économiques
et humains seront exigés des salariés.
Soyons clairs :
nous dénonçons ces actes de barbarie et
l’usage du terrorisme.
Ce n’est pas une arme de la classe
ouvrière. Le terrorisme
d’aujourd’hui est toujours, directement
ou indirectement manipulé et provoqué
par les États bourgeois à la fois comme
moyen – et moment – des guerres
impérialistes et, en même temps, contre
la classe ouvrière : par la terreur
généralisée et les mesures de répression
que ces actes sanglants justifient; et
surtout, par l’utilisation idéologique
et politique qui en est faite et qui
vise à rassembler l’ensemble des
populations derrière l’État et les
bourgeois au nom de l’unité nationale et
de la défense de la patrie (du déjà vu).
Pour la classe
ouvrière, l’alternative «
démocratisme contre islamofascisme
» est un piège. Les groupes terroristes
islamistes sont produits par les États
«démocratiques» et leurs rivalités
impérialistes exacerbées. L’organisation
Human
Rights Watch a mis en évidence
comment le FBI recrutait et utilisait
des musulmans pour commettre des
attentats en «loup solitaire». Les
Talibans furent des hommes de
la CIA, de même qu’Al Qaïda. L’État
islamique au Levant est soutenu
par les services secrets d’Occident. Ce
n’est pas l’islamisme qui attaque la
classe ouvrière dans le monde, mais les
États capitalistes, dont la plupart,
sont qualifiés de «démocratiques». Les
provocations et les campagnes
antiterroristes et anti-islamistes font
partie intégrante des politiques des
États bourgeois et sont utilisées
spécifiquement contre la classe
ouvrière.
Plus le capitalisme
s’enfonce dans la crise économique et
les rivalités impérialistes, plus le
terrorisme se développe et frappe les
populations innocentes.
Seule la classe
ouvrière peut faire reculer les
menaces de guerre et de terrorisme en
développant ses luttes sur le front
économique de la lutte de classe pour la
défense de ses conditions de vie et de
travail. Seule, la destruction du
capitalisme peut offrir une
solution à cette marche à la guerre
forcée que l’État bourgeois tente
d’imposer dans les esprits et dans les
foyers.
Le prolétariat ne
doit pas tomber dans le piège que l’État
bourgeois lui tend: être avec les
terroristes ou avec l’État bourgeois
terroriste. Le prolétariat doit
combattre l’État policier qui terrorise
à Ferguson-Missouri et dans tous les
États-Unis, en France, au Canada et
ailleurs dans le monde.
Non au terrorisme,
non à l’État terroriste qui nous mène à
la guerre impérialiste mondiale. Oui à
la lutte ouvrière contre le capitalisme,
la misère, la terreur et la guerre !
LA SUITE DE
L’ARTICLE :
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/non-au-terrorisme-non-a-letat-policier/
POUR UN COMPLÉMENT D’INFORMATION :
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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