Les 7 du Québec
Le dessous des cartes dans
l'affrontement
russo-américain
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 2 décembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Pour ceux qui cherchent une
explication aux tensions et aux guerres
qui déchirent le Moyen-Orient et
l’Afrique du Nord depuis plus de dix ans
– du Pakistan tribal au Maroc royal –
voyez la photo coiffant cet article. Ces
deux chefs d’État représentent la garde
montante de l’impérialisme
international, opposée à la garde
déclinante de l’impérialisme mondialisé
(ici il faudrait une photo de Obama,
Merkel, Hollande, Camron). Le récit qui
va suivre, tiré du webmagazine
Arrêt sur Info,
se déroule dans les médinas
feutrées pour grands banquiers. Par-là,
aucune effusion de sang, que des
échanges d’argent, d’actifs réels ou
virtuels, mais c’est ici que s’écrit le
calvaire
des travailleurs-chômeurs-actifs-ou-désœuvrés
du monde entier. Nous avons émaillé ce
récit de nos commentaires caustiques et
décapants. Robert Bibeau.
Les7duQuébec.com).
En décembre de l’année dernière, nous
avons publié un article fascinant de
Dmitry Kalinichenko,
«Le piège du Grand Maitre
Poutine» (1), qui a attiré beaucoup
plus d’attention des lecteurs que nous
nous y attendions. Il continue à être
cité par de nombreux
experts politiques et économiques
internationaux. L’article parlait de la
stratégie latente de la Russie qui
consistait à se débarrasser des
obligations américaines et d’utiliser
ses pétrodollars pour acheter de l’or
monétaire. Il a semblé pendant un
certain temps que la dégringolade du
rouble l’année dernière, couplée avec
les restrictions budgétaires du Kremlin,
avait rendu Moscou incapable de
poursuivre de façon permanente son plan
de diversification du système financier
international. Néanmoins, en jetant un
coup d’œil à 2015, il s’avère que la
stratégie de Poutine fonctionne
plutôt bien.
En raison de la main invisible du
marché, le
rapport du prix de l’or – prix du
pétrole (2) a plus que doublé
dans les deux dernières années. Alors
qu’en mai 2014, il en coutait 12 barils
de pétrole pour acheter une once d’or,
ce ratio est passé à 26 barils/once en
janvier 2015 (où il demeure
actuellement). En abaissant le prix du
pétrole par rapport à l’or, il semble
que Wall Street et la City
de Londres tentent de contrecarrer la
tactique russe de l’achat d’or en
échange du pétrole et de gaz naturel
(les prix du gaz sont liés au pétrole
par l’intermédiaire de
BTU).
(On comprend pourquoi
l’Arabie Saoudite, l’OPEP, l’Iran, le
nouvel allié de Washington poursuivent
leur production malgré l’affaissement
des prix du pétrole et l’apparente
contradiction avec les intérêts des
producteurs étatsuniens de pétrole de
schiste. Robert Bibeau. Les7duQuébec.com).
**********
Cependant, ces actions sont
insuffisantes pour atteindre l’objectif
visé. La baisse des prix du pétrole et
une dépréciation de la monnaie nationale
n’ont pas abouti à un ralentissement des
achats d’or de la Banque de Russie sur
le marché intérieur en roubles. Malgré
les menaces et les
sanctions, la Russie a continué à
augmenter ses réserves d’or
(3). La Banque de Russie a acheté un
record de 171 tonnes d’or en 2014 et un
autre de 120 tonnes dans les dix
premiers mois de 2015. Par conséquent,
au 1er novembre 2015, la Banque de
Russie avait accumulé
un total de 1200 tonnes d’or
(4) dans ses réserves, qui sont
officiellement au cinquième rang dans le
monde, mais en réalité, la Russie est en
fait à la 4e place, parce que
l’Allemagne n’est autorisée à stocker
qu’un tiers de ses réserves chez elle.
En toute justice, il convient de noter
que la Chine n’a pas fourni de données
mises à jour sur ses réserves d’or
depuis 2009, quand elle avait
officiellement 1.054 tonnes.
Selon certaines
estimations, les réserves chinoises ont
triplé depuis (et sont donc
estimées à 3 100 tonnes. NDLR).
L’année 2014 a encore apporté à Wall
Street une autre surprise désagréable.
La Russie a émergé en tant que
deuxième plus grand producteur d’or du
monde (5), dépassé seulement
par la Chine. Le leadeurship mondial de
la Chine et de la Russie dans les mines
d’or leur permet de créer leurs propres
systèmes monétaires et commerciaux,
construits sur une base solide de
l’or, qui seront utilisés par les pays
du BRICS comme unité universelle de
compte et comme mesure fixe de cout.
(Nous
sommes très loin des champs de bataille
de l’État islamique et de DAESH – ces
pauvres marionnettes des jeux politiques
guerriers qui se passent mille mètres
au-dessus de leur tête de sacrifiés aux
ceintures d’explosifs – et des attentats
de Paris et de Bamako. Pourtant, nous
sommes au cœur réel du conflit qui
oppose les deux camps impérialistes
rivaux qui inexorablement nous
entrainent vers une guerre mondiale.
Robert Bibeau. Les7duQuébec.com).
**********
Face à la perspective d’avoir à
bientôt faire face à une puissante
alliance de l’or russo-chinoise qui
remettrait en question l’avenir du
dollar en tant que monnaie de réserve
mondiale, les États-Unis ont commencé à
employer toutes leurs mesures punitives
traditionnelles contre un pays qui a osé
défier la puissance financière de
l’Amérique dans le monde. Oubliez tout
le baratin à propos des «valeurs
démocratiques» – ces mesures n’ont
d’autre but que de forcer la Russie à
vendre son or.
Le peuple russe a entendu l’ultimatum
de Washington et a parfaitement
compris : les États-Unis ont imposé des
sanctions afin de renverser le
gouvernement légitime démocratiquement
élu à Moscou. Mais sans surprise, les
sanctions imposées par les États-Unis
contre la population russe – à grands
frais pour l’UE – ont eu l’effet
inverse. Les Russes se sont ralliés
autour du leader de leur nation, et la
Chine et la Russie sont maintenant plus
proches que jamais. La politique
étrangère de la dictature de l’arrogance
absolue, menée de manière si grossière
par Washington, a eu les conséquences
attendues. À force de remplacer la force
de la loi par le droit de la force de
manière universelle, les USA ont
dilapidé tout le capital politique et la
crédibilité qu’ils avaient précédemment
gagnée auprès des publics russe et
chinois.
C’est le soutien de la Chine de la
position de la Russie qui neutralise
toutes les tentatives de Washington de
briser Moscou. Même si la Russie était
obligée de vendre de l’or, il le vendra
… à la Chine, ce qui signifie qu’il
restera au sein de l‘«alliance de l’or».
Il est à noter que
la visite en septembre du
président Xi Jinping aux États-Unis
n’a pas donné lieu à des accords
substantiels (6). La Chine est bien
consciente que si Washington arrive à
rompre l’alliance entre la Russie et la
Chine, la première action d’un
l’hypothétique gouvernement proaméricain
en Russie serait de mettre un garrot de
l’énergie sur le cou de la Chine. Wall
Street a besoin de coloniser la Russie
au préalable pour ensuite coloniser la
Chine. Cela, les dirigeants chinois
l’ont bien compris. Incidemment, le même
sort attend l’Europe, qui est encore un
autre concurrent géopolitique des
États-Unis. Cependant, contrairement à
Pékin, les dirigeants européens ne l’ont
pas encore compris.
(L’auteur de l’article
livre ci-haut le grand mystère de la
politique mondiale en cette Ère
d’impérialisme systémique globalisé.
C’est à travers les guerres financières
– monétaires – boursières que les
guerres militaires prennent naissance,
en contrefeux, pour résoudre le dilemme
de savoir quel conglomérat financier
international prendra l’ascendant sur
tous les autres. L’affiliation nationale
de tels conglomérats n’étant
que secondaire – un artéfact de l’ère
capitaliste primitive aujourd’hui
révolue. En effet, même le conglomérat
des institutions financières, bancaires,
boursières appelé russo-chinois possède
des accointances avec le conglomérat
financier international appelé
américano-européen. L’enjeu de ces
guerres aux multiples facettes est de
déterminer quel conglomérat
international aura préséance sur l’autre
et lequel imposera sa loi aux
autres. Robert Bibeau. Les7duQuébec.com).
**********
Il est important de garder à l’esprit
que les attaques du dollar contre l’or
se terminent toujours de la même manière
– dans un KO douloureux pour le dollar.
Il n’y a pas d’exceptions à cette règle
dans l’histoire monétaire. Il n’y en
aura pas cette fois non plus. D’où la
règle du marché bien connue: « Quel
que soit le maximum atteint par le prix
de l’or, ce ne sera pas le dernier ».
Il serait naïf de croire que cette règle
d’or est inconnue de ces Grands Maitres
de la patience, Vladimir Poutine,
et Xi Jinping. En augmentant
systématiquement leurs réserves d’or, la
Russie et la Chine continuent à
dépouiller inexorablement le dollar
américain de son statut de monnaie de
réserve mondiale.
(Voilà
l’ultime affront – l’ultime défaite – du
camp impérialiste occidental que ce camp
tente de compenser en agressant
militairement la Russie depuis des
années – Tchétchénie,
Géorgie, Serbie-Yougoslavie, Libye,
Syrie, Ukraine, jusqu’au jour où – comme
en Turquie récemment – l’acte ultime
dépassera les bornes et enclenchera le
grand cataclysme mondial. Il faut
comprendre que l’attaque turque contre
l’avion russe a été planifiée et
commandée de Washington afin d’empêcher
tout rapprochement entre certaines
puissances de l’OTAN (Berlin notamment)
et l’empire russe. Robert Bibeau.
Les7duquébec.com).
**********
La solution militaire standard de
l’Amérique ne fonctionnera pas dans
cette situation. La Russie n’est pas
l’Irak, la Libye, ou la Yougoslavie. Si
les États-Unis lançaient une agression
directe contre un pays comme la Russie,
ce serait leur dernier geste à jamais.
Par conséquent, la Maison-Blanche tente
d’utiliser des militants radicaux des
pays musulmans et européens comme chair
à canon. Il fut un temps où cette
approche fut plus efficace. Dans le
milieu du XXe siècle, Wall Street
et la City de Londres avaient
réussi à pousser l’Europe dans une
guerre contre l’Union soviétique en
utilisant leur protégé Hitler, qu’ils
avaient littéralement porté au pouvoir
en Allemagne (7). Aujourd’hui, l’Ukraine
et la Syrie sont les théâtres de la
guerre chaude de l’Amérique contre la
Russie et l’Union européenne est le
théâtre de la guerre économique de
l’Amérique contre la Russie (il est
intéressant de noter que tandis que les
entrepreneurs européens
souffrent sous les
sanctions imposées à la Russie, leurs
concurrents américains sont occupés à
signer de
nouveaux contrats lucratifs avec
Moscou) (8).
(Ce que souligne l’auteur
de l’article est véridique. Il oublie
cependant d’indiquer que les
capitalistes européens sont parfaitement
au fait de ces manigances de leur allié
et concurrent américain, et ils savent
qu’ils sont les dindons de cette farce
macabre comme ils furent les dindons de
la farce des centrifugeuses iraniennes.
Ils en développent du ressentiment et se
prépare à faire faux bond à l’alliance
Atlantique comme il est de leur intérêt
de le faire. Nous irions jusqu’à penser
que les attentats terroristes en
Occident, à Londres et à Paris
notamment, sont des actes souhaités par
Washington de la part de leurs protégés
de DAESH, financés par leurs pions
saoudien et turc, afin de terroriser la
bourgeoisie européenne et la prévenir de
tout rapprochement avec la Russie
honnie. Robert Bibeau. Les7duQuébec.com).
**********
Récemment, les pays européens ont
commencé à réaliser que Washington était
tout simplement en train de les
escroquer. Après tout, un produit n’est,
d’abord et avant tout, que de l’énergie
qui se manifeste sous la forme d’une
marchandise (quant à nous,
nous dirions qu’un produit n’est que de
la force de travail – du temps de
travail – cristallisée sous forme de
valeur marchande composée du salaire
nécessaire et du surtravail-plus-value à
valoriser. NDLR). À cause
des ambitions géopolitiques de
l’Amérique, l’Europe est en train de
réduire, d’elle-même, son propre niveau
de compétitivité. Si nous mettons de
côté les slogans et les déclarations
nobles sur «les valeurs» et considérons
juste la question économique, tout
devient clair : si l’Union
européenne était coupée de son
approvisionnement en énergie russe pas
cher, en plus d’être coupée du vaste
marché russe pour ses produits, l’Europe
ne serait pas capable de survivre dans
sa forme actuelle.
(La gauche bourgeoise
nationaliste européenne se réjouirait de
cette alternative, elle qui réclame que
la grande bourgeoisie de gouvernance
(étatique) ait le courage de défendre
les intérêts de la bourgeoisie
impérialiste nationale contre les
assauts de l’impérialisme étatsunien qui
agresse autant ses concurrents que ses
alliés. En cela, la gauche européenne
défend ses intérêts de classe
petite-bourgeoise cléricale en voie de
paupérisation. Ce segment de classe est
particulièrement important (en nombre)
sous le mode de production capitaliste
en phase impérialiste, raison pour
laquelle nous la voyons agioter partout.
La classe prolétarienne pour sa part n’a
aucun intérêt à se joindre ni à la
grande bourgeoisie nationale capitularde
ni à la petite-bourgeoise chauvine
revancharde – courroie de transmission
des premiers vers ces derniers –
c’est-à-dire les ouvriers surexploités
ou décimés selon qu’ils conservent le
privilège d’un emploi ou pas. Robert
Bibeau. Les7duQuébec.com).
**********
Wall Street et la City
de Londres, comme avant, ne savent
pas ce que Poutine a en tête.
Mais tout le monde est bien certain que
Poutine mijote quelque chose,
et, quel que soit ce qu’il mijote, cela
surprendra tout le monde et fera avancer
les intérêts de la Russie et de ses
alliés. Essayant de donner une
signification aux actions de Poutine et
son homologue Xi Jinping, Bloomberg a
publié un article intéressant, il y a
six mois sur l’avenir du marché de l’or:
« Ce devrait probablement être
très différent de l’ancien standard or
», Kenneth Hoffman, le chef de recherche
des mines et des métaux mondiaux basé à
Princeton, à Bloomberg Intelligence …
Ce ne serait pas un système traditionnel
où vous entrez dans une banque et vous
en sortez avec une once d’or. Ce devrait
être quelque chose de nouveau et
différent » (9).
Les prédictions par les principaux
médias occidentaux sur l’émergence
imminente d’une alliance russo-chinoise
pour relancer l’étalon-or sont tellement
souvent entendues que cela ressemble
maintenant à des signaux ou même des
appels à une telle démarche, adressés à
Moscou et Pékin.
Retour au 18e siècle, le philosophe
et écrivain Voltaire avait
déclaré: «l’argent papier revient
finalement à sa valeur intrinsèque –
zéro», et il avait tout à fait
raison. Il y a eu de nombreuses monnaies
de papier différentes tout au long de
l’histoire de l’humanité. Mais chacune
d’entre elles, d’une manière ou d’une
autre, est finalement revenue à zéro et
a disparu. Ceux qui ont vécu pendant les
règnes de ces personnages historiques
comme Alexandre le Grand, Napoléon,
Hitler et Staline croyaient sincèrement
que la monnaie existante à ce moment
resterait en circulation pour toujours.
Mais pas une de ces monnaies n’existe
aujourd’hui. Et tous ces dollars et
roubles d’aujourd’hui n’ont en commun
avec leurs précédentes incarnations d’il
y a 100 ans que le fait que leurs noms
restent inchangés.
Le dollar et le rouble modernes sont
des devises entièrement différentes,
avec pouvoir d’achat différent, et une
apparence différente. Certaines devises
meurent soudainement, certaines
reviennent à zéro par une dépréciation
progressive, mais d’une manière ou d’une
autre, elles ne valent rien au bout du
compte (10). De toute évidence, le
dollar US affaibli qui a perdu 98% de
son pouvoir d’achat au cours des 40
dernières années (tout comme toute autre
pseudomonnaie non garantie) est déjà au
bord de son basculement naturel à zéro.
(Il est intéressant de
constater pour nous économiste marxiste
qu’après moult tergiversations et
convulsions, les économistes bourgeois
en reviennent finalement aux bons vieux
constats de Marx. La valeur d’usage est
chevillée à la valeur marchande qui est
déterminée par la quantité – le temps –
de travail contenu dans une unité
produite. Cette valeur marchande n’est
pas déterminée par son quantum
monétaire, c’est elle qui détermine ce
quantum dollar, euro, yen, yuan, rouble
ou or. Ce que l’expert ne dit pas c’est
que la dévaluation du dollar est
elle-même partie de la stratégie
américaine pour flouer ses alliés et ses
concurrents – tous gorgés de billets
verts qui demain vaudront encore moins
qu’aujourd’hui. Et que diriez-vous si
demain l’Oncle Sam annonçait la
répudiation du dollar US et l’émission
d’u nouvelle devise étatsunienne arrimée
à l’étalon-or? Robert Bibeau.
Les7duQuébec.com).
**********
Cet argument est de plus en plus
utilisé par les partisans d’un retour à
l’étalon-or. Cependant, ils oublient que
toutes les monnaies or auparavant en
circulation moururent finalement tout
aussi surement que les monnaies de
papier. Pourquoi cela a-t-il pu arriver,
puisque les monnaies or étaient
garanties par l’or qu’elles contenaient
physiquement ? Parce que toute devise or
est, d’abord et avant tout, une devise
avec une valeur désignée, et non une
monnaie basée sur le poids de l’or
contenu dans ces pièces ! Les monnaies
or avaient une valeur fiduciaire
représentée par la dénomination gravée
sur elles, ce qui imposait une
obligation légale sur tous les acteurs
du marché. Cette obligation exigeait
qu’ils utilisent toutes les pièces d’or
exclusivement en tant que monnaie, avec
une valeur nominale spécifiée et
attribuée par la loi. Mais finalement,
une incohérence inévitable émergea entre
la valeur de marché de l’or contenu dans
la pièce, conformément à son poids, et
la valeur fiduciaire de la dénomination
qui a été gravée sur la pièce d’or
elle-même. Cette incohérence a sonné le
glas pour toute forme de monnaie or dans
l’histoire monétaire de l’humanité. Il
n’y a pas d’exceptions à cette règle,
qui est bien connue à Wall Street.
Il est crucial pour ces Messieurs que
la Russie et la Chine soient poussées à
frapper une autre monnaie or condamnée.
Dès que la Russie et (ou) la Chine
émettront une telle monnaie or, elle
sera immédiatement attaquée par
Soros et d’autres spéculateurs
de poche de Wall Street comme lui.
Quelle que soit la valeur nominale, en
roubles ou en yuans, qui est gravée sur
la monnaie or de la Russie ou de la
Chine, après un certain temps, cette
valeur va commencer à s’écarter de la
valeur de l’or contenu dans la pièce. Il
deviendra rentable pour les spéculateurs
d’échanger, de manière cyclique, de la
monnaie papier contre de la monnaie or,
ce qui épuisera les réserves d’or du
pays et par conséquent conduira au
défaut.
De la manière dont la situation se
présente actuellement, il n’y a personne
dans le monde qui puisse répondre à
cette question apparemment simple :
pourquoi, sachant qu’il est impossible
de frapper une monnaie nationale or, la
Russie et la Chine poursuivent-elles la
course à renforcer leurs réserves d’or ?
Actuellement, personne au monde ne le
sait, sauf Poutine lui-même et son
collègue Xi Jinping.
(Nul besoin de frapper
une monnaie-or pour bénéficier de
l’avantage de posséder de grandes
quantités d’une valeur étalon sur lequel
toute devise nationale ou multinationale
devra nécessairement s’arrimer tant que
le mode de production capitaliste sera
hégémonique. Mieux, les réserves d’or
accumulées par le tandem russo-chinois
ne doivent surtout pas être transformées
en monnaie – valeur de transition ou
de « marchandage » commercial –. Les
réserves-or demeureront en l’état, en
lingots, pouvant servir de réserve pour
garantir des monnaies-devises de l’État
national (ou du groupe
d’États-nationaux) qui possèdera ces
tonnes de lingots-or. Sous le système
économique capitaliste le conglomérat
financier international qui réussit à
accaparer la plus grande part de
plus-value produite – garantie par une
devise forte – adossée à une valeur
étalon certifiée – est le
conglomérat hégémonique – s’appuyant sur
la violence d’un ou d’un groupe d’États
dominants. Ce que l’Allemagne n’a pas
réussi par deux fois et ce que les
États-Unis ne réussissent plus, et ce
que le tandem russo-chinois ne réussira
pas davantage, car les lois de
l’économie capitaliste entravent le
développement de ce mode de production
qui est rendu à sa limite. La guerre
mondiale sera l’ultime sortilège par
lequel cette bourgeoisie dépravée
tentera de résoudre ces contradictions
insolubles. La classe ouvrière mondiale
servant de chair à canon dans ces
tractations irréconciliables. Robert
Bibeau. Les7duQuébec.com).
Sources et références
Le sommaire de Robert Bibeau
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