Les 7 du Québec
L'échec du capitalisme de gauche
et de droite en Grèce
(le référendum du 5 juillet 2015)
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 1er juillet 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Depuis le déclenchement de la "crise
grec", la go-gauche s'émeut des
alliances et des manigances qui se
trament entre la gauche et la droite
bourgeoise; entre le gouvernement de
Syriza et la troïka
(FMI-BCE-Commission européenne). Et
voici que la go-gauche bourgeoise se
scinde en tendances plus ou moins
réformistes, plus ou moins vacillantes.
Telle organisation de la go-gauche prend
la pose triomphante et chante les
louanges de Syriza. Telle
autre association "gauchiste" suggère
que la droite de la gauche (sic) se
radicalise et veut faire payer le peuple
grec qui devrait sortir de l'Euro et de
l'Union européenne proposent-ils
confortablement assis à deviser au café
des Champs Élysées. Que de billevesées
futiles et inutiles. Pendant ce temps,
la classe ouvrière grecque achève son
parcours dantesque. Dimanche, le 5
juillet, la gauche bourgeoise grecque
lui fera cracher son dernier bulletin
pour rescaper l'État Grec dégénéré. Si
le OUI l'emporte au référendum de
la résignation le parti Syriza
aura le mandat d'imposer de nouvelles
mesures d'austérité en s'appuyant sur la
"volonté populaire démocratiquement
exprimée" (sic). Si le NON
l'emporte, Syriza sera
tenu d'imposer de nouvelles mesures
d'austérité suite aux sanctions des
gouvernements européens détenteurs de la
dette grecque qu'ils ont rachetée aux
banquiers afin de leur éviter le coup de
l'étrier. L'arnaque grecque est
consommée et le mont de piété que
l'on voie s'étioler à la télé sanctifie
l'agonie de ce peuple cloué au pilori.
Comment se fait-il qu'aucune tendance de
la go-gauche ni de la droite cela va de
soit, pas même James Petras l'expert, ne
parvient à cerner le dilemme qui
confronte le prolétariat grec?
C'est que toutes les tendances de
la gauche ont abandonné la perspective
de la lutte des classes et les principes
du marxisme révolutionnaire.
Il suffit, pour apprécier correctement
la situation économique et politique de
la Grèce contemporaine de comprendre que
ce petit pays est celui que le hasard du
développement inégal et combiné du Mode
de Production capitaliste (MPC) a
désigné comme le premier à succomber à
la crise systémique de l'impérialisme.
Pour faire une analogie historique, la
GRÈCE d'aujourd'hui est dans la
situation de l'Espagne en 1936. Comme
l'Espagne de ce temps-là, la Grèce
d'aujourd'hui subit, avant tous les
autres, les tourments et les péripéties
que vivront bientôt les autres pays. Du
moins, les pays qui comme la Grèce
croulent sous le crédit, sous les dettes
publiques et privées, sous les impayés
et sous les invendus, sous l'incapacité
pour le capital privé de se valoriser et
de fructifier en une nouvelle
plus-value, sous la fuite des devises et
des capitaux, sous le chômage endémique,
sous les surdépenses militaires et les
compressions budgétaires courantes.
Bref, presque tous les pays de la
planète vivront demain le "calvaire
grec" d'aujourd'hui. Observer ouvriers
du monde entier, elle se joue au Pirée
votre destiné d'aliénés.
La go-gauche doit cesser d'embrouiller
la "Divine comédie" grecque et la
go-gauche doit présenter les
bouffonneries d'Alexis Tsipras pour ce
qu’elles sont, les pitreries d'un
équilibriste "gauchiste".
Malheureusement, ce n'est
pas le texte de Monsieur James Petras
(ci-dessous) qui permettra d'y voir
clair dans cette tragédie inachevée n'en
déplaise à ses égéries dithyrambiques.
Les7duQuebec.com publie ce texte, mais
contrairement à nos amis nous en faisons
la critique systématique.
Note: dans le
texte qui suit, nos commentaires sont
entre parenthèses, en lettres
bold-italiques. Robert Bibeau
pour LES7DUQUEBEC.COM.
Titre de
l'article : "Syriza, le pillage et
l’effondrement: Quand la « gauche dure »
épouse les politiques de la droite
dure".
Par James Petras. 26.06.2015
blogue de L'OCF
http://polpresse.blogspot.ca/ et sur
Mondialisation.ca.
http://www.globalresearch.ca/syriza-plunder-pillage-and-prostration-how-the-hard-left-embraces-the-policies-of-the-hard-right/5455695
«La Grèce a fait
les manchettes de la presse financière
internationale durant les cinq derniers
mois, alors qu’un parti de gauche
nouvellement élu, « Syriza », s’oppose
ostensiblement aux soi-disant « mesures
d’austérité » en confrontant la troïka
(le Fonds monétaire international, la
Commission européenne et la Banque
centrale européenne).
(Ce
ne sont pas de "soi-disant" mesures
d'austérité que les prolétaires grecs
vivent - affaissement de 30% du PIB
national et de 35% des salaires et des
prestations sociales -. Robert Bibeau).
«Dès le début, les
dirigeants de Syriza, mené par Alexis
Tsipras, ont adopté plusieurs positions
stratégiques aux conséquences fatales
relativement à la mise en œuvre de leurs
promesses électorales d’élever le niveau
de vie, de mettre fin à la vassalité
envers la « troïka » et de se doter
d’une politique étrangère indépendante»
(ce
sont ces prétentions fallacieuses -
impossibles - ridicules qu'il faudrait
dénoncer monsieur Petras. Robert Bibeau).
«Nous allons
procéder en décrivant les échecs
systémiques initiaux de Syriza et les
concessions ultérieures érodant
davantage le niveau de vie grec, tout en
accentuant le rôle de la Grèce comme
collaborateur actif de l’impérialisme
étasunien et israélien.»
Gagner les
élections et céder le pouvoir
«La gauche
européenne et nord-américaine a célébré
la victoire électorale de Syriza
comme une rupture avec les programmes
d’austérité néolibérale et le lancement
d’une alternative radicale, laquelle
mettrait en place des initiatives
populaires en faveur de changements
sociaux fondamentaux. Ces initiatives
comprendraient des mesures pour créer
des emplois, restaurer les pensions,
annuler les privatisations et
réorganiser les priorités du
gouvernement en favorisant le paiement
des salariés avant le remboursement des
banques étrangères. La « preuve » de
l’existence du programme de réforme
radicale se trouvait dans le « Manifeste
de Thessalonique », lequel, promettait
Syriza, serait le programme guidant ses
nouveaux élus. (N'est-ce
pas ici précisément que se situe la
trahison de la gauche bourgeoise et de
ses portes- étendards que de laisser
croire qu'il existe des solutions à la
crise économique systémique du
capitalisme? Il n'existe aucune solution
à la crise du capitalisme. Il faut le
répéter aux ouvriers qui le savent déjà.
Ce qui signifie que l'avant-garde de la
go-gauche - M. Petras en tête - est
l'arrière garde de la classe
révolutionnaire. Robert Bibeau).
«Toutefois, avant
d’avoir été élus et immédiatement après,
les dirigeants de Syriza ont pris trois
décisions fondamentales empêchant toute
modification profonde. En effet, ces
décisions ont établi un parcours
réactionnaire.
1. En premier lieu,
Syriza a accepté la dette extérieure de
plus de 350 milliards de dollars comme
légitime, bien qu’elle ait été approuvée
par les kleptocrates du gouvernement
précédent, des banques corrompues et des
intérêts commerciaux, immobiliers et
financiers. Pratiquement aucune partie
de cette dette n’a été utilisée pour
financer des activités productives ou
des services cruciaux qui renforceraient
l’économie et la future capacité de la
Grèce à rembourser les prêts (emprunts
qui ne pourront jamais être complètement
remboursés. Robert Bibeau).
«Des centaines de
milliards d’euros ont été planqués dans
des comptes bancaires et des biens
immobiliers à l’étranger ou investis
dans des actions et des obligations à
l’étranger. Après avoir d’abord affirmé
la « légitimité » de la dette illicite,
Syriza a ensuite déclaré sa « volonté »
de payer cette dette. La « troïka » a
immédiatement compris que le nouveau
gouvernement Syriza serait un otage
volontaire se soumettant à plus de
coercition, de chantage et de paiements
de la dette (La
go-gauche trouve exaltantes ces
allégations de M. Petras. Elle devrait
comprendre que la décision - de Syriza -
de fermer la bourse d'Athènes et les
guichets bancaires de Grèce est une
mesure anti populaire visant à empêcher
les petits épargnants de récupérer leur
argent, ce que les gros spéculateurs ont
fait depuis longtemps. Demain une
monnaie "nationale" - le Drachme -
emportera le reste des économies des
petits rentiers et le reste des régimes
de retraite des ouvriers - ceux qui ont
un emploi du moins, puisque 60% des
jeunes sont au chômage -. Ce n'est pas
de l'Euro que la Grèce doit se retirer
mais du capitalisme monopoliste d'État.
Robert Bibeau).
2. Deuxièmement, en
lien avec ce qui précède, Syriza a
déclaré sa détermination à demeurer au
sein de l’Union européenne et de la zone
euro, renonçant ainsi à sa souveraineté
(sic) et à sa capacité d’élaborer une
politique indépendante (resic). Le parti
a exprimé sa volonté de se soumettre aux
exigences de la troïka. Une fois sous
l’emprise de celle-ci, la seule
politique de Syriza consisterait à «
négocier », « renégocier » et faire de
nouvelles concessions aux banques
étrangères de l’UE dans un processus
totalement unilatéral. La soumission
rapide de Syriza à la troïka était la
deuxième trahison stratégique de son
programme électoral, mais pas la
dernière. (La
gauche qui diffuse sans commentaires ce
texte de monsieur Petras devrait savoir
que c'est en 1945-1949 que la Grèce a
renoncé à son indépendance, lors de
l'écrasement du prolétariat grec suite à
la Seconde Guerre mondiale. Puis, la
bourgeoisie grecque y a renoncé lors de
chacun des traités internationaux que ce
pays a signés après 1967, le second
écrasement sanglant du prolétariat par
les colonels. La go-gauche mondial
peut-elle comprendre pourquoi le
prolétariat grec expérimenté hésite
avant de se lancer dans un nouveau
soulèvement révolutionnaire sous la
houlette de monsieur Petras? Robert
Bibeau).
«Une fois que
Syriza eut démontré à la troïka sa
volonté de trahir son programme
populaire, cette dernière s’est montrée
plus exigeante et plus intransigeante.
Bruxelles a considéré la rhétorique
gauchiste de Syriza et ses gestes
théâtraux radicaux comme de la poudre
aux yeux pour l’électorat grec. Les
banquiers européens savaient que
lorsqu’il serait temps de négocier de
nouveaux accords de prêt, les dirigeants
de Syriza capituleraient. Pendant ce
temps, la gauche euroétasunienne a
complètement avalé la rhétorique
radicale de Syriza sans regarder ses
pratiques. (Monsieur
Pétras devrait parler pour lui et pour
la go-gauche occidentale qui le diffuse.
M. Petras ne doit pas tenter d'associer
les prolétariens révolutionnaires à ce
salmigondis ubuesque... Voici quelques
textes que nous avons publiés au
lendemain de l'élection des
opportunistes de Syriza et il en sera de
même pour Podemos dans quelques mois.
Robert Bibeau) (1).
3. Troisièmement,
dès son entrée en fonction, Syriza a
négocié une coalition avec les Grecs
indépendants, un parti d’extrême droite,
pro-OTAN, xénophobe et anti-immigration,
garantissant que la Grèce continuerait à
soutenir les politiques militaires de
l’OTAN au Moyen-Orient, la campagne
brutale de l’Ukraine et Israël contre la
Palestine.
4. Quatrièmement,
la majeure partie du Cabinet nommée par
le premier ministre Tsipras
n’avait aucune expérience dans la lutte
des classes. Pire encore, la plupart
étaient des universitaires et d’anciens
conseillers du PASOK, sans aucune
capacité ou volonté de rompre avec les
diktats de la troïka. Leur « pratique »
académique était constituée en grande
partie de « combats » théoriques mal
adaptés à de réelles confrontations avec
des puissances impériales agressives.»
De l’égratignure
à la gangrène
«En capitulant
devant l’UE dès le début, en acceptant,
entre autres, de payer la dette
illégitime, en s’alliant à l’extrême
droite et en se soumettant aux diktats
de la troïka, la table était mise pour
que SYRIZA trahisse toutes ses promesses
et alourdisse le fardeau économique de
ses partisans. Les pires trahisons
comprennent :
(1) ne pas avoir
rétabli le paiement des pensions
(2) ne pas avoir
réinstauré le salaire minimum;
(3) ne pas avoir
annulé les privatisations;
(4) ne pas avoir
mis fin aux programmes d’austérité; et
(5) ne pas avoir
augmenté les fonds pour l’éducation, la
santé, le logement et le développement
local.
«La troïka et ses
publicistes de la presse financière
exigent que Syriza fasse davantage de
compression dans le régime de retraite
grec, appauvrissant ainsi plus de 1,5
million de travailleurs retraités.
Contrairement aux « exemples » bidons
des médias sur les pensions généreuses
dont jouissent moins de 5 % des
retraités, les Grecs ont subi les plus
importantes réductions de fonds de
retraite en Europe au cours du dernier
siècle. La troïka a réduit les pensions
grecques huit fois au cours des quatre
dernières années seulement. La grande
majorité des pensions ont été réduites
de près de 50 % depuis 2010. La pension
moyenne est de 700 euros par mois, mais
45% des retraités grecs reçoivent moins
de 665 euros par mois, un revenu se
situant sous le seuil de pauvreté.
Toutefois, la troïka exige des
réductions encore plus importantes.
Celles-ci comprennent la fin des
subventions budgétaires pour les
retraités vivant dans l’extrême
pauvreté, une augmentation de l’âge de
la retraite à 67 ans, l’abolition des
dispositions des plans de retraite liées
aux travaux dangereux et favorisant les
mères au travail. Les mesures
régressives antérieures, imposées par la
Troïka et mise en œuvre par le régime de
coalition d’extrême droite précédant,
ont sérieusement épuisé la caisse de
retraite grecque. En 2012, le programme
de « restructuration de la dette » de la
troïka a mené à la perte de 25 milliards
d’euros en réserves détenues par le
gouvernement grec dans des obligations
gouvernementales.»
(Comment
peut-on accuser une fraction gauchiste
de la petite bourgeoisie grecque
paupérisée de trahir le prolétariat
grec? Ces opportunistes de Syriza n'ont
jamais été du camp prolétarien. Les
véritables traîtres au prolétariat grec
sont ceux qui laissent entendre, encore
aujourd'hui, après la démonstration de
Syriza, que de telles "réformes" (voir
les points 1 à 5 ci-haut) du capitalisme
décadent sont possibles. Elles sont
impossibles. Aucune solution à la crise
systémique du capitalisme n'est
envisageable. Il ne reste que la guerre
mondiale - comme par deux fois
précédemment - comme "solution" (sic)
visant à relancer l'impérialisme
décadent dans un nouveau cycle
catastrophique. Robert Bibeau).
«Les politiques
d’austérité de la troïka ont veillé à ce
que les réserves de la caisse de
retraite ne soient pas renouvelées. Les
contributions ont chuté lorsque le
chômage global a grimpé à près de 30 % (Financial
Times, 05-06-15, p4). Malgré
l’assaut frontal de la troïka sur le
régime de retraite grec, l’« équipe
économique » de Syriza a exprimé sa
volonté d’augmenter l’âge de la
retraite, de réduire les pensions de 5 %
et de négocier pour trahir à nouveau les
retraités qui font face à la misère.
Syriza a non seulement manqué à sa
promesse de campagne consistant à
annuler les politiques régressives
précédentes, mais s’est aussi engagé
dans ses propres traîtrises «
pragmatiques » avec la troïka.»
«Pire encore,
Syriza a intensifié les politiques de
ses prédécesseurs réactionnaires. Syriza
(1) a promis de
geler les privatisations, mais le parti
s’engage maintenant à les accroître de
3,2 milliards d’euros et de privatiser
d’autres secteurs publics;
(2) a accepté de
transférer des ressources publiques
limitées à l’armée, dont un
investissement de 500 millions d’euros
pour mettre à jour l’Armée de l’Air
grecque;
(3) a pillé la
caisse nationale de retraite et les
trésoreries municipales pour plus d’un
milliard d’euros afin de payer la dette
à la troïka;
(4) a réduit les
investissements publics pour la création
d’emplois dans des projets
d’infrastructure afin de respecter les
délais de la troïka;
(5) a accepté un
excédent budgétaire de 0,6 % au moment
où la Grèce a un déficit de 0,7 % cette
année, ce qui signifie davantage de
réductions plus tard cette année;
(6) a promis de
réduire la TVA sur les éléments
essentiels comme la nourriture, mais
accepte aujourd’hui un taux de taxation
de 23 %.»
«La politique
étrangère de Syriza imite celle de ses
prédécesseurs. Le ministre de la Défense
de Syriza, Panos Kammenos, issu de
l’extrême droite était un fervent
partisan des sanctions étasuniennes et
européennes contre la Russie. Malgré la
vague habituelle de fausse « dissidence
» face aux politiques de l’OTAN, Syriza
a totalement capitulé par la suite, afin
de maintenir une bonne réputation au
sein de l’OTAN. Le régime de Syriza a
permis à tous les kleptocrates et
fraudeurs fiscaux bien connus de
conserver leur richesse illicite et
d’augmenter leurs avoirs à l’étranger
grâce au transfert massif de leurs
«économies » à l’extérieur du pays. À la
fin mai 2015, le premier ministre et le
ministre des Finances, Tsipras Varofakis,
ont vidé le trésor public pour effectuer
des paiements sur la dette, augmentant
ainsi les perspectives que les retraités
et les travailleurs du secteur public ne
reçoivent pas leurs prestations. Après
avoir vidé le Trésor grec, Syriza va
maintenant imposer la « solution de la
troïka » à la masse grecque appauvrie :
ou vous acceptez un nouveau plan d’«
austérité », réduisant les pensions,
augmentant l’âge de la retraite,
éliminant les lois du travail protégeant
la sécurité d’emploi et les droits de
négociation des travailleurs ou les
caisses de l’État seront vides, vous
n’aurez pas de pensions, le chômage
augmentera et la crise économique
s’aggravera. Syriza a délibérément vidé
le trésor public, pillé les fonds de
pension et les fonds municipaux pour
faire du chantage à la population et la
pousser à accepter comme un « fait
accompli » les politiques régressives de
banquiers intransigeants de l’UE, les
soi-disant « programmes d’austérité».
Dès le tout début,
Syriza s’est plié aux diktats de la
troïka, même lorsqu’il simulait leur «
résistance de principe ». Ils ont
d’abord menti à l’opinion publique
grecque, qualifiant la troïka de «
partenaires internationaux ». Ensuite,
ils ont menti à nouveau en qualifiant le
mémorandum de la troïka pour une plus
grande austérité de « document de
négociation ». Les tromperies de Syriza
étaient destinées à dissimuler le fait
qu’il maintenait le « cadre » très
impopulaire imposé par le précédent
régime discrédité de la droite dure.
Alors qu’il pillait
les ressources du pays pour payer les
banquiers, Syriza s’est davantage soumis
aux puissances étrangères. Son ministre
de la Défense a offert de nouvelles
bases militaires pour l’OTAN, dont une
base aérienne maritime sur l’île grecque
de Karpathos. Le parti a accru l’appui
politique et militaire de la Grèce à
l’intervention militaire des États-Unis
et de l’UE au Moyen-Orient, ainsi que
son soutien aux « terroristes modérés »,
invoquant le prétexte ridicule de «
protéger les chrétiens ». Syriza,
s’attirant les bonnes grâces des
sionistes européens et étasuniens, a
renforcé ses liens avec Israël, évoquant
une « alliance stratégique » avec l’État
terroriste pratiquant l’apartheid. Dès
les premiers jours de son mandat,
Kammenos, le ministre de la Défense de
la droite dure, a proposé la création
d’un « espace de défense commun »
incluant Chypre et Israël, appuyant
ainsi le blocus aérien et maritime de
Gaza par l’État hébreu.»
Conclusion de
Monsieur Petras
«La décision
politique de Syriza d’« intégrer » à
tout prix l’UE et la zone euro, signale
que la Grèce continuera d’être un État
vassal, trahissant son programme et
adoptant des politiques profondément
réactionnaires, tout en claironnant sa
fausse rhétorique gauchiste et en
feignant de « résister » à la troïka.
Bien que Syriza ait pillé la caisse de
retraite nationale et les trésoreries
locales, de nombreux gauchistes égarés
en Europe et aux États-Unis continuent
d’accepter et de rationaliser les
décisions du parti qu’ils choisissent de
qualifier de « compromis réalistes et
pragmatiques ».
«Syriza aurait pu
confisquer et utiliser 32 milliards de
dollars d’actifs immobiliers détenus par
les Forces armées grecques afin de
mettre en œuvre un plan d’investissement
et de développement différent, soit
louer ces propriétés à des ports
maritimes commerciaux, des aéroports et
des installations touristiques. Syriza a
enfoncé la Grèce encore plus
profondément dans la hiérarchie dominée
par la finance allemande en abandonnant
son pouvoir souverain d’imposer un
moratoire sur la dette, de quitter la
zone euro, gérer les ressources
financières, rétablir une monnaie
nationale, d’imposer des contrôles de
capitaux, de confisquer des milliards
d’euros dans les comptes illicites à
l’étranger, mobiliser des fonds locaux
pour financer la reprise économique et
réactiver le secteur public et privé. À
plusieurs reprises, le faux « secteur
gauche » au sein de Syriza a formulé
d’impuissantes « objections », pendant
que la mascarade Tsipras -Varofakis
procédait à la capitulation ultime.» (Ce
que M. Petras présente ici est le
programme du Parti communiste de Grèce
qui oublie simplement de mentionner
qu'un tel programme demande une
révolution sociale - le renversement du
capitalisme - et l'édification du mode
de production socialiste. Robert Bibeau).
«En fin de compte,
Syriza a aggravé la pauvreté et le
chômage, augmenté le contrôle étranger
sur l’économie, érodé davantage le
secteur public, facilité le licenciement
des travailleurs et réduit les
indemnités de départ, tout en augmentant
le rôle de l’armée grecque en resserrant
ses liens avec l’OTAN et Israël. Autre
fait tout aussi important, Syriza a
totalement vidé la phraséologie
gauchiste de toute signification
cognitive : pour ses membres, la
souveraineté nationale se traduit par la
vassalité aux puissances étrangères, et
l’anti-austérité consiste à capituler de
façon pragmatique devant une nouvelle
forme d’austérité. Lorsque l’accord
Tsipras-troïka sera finalement signé et
que l’opinion publique grecque prendra
conscience des ravages que fera
l’austérité dans les prochaines
décennies, nous espérons que les
trahisons susciteront une répulsion
massive. Peut-être que Syriza se
divisera et que la « gauche »
abandonnera enfin ses postes
ministériels tranquilles pour aller
rejoindre les millions de mécontents
afin de former un autre parti.»
James Petras
Article original en anglais: Syriza:
Plunder, Pillage and Prostration: How
the ‘Hard Left’ Embraces the Policies of
the Hard Right, publié le 15 juin 2015.
Traduction:
Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
(Syriza
était et demeure un parti de la gauche
bourgeoise. À ce titre, nul ne devrait
traiter cette organisation de traître à
la classe ouvrière. Syriza n'a rien à
voir avec la classe ouvrière et avec la
révolution. Syriza est la dernière carte
que joue la bourgeoisie grecque afin de
faire avaler les mesures d'austérité au
prolétariat grec déprimé.
Pour que Syriza accomplisse les
prouesses décrites ci-haut par M. Petras
il faudrait que Syriza soit un parti
prolétarien révolutionnaire décidé à
abolir le mode de production capitaliste
réactionnaire. Il aurait fallu que
Syriza soit un parti prolétarien
révolutionnaire décidé à bâtir une
société socialiste nouvelle sur la Terre
grecque millénaire. Cependant, une telle
solution radicale - la seule et unique
solution à la crise systémique du
capitalisme ne pourra pas être amorcée
sans le soulèvement des prolétaires des
métropoles d'Occident et d'Orient. Le
prolétariat grec doit donc fourbir ses
armes et attendre (en manifestant
sauvagement) que les conditions
objectives et subjectives de
l'insurrection prolétarienne mondiale
mûrissent encore davantage. Robert
Bibeau) (2).
(1)
Bibeau Robert (2015)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/en-grece-ce-qui-devait-arriver-est-survenu-comme-nous-lavions-prevu/
et
Bibeau, Robert (2015)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/syriza-podemos-la-supercherie-selargit/
et
Bibeau, Robert (2015)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/lextreme-gauche-menace-les-ouvriers-grecs/
(2) Bibeau, Robert
(2015) Les conditions de la
révolution prolétarienne (2e
partie).
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-conditions-de-la-revolution-proletarienne-2/
et
Robert Bibeau (2014)
Manifeste du parti ouvrier.
Publibook. Paris. 183 pages.
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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