Les 7 du Québec
La guerre de classe ouvrière en France
À bas la loi-travail !
Robert Bibeau
Mercredi 1er juin 2016
http://www.les7duquebec.com/...
Encore une fois la classe ouvrière
française est à l’avant-garde de la
résistance prolétarienne mondiale. Les
jeunes, les étudiants, et un assortiment
de petits-bourgeois – souvent
gauchisants – se sont mis en marche
contre la loi Travail-El-Khomri. C’est
toujours le même scénario, à chaque
mouvement de contestation les jeunes et
les étudiants prennent les devants,
suivit des petits bourgeois en voie de
paupérisation et des intellectuels, des
professionnels de la figuration venues
déverser leurs billevesées à la télé
pour paumés encore « Debout » à une
heure avancée.
Il est évident que
le « peuple », comme disent les
néo-maos, la « masse populaire » comme
disent les trotskistes, « le mouvement
de masse » comme le prénomme les
marxistes-léninistes, « le citoyen de la
société civile » comme le dénomme les
« communistes », ne peut stopper la
machine d’État capitaliste… Ce qui,
après un certain temps de manifestations
essoufflées, engendre les grands
rassemblements de « Nuit Debout et
cul assis », histoire de marquer
le pas, de faire du temps, faute d’un
véritable mouvement insurrectionnel. Les
rassemblements comme « Nuit Debout »,
il en fut de même Place Tahrir au Caire
il y a quelques temps, sont l’exact
moment de basculement du mouvement ; de
la phase de montée vers l’insurrection à
la phase d’enlisement
petit-bourgeois-intello – le moment de
la récupération par les agences de
renseignement et par les ONG du « containement »
militant. Surgit alors toute une
panoplie d’organisations de la
pseudo-gauche, doublées des ONG
subventionnées par l’État spolié, adoubé
par les « penseurs » stipendiés. Puis
viennent les « casseurs », policiers
affrétés, les anarchistes enragés,
coupés de la réalité. Une vraie cour des
Miracles de la débâcle populiste. C’est
du moins le sort qui guettait jusqu’à
récemment le mouvement de résistance
populaire à la Loi Travail-El-Khomri.
Mais voilà que
l’infanterie ouvrière s’est mise en
marche et la paix sociale est compromise
au grand dam de la bourgeoisie.
Les routiers, les ouvriers des
raffineries, les cheminots, et des
milliers d’ouvriers manufacturiers ont
bloqué l’approvisionnement en pétrole,
mettant l’économie française en
difficulté. Dorénavant, on passe
aux choses sérieuses comme seule la
classe ouvrière sait le faire. La lutte
de classe vient de monter d’un cran et
je ne parierais pas sur les chances du
gouvernement.
Que faire à partir
de maintenant ? Fini les enfantillages
petits-bourgeois de « Nuit Debout
sur les genoux » et autre
péroraison pour bobos retraités. La
nuit, c’est devant les raffineries qu’on
la vit, c’est là que ça se passe sous la
direction de la classe ouvrière en
guerre. Alors les jeunes, les
chômeurs et les gauchistes, on se rallie
dans le respect et la discrétion. C’est
la classe qui mène le combat, un vrai
combat, qui confronte le pouvoir
économique bourgeois… c’est autre chose
que de flâner Place de la République à
pérorer sur un autre monde « possible »
dans la semaine des trois Hollande. Nous
savons parfaitement que les bureaucrates
n’ont qu’une idée en tête… à savoir « Comment
liquider le mouvement discrètement. »
Cependant, laissons les ouvriers se
dépatouiller avec les fonctionnaires
syndicaux, et appuyons sans rechigner
toute résistance venant de la base
ouvrière syndicale et non syndicale.
Bref, écoutons la classe ouvrière en
colère, elle saura faire.
Ainsi, un collectif
de chercheurs – intellectuels –
universitaires bien rémunérés ont publié
un article intitulé : « La tribune de
Martinez n’explique rien » (1) où il
est écrit que « Le 26 mai 2016
l’Humanité, qui
a publié la tribune du
secrétaire général de la CGT Philippe
Martinez « La modernité c’est
le progrès social, pas la loi travail
». Depuis quand la France (sic)
a-t-elle été consultée sur la loi El-Khomri,
sommes-nous tentés de demander ? De
toute manière, ce n’est pas la France
(sic) qu’il faudrait consulter mais la
classe ouvrière. La guerre contre la loi
bourgeoise El-Khomri n’est pas une
bataille de la CGT, ni une lutte du
« peuple de France » (sic), mais une
guerre de la classe ouvrière contre la
classe des patrons.
Les thuriféraires
universitaires poursuivent leurs
amalgames : « Malheureusement, la
tribune de Philippe Martinez nous
éclaire sur un point : la volonté
manifeste de la direction de la CGT de
passer sous silence le rôle de la
mondialisation du capitalisme, du grand
capital mondialisé et d’instances telles
que l’OCDE, l’OMC, le FMI, la Commission
Européenne… Une fois de plus, le
secrétaire général de la CGT ne souffle
mot sur ces questions stratégiques. Même
silence sur les conséquences prévisibles
de l’actuel blocage de l’économie, sur
la menace de délocalisation émise par le
PDG de Total » (2).
Mais ça fait 30 ans
que Total délocalise, tout
comme les autres multinationales dites
« françaises », et quand ça fait leur
affaire les capitalistes chauvins
brandissent le tricolore et la
Marseillaise. Autant les fonctionnaires
syndicaux se contorsionnent pour
brouiller les cartes et présenter le
mouvement de résistance ouvrière comme
une lutte pour le droit de « négocier
le prix de la soumission » ; autant,
les jérémiades des intellectuels, de
Mélenchon et de la coterie de gauche
visent à détourner le mouvement de
résistance concrète, qui fait mal, et
qui frappe l’économie capitaliste en
plein cœur.
Sur les barricades
du blocage ils sont en panne les débats
oiseux à propos de la mondialisation et
des institutions européennes. Bientôt,
la go-gauche proposera aux ouvriers de
quitter leurs chantiers occupés pour
aller voter pour une flopée de députés
stipendiés qui poursuivront le jeu de la
chaise musicale électorale. En France,
en ce moment, la meilleure façon
d’enrayer la mondialisation c’est de
défier et de faire reculer les
capitalistes français et leur
gouvernement, entrainant avec eux les
impérialistes allemands et suivants.
Debout, de jour
comme de nuit sur les barricades de la
classe ouvrière pour stopper
l’approvisionnement en carburant
jusqu’au retrait de la loi Travail-El-Khomri
sans négociation ni compromission.
(1) http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2016/05/26/la-tribune-de-philippe-martinez-dans-l-humanite-n-explique-r-51634.html
(2) La tribune de Philippe Martinez
dans l’Humanité n’explique rien (I)
[la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2016/05/26/la-tribune-de-philippe-martinez-dans-l-humanite-n-explique-r-51634.html
et aussi
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2016/05/27/la-tribune-de-philippe-martinez-dans-l-humanite-n-explique-r-51637.html
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