MADANIYA
Le Pakistan face au défi du Monde post
occidental ½
René Naba
Lundi 9 décembre 2019 Le Pakistan:
Première République Islamique de
l’histoire du Monde
Première République
islamique de l’histoire, le Pakistan, un
pays tout entier voué à l’Islam, a
longtemps fait office de «body guard» de
la dynastie wahhabite, le gardien des
lieux saints de l’Islam, l’incubateur
absolu du terrorisme islamique.
Mais, face au défi
représenté par le «Monde post
occidental», matérialisé par la montée
en puissance de l’Asie au premier rang
des continents de par son importance
économique et démographique, le «pays
des purs» tend à abandonner sa fonction
hideuse de base arrière du djihadisme
planétaire pour un rôle plus valorisant
de partenaire stratégique de la Chine,
via le projet OBOR, la première
puissance mondiale en devenir.
Fait sans précédent
dans l’histoire révélateur du
basculement géostratégique qui s’opère à
l’échelle de la planète, la
réorientation diplomatique du Pakistan
intervient alors que trois pays
asiatiques accèdent au groupe de tête
des cinq premières puissances
économiques du Monde (Chine, Japon,
Inde); un continent qui regroupe de
surcroît quatre des grandes puissances
atomiques (Chine, Inde, Pakistan, Corée
du Nord), alors qu’un cinquième, l’Iran,
a accédé au rang de «puissance de seuil»
atomique et que deux pays musulmans
d’Asie, la Malaisie et le Pakistan,
paraissent avoir amorcé leur dégagement
progressif de la houlette saoudo
américaine avec la double victoire de
Mahatyr Mohamad (Malaisie) et d’Imrane
Khan Niazi (Pakistan) sur les protégés
de la dynastie wahhabite dans la zone,
Najib Razzak en Malaisie et Nawaz Sharif
au Pakistan.
Retour sur le
Pakistan, un des pays pivots de la
stratégie saoudo américaine à l’apogée
de la guerre froide soviéto-américaine,
notamment dans la guerre anti soviétique
d’Afghanistan (1980-1989), alors que les
relations internationales s’acheminent
vers un monde post occidental.
AllahAbdad (La
ville de Dieu) et Islamabad (La ville de
l’Islam) et Faysalabad.
Le Pakistan est un
pays voué tout entier à l’Islam, la
religion fondatrice de son indépendance,
à égalité avec l’Arabie saoudite, un
royaume propulsé, lui, sur la scène
internationale par la présence sur son
sol des deux grands lieux saints de
l’Islam -La Mecque et Médine-, certes,
mais aussi et surtout du pétrole, le
moteur de l’économie mondiale
contemporaine.
Si imprégné de
l’Islam que les futurs dirgeants du
Pakistan choisiront la ville dédiée à
Dieu, bien que située en Inde,
-AllahAbad (La ville de Dieu)-, pour
offrir une tribune à Mohamad Iqbal pour
son discours fondateur d’un état séparé
musulman de l’Union Indienne. Sa
capitale est dédiée à l’Islam, Islamabad
(la ville de l’Islam), qui succédera à
Rawalpindi, dans l’ancien découpage
administratif anglais, enfin une
troisième ville est dédiée à Faysal, le
Roi d’Arabie saoudite, maître d’œuvre du
placement de l’Islam sunnite sous la
coupe wahhabite et grand bailleur de
fonds du Pakistan militarisé et
nucléarisé, Faisalabad, anciennement
Lyallpur.
Les racines
confrériques de l’extrémisme: une
transposition du schéma soviétique à
l’Islam.
L’inclination au
totalitarisme au sein des mouvements
relevant de l’Islam politique revient
d’ailleurs en premier lieu à un
pakistanais, Abu Al Ala’ Al Maududi,
premier islamiste du XX me siècle à
prôner le retour au Jihad. Ce théologien
fondamentaliste nourrissait un objectif
masqué, repris d’ailleurs des Anglais,
qui se résumait par ce mot d’ordre:
diviser pour régner. Il estimait en
effet que le Pakistan méritait tous les
sacrifices y compris au prix de la
sécession avec l’Inde, nonobstant les
importants déplacements de population
que cette décision impliquait.
Fondateur du parti
pakistanais Jamaat-e-islami, il a
envisagé la création d’un État Islamique
Uni, fondé sur l’application rigoureuse
de la loi religieuse (Charia). Dans sa
conception, un tel état devait être
hégémonique, totalitaire sur les divers
aspects de la vie.
La Gouvernance
d’Allah (Al Hakimiya) au Pakistan
relevait de Dieu, le gouvernement se
doit d’être fidèle à la Charia.
S’inspirant du
modèle stalinien en vigueur en Union
Soviétique, Maududi a substitué
l’idéologie islamique à l’idéologie
marxiste, érigeant, le premier, un
«parti de Dieu» (Hezbollah) équivalent
au parti communiste, de même que le
Califat en guise de substitut au
Secrétaire général du PC. Les racines
confrériques de l’extrémisme trouvent
ainsi leur origine dans la transposition
du schéma soviétique à l’Islam.
Les Frères
Musulmans lui emboiteront le pas,
adoptant la conception totalitaire du
stalinisme pour l’appliquer à la
religion musulmane.
Terme général,
jamais utilisé par le prophète ni par
ses premiers successeurs, le concept de
la Charia fera son apparition au début
du II me siècle de l’hégire. Il ne
saurait être comparé au Talmud des
Juifs, ni à la Constitution de l’époque
contemporaine. Il reste sujet à débat.
L’accession du
Pakistan à l’indépendance a été vécue
par les Pakistanais et de nombreux
musulmans de par le Monde comme la fin
d’une longue période de sujétion tant
vis à vis du Royaume Uni que de l’Inde.
Une victoire sur le colonialisme
britannique, leur bourreau
pluriséculaire, l’artisan de la promesse
Balfour, portant démembrement de la
Palestine. Une victoire sur l’Inde et la
fin du joug indien et de l’hindouisme
sur la minorité musulmane de l’Union
Indienne.
Produit de la
dislocation de l’Empire colonial
britannique en Inde et sa partition en
deux états, en 1947, le Pakistan se
vivait alors comme le plus important
pays musulman de l’époque, avant d’être
supplanté par l’Indonésie après
l’indépendance des anciennes Indes
néerlandaises. Levier et moteur de son
accession à la souveraineté
internationale, l’Islam occupe une place
centrale tant dans la vie politique, que
spirituelle et sociale du pays. Il
constituera le vecteur d’influence de sa
diplomatie, l’argument de promotion de
son image en direction du tiers monde
colonisé, majoritairement musulman, un
tiers monde colonisé par les
Occidentaux, principalement Anglais que
les Français.
Si l’appartenance à
l’Islam ne fait aucun doute, le nom du
pays, Pakistan, prête à controverse.
«Pays des purs» en ourdou (Pak, pur et
Stan, pays), le terme pourrait aussi
provenir de l’acronyme composé à partir
du nom des provinces: Pendjab, Afgania,
Kashmir, Indus-Sind et BalouchisTAN.
Attribuée à Sayed
Ahmad Khan (1817-1898), homme politique
musulman, ancien magistrat et créateur
d’universités, l’idée d’un État séparé a
été formalisée par le poète et
philosophe Allama Mohamad Iqbal
(1877-1938) au cours d’un discours à la
session annuelle de la Ligue musulmane
en 1930 tenue à Allahabad (la ville
d’Allah).
Proposition
entérinée dix ans plus tard à Lahore, le
23 Mars 1940, par la Ligue Musulmane
présidé alors par Mohamad Ali Jinnah,
qui sera par la suite le premier
dirigeant du Pakistan indépendant.
En dépit de
l’opposition des dirigeants indiens,
Gandhi et Nehru les Britanniques se
décideront en faveur de la partition de
l’Union indienne, mais, paradoxalement,
les deux ennemis demeureront membres du
Commonwealth.
La partition avec
l’Inde entraîne de gigantesques
déplacements de population. Plus de six
millions de musulmans indiens se
réfugient dans le nouvel état pendant
qu’un nombre approximativement égal
d’hindous et de sikhs quittent le
Pendjab pour l’Inde sur fond de
violences et de massacres qui font plus
de 500.000 victimes. La question
communautaire ne sera d’ailleurs pas
réglée par ces exodes, un tiers des
musulmans continuant à vivre en Inde.
Les failles du
Pakistan: Un état bipolaire frappé d’une
double discontinuité territoriale et
démographique
A –
Discontinuité territoriale
État bipolaire, le
Pakistan pâtissait d’une discontinuité
territoriale qui sera purgée par une
guerre débouchant sur l’indépendance de
sa province orientale devenant le
Bangladesh, à la suite de la sécession
proclamée par Cheikh Mujibbur Rahman,
chef de la Ligue Awami.
Le pays était en
effet divisé en deux régions distinctes,
distantes de 1. 700 km: le Pakistan
oriental, qui fera sécession pour
devenir le Bangladesh et le Pakistan
occidental composé du Sind, Penjab
Occidental, du Baloutchistan, et des
provinces frontalières du Nord.
B –
Discontinuité démographique: La question
du Cachemire.
Majoritairement
peuplé de musulmans, de l’ordre de 78 %
de ses habitants, le Cachemire sous
l’égide de son chef nominal le dirigeant
hindou du Jammu-Cachemire, le Maharaja
Hari Singh, de la dynastie Dogrâ,
réclamera le rattachement de la province
à l’Inde, déclenchant une spirale de
violences avec l’incursion de tribus
pathanes venues du Pakistan et appuyées
par une partie de la population locale.
Cette décision a
marqué le début d’un enchaînement de
violences qui débouchera sur le premier
conflit indo pakistanais, moins d’un
après l’indépendance des deux pays.
Un cessez-le-feu
négocié sous l’égide de l’ONU, 1er
Janvier 1949, dressera une ligne de
démarcation temporaire, appelée «ligne
de contrôle» ou LOC (Line of Control):
les deux-tiers du Cachemire forment
l’État Fédéré indien du Jammu et
Cachemire avec pour capitale Srinagar;
le Pakistan administre le dernier tiers,
qui prend le nom d’AZAD Cachemire
(«Cachemire libre») avec pour capitale
Muzaffarbad et les Territoires du Nord
(capitale Gilgit).
L’entrée en
scène de l’armée.
Sur fond
d’exacerbation nationaliste,
d’instabilité politique et de
difficultés économiques, la mort
prématurée de Mohamad Ali Jinnah, en
1948, suivie de l’assassinat du Premier
ministre Liaqat Ali Khan, le 16 octobre
1951, par un fanatique afghan favorise
l’entrée en scène de l’armée en
politique.
Face à
l’impossibilité de réduire l’agitation
au Pakistan oriental, qui se sent
délaissé, le président Mirza confie le
pouvoir au général Ayoub Khan qui abroge
la constitution et décrète la loi
martiale Le 7 octobre 1958.
Ayoub Khan instaure
la dictature militaire engageant un
important train de réformes: réforme
agraire (9 000 km² redistribués à
150.000 fermiers), plan de développement
économique, restrictions sur la
polygamie et le divorce.
En 1962, une
nouvelle constitution qui institue
notamment deux langues officielles, le
bengali et l’Ourdou. Islamabad devient
la capitale nationale et Dhâkâ, au
Pakistan oriental, la capitale
législative.
Au terme d’un
épisode de guerre ouverte en 1965 au
Cachemire, le président Ayoub Khan et le
Premier ministre indien Lal Bahadur
Shastri s’accordent en 1966 dans la
«Déclaration de Tachkent», sous les
auspices de l’Union soviétique. Le
document gèle provisoirement le conflit
du cachemire. Zulficar Ali Bhutto
démissionne de son poste de ministre des
Affaires étrangères et s’oppose à Ayoub
Khan et à l’abandon du Cachemire. Il
fonde le «Pakistan People Party» (Parti
du Peuple Pakistanais), pour défendre
son programme socialisant.
Le président Ayoub
Khan démissionnera en mars 1969 après de
terribles émeutes internes et transmet
le pouvoir à un autre militaire au
général Yahya Khan qui décrète à nouveau
la loi martiale.
Le Cachemire,
abcès de fixation, aiguillon de la
diplomatie pakistanaise.
Abcès de fixation,
le Cachemire va épuiser les ressources
du Pakistan en même temps qu’il servira
de tremplin à la prise de pouvoir par
l’armée.
Le premier quart de
siècle de l’indépendance du pays va être
le théâtre de trois guerres avec le
voisin indien: Première guerre indo
pakistanaise (1947-1948); Deuxième
guerre indo pakistanaise 1965; Troisième
guerre indo pakistanaise 1971, sans
compter ultérieurement le conflit de
Kargil (1999) et le conflit armée du
Nord-Ouest du Pakistan (2004)
Le Cachemire, plaie
béante du Pakistan, son obsession,
servira, au même titre de l’Islam
d’aiguillon à la politique étrangère du
Pakistan. Cette province controversée
fera office de point de convergence avec
l’Arabie saoudite en contrepoids de
l’alliance entre l’Inde et l’Égypte
nassérienne, au sein du Mouvement des
Non Alignés.
De par leur
positionnement, l’Inde et l’Égypte
étaient en effet perçues comme les deux
bêtes noires communes de l’Arabie
saoudite et du Pakistan en ce que
l’Indien est un Hindou, non musulman, et
l’égyptien un arabe, musulman,
républicain et nationaliste, quatre
tares irrémédiables pour les tenants
d’un Islam rigoriste. De surcroît
bénéficiaires d’un halo de prestige
considérable amplifié par le charisme de
Gamal Abdel Nasser, l’artisan de la
première nationalisation réussie du
tiers monde, la nationalisation du Canal
de Suez, et chef du combat nationaliste
arabe, doublé du respect international
glané par l’Inde, particulièrement le
tandem Gandhi et Nehru, initiateurs de
la non-violence dans leur combat
victorieux contre l’impérialisme
britannique.
Le Tiers monde est
redevable de sa liberté et de sa dignité
à trois faits politico-militaires
majeurs qui ont bouleversé la
configuration géostratégique de la
planète :
- Dien Bien Phu
(Vietnam-1954), première victoire
militaire d’un peuple basané sur une
puissance atomique, la France,
membre permanent du Conseil de
sécurité,
- La
nationalisation du Canal de Suez par
Nasser, en 1956, première
nationalisation réussie par un pays
du tiers monde d’un consortium
occidental,
- La prise de La
Havane par les Bardudos, en 1957,
première percée militaire des
guérilleros latino-américains dans
l’arrière-cour des États Unis.
Des victoires qui
ont favorisé l’émergence du mouvement
des Non-alignés, ouvrant la voie à
l’indépendance du Tiers Monde, scellant
dans le sang, Dien Bien Phu
(Vietnam-Asie) Suez (Égypte -Monde
arabe), La Havane (Cuba-Amérique Latine)
la naissance de la tricontinentale.
Première brèche
dans six siècles d’hégémonie absolue
occidentale sur le reste de la planète,
la conférence de Bandoeng a servi de
matrice au Mouvement des non-alignés,
promoteur du neutralisme politique sur
la scène internationale ainsi que son
mode opératoire, la TRICONTINENTALE.
Elle a signé l’entrée des peuples
colonisés des trois continents (Afrique,
Asie, Amérique latine), sur la scène
mondiale en tant qu’acteur majeur de
l’Histoire et non plus en tant que
supplétifs
Krishna Mennon, le
fougueux ministre de la défense indien,
passera à la postérité pour avoir brandi
la menace de l’explosion du Commonwealth
en guise représailles à l’agression
tripartie franco-anglo-israélienne
contre Nasser, en 1956, scellant dans le
combat une alliance historique des
«Damnés de la terre», alors que son
rival pakistanais s’adossait à l’Arabie
saoudite, le meilleur allié arabe des
États Unis et protecteur d’Israël.
Le Pakistan, par
contre coup, s’engage pleinement dans un
système d’alliance avec les pays
conservateurs sunnites pro américains
(Turquie, Arabie saoudite, l’Iran
impériale) que cela soit au sein du RCD,
(Regional Cooperation Development), le
substitut au défunt Pacte de Bagdad, ou
le Cento (Central Treaty Organisation),
regroupant la Turquie, le Pakistan et
l’Iran, faisant office de maillon
intermédiaire entre l’OTAN (Océan
Atlantique) et l’OTASE (l’OTAN
asiatique), ou au sein de l’Organisation
de la Coopération Islamique (OCI), le
premier forum islamique de l’époque
contemporaine regroupant 55 pays.
Inde versus
Pakistan: Démocratie versus Dictature
En 70 ans
d’existence, l’Inde a justifié son titre
de «plus grande démocratie au Monde»,
veillant à l’accession de civils et de
musulmans à la magistrature suprême, en
dépit de la violence politique marquée
par l’assassinat du premier ministre
Indira Gandhi, la fille du Pandit Nehru,
et de son fils Rajiv, en 2001, alors que
le Pakistan ployait sous le joug
militaire 4 fois durant le premier demi
siècle de son indépendance.
Ayoub Khan (1960),
Yahya Khan (1967), Zia Ul Haq (1978), et
Pervez Musharraf (2001-2009): La valse
des militaires s’est accompagnée de la
décapitation du leadership chiite,
principalement le clan Bhutto,
parallèlement à une islamisation à
marché forcée de la société
pakistanaise.
A-Zia UL Haq versus
Zulficar Ali Bhutto.
L’élimination du
clan Bhutto se fera en deux temps: le
père Zulficar, sous ZIA Ul Haq, en 1979,
à la veille de la guerre anti soviétique
d’Afghanistan et de la transformation du
Pakistan en base arrière des Taliban;
La fille Benazir,
quatorze ans plus tard assassiné sous
Pervez Musharraf, en 2007, en plein
chaos résultant de la double invasion
américaine de l’Afghanistan et de
l’Irak, consécutif au raid d’Al Qaida
contre les symboles de l’hyperpuissance
américaine, le 11 septembre 2001.
Grand propriétaire
terrien, chiite au nationalisme
chatouilleux, doté d’une culture
occidentale, animé d’un zeste de
socialisme, dont l’assise politique
repose sur la grande bourgeoisie du
Sind, notamment la grande cité portuaire
de Karachi, Zulficar Ali Bhutto heurtera
la hiérarchie militaire, en 1972, par un
vaste programme de nationalisations
portant notamment sur les banques et les
industries de base, mettant en œuvre une
ambitieuse réforme agraire. Les
militaires sont retirés des postes
décisionnaires politiques mais, en signe
d’apaisement, le budget de la Défense
est porté à 6% du PIB.
La réforme Bhutto
sera accueillie par une levée de
boucliers du lobby ultra conservateurs:
les chefs d’entreprises et les religieux
soutenus par une coalition de neufs
partis d’opposition.
La dictature
militaire de Zia (1977-1988).
Une triptyque
décisive Islamisation, Djihadisme, et
Nucléarisation du Pakistan ont ponctué
onze ans de dictature de Zia Ul Haq avec
à la clé la pendaison de Zulficar Ali
Bhutto, chef charismatique du chiisme
pakistanais et l’implosion en plein vol
du dictateur pakistanais pour solde tout
compte.
Face au blocage des
institutions résultant de la politique
volontariste de Zulficar Ali Bhutto, le
général Zia Ul Haq décide d’imposer la
loi martiale au pays le 5 juillet 1977.
Zulficar doit abandonner le pouvoir.
C’est le début d’un longue descente en
enfer, qui aboutira à sa pendaison.
Arrêté, jugé, il sera condamné à mort
pour le prétendu meurtre du père d’un
des dissidents du Parti du Peuple
Pakistanais.
Son exécution par
pendaison le 4 avril 1979 ouvre la voie
au retour des militaires au pouvoir pour
la 3eme fois dans l’histoire du
Pakistan, et, en plein boom pétrolier
consécutif à la 3eme guerre
israélo-arabe d’octobre 1973, favorise
la mise en route d’un processus
d’islamisation du système politique sous
l’égide du général Zia Ul Haq, avec son
corollaire un engagement dans le djihad
afghan.
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