Opinion
Bilan Média de l’offensive
« Bordure protectrice » à Gaza
René naba
Photo:
D.R.
Mercredi 8 octobre 2014
Paris – Quinze
journalistes journalistes et opérateurs
médias ont été tués durant l’opération
israélienne « Bordure protectrice »
contre Gaza (Juillet-Août 2014), et 8
médias détruits, selon une recension
faite par le PEC (Press Emblem Campaign),
une organisation non gouvernementale
basée à Genève et dotée d’un statut
consultatif spécial auprès des Nations
Unies.
En outre, de
nombreux journalistes ont été blessés
par les attaques israéliennes. Les
maisons de 16 d’entre eux ont été
détruites (souvent délibérément
ciblées), et huit médias ont été
bombardés. L’armée israélienne a
également interrompu la diffusion de
chaînes de télévision et de radio ainsi
que des sites de médias, ajoute cette
organisatipn fondée en 2004 par des
journalistes de divers pays, dont la
mission est la protetion des
journalistes en zone de conflit.
Parallèlement,
toujours selon le PEC, 2 journalistes et
3 opérateurs média ont été tués au
Pakistan, en Août 2014 et 7 journalistes
en Irak, en 2014, portant à 49, le
nombre des journalistes disparus depuis
2009 dans ce pays.
Le manque de
protection accordée aux travailleurs des
médias dans le conflit le plus longue
est très préoccupant ; il représente une
escalade sans précédent des violations
contre les journalistes par les forces
israéliennes d’occupation (FIO) en
Cisjordanie observées au cours des
dernières années. Les violations
israéliennes contre les journalistes
palestiniens sont les plus dangereux,
mettant fréquemment leu vie en danger,
poursuit le communiqué.
La Presse Emblème
Campagne (PEC) dénonce le harcèlement
contre les journalistes et les
professionnels des médias ainsi que la
campagne de dénigrement de la diplomatie
israélienne contre des journalistes
étrangers faussement accusés de
travailler pour le Hamas qui mène à une
forme sournoise de l’auto-censure.
La PEC déplore
également les méthodes employées par les
autorités du Hamas et de leurs
représentants contre les visites de
journalistes internationaux dans la
bande de Gaza au cours du mois passé.
Les journalistes étrangers qui
travaillent dans la bande de Gaza ont
été harcelés, menacés ou mis en
suspicion sur des histoires ou des
informations qu’ils ont rapportés.
Selon PEC, l’armée
israélienne a détruit 8 médias dans la
bande de Gaza. 5 d’entre eux ont été
délibérément visés, à savoir : le siège
3 d’Al-Aqsa TV et Canal Satellite, le
bureau de l’Agence Alwataniya pour les
médias, et les locaux de la télévision
Al-Jazeera. 2 médias ont été touchés
indirectement, le premier par le
bombardement d’un immeuble voisin, le
second par le bombardement du bâtiment à
l’intérieur duquel la sortie a été
localisé.
Trois sièges d’Al-Aqsa
TV et Canal Satellite (où 325
journalistes, professionnels des médias,
les programmeurs et les employés
travaillent) ont été bombardés, ainsi
que l’Agence Al Wataniya pour les médias
(où 35 journalistes et employés étaient
présents). Le bureau de la télévision
Al-Jazira a été bombardé un jour après
que le ministre israélien des Affaires
étrangères Avigdor Lieberman a menacé de
fermer le bureau d’Al-Jazira. La
destruction de la station de radio
Forsan Al-Hourriya résulte de la
bombardements d’une maison voisine. Le
bombardement d’un bâtiment où se
trouvait la radio Sawt Al-Watan a causé
des dommages matériels et les employés
blessés.
En plus de
bombardements et la destruction des
médias, l’armée d’occupation israélienne
a délibérément perturbé la diffusion de
7 stations de radio et de télévision et
des sites Web, et a utilisé ces stations
de diffuser incitation messages contre
la résistance palestinienne, comme ils
le faisaient dans leurs attaques
précédentes sur la bande de Gaza . Les
stations et les sites de radio suivants
ont été ciblés : Al-Aqsa radio, radio
Sawt Al-Quds, Al-Sawat Sha’eb, Filistin
Il-Yom télévision et un site web, site
Al-Ra’ei.
Le grand nombre de
cibles et la manière dont les médias et
les journalistes ont été attaqués par
l’armée israélienne suggèrent qu’une
stratégie a été finalisée au plus haut
niveau de l’Etat d’Israël. Cibler les
non-combattants est elle-même un crime
de guerre qui, en tant que telle, ne
doit pas bénéficier de l’impunité,
conclut le communiqué.
La Presse Emblème
Campagne
La PEC est née en
2003 en réaction aux violations du droit
de la presse survenues durant la guerre
en Irak. L’assassinat et l’enlèvement de
nombreux journalistes dans ce pays a été
l’un des éléments déclencheurs, de même
que, de manière plus générale, le nombre
de plus en plus élevé de journalistes
tués, agressés, harcelés, empêchés de
faire leur métier dans le monde. Des
facteurs structurels ont aussi motivé sa
création : la prolifération des acteurs
sur le terrain, qui rend les procédures
d’identification plus complexes, le
non-respect généralisé de la protection
dont devraient bénéficier les civils en
toutes circonstances et le non-respect
des règles du droit humanitaire, la
multiplication des nouveaux médias, et
donc du nombre des journalistes, avec
des problèmes de crédibilité et de
neutralité, et, conséquence de ces
facteurs, les difficultés croissantes
des journalistes à se déplacer
librement, donc à témoigner et à
enquêter dans différents contextes. La
profession se heurte à des problèmes
d’accès à l’information dans de nombreux
pays, problèmes qui l’empêchent de
remplir sa mission d’information.
Organisation non
gouvernementale, à but non lucratif,
totalement indépendante, elle a été
fondée par un groupe de journalistes
professionnels. Son but est
exclusivement humanitaire : la défense
des opérateurs médias – tous métiers
confondus – et, partant, renforcer le
droit du public à l’information, qui
repose sur la liberté de mouvement et
d’enquête des journalistes.
Bien que basée à
Genève, capitale du droit humanitaire,
elle n’est pas une organisation
exclusivement suisse : les membres de
son conseil appartiennent à plusieurs
nationalités, de pays du Nord comme du
Sud. La PEC est complètement neutre sur
les plans politique et religieux.
La PEC et Reporters
sans frontières, la Fédération
internationale des journalistes, les
associations nationales, le CICR ?
La PEC est un
réseau d’associations de journalistes et
une organisation à but exclusivement
humanitaire, pas un syndicat ou une
association de défense professionnelle,
comme les associations nationales ou la
FIJ. La PEC ne s’occupe pas de négocier
les conditions de salaires des
journalistes avec les employeurs. Elle
ne s’occupe pas du dialogue avec les
éditeurs, des conditions de travail dans
les rédactions. À la différence de
Reporters sans frontières et d’autres
organisations défendant la liberté
d’expression, la PEC est un réseau de
journalistes dont le but spécifique est
d’élaborer un traité juridiquement
contraignant pour protéger les
journalistes en zone de conflit.
Pour aller plus
loin sur ce sujet
http://www.liberation.fr/monde/2014/09/12/nous-reservistes-de-l-unite-8200-refusons-de-participer-aux-actions-d-israel-contre-les-palestiniens_1098358
Illustration
Journalistes
observant les bombardements sur Gaza
d’une colline près de Sderot.
« Opération bordures protectrices »
2014.
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réservés. - 2014
Publié le 14 octobre avec l'aimable
autorisation de René Naba
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