Tendances
de l'Orient
L'offensive israélo-saoudienne pour
briser le blocus de la Ghouta est un
échec
Pierre Khalaf
Lundi 2 décembre 2013
La dernière tentative désespérée de
briser le blocus imposé depuis sept mois
par l'Armée arabe syrienne à la Ghouta
orientale, à l'est de Damas, est une
opération montée de A à Z par les
Saoudiens, les Américains et les
Israéliens.
L'offensive a été lancée le vendredi 22
novembre par des milliers de mercenaires
syriens et étrangers, venus en grande
partie de Jordanie. Leur objectif était
de reprendre la localité stratégique de Oteiba, située à 30 kilomètres au
sud-est de la capitale, et qui abritait
le quartier général des rebelles armés
pour la province de Damas.
Selon diverses sources d'informations,
le plan de l'offensive a été préparé par
une chambre d'opération commune
saoudo-israélo-américaine, installée en
Jordanie, où les mercenaires ont été
formés par des instructeurs de la CIA et
financés par les pétrodollars saoudiens.
La colonne a ensuite pénétré en Syrie en
empruntant des routes désertiques grâce
à des photos-satellite. A l'approche de
la colonne de la Ghouta orientale, les
Israéliens ont lancé une vaste opération
de brouillage des télécommunications des
troupes de l'Armée arabe syrienne, qui
défendent la région. Les unités de
l'armée se sont retrouvées ainsi coupées
de leur commandement et les contacts
entre elles étaient également très
perturbées. C'est alors que les
mercenaires ont lancé leur attaque,
alors que simultanément les rebelles
encerclés à l'intérieur de la Ghouta ont
tenté une sortie.
En tout, quelque 5000 hommes se sont
jetés sur les positions de l'Armés arabe
syrienne pour tenter de briser le blocus
de la Ghouta orientale. Malgré leur
nombre, l'armement lourd fourni par leur
opérateurs saoudiens et le soutien
logistique apporté par les Israéliens,
les rebelles n'ont pris que quelques
positions et check-points de l'armée
dans cinq ou six villages, au prix de
plus de 300 morts, dont près du tiers ne
sont pas de nationalité syrienne.
Après avoir stabilisé la ligne de front,
l'armée régulière syrienne et l'Armée de
défense nationale ont lancé une
contre-offensive pour reprendre le
terrain perdu et empêcher les
mercenaires de consolider leurs
positions dans les régions où ils ont
pénétré. Malgré deux autres offensives
lancées en début de semaine, les
rebelles n'ont pas réussi à améliorer
leur situation.
Les experts de tous bords confirment
l'échec de cette "offensive
israélo-saoudienne", dont l'objectif
militaire était de reprendre la localité
de Oteiba. Au niveau politique, cette
attaque est une tentative désespérée des
Saoudiens d'améliorer la position
inconfortable de leurs agents et
collaborateurs qui représenteront ladite
opposition syrienne à la conférence de
Genève 2, le 22 janvier 2014.
Selon des sources bien informées, les
Etats-Unis ont accordé un délai de deux
mois aux Saoudiens pour qu'ils tentent,
une énième fois, de modifier les
rapports de force sur le terrain.
Hystériques, les Saoudiens ne cachent
plus leur participation directe à la
guerre contre la Syrie. Des sources
fiables affirment que les extrémistes
saoudiens combattants dans les rangs des
rebelles s'élèvent à plusieurs milliers.
Beaucoup sont des militants d'Al-Qaïda
qui étaient emprisonnés en Arabie
saoudite et qui ont été libérés sous la
condition qu'ils iraient se battre en
Syrie pour "établir le califat
islamique". Ces mêmes sources estiment à
300 le nombre de Saoudiens tués dans les
rangs des rebelles, alors que des
dizaines d'autres ont été capturés par
l'Armée arabe syrienne.
De nombreux saoudiens ont également été
tués, ces deux dernières semaines, lors
des combats dans la région du Qalamoun,
à la frontière avec le Liban, où l'Armé
arabe syrienne a pris les villes de Qara
et Deir Attiya, ainsi qu'une grande
partie de la ville de Nabak. Parmi les
morts saoudiens figurent le dénommé
Mutlak al-Mutlak, le fils d'un officier
de la garde royale saoudienne.
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