Grèce
Les Ayatollahs français obtiennent la
tête de Varoufakis
Philippe Alain
Photo:
D.R.
Mardi 7 juillet 2015
Après la victoire du NON avec
plus de 60%, le peuple grec affirme
son rejet du chantage de l’Europe et
du couple déséquilibré
franco-allemand. Pourtant, alors
qu’il était avec le premier ministre
Alexis Tsipras, l’autre figure
emblématique de la résistance des
Grecs à l’Europe des banques, Yanis
Varoufakis a annoncé ce matin sa
démission.
L’explication de la démission
surprise du ministre grec des
finances, qu’il donne lui-même sur
son blog est la suivante : "Peu de
temps après l'annonce des résultats
du référendum, on m'a informé d'une
certaine préférence de certains
membres de l'Eurogroupe pour mon
absence des réunions. Une idée que
le premier ministre a jugé
potentiellement utile à l'obtention
d'un accord. Pour cette raison je
quitte le ministère des finances
aujourd'hui ». Et il conclut : « je
porterai le dégoût des créanciers
avec fierté ».
En réalité, il suffisait
d’écouter ce matin les Ayatollahs
socialistes se féliciter de la mise
à l’écart de M. Varoufakis pour
comprendre ce qui s’est réellement
passé.
Michel Sapin, ministre des
finances sur Europe 1 :
« Je le connais bien, je
l’ai vu depuis le premier jour,
c’est un homme très entier, c’est un
homme qui a beaucoup de fougue, qui
a beaucoup de foi. Il a aussi
prononcé des mots.
Le terme de terroriste,
surtout quand on le vit depuis la
France et quand on sait comment
nous, nous avons été frappés par le
terrorisme, c’est quelque chose qui
est mal passé. »
Stéphane La Foll, porte-parole
du gouvernement sur BFMTV :
« Il a été dit beaucoup de
choses très désagréables et sur
lesquelles il faut que chacun ait
conscience aujourd’hui qu’on a
besoin de se respecter. Ca vaut
aussi d’ailleurs pour les Grecs et
j’ai vu que le Ministre des finances
qui a eu des propos qui étaient pas…
acceptables sur le terrorisme qui
aurait été exercé par certains
créanciers … »
Ce qui n’est pas surprenant,
c’est que la démission de M.
Varoufakis a été actée dimanche
soir, juste après une discussion
entre Alexis Tsipras et François
Hollande, une fois le résultat du
référendum connu.
Depuis le 4 juillet, date à
laquelle Yanis Varoufakis donne une
interview au quotidien espagnol « El
Mundo » (1) et dans laquelle il
fustige l’attitude des européens à
l’égard de la Grèce, sa tête est
mise à prix. Il a en effet le
mauvais goût d’appeler un chat, un
chat et n’y va pas par 4 chemins à
propos des créanciers de son pays:
« Le mois dernier, ils nous
ont fait un chantage cruel : vous
signez ou vous devrez fermer vos
banques… Ce qu’ils sont en train de
faire avec la Grèce à un nom : c’est
du terrorisme. » Et il ajoute :
« Pourquoi ils nous ont forcé à
fermer les banques ? C’est pour
insuffler la peur aux gens. Et quand
il s’agit de répandre la terreur, on
appelle ce phénomène le
terrorisme. »
En qualifiant les créanciers
de la Grèce dont la France de
« terroristes », Varoufakis commet
un crime de lèse-majesté. Il touche
à ce que les socialistes ont de plus
cher et qui constitue leur unique
espoir de faire réélire Hollande.
Sans le terrorisme, Hollande,
Valls et le parti socialiste
français ne sont rien. Si la menace
des attentats cesse, s’en est fini
des maigres chances de réélection de
François Hollande.
Imaginez qu’on parle d’autre
chose que du terrorisme, les
socialistes sont morts. Le chômage ?
Incapables d’inverser la courbe du
chômage ? Le déficit ? Incapables de
le résorber malgré 3 ans à taper sur
les économies des Français ?
Depuis le 11 janvier 2015,
toute la stratégie du parti
socialiste se construit sur cet
immense imposture qui consiste à
faire croire aux Français que nous
sommes tous « Charlie » et sous la
menace permanente d’un supposé
terrorisme islamiste.
Cette stratégie de la terreur
doit permettre au parti socialiste
de maintenir dans la peur le peuple
jusqu’aux élections présidentielles.
Enfants placés en garde-à-vue,
plateforme internet de dénonciation
de ses voisins, loi fasciste sur le
renseignement (2). Le gouvernement
français et le parti socialiste sont
en train de tisser une toile pour
nous enfermer dans un choix
simpliste et mensonger : face à la
menace terroriste, seul le
gouvernement en place peut vous
protéger.
Alors quand Yannis Varoufakis
qualifie de terroristes des
dirigeants qui mettent le peuple
Grec à genou pour renflouer leurs
propres banques, il galvaude ce
terme sacré de terrorisme qui sert
de base à toute la stratégie
électorale des dirigeants français.
Non, Monsieur Varoufakis, vous
avez tord; Hollande, Valls et les
socialistes français ne sont pas des
terroristes, ce sont des imposteurs
incapables, les plus grands que nous
n’ayons jamais connu. Ils ont
exactement les mêmes objectifs que
les terroristes, certes : maintenir
la peur chez les français jusqu’aux
élections présidentielles, mais
utilisent des moyens beaucoup plus
sophistiqués : ceux de l’état.
Merci à vous et au peuple grec
de nous avoir démontré qu’on peut
refuser de se faire étrangler
jusqu’à la mort par des banques aux
ordres de dirigeants corrompus dont
le seul et unique objectif est de se
faire réélire.
Ah oui, j’oubliais. Apparaître
régulièrement aux manettes d’un gros
cube, ça aussi ce n’est pas très
malin. Chez nous, le Président
Hollande, il ne pilote pas une moto.
Il s’accroche derrière un garde du
corps sur un scooter. Forcément,
vous lui donniez quelques complexes.
(2)
http://philippealain.blogspot.fr/2015/03/la-dictature-cest-maintenant.html
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