P.A.S.
L’expansion du sionisme en
France,
de 1980 à nos jours… [1/3]
Parti Anti Sioniste
Photo:
D.R.
Mardi 6 mai 2014
Le 10 novembre 1975,
l’Assemblée Générale des Nations Unies
adopta la résolution 3379 décrétant que
le « sionisme est une forme
de racisme et de discrimination raciale
». Cette résolution (avec
ses préliminaires) s’inscrit dans les
efforts des instances internationales
pour « résoudre » les conflits
par la voie négociée, au lendemain de la
guerre d’octobre 1973 et du choc
pétrolier. Elle confirme la résistance
du peuple palestinien, les exactions de
l’entité sioniste à l’encontre du peuple
palestinien dès le début de son
occupation de la Palestine, ses visées
expansionnistes et le changement de la
situation internationale avec l’arrivée
au sein de l’Assemblée Générale de
l’ONU, d’Etats nouvellement
indépendants, anti-impérialistes,
anticolonialistes et
antiségrégationnistes.
Depuis, la situation au Moyen-Orient
évolua avec l’éclatement de la guerre
civile au Liban mettant en danger son
système multiconfessionnel, la victoire
de la Révolution Islamique en Iran et la
signature d’un traité de paix entre
l’entité sioniste et l’Egypte. C’est
alors qu’eut lieu un attentat dans la
rue Copernic à Paris dont l’importance
et la signification, échappèrent à la
plupart des gens. Pourquoi cet
attentat ? A qui était-il adressé ?
Le 03 octobre 1980, un homme à moto
jeta un colis piégé dans la rue
Copernic, non loin d’une synagogue où un
office était donné, faisant 3 morts (non
juifs) et une quarantaine de blessés :
Mobilisation immédiate des médias criant
à un acte antisémite pour faire
descendre les gens dans la rue.
L’ambassade sioniste et les
organisations juives de France pointent
du doigt les Palestiniens et le Liban,
les principales organisations armées
palestiniennes s’y trouvant.
Le Premier ministre d’alors,
M. Raymond Barre, prudent en bon
gaulliste, déclara (et le
confirma plus tard malgré les
virulentes attaques à son encontre) : « C’était
des Français "innocents"
qui circulaient dans la rue, qui se sont
trouvés fauchés parce qu’on veut faire
sauter une synagogue. Alors que ceux qui
voulaient s’en prendre aux Juifs,
auraient pu faire sauter la synagogue et
les Juifs [Dans le sens de pourquoi
parler d’un attentat antisémite alors
que les victimes ne sont pas juives ?
Ou, si la personne à la moto visait les
Juifs, pourquoi ne l’a-t-il pas fait ?
La synagogue n’était pas loin, ndlr]. »
Selon son avis, cette affaire était « une
campagne […] faite par "le
lobby juif" », ajoutant
plus tard « que le lobby juif —pas
seulement en ce qui me concerne— est
capable de monter des opérations qui
sont indignes ». Ses déclarations
lui valurent d’être taxé
d’antisémite et selon ses
propres termes « d’être emmerdé par
le lobby juif » tout le reste de
sa vie. Il était pourtant marié à
une femme juive d’origine
hongroise.
Certains placèrent cet attentat dans
la perspective des élections qui
devaient se dérouler dans le pays
quelques mois plus tard et qui allaient
faire venir la gauche au pouvoir.
D’autres le lièrent à la fin de
non-recevoir qu’avait obtenue la
délégation de l’entité sioniste venue
exprès pour demander aux institutions
juives de France (CRIF), alors présidées
par Alain de Rothschild, de constituer
un lobby sioniste pro-israélien en
France, à l’instar de l’AIPAC aux Etats
Unis.
Or c’est la politique
non-discriminatoire de la République
française qui a assuré (et continue de
le faire) à la communauté juive de
France son assimilation et sa prospérité
(La France abrite la plus grande
communauté juive dans le monde après les
Etats-Unis et la plus grande communauté
musulmane en Europe. Il est, sans doute,
nécessaire de rappeler que la France est
le pays qui a accueilli le plus de
réfugiés de confession juive fuyant les
persécutions nazies et que, bien que
sous occupation allemande, 90 % des
Juifs (français ou non) furent sauvés.)
La constitution d’un lobby
sioniste pourrait rompre cette harmonie
et lui être préjudiciable. Est-ce
justement cette assimilation qui dérange
l’entité sioniste qui a besoin à la fois
de Juifs pour coloniser de nouvelles
terres en Palestine et d’une base forte
en Europe, inconditionnelle à sa
politique ? Cet attentat serait-il un
message de l’entité sioniste adressé à
la communauté juive de France pour la
rappeler à l’ordre ? Il ne serait pas le
premier ; l’histoire de la prise de
contrôle des associations juives par le
mouvement sioniste est remplie de tels
exemples.
Un deuxième évènement allait placer
la France en conflit direct avec les
intérêts de l’entité sioniste :
l’invasion « israélienne » du
Liban, le 06 juin 1982, avec un nouvel
attentat en France, dans un vieux
quartier juif de Paris, pour mettre fin
aux manifestations de protestation.
Les grandes puissances occidentales,
réunies en G7 à Versailles du 04 au 06
juin 1982, avaient donné leur aval à
l’armée « israélienne » pour
qu’elle envahisse le Liban jusqu’au
fleuve Litani (soit environ 40km à
l’intérieur du territoire libanais),
sous prétexte de faire cesser les
attaques palestiniennes. Mais l’armée
sioniste ne s’arrêta pas là. Le 12 juin,
elle assiégea la ville de Beyrouth et à
partir du 03 juillet, elle se mit à la
bombarder, n’épargnant ni l’Agence de
presse française (AFP) ni la résidence
des ambassadeurs français (avec ses pins
qui brûlèrent sous les bombes
sionistes). Le 1er août, elle occupa
l’aéroport de Beyrouth, empiétant
effrontément sur la zone d’influence
traditionnelle française. Le régime
français se contenta de protester
politiquement et diplomatiquement et
d’envisager une grande manifestation
nationale pour le 10 août 1982, à
l’appel des partis gouvernementaux
(socialiste et communiste) et d’autres,
ainsi que des associations et des
comités de soutien, pour protester
contre les bombardements « israéliens »
sur Beyrouth. D’autres pays européens,
dirigés également à cette époque par des
partis socialistes, manifestaient leurs
inquiétudes devant les visées
expansionnistes de l’entité sioniste sur
le Liban, pays souverain
internationalement reconnu.
C’est alors qu’eut lieu l’attentat de
la rue des Rosiers le 09 août, qui fit
six morts dont des Juifs et 22 blessés.
A défaut de connaître ses
commanditaires, on peut voir à qui il
profita, car il fut immédiatement suivi
par une forte mobilisation des médias et
d’énormes pressions sur le Parti
Socialiste pour qu’il se retire de la
manifestation encore prévue pour le
lendemain ; et il obtempéra. Le Parti
Communiste et les autres organisateurs
de la manifestation répliquèrent en
ajoutant aux mots d’ordre prévus celui
de la protestation contre le racisme et
l’antisémitisme. Elles procédaient du
même combat. Mais là encore, pressions,
chantage, menaces ou flatteries eurent
le dessus. Après le PS, le PC puis
toutes les autres organisations se
désistèrent. Et la capitulation ne
s’arrêta pas là !
Le gouvernement français
décréta l’interdiction de toute
manifestation pour un temps indéterminé.
Toute personne qui descendrait dans la
rue pour protester contre les exactions
sionistes au Liban serait passible d’une
incarcération d’un an sans jugement !
Après cette capitulation, l’entité
sioniste continua de bombarder
Beyrouth ! Et la France sombra dans une
profonde léthargie, de laquelle elle se
réveille difficilement et souvent
maladroitement, avec l’arrivée d’une
nouvelle génération. Ce sommeil allait
faciliter la tâche à l’entité sioniste
pour continuer son offensive…
Certes, cette guerre au Liban
provoqua, chez certains, une prise de
conscience de la cause palestinienne et
des exactions sionistes. De grands
metteurs en scène comme Costa-Gavras (2)
se mirent à faire des films, où était
posée la question qui fâche (pour les
sionistes) : « Pourquoi les
Palestiniens doivent-ils payer pour des
crimes commis par d’autres en
Europe ? » Ceux qui s’aventurèrent
sur cette voie furent mis au ban de la
société. Comment est-ce possible ? Y
aurait-il, en France, un « lobby
sioniste, faiseur de rois
» ?
LSO/LSE
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