Opinion
Roger Waters,
figure emblématique des Pink Floyd,
appelle au boycott d'Israël
Oumma
Lundi 25 mars 2013
Porté à la boutonnière, son
attachement indéfectible à la Palestine
aurait pu devenir un hymne à la
résistance s’égrenant sur sa guitare au
rythme de mots qui résonnent, Roger
Waters, le bassiste de légende et membre
fondateur des Pink Floyd, est de cette
trempe d’artistes qui ne craignent pas
de troquer leur habit de lumière contre
celui d’artistes maudits...
Sur la scène
publique de l’appel au Boycott d’Israël
et de la condamnation de son
impérialisme inassouvi, illégal mais
impuni, les stars, auréolées de gloire,
ne se bousculent pas au portillon pour
décrocher le premier rôle, préférant, en
l’occurrence, l’ombre à la lumière. Ce
n’est pas le cas de Roger Waters, qui a
choisi de s’exposer sous ces feux de la
rampe-là, depuis son séjour électrochoc
en Cisjordanie en 2006, au cours duquel
sa prise de conscience a trouvé un
exutoire : peindre, sur le mur de la
honte, l'inscription « Nous n’avons pas
besoin d’un contrôle de la pensée »,
extraite du célébrissime titre des Pink
Floyd « Another brick in the Wall (part
2)».
Dès lors,
Roger Waters n’a eu de cesse de briser
la chape de plomb du silence, rejoignant
les rangs du mouvement BDS (Boycott,
Désinvestissements, Sanctions), dont il
est l’un des plus fervents avocats.
Membre du
Tribunal Russell sur la Palestine,
qui a récemment recommandé aux Nations
unies de réinstaurer le Comité spécial
contre l’apartheid afin de dénoncer les
pratiques d’Israël envers les
Palestiniens, Waters, l’activiste
pro-palestinien, a accusé le
gouvernement de Netanyahu d’être un
régime d’apartheid sur le site The
Electronic Intifada, insistant sur
les similitudes saisissantes avec les
pires moments de l’apartheid en Afrique
du Sud.
Si les
ambassadeurs de la politique conduite
par Israël sont légion, les partisans de
son boycott sont aux abonnés absents
dans le showbusiness, une désaffection à
laquelle compte bien remédier Roger
Waters en sensibilisant, dans une lettre
ouverte, ses pairs de l’industrie de la
musique à la cause palestinienne.
C’est
également par écrit que
l’ex-auteur-compositeur des Pink Floyd a
réussi à ouvrir les yeux au géant de la
musique Stevie Wonder, en l’appelant à
ne pas se produire lors d’une soirée de
bienfaisance, le 6 décembre 2012,
organisée par "les amis des Forces de
Défense d’Israël". "Je lui ai
dit que s’il donnait ce concert, ce
serait comme jouer lors du bal de la
police à Johannesburg, le lendemain du
massacre de Sharpeville en 1960. Ce ne
serait pas une bonne chose à faire,
d’autant plus qu’il est investi d’une
noble mission par l’ONU : celle de
prêcher la paix. Je ne suis pas le seul
à avoir tenté de le dissuader, Desmond
Tutu l'a interpellé dans ce sens, de son
côté", a déclaré Roger
Waters, tout en déplorant vivement que
le revirement de Stevie Wonder, qui a
choisi d’annuler son concert, ait été
passé sous silence dans un black-out
médiatique toujours aussi assourdissant.
Il n'y a
guère que l'omerta qui se fasse écho
par-delà les océans, dès que l'on ose
égratigner le vernis de la "seule
démocratie du Proche-Orient".
Publié le 20 mars
2013 avec l'aimable autorisation
d'Oumma.com
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