Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour La Voix de la Russie Journaux de Cathy et Marc Les vidéos Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





Réseau Voltaire



BDS



Solidarité



Produits palestiniens





En direct d'Iran



Voix de la Russie



Agence syrienne



Palestine Solidarité
sur Facebook



 




La chronique du Tocard

Ma rencontre avec l'Imam de Drancy (Part-One)

Nadir Dendoune


« Le téléphone a vibré mais pas à comme son habitude. Un bruit bizarre....
Un son, à la Chalghoumi. Son SMS disait : « Bonjour, c’est l’imam Chalghoumi ».
Y avait pas de fautes d’orthographe alors j’ai pensé à une blague de mes amis. » ND.

Mardi 25 février 2014

Il y a quelques temps de ça, quand je n’étais pas encore grillé comme un Dieudognoule, une consœur d’une grande chaîne de télé nationale, gentille, bon, un peu paternaliste, mais faut pas lui en vouloir hein !, les Gnoules de banlieue, elle les a toujours fantasmé, elle les voyait qu’à la télé, ou dans les journaux, m’avait demandé si j’avais le numéro de téléphone de l’imam de Drancy.

Elle se disait Entre Gnoules, ils se connaissent tous : Farid, c’est l’ami de Mouloud, qui est le pote de Mokrane, qui a des liens d’amitié avec Habib et qui connaît forcément Hassan Chalghoumi. Elle le trouvait tellement courageux son imam cathodique. Tellement juste dans ses propos. Un type pertinent dans ses analyses.

Bon, ok, elle captait pas tout ce qu’il disait, elle avait pas le décodeur en sa possession. Et en fait, c’est normal, l’imam préféré des médias était né en Tunisie en 1972 et n’était en France que depuis 1996, même si en règle générale, la plupart des Tunisiens que je connais parle parfaitement le français, lui, il a pas voulu s’intégrer, son côté rebelle, sans doute….

Je précise ça pour toutes celles et tous ceux qui l’attaquent sur la syntaxe, ou sur le fait qu’il s’endort jamais à côté d’un Bescherelle. Je trouve qu’il vaut mieux le cogner sur le fond que sur la forme sinon on s’en sort plus et on passe l’année à corriger les fautes d'orthographe de l'énergumène.

Quoi qu’il en soit, la collègue était persuadée que je partageais les mêmes points de vue que lui. Que tous les « muslims modérés », comme elle disait si bien, le trouvaient génial. Elle parlait de Chalghoumi comme d’un héros : Super Imam ! Le pire, c’était qu’elle était sincère. Vraiment. Et elle n’était pas la seule.

Tandis que mes confrères vénéraient l’imam de Drancy, la très grande majorité de mes amis, pour ne pas dire tous, ne pouvaient pas le saquer et trouvaient en lui toute la médiocrité qu’on peut trouver chez un homme. Tout cet amour que portaient mes collègues pour ce porte-parole improvisé, encensé par les médias, donc, pas du tout dangereux pour le « système », très docile, une serpillère quoi, ne m’inquiétait pas au début.

Je me disais, vu le niveau intellectuel de la bête, il tiendra pas 5 rounds. Je me disais, pour bien le connaître, que le système médiatique avait besoin de « bons clients », de mecs qui savent faire des phrases cohérentes, surtout à la télé, où même aguerri, c’était pas évident de répondre en 2 minutes aux questions des journalistes.

Et je m’étais trompé : malgré les raccourcis, les clichés qu’il véhiculait, Hassan Chalghoumi allait devenir l’une des voix les plus importantes de l’islam en France. Incroyable ! C’était comme si un âne gagnait haut la main le Prix de l’Arc de Triomphe. Alors, j’ai cherché à le rencontrer.

C’était devenu limite obsessionnel. Je parlais de lui, matin, midi, soir, et même pendant le sommeil, il était avec moi. Je vivais avec Chalghoumi. Je voulais le voir. Pour comprendre. Comme il changeait de numéro tous les vendredis, à cause des menaces qu’il subissait,  j’ai eu du mal à lui mettre le grappin dessus.

A un moment, j’ai même lâché l’affaire. Et il y a un mois, j’ai relancé. J’ai attendu qu’il rentre d’un voyage en Israël, zarma il a dit qu’il avait fait un crochet à Ramallah pour faire genre qu’il était allé des deux côtés du Mur, pour relancer la demande d’interview.

Et un matin, alors que j’avais fini par abdiquer, il était 10h31, il m’a répondu. Le téléphone a vibré mais pas comme à son habitude. Un bruit bizarre... Un son, à la Chalghoumi. Son SMS disait : « Bonjour, c’est l’imam Chalghoumi ». Y avait pas de fautes d’orthographe alors j’ai pensé à une blague de mes amis.

J’ai répondu, au cas où c'était vraiment lui : « Bonjour, à quel moment, puis-je vous joindre ? J'aimerais réaliser une interview ». Avant d’envoyer le SMS, je me suis demandé s’il fallait être poli. C’était difficile : les idées de ce mec représentaient tout ce que je détestais chez un homme. Je me suis fait violence et j’ai ajouté « Merci ».

Je me suis souvenu que j’étais journaliste et que comme à mon habitude, je ferai mon boulot avec la plus grande honnêteté possible. Ne jamais trahir les propos d'un interviewé : c'était la base de notre métier. J’étais pas sûr s’il fallait vraiment lui donner la parole.

J’entendais certains, dire qu’il ne représentait personne, qu'il y avait d'autres sujets plus intéressants que cet imam de pacotille et qu’il fallait le laisser croupir dans son coin : il finirait par s'éteindre tout seul. Mais, je voyais parfois sur les réseaux sociaux certains prendre sa défense. Il n'était pas si esseulé que ça, et même certains, au sein de la communauté musulmane, le soutenaient.

Et puis, je voulais me retrouver face à lui, pas comme du voyeurisme, ou en mode inquisiteur, mais juste pour lui poser de vraies questions. Pas comme celles que mes confrères avaient l’habitude de lui poser. Pas en mode suceur...

J’ai rigolé tout seul en pensant au moment où je me retrouverai seul avec lui. Qu’est-ce qu’on s’est foutu de sa tronche à l’imam de Drancy ! Je suis primaire parfois, je l’avoue. Et je suis parti le voir le lendemain.

C’était un vendredi : il faisait beau. Et j’étais excité comme on l’est quand on a attendu si longtemps avant de rencontrer quelqu’un, comme la réalisation d’un fantasme ! Ca voulait pas dire que j’avais de l’admiration pour lui. J’en faisais pas une affaire personnelle : j’éprouvais juste du dégoût pour ses idées politiques. Je me disais juste qu’il était temps de le voir en direct. Pour juger sur place. Mon Dieu, j’allais pas être déçu…. To Be Contignoule…

Nadir Dendoune

Publié le 1er mars 2014

 

 

   

Le sommaire de Nadir Dendoune
Les dernières mises à jour



Source : Le courrier de l'Atlas
http://www.lecourrierdelatlas.com/...

Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Ahmed Halfaoui

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Allain Jules

Infos au Kärcher