Tunisie-Politique
Les frasques du
président Moncef Marzouki
Moncef Dhambri
Jeudi 12 décembre 2013
La
Tunisie marche sur la tête: wahabbisme,
jihadisme, terrorisme, société divisée,
économie à genoux, politique sens
dessus-dessous, etc. Il ne manquait
qu'un président provisoire de la
République comme Moncef Marzouki pour
achever de détruire le pays...
Par
Moncef Dhambri
Invité, lundi soir, à répondre par
téléphone des Emirats, sur Nessma TV, à
la grossière maladresse de la présidence
provisoire de la République de faire
figurer dans le tristement célèbre Livre
noire l'Espérance sportive de Tunis
(EST) parmi les «supplicateurs»
(«mounachidoun») de l'ancien
régime, Slim Chiboub, ancien président
du club de Bab Souika, a remis Moncef
Marzouki et son équipe de conseillers et
d'archivistes à leur place.
«Laissez, s'il vous plait, l'Espérance
tranquille, les a-t-il suppliés. Si vous
avez des critiques à faire à quelqu'un,
adressez-vous à moi... J'aurai
l'occasion de m'expliquer là-dessus, en
rentrant prochainement au pays ».
La Tunisie
est déjà assez divisée
L'on aura toujours du mal à imaginer
les limites de la gaucherie inventive de
notre président provisoire. Nous le
savions, nous l'avions dit et répété:
Moncef Marzouki n'aurait jamais dû
occuper la position de président de la
République. Il nous a donné, pendant ces
deux dernières années, les nombreuses
preuves de cette erreur impardonnable de
l'Histoire que 7.000 voix seulement aux
élections de la Constituante aient pu
lui ouvrir les portes du Palais de
Carthage. Le hasard a mal, très mal,
fait les choses et le peuple tunisien en
subit les conséquences. Pour combien de
temps encore?
Très mal préparé pour la fonction de
président de la République, très mal
conseillé et très mal assisté, il n'a
donc fait que collectionner les frasques
(qui ont, du reste, permis à un confrère
d'écrire un livre!) et mériter un
désaveu national unanime.
Le ''Livre noir'' de la
présidence de la République, qui n'a pas
fini de causer des malheurs, s'est
invité, lundi soir, sur le plateau de
Nessma TV. Deux grandes figures du
football tunisien, Mokhtar Tlili et Slim
Chiboub, ont donné la réplique à Moncef
Marzouki. L'un et l'autre ont expliqué
que le pays n'avait pas besoin de pareil
pavé dans la mare et que la Tunisie
était déjà assez divisée.
Mentionnant le nom des nombreuses
victimes sportives du ''Livre noir''
(Mohamed Gammoudi, Temime Lahzami, Ali
Kaâbi, Sadok Attouga, Skander Souayeh,
Zied El-Jaziri, entre autres «héros»
du sport tunisien), Mokhtar Tlili a
déploré que l'on puisse «trainer ainsi
dans la boue» ces athlèts qui ont porté
très haut le drapeau national, tout
simplement parce qu'ils ont accepté les
félicitations de Ben Ali ou répondu à
l'invitation de se rendre au Palais de
Carthage. «Qui est-ce qui pouvait
refuser pareille invitation?»,
s'est interrogé Mokhtar Tlili, l'homme
qui, durant sa très longue carrière
d'entraîneur, a dirigé la majorité des
clubs de foot tunisiens...
Slim Chiboub, pour sa part, a
expliqué que, sous le régime de Ben Ali,
«il était routinier, pour tous les
présidents de club de football sans
exception, d'exprimer leur soutien au
pouvoir. Et il n'y a, dans ce
''Livre noir'', rien
d'exceptionnel, aucune révélation, ni
aucun scoop. Cette pratique (d'exprimer
son soutien à Ben Ali, NDLR) était chose
ordinaire: il s'agissait d'un système
bien rôdé qui fonctionnait ainsi et pas
autrement. Personne ne pouvait y
échapper. Personne ne pouvait y faire
quoi que ce soit». Et d'ajouter une
évidence à l'évidence: «S'il ne
pouvait en être autrement pour moi,
étant donné ma situation particulière
(de gendre du président déchu, NDLR),
les autres présidents de club, les
hommes d'affaires, les responsables de
sociétés nationales, etc., n'avaient
guère plus de choix que moi».
Les lubies du
président provisoire
S'adressant directement au locataire
du Palais de Carthage et le défiant,
l'ancien président du club de Bab Souika
a lancé: «Si vous voulez avoir la
tête de Slim Chiboub, dites-le
franchement. Mais, de grâce, laissez
l'Espérance tranquille. J'assume toutes
les responsabilités qui étaient les
miennes, en tant que président du club,
et j'aurai l'occasion de m'expliquer
là-dessus et sur bien d'autres choses
encore, prochainement, à mon retour en
Tunisie».
Oui, c'est là que nous en sommes,
aujourd'hui: plus de deux années depuis
le 23 octobre 2011, nous décortiquons
les extravagantes lubies du président
provisoire de la République, de son
obsessionnelle envie d'être à la une des
médias et de faire parler de sa personne
coûte-que-coûte, et de son inégalable
«don» de faire une erreur sur
l'autre.
Oui, avec des prérogatives très
limitées et une légitimité inexistante,
nous aurions pu facilement deviner que
cette oisiveté et le confort que le
Palais de Carthage ne pouvaient
engendrer que «des catastrophes», ainsi
que l'a rappelé Mokhtar Tlili.
Oui, notre Révolution est tombée très
bas: le bulletin de vote de la
Constituante, Ennahdha et ses associés
de la Troïka en ont voulu ainsi.
Pêle-mêle, nous avons eu droit au pire
des sorts: wahabbisme, jihadisme,
terrorisme, société divisée, économie à
genoux, politique sens dessus-dessous,
etc.
Un président provisoire de la
République comme Mohamed Moncef Marzouki
ne pouvait manquer à l'appel. Tout le
pays marche sur la tête.
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Publié le 12 décembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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