Tunisie -
Tribune
Tunisiens,
allez-vous accepter la nouvelle
dictature islamiste ?
Mohamed Bouanane
Lundi 25 novembre 2013
Un
seul mot d'ordre pour sauver la patrie
des griffes des islamistes, illégitimes,
putschistes, obscurantistes et
criminels: occuper pacifiquement et en
continu la rue et les lieux de pouvoir
jusqu'à la libération définitive.
Par
Mohamed
Bouanane
Après trois assassinats politiques,
un putsch contre la légalité électorale
et un feuilleton de dialogue
anti-national de très mauvaise qualité
et dont l'issue médiocre était
prévisible, j'estime que les dés sont
jetés et que les islamistes ont gagné la
partie, non pas parce qu'ils sont plus
nombreux dans la société ou parce qu'ils
sont les meilleurs, mais parce qu'ils
ont très bien compris la mentalité
défaitiste et le niveau d'immaturité de
l'écrasante majorité du peuple tunisien.
Un peuple immature et sans
mémoire
Un peuple qui est dans l'ensemble
fataliste, non combatif, naïf, immature,
sans mémoire, sans culture de la
citoyenneté et pas assez patriote! C'est
surtout ce dernier point que les
islamistes ont très bien saisi.
Un peuple sans mémoire, sans valeurs
et sans principes, suiveur, privilégiant
l'intérêt et les petits avantages très
personnels et étroits aux causes
nationales et patriotiques.
Un peuple qui s'émeut des histoires
insignifiantes de mœurs, capable de
développer des théories sophistiquées
sur le mode de vie de ses voisins, ou
soupçonner ceux qui réussissent sinon
leur coller des rumeurs..., plutôt que
de s'occuper de l'intérêt public ou
s'indigner contre la corruption ou se
révolter contre la non indépendance de
la justice...
Un peuple qui aime manger, rigoler,
parler pour ne rien dire, occuper les
terrasses de cafés... souhaite que
quelqu'un s'occupe de son avenir,
recherche l'homme providentiel à qui
s'accrocher, toujours prêt à servir par
pur opportunisme, sans convictions ni
efforts pour s'y impliquer pour le bien
de la communauté...
Ce n'est pas par hasard que le
Tunisien a excellé dans l'invention
d'adages très significatifs de l'état de
l'esprit du «citoyen» moyen: «Chanqa
maa jamaa khlaa» (Être pendu avec
le groupe est un pur divertissement),
«Akhta rassi wa adhrab»
(Epargne ma tête et frappe), etc.
Sinon comment expliquer son
acceptation de vivre au milieu des
détritus qui jonchent les rues des
villes et des villages?
Sinon comment expliquer son
engouement pour le culte de la
personnalité?
Sinon comment expliquer son
indifférence vis-à-vis de l'intérêt
général et de la réussite collective?
Sinon comment expliquer son mépris du
succès des autres?
Sinon comment expliquer son manque de
combativité face aux imposteurs,
pilleurs, criminels et voleurs?
Sinon comment expliquer son
acceptation de la corruption et du
pillage des deniers publics?
Sinon comment expliquer son
indifférence vis-à-vis de l'enracinement
de l'obscurantisme, de l'extrémisme et
de la violence?
Sinon comment expliquer son
défaitisme face à la médiocrité de ses
gouvernants?
Sinon comment expliquer sa
fascination pour le népotisme et le
despotisme?
Sinon comment expliquer que le peuple
tunisien ne se soit pas vacciner contre
les erreurs du passé très proche, une
dictature mafieuse qui a mis sous cloche
tout un pays pendant 23 ans, pour
accepter ou tolérer la naissance d'une
nouvelle dictature plus mafieuse,
obscurantiste, terroriste et de droit
divin?
La
mascarade du dialogue national.
L'obscurantisme et la
destruction de l'Etat civil
La culture est, certainement, à
l'origine de la fondation d'un peuple.
Selon le contenu, les valeurs et les
principes de cette culture, le peuple
sera soit façonné pour bien tolérer,
s'accommoder voire accepter l'extrémisme
et la médiocrité, soit privilégier
l'intérêt de sa nation et se dresser
comme un seul homme pour refuser et
combattre la médiocrité, le népotisme et
l'obscurantisme.
Il me semble que les Tunisiens
méritent bien les mensonges, la
maltraitance, la violence, le terrorisme
et l'obscurantisme de la part des plus
médiocres et des plus criminels, tant
qu'ils sont complices par leur silence
assourdissant du pillage des richesses
du pays et de la destruction de l'Etat
civil.
Les Tunisiens ne réagiraient que
quand ils auront faim (rien n'est sûr)
ou quand les intérêts personnels très
étroits de certains seront menacés. Mais
jamais pour défendre fermement l'intérêt
général et la patrie.
Une preuve de plus, ces
pseudo-journalistes (de Zitouna TV) qui
acceptent avec indignité et déshonneur
de pratiquer la propagande en faveur de
leurs maîtres, prêts à servir avec zèle
le népotisme et la médiocrité, mais «se
révoltent» quand il s'agit de
salaires impayés.
S'agit-il d'un sort jeté aux
Tunisiens pour qu'ils soient toujours
prêts à collaborer avec les despotes
même quand ces derniers détruisent la
patrie pourvu qu'ils mangent à leur
faim?
C'est pour cela qu'une nouvelle
dictature remplace très vite et très
facilement une ancienne déchue.
Le peuple tunisien d'aujourd'hui (et
ce sera pire pour la nouvelle génération
du déchu qui arrivera bientôt aux
commandes) est en train de signer l'acte
de son asservissement par des criminels
obscurantistes, sans foi ni loi, les
«khawarijs» (kharidjites) du 21e
siècle, et ce pour une durée
indéterminée, mais certainement plus
longue que la précédente dictature et
plus destructrice de ce qui reste de
l'Etat tunisien et de la citoyenneté.
Haro sur les putschistes!
Le projet de cette nouvelle dictature
de droit divin est le colonialisme d'une
population pour en faire des esclaves de
la médiocrité au service des désirs de
maîtres ignares et craignant Dieu.
Il faut être naïf pour croire à la
bonne volonté des participants
islamistes et leurs tentacules en
prenant part au pseudo-dialogue. Toutes
les étapes sont minées. A chaque étape
(choix du Premier ministre, des
ministres, des membres de l'Instance
supérieure indépendante pour les
élections, du mode de scrutin...), soit
vous acceptez la proposition des
obscurantistes, soit le film est menacé
de suspension.
En même temps, les islamistes et
leurs tentacules continuent leur travail
de sape de ce qui reste de l'Etat et de
mise sous tutelle de l'administration,
de la justice, des forces de sécurité et
des affaires juteuses.
Les putschistes ne partiront que
suite à un coup de force. Un seul mot
d'ordre pour sauver la patrie des
griffes des illégitimes, putschistes,
obscurantistes, criminels et
terroristes: occuper, le plus tôt
possible, pacifiquement et en continu la
rue et les lieux de pouvoir jusqu'à la
libération définitive.
Plus on attend, plus la secte du mal
s'enracine et allonge son règne
illégitime par la force et la ruse. Le
réveil salvateur est pour aujourd'hui,
sinon les dés seront jetés et les jeux
seront faits pour l'éternité.
A l'occasion du cinquantenaire de
l'assassinat de John F. Kennedy, qui
vient d'être commémoré, posons nous la
question : «Que pouvons-nous faire
pour notre patrie qui nous a tant
donné?».
Alors, Tunisiens libres,
réveillons-nous, répondons à l'appel de
la patrie occupée et martyrisée, et
faisons le bon choix de sa libération
des griffes du terrorisme et de
l'obscurantisme, la Tunisie a tant
besoin de nous.
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Publié le 25
novembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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