La Voix de la
Russie
Pays des BRICS : l'avenir est à nous !
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© Collage:
La Voix de la Russie
Mercredi 26 mars 2014
A l’heure où
les pays occidentaux menacent (encore)
la Russie de sanctions (bien que de
moins en moins ardemment), le ministre
russe des Affaires étrangères, Sergueï
Lavrov, a ouvertement donné le ton lors
du sommet sur la sécurité nucléaire à La
Haye.
Ce forum a été une occasion
supplémentaire de discuter avec le
secrétaire d’Etat étasunien John Kerry,
ainsi que d’une rencontre avec le
ministre ukrainien par intérim des
Affaires étrangères Andreï Dechtchitsa
(la rencontre a eu lieu à la demande de
la partie ukrainienne). Mais nous
n’allons pas nous focaliser sur ces deux
rencontres, mais bien sur celle qui
s’est déroulée en tout premier lieu à La
Haye : celle des ministres des Affaires
étrangères des pays des BRICS.
D’ailleurs le fait même que
la première rencontre de Lavrov à La
Haye ait été consacrée aux BRICS est
tout un symbole. A l’heure où les
leaders occidentaux ne savent plus à
quoi s’en tenir, notamment en affirmant
que la Russie « ne ferait plus partie du
G8 », le ministre russe des Affaires
étrangères a une nouvelle fois montré la
priorité de la Russie. Sergueï Lavrov a
dit une chose importante durant son
passage à La Haye, qui concerne
justement le G8 : e G8 est un
club informel, il ne distribue pas de
cartes de membre et personne ne peut en
exclure qui que ce soit. Si nos
partenaires occidentaux estiment que ce
format est dépassé, la Russie ne s’y
accrochera pas ».
Quant aux pays des BRICS,
et c’est effectivement une grande
nouvelle, les quatre pays autres que la
Russie (à savoir le Brésil, l’Inde, la
Chine et l’Afrique du Sud) ont condamné
dans une déclaration commune les
sanctions occidentales contre la Russie
en tant qu’instrument de règlement de la
situation en Ukraine, rapporte le
quotidien canadien The Globe and
Mail. Sergueï Lavrov a quant à
lui exprimé la reconnaissance de la
Russie envers les autres pays membres
des BRICS pour leur «
compréhension de la position russe au
sujet de la Crimée ».
« En ce qui concerne
la rencontre des ministres des Affaires
étrangères des pays des BRICS ici à La
Haye, nous avons entendu la
compréhension de la situation, ainsi que
la compréhension des aspects historiques
de toute cette situation, et nous sommes
reconnaissants à cet effet à nos
partenaires », a déclaré Sergueï
Lavrov durant la conférence de presse
qui a suivi ses rencontres à La Haye.
Pour revenir aux BRICS,
faut-il rappeler ce qu’ils représentent
? 25% du Produit Intérieur Brut (PIB)
mondial, 42% de la population mondiale
et plus de 25% du territoire terrestre
mondial. Faut-il également rappeler que
d’ici 2015, les pays des BRICS devraient
assurer 61% de la croissance mondiale
(selon le FMI) ? Les BRICS constituent
déjà un véritable contrepoids au G7. Ils
partagent une vision commune sur la
plupart des aspects d’ordre économique,
notamment en vue de réformer le système
économique du monde. La création décidée
par les pays des BRICS d’une nouvelle
banque de développement dont le capital
devra atteindre 100 milliards de dollars
en est une preuve supplémentaire. Un
projet il faut le dire grandiose et qui
représentera une véritable alternative à
la Banque mondiale et au Fonds monétaire
international.
Mis à part l’aspect
économique, faut-il rappeler que les
BRICS sont de plus en plus unis sur les
questions de politique internationale ?
L’aspect sur lequel au départ de ce
grand projet ambitieux un certain nombre
de spécialistes occidentaux doutaient
(concernant l’unité politique)
aujourd’hui prend véritablement forme et
l’on voit un point de vue commun sur la
plupart des questions politiques
internationales. Politique
d’indépendance vis-à-vis des USA et
globalement de l’Occident, respect de
l’ONU et critique commune du diktat
étasunien, non-reconnaissance du Kosovo
en tant qu’Etat indépendant, opposition
aux interventions armées en Côte
d’Ivoire, Libye et Syrie pour ne citer
que cela. Et maintenant un soutien
pratiquement déclaré à la position russe
en Crimée et face à la crise en Ukraine.
D’ailleurs les précédents ivoirien et
libyen ont permis aux BRICS d’avoir
désormais une approche beaucoup plus
efficace face aux « partenaires »
occidentaux.
Pour finir sur notre projet
commun des BRICS, il serait bon de
reprendre une citation de Sudhir Vyas,
secrétaire aux Affaires économiques du
ministère des Affaires étrangères de
l’Inde : « Au-delà de leur rôle de
moteur de la croissance mondiale, nos
cinq pays sont unis dans leur volonté de
chercher des solutions durables face aux
défis mondiaux. Nous en avons les moyens
».Autre aspect qui pourrait
surprendre certains et pourtant, celui
de la lutte et résistance face à
l’impérialisme occidental tout au long
de leurs histoires respectives. En marge
donc des réflexions sur les BRICS, il
serait également plus qu’intéressant de
reprendre un commentaire d’un camarade
chinois : « Je suis très heureux
du fait que nos pays s'unissent ensemble
pour un monde meilleur. D'une manière ou
d'une autre tous nos pays ont été la
cible de l'impérialisme occidental. Le
Brésil a dû se libérer du colonialisme
portugais. L'Inde du colonialisme
britannique. Qui peut oublier les
sacrifices de la Russie, de son peuple
et de tous les peuples frères pour
abattre la peste brune nazie d’Hitler ?
Qui peut oublier la lutte du peuple de
l'Afrique du Sud contre le régime
raciste antihumain d'apartheid soutenu
par les gouvernements occidentaux ? Et
enfin en ce qui concerne mon pays, la
Chine, nous avons très longtemps dû
résister aux interférences néfastes
occidentales, que ce soit celles des
Britanniques, des Etasuniens ou d'autres
pays occidentaux et ayant également
perdu des dizaines de millions de vies
humaines !". Un résumé
pratiquement parfait.
L’avenir est à nous,
l’avenir est aux BRICS !
© 2005—2014 La
Voix de la Russie
Publié le 26 mars 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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