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Le début de la fin pour la Cour pénale
internationale?
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AFP 2016
Martijn Beekman / ANP
Vendredi 21 octobre 2016
Source:
Sputnik
On en avait pourtant parlé plusieurs
fois. Mais à l’époque cela paraissait
encore tellement lointain. Pourtant nous
y voici : la Cour pénale internationale
vit actuellement ses moments les plus
difficiles.
Après la confirmation désormais
officielle de retrait émise par le
gouvernement du Burundi de cette
institution jugée par de très nombreux
Africains comme une cour raciste et
ouvertement néocoloniale, servant les
intérêts des élites occidentales,
désormais c'est au tour de l'Afrique du
Sud, membre BRICS, d'annoncer
officiellement son retrait de la CPI. A
ce titre, une lettre a été transmise au
secrétaire général de l'ONU comme le
veut le protocole de retrait.
Il faut en
effet se réjouir de cette décision
sud-africaine, de même que burundaise,
pour plusieurs raisons. La première
c'est qu'une fois de plus cela permettra
de comprendre aux élites occidentales
que le monde d'aujourd'hui n'est plus
celui ayant suivi la chute de l'URSS,
période à laquelle l'Occident, et en
premier lieu les USA, se sont autodéclarés être les gendarmes du
monde. Deuxièmement, cette prise de
responsabilité de deux Etats souverains
d'Afrique prouve que le continent
africain aura son mot à dire en ce 21ème
siècle multipolaire. Troisièmement et
par la même occasion cela confirme que
certains pays d'Afrique ne vont plus
tolérer le diktat des institutions
néocoloniales, que ce soit dans le
domaine de la justice internationale ou
dans d'autres. Quatrièmement et cela est
tout aussi important: d'autres pays
suivront irrémédiablement. Le processus
est bel et bien enclenché.
Last but not
least, le rôle des médias. Souvenez-vous
de mes articles sur ce sujet dont les
idées allaient complètement à l'opposé
de celles exprimées dans le m.
Plusieurs de mes lecteurs et amis me
disaient que malgré toute la bonne
volonté des analyses, elles auraient du
mal à trouver écho auprès du leadership
africain. Je répondais que le temps sera
notre meilleur ami. Quelques années plus
tard nous y voici. Rien ne sera plus
comme avant. Et je suis particulièrement
heureux que par les actions courageuses
de certains pays, l'Afrique montre
qu'elle sera effectivement partie
intégrante du monde multipolaire. Quant
aux médias, justement le renforcement
des médias alternatifs, qu'ils soient
russes, chinois, iraniens, syriens,
latino-américains, africains et autres,
est appelé à se poursuivre. C'est pour
cela d'ailleurs que l'on observe en ce
moment même une hystérie évidente pas
seulement au niveau des élites
politiques de l'Occident, mais également
au niveau des élites médiatiques, par
ailleurs complètement interconnectées et
souffrantes ensemble des coups reçus de
la part des partisans de la
multipolarité.
Finalement, lorsque je
disais il y a quelques années qu'en
engageant des poursuites à l'encontre du
président ivoirien Laurent Gbagbo et de
son ministre de la Jeunesse Charles Blé d'autres leaders africains, la
CPI y joue de sa survie, cela se
confirme pleinement aujourd'hui.
D'ailleurs en parlant des perspectives
de la suite des poursuites contre ces
deux leaders ivoiriens, il est à penser
que la CPI sera forcée de faire machine
arrière. Pourquoi? Car des
condamnations, qui n'auraient d'ailleurs
aucune base légale car dès le départ
arbitraires, ne feraient qu'accélérer
massivement le processus déjà enclenché.
Et sachant que pour le moment ce sont
justement les pays africains faisant
partie du système de la Françafrique qui
sont les plus dociles à suivre les
instructions occidentales (et donc
éventuellement à rester plus longtemps
membres de cette organisation que les
autres pays du continent), la CPI devra
désormais réfléchir trois fois avant de
prononcer une quelconque condamnation à
l'encontre de Gbagbo et de Blé Goudé.
L'espoir est donc entièrement permis
quant à leur libération.
Pour le reste,
encore bravo au Burundi et l'Afrique du
Sud pour leurs courageuses décisions. Et
courage à tous les autres qui suivront
dans un avenir proche et moins proche.
L'Afrique fait partie intégrante du
monde multipolaire et aura son mot à
dire. Heureux aussi qu'on ait pu d'une
certaine façon y contribuer. Propagande
russe diront les mauvaises langues.
Simple vérité diront nos amis.
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Publié le 9 novembre 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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