La Voix de la
Russie
La trêve olympique,
moment « idéal » pour déstabiliser un
pays ?
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Photo :
RIA Novosti
Mercredi 12 mars 2014
La déstabilisation de pays en y
créant le chaos, via le sponsoring «
d’opposants » aux gouvernements,
formation de ces derniers dans des
centres spécialisés, création de
rébellions armées pour provoquer des
putschs et destituer des chefs d’Etat et
gouvernements légitimes,… Tout cela ne
date pas d’hier. Bien que certaines de
ces tactiques évoluent, si l’on peut
dire ainsi, d’autres éléments se
retrouvent eux dans la constante.
Août 2008. Ouverture des
Jeux Olympiques d’été de Pékin. Le monde
entier a les yeux rivés sur le principal
événement sportif planétaire, organisé
pour la première fois par l’empire du
Milieu. Un événement durant lequel
traditionnellement, tous les conflits au
niveau global doivent être mis de côté,
c’est ce qu’on appelle la trêve
olympique.
Pourtant et en cette
période de paix, de joie et de respect
mutuel, la paix sera justement rompue.
Dans la nuit du 7 au 8 août 2008 (le 8
ayant été le jour d’ouverture des JO de
Pékin), les forces armées géorgiennes
attaquent la République d’Ossétie du Sud
et par la même occasion les forces de
maintien de la paix russes et de la CEI
chargées d’assurer la paix et de faire
éviter les affrontements. Une attaque
préparée d’avance et dans laquelle les
USA joueront le premier rôle. Sans
oublier les autres pays ayant participé
à l’armement massif du régime criminel
de Saakachvili, dont la Grande-Bretagne
et Israël.
En effet, les Etats-Unis
ont non seulement armé et formé l’armée
géorgienne, mais des formateurs-soldats
étasuniens participeront même à l’assaut
de Tskhinval, la capitale d’Ossétie du
Sud. Cette brève attaque fera tout de
même 1600 victimes au sein de la
population civile ossète (1600 sur un
total d’environ 30 000 habitants que
compte la ville). Brève car la Russie
interviendra et sauvera le peuple ossète
d’un véritable génocide massif. C’était
donc en 2008.
Février 2014. Jeux
olympiques d’hiver de Sotchi. Un
événement organisé avec brio et que l’on
a déjà traité précédemment. Une victoire
de la Russie sur tous les plans, aussi
bien organisationnel que sportif. Sauf
que pendant ce temps, des forces
malsaines pousseront définitivement
l’Ukraine voisine dans le chaos. Une «
révolution » selon les Occidentaux. Un
coup d’Etat armé de tout ce qu’il y a de
plus pur en réalité. Un putsch qui voit
l’avènement de forces extrémistes dans
cette « nouvelle Ukraine ». Tout ce
qu’il y a de plus « démocratique » selon
les élites politiques occidentales. Le
problème, c’est que ces « élites »
jouent avec le feu, dans le vrai sens du
terme.
Pas tellement vis-à-vis
d’eux-mêmes, mais surtout à l’égard des
peuples qu’ils prétendent représenter.
L’alliance avec les extrémistes
wahhabites et salafistes en Syrie, dont
bon nombre sont citoyens des pays de
l’UE, qui rentreront demain (c’est déjà
fait en grande partie pour ceux restés
en vie) dans les pays de leurs
citoyennetés respectives, représente une
véritable bombe à retardement pour les
populations des pays en question. Et à
l’instar de la Syrie, en Ukraine, ceux
que le Département d’Etat étasunien a
massivement soutenus, en l’occurrence
les groupes néo-nazis qui aujourd’hui
contrôlent les rues d’une partie
importante de l’Ukraine, représenteront
demain eux aussi un vrai danger pour
l’Europe. Cette Europe oublie trop
souvent que le nazisme à une époque
était justement venu par la violence des
rues. Et les néo-nazis ukrainiens sont
aujourd’hui tout aussi déterminés à
prendre contrôle du pouvoir en Ukraine
que l’étaient les nazis allemands avant
que cela ne devienne le cas. D’ailleurs,
le leader du tristement célèbre Praviy
Sektor, Dmitri Iaroch, a désormais
affirmé ouvertement son intention de se
porter candidat à « l’élection »
présidentielle en Ukraine. Le noyau dur
fasciste de la « révolution
pro-occidentale » aujourd’hui
montre-t-il clairement ses visées pour
demain ? Fort malheureusement pour
l’Ukraine, oui.
Certains diront que les
extrémistes existent partout. C’est
vrai. Mais lorsqu’on arrive à la
situation où ils font la loi, où ils
affirment dorénavant représenter les «
forces de sécurité » de tout un pays et
où ils déclarent ouvertement leur désir
de prendre officiellement le pouvoir, il
y a de quoi à avoir peur. En Russie, où
fort heureusement les organisations
extrémistes ultra-nationalistes sont
depuis déjà un certain temps dans
l’illégalité, il serait impossible de
voir un leader néo-nazi de skinheads
racistes et xénophobes faire partie
d’une « coalition » de pouvoir.
Simplement impossible. Si tel était le
cas, tout Russe censé passerait soit
dans la résistance, soit quitterait le
pays.
Maintenant, pour revenir à
la relation Russie - Occident politique,
les USA jouent leurs cartes
géopolitiques, et l’Europe en paie les
frais. Et la Russie dans tout cela ?
Elle ne compte nullement se laisser
marcher sur les pieds. C’est aussi
simple que cela. Et ceux qui pensaient
que la victoire diplomatique en Syrie
n’était qu’un mirage d’un monde nouveau,
qui pensaient aussi que l'Amérique
latine redeviendrait leur arrière-cour,
que le retour de la Russie n’était qu’un
mythe, se sont terriblement trompés une
fois encore.
Comme on le disait au tout
début, certaines tactiques des USA &
satellites changent et évoluent.
D’autres restent les mêmes. Sauf qu’à
notre niveau, on observe, on analyse et
on prend note. Et déstabiliser des pays
et nations en période de paix et de
trêve olympique en dit long sur l’aspect
moral des instigateurs. Quoiqu’il en
soit, à toute tentative malsaine et
néfaste se trouvera toujours une réponse
digne et efficace. Que les faiseurs de
troubles en prennent désormais bien
note…
© 2005—2014 La
Voix de la Russie
Publié le 12 mars 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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