Le 2 mai dernier, l’histoire
d’un Etat qui jadis s’appelait l’Ukraine
a connu un tournant. Un tournant qui
désormais restera dans son histoire
récente comme l’événement le plus
tragique. Ceux qui jusqu’à encore tout
récemment poursuivaient leur propagande
en nous faisant croire que les menaces
fascistes étaient « imaginaires » font
face aujourd’hui à la terrible réalité,
qu’ils ne pourront plus jamais cacher,
ni nier.
On connaissait dès le
départ la composante des
pseudo-autorités de la « nouvelle »
Ukraine. Néanmoins et cette fois-ci, la
ligne rouge a été dépassée
irrémédiablement. Le 2 mai, les néonazis
de Praviy Sektor (« secteur droit ») ont
attaqué les partisans de la
fédéralisation dans la ville portuaire
d’Odessa (Sud du pays). Les personnes
attaquées se sont réfugiées dans le
bâtiment de la Maison des syndicats. Les
néonazis se trouvant à Odessa, dont la
plupart étaient venus des régions de
l’Ouest ukrainien, ont alors massivement
jeté des cocktails Molotov sur le
bâtiment qui a rapidement pris feu. Les
personnes se trouvant à l’intérieur, en
l’occurrence les opposants au pouvoir
putschiste et partisans de la
fédéralisation, ont en grande majorité
péri dans cet incendie criminel.
Aux derniers chiffres : 46
personnes décédées (d’autres sources
annoncent beaucoup plus, dont de
nombreux disparus) et plus de 200
blessés, hommes et femmes, tous
résistants antifascistes refusant la
dictature néonazie adoubée par
l’Occident politique. Par ailleurs,
plusieurs victimes ont été asphyxiées
par un gaz toxique d’origine inconnue,
également jeté par les extrémistes. Tous
morts dans des souffrances atroces.
D’autres personnes sont mortes en
sautant des étages supérieurs, tentant
d’échapper aux flammes. D’autres encore,
qui avaient réussi à sortir du bâtiment,
ont été fusillés par les extrémistes
néonazis qui les attendaient à la
sortie. Les autres ont été abattus avec
des machettes. Ceux qui ont réussi à
survivre à ces crimes, blessés et après
toutes les souffrances endurées, ont été
forcés de passer par des humiliations :
les ultra-nationalistes les ont trainés
dans ce qu’ils ont appelé « le corridor
de la honte » destiné aux « traîtres de
la nation ukrainienne », le tout devant
les caméras. Vraisemblablement un retour
aux pires heures du nazisme, à l’instar
de l’Allemagne des années 1930 et qui
ont duré jusqu’au 9 mai 1945, jusqu’à la
destruction et la défaite totale de la
peste brune.
Réaction à Kiev suite à la
tragédie d’Odessa ? Les putschistes
rendent hommage aux « héros » ayant
défendu Odessa et l’Ukraine des «
séparatistes et terroristes pro-russes
». Réaction en Occident ? Pas mieux.
Aucune condamnation officielle de ceux
qui ont réalisé cet acte de barbarie.
Les médias du mainstream, eux, parlent
de « nombreux morts suite aux
affrontements entre les partisans de
l’unité de l’Ukraine et les activistes
pro-russes »… Sans préciser qui sont les
victimes et qui sont les bourreaux. De «
l’objectivité » dont on est tant
habitué. Seul Euronews, en
tant que média occidental qui fait un
peu plus attention à sa réputation, a
confirmé que les personnes brûlées vives
à Odessa étaient bien les partisans de
la fédéralisation et que leurs bourreaux
n’étaient autres que les membres de
groupes extrémistes ultra-nationalistes
et néonazis.
Encore plus choquantes
étaient les réactions au sein des
mouvements ultra-nationalistes et des
pro-Maïdan en général. « Barbecue du
mois de mai », « Traitres ayant mérité
une mort lente et douloureuse. La même
qui arrivera aux autres traitres », «
grande victoire sur les séparatistes qui
ont eu ce qu’ils méritaient »… Voici
seulement quelques exemples de ces «
réactions ». Et qu’en est-il de la «
nouvelle » élite politique ukrainienne,
notamment de certains « députés »
siégeant au parlement ukrainien ?
Reprenons leurs citations pour y voir
plus clair…
Lesya Orobets, députée du
parti Batkivchtchina (parti de la
chouchoute occidentale Ioulia
Timochenko) à la Rada : « Cette journée est entrée dans
l’histoire. Les Odessites, malgré la
trahison de la police locale, ont
défendu Odessa et montré à tous
qu’Odessa, c’est l’Ukraine. La victoire
a été acquise au prix de la vie des
patriotes. Les attroupements de
doryphores sont anéantis(surnom
péjoratif que les néonazis ukrainiens
utilisent pour désigner les citoyens
russophones et les antifascistes, qui
portent le ruban de Saint Georges, à
rayures orange et noire, symbole de la
Victoire sur les nazis durant la Seconde
Guerre mondiale).
Iryna Farion, députée du
parti Svoboda (néo-nazi) :
« Bravo, Odessa, perle de l’Esprit
ukrainien. Patrie des grands
nationalistes Ivan et Iouri Lip. Que les
diables brûlent en enfer. Les meilleurs
insurgés, ce sont les supporters de
football(parmi les extrémistes
néonazis présents à Odessa, nombreux
étaient par ailleurs des « fans » ultras
footballistiques). Bravo.
Tenons bon. Nous surmonterons tout.
C’est un défi de l’histoire : se libérer
de tous les nids de guêpes de l’anti-ukraïnité.
Nous n’avons pas su le faire par la voie
de l’évolution, il faut chasser nos
esclaves intérieurs par la guerre. Les
Ukrainiens sont invincibles. La
katsaperie(katsap est un terme
péjoratif désignant les Russes)
s’étouffe dans sa propre arrogance.
Bravo à nos guerriers. Écrasez-les vite
».
Je rappelle quand même que
ces déclarations n’ont pas été
prononcées par des skinheads xénophobes
marginaux mais bien par des « députés »
siégeant au Parlement de « leur » pays.
Et côté Union européenne ? Voici la
réaction de Piatras Aushtriavichius,
vice-président du parlement lituanien,
publiée sur sa page Facebook : « Aujourd’hui, c’est le destin de
l’Ukraine qui se décide. Les positions
sont reprises, la propagation des
doryphores est stoppée. Non sans
victimes, mais c’est enfin l’éclaircie.
Quel sera le matin à venir, nous
verrons, il pourrait être radieux »…
Que dire de ces «
commentaires » ? Si ce n’est : sans
commentaires…
Autre point qu’il serait
important de noter. On se souvient tous
de certains « bien-pensants »
occidentaux et russes aussi, qui
affirmaient à haute voix que lorsque la
Crimée a pris ses responsabilités pour
se rallier à la Russie, que les
populations locales n'étaient «
aucunement » menacées par les
putschistes de Kiev. Ils avaient le
culot, au moment où les néonazis
menaçaient ouvertement la Crimée et les
régions du Sud-Est, de dire que personne
n'était menacé par un génocide, ni par
aucun massacre que ce soit. Aujourd'hui,
on voit à quel point ils mentaient comme
ils ont si bien l'habitude de faire. Un
génocide a déjà commencé. Et pas
uniquement contre la population russe et
russophone d’Ukraine, mais bien contre
tous les résistants antifascistes,
contre tous ceux qui refusent de se
soumettre au diktat fasciste imposé par
le pouvoir putschiste et surtout les
champions de la déstabilisation
internationale : les Etats-Unis
d’Amérique.
Pendant ce temps, la
résistance ne faiblit pas. Au contraire,
elle est plus forte et déterminée que
jamais d’en finir avec la nouvelle peste
brune ou en d’autres termes : la vermine
nazie. La lutte se poursuit activement.
Dernières questions
légitimes que l’on devrait se poser.
Quand est-ce que les criminels de guerre
et les vrais responsables des crimes
contre l’humanité répondront devant la
justice ? Quand est-ce que les
instigateurs du chaos qui règne dans
l’ex-Etat ukrainien et partout ailleurs
: les Nuland, Ashton, McCain, BHL et
autres que l’on voit sourire aux côtés
des chefs néonazis ukrainiens, notamment
Oleh Tyahnybok (chef du parti néonazi
Svoboda), répondront devant la justice
internationale ? A quand les mandats
d’arrêts de la Cour pénale
internationale (CPI) à leur encontre ?
En ce qui concerne la
tragédie d’Odessa, considérée comme la
nouvelle Khatyn (village biélorusse rasé
entièrement par les occupants nazis
durant la Seconde Guerre mondiale), nous
ne pouvons que transmettre nos sincères
condoléances à toutes les familles des
victimes, ainsi qu’à tous leurs proches.
Que les âmes de tous les martyrs, morts
pour la cause juste, en combattant la
haine et la vermine nazie, reposent en
paix.
Les crimes ne resteront
certainement pas impunis. Même les
putschistes à Kiev l’avouent de plus en
plus. Dernier exemple en date :
Tourtchinov, « président » ukrainien (ou
plutôt l’un des chefs putschistes
pro-occidental), a avoué que la
soi-disant « opération anti-terroriste »
se déroulant dans les régions insoumises
est très compliquée en raison du soutien
des populations locales aux «
séparatistes et terroristes pro-russes »
(noms donnés aux résistants
antifascistes). Effectivement et
vraisemblablement la nouvelle défaite du
fascisme est proche !
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