Ecologie
Ségolène Royal prolonge discrètement un
permis
de recherche d’hydrocarbures
Maxime Combes
Jeudi 18 mai 2017
Source :
Basta
C’est un acte emblématique des
contradictions du quinquennat Hollande
sur l’écologie. Le 9 mai, la ministre de
l’Environnement Ségolène Royal a
discrètement signé l’un de ses derniers
arrêtés : la prorogation du
« permis exclusif de recherches de mines
d’hydrocarbures conventionnels liquides
ou gazeux, dit « permis de l’Attila »
(Meuse) ». Un an et demi plus tôt,
en janvier 2016, Ségolène Royal avait
déclaré devant l’Assemblée nationale ne
plus vouloir « délivrer
d’autorisation de recherches
d’hydrocarbures conventionnels » au
nom de la transition énergétique et de
la nécessité de « réduire la part des
énergies fossiles » dans le mix
énergétique.
D’une surface de 995 km2 autour de la
ville de Bar-le-Duc (Meuse), le permis
de l’Attila a été prolongé pour une
durée exceptionnelle de 21 mois. Il
permet aux entreprises bénéficiaires,
Galli Coz SA (France) et Tethys Oil AB
(Suède), de mener d’explorer les
sous-sols en quête d’hydrocarbures,
pétrole ou gaz. Aucune de ces
entreprises ne possède d’autres permis
de recherche ou d’exploitation.
L’entreprise Tethys s’est même vu
refuser le « permis de Calavon »
dans le Vaucluse en décembre 2014, au
motif qu’elle « ne disposait pas en
propre des capacités financières
nécessaires ». L’entreprise Galli
Coz, créée spécifiquement pour le
« permis de l’Attila » et domiciliée à
Vincennes, en banlieue parisienne, ne
semble pas disposer de garantie plus
sérieuse : aucun salarié et aucun bilan
connus depuis 2012 [1].
Difficile de comprendre ce qui a
conduit la ministre de l’Environnement à
prolonger ce permis. En cette fin de
quinquennat, Ségolène Royal a multiplié
les communiqués de presse pour faire la
promotion des nombreux décrets et
arrêtés pris à la dernière minute et
portant sur les énergies renouvelables
ou l’efficacité énergétique. Elle s’est
bien gardée d’expliquer la signature de
la prolongation du permis de l’Attila.
Il s’ajoute à la liste des permis de
recherche d’hydrocarbures délivrés ou
prolongés sous le quinquennat de
François Hollande, dont certains l’ont
été à l’initiative d’Emmanuel Macron
alors qu’il était ministre de l’Économie
(voir
notre article).
Lire également :
Emmanuel Macron se révélera-t-il aussi
médiocre que François Hollande sur
l’écologie ?
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