Réflexions
Quelques figures de « vitalité
artistique », intellectuelle et
médiatique : la Syrie de Mucem
Marie-Ange Patrizio
Jeudi 27 février 2014
L’information sur les pays en
« révolution » (hors zone Otan où il n’y
a pas de révolution) est généralement
étayée, dans nos médias, par des
analyses de journalistes spécifiés pour
l’occasion indépendants, et de
chercheurs, le plus souvent
politologues, tenant le rôle du
spécialiste dont le savoir scientifique
rigoureux viendrait garantir
l’impartialité.
Ces feuilletons quotidiens
doivent parfois être complétés par un
Temps Fort, où des artistes et
écrivains, plus ou moins clandestins
dans leur pays d’origine et réfugiés
officiels ici, apportent leur
contribution au récit. « Visages de
Syrie. La vie qui résiste »[1]
au Mucem de Marseille en a donné un
exemple récemment avec « quelques
figures emblématiques de Syrie, des
artistes et personnalités culturelles au
coeur du questionnement pour la liberté
de pensée et de création. Des hommes et
des femmes qui dans l’anonymat ou
l’exil, déploient une vitalité
artistique à nulle autre pareille, et
pensent et créent en dépit de
l’explosion des violences. […] En
partenariat avec Le Monde », et
Christophe Ayad dans le rôle du
journaliste indépendant.
En bref : redire «les
manipulations du régime et l'inconstance
des Etats démocratiques, dont la
faiblesse du soutien a contribué à
renforcer la présence et la légitimité
d'organisations islamistes, comme... le
Front de Soutien »[2].
Extraits d’échanges informels dans
l’auditorium et de propos à la tribune ;
et commentaires et questions y
afférents.
Samar Yazbek, écrivain « réfugiée à
Paris depuis l’été 2011 » était ici une
des « femmes qui dans l’anonymat ou
l’exil, déploient une vitalité
artistique à nulle autre pareille ». Sa
vitalité n’arrivera pas ce jour-là à
retenir la salle, qui se vide
discrètement au fur et à mesure du
documentaire puis de l’interview où elle
explique sa passion pour l’écriture et
la liberté ; la lecture de son roman
Un parfum de cannelle[3]
va m’aider ensuite à appréhender sa
démarche. Extrait de la 4ème
de couverture : « Hanan al-Hachimi,
bourgeoise oisive et aisée» découvre
« la jeune Alya, sa servante, en pleins
ébats avec [son vieux mari honni] ! Si
le jour, l’une exerce son pouvoir sur la
domestique […], le soir venu, les
rapports s’inversent, et les deux femmes
s’adonnent secrètement aux plaisirs
saphiques avec une étrange volupté […].
Ce roman sulfureux d’un écriture
réaliste bouleverse l’ordre établi de la
société syrienne en y dénonçant les
conditions réservées aux femmes ».
Au bout des 122 pages, si on se
demande où est la censure d’un régime
qui a laissé S. Yazbek écrire et publier
4 romans « dénonçant l’ordre établi »
etc., on comprend vite par contre
pourquoi ça n’est pas dans les
monarchies du Golfe, dénonçant pourtant
elles aussi l’ordre établi d’Assad, que
l’auteur a cherché asile.
Yassin Al-Hadj Saleh est, lui,
présenté -et traduit- par le politologue
libanais Ziad Majed : « médecin et
écrivain, engagé de gauche dans une
fraction du PC qui était opposée à Assad (père)»
il a été pour cela emprisonné pendant 16
ans. A sa libération, « par défi » il a
repris des études de médecine
interrompues par son arrestation, et
passé ses examens ; « mais n’a jamais
exercé ensuite, et a opté pour
l’écriture ; il était devenu un des
meilleurs écrivains syriens et même
arabes » ; « les plus grands journaux se
disputent ses contributions »[4].
«Il a vécu dans la ghouta de Damas quand
elle a été libérée par des jeunes
combattants de la région [entendre : pas
les fous furieux décrits et manipulés
par le régime, nda] et encerclée ensuite
par l’armée ; puis a quitté la ghouta
pour aller à Raqqa, tenue par l’EIIL
(Etat Islamique en Irak et au Levant),
où se trouve aussi notre ami (sic) le
Père Paolo retenu (re-sic) par
l’EIIL. ». C’est donc possible de
quitter la ghouta encerclée par l’armée,
puis Raqqa tenue par l’EIIL, quand on
est un écrivain et opposant « de
gauche » « très connu en Syrie et
dans l'ensemble des pays arabes ».
Majed (traduisant longuement
Saleh) explique en plusieurs points le
fascisme du régime syrien, et évoque
« des photos qui commencent (sic) à
sortir des prisons, photos de 11 000
détenus soumis à la torture »[5].
Mais ces horreurs non plus
n’arrivent pas à saisir l’attention de
toute l’assistance ; une dame devant moi
fait des mots croisés sur son Ipad, un
homme dort au bout de ma rangée,
quelques personnes, dont certains
intervenants aux séances précédentes,
entrent et sortent ; Mr. Burgat, en haut
de l’auditorium, a remis son chapeau :
c’est vrai qu’on sent un courant d’air.
En
bas, à la tribune, lapsus sur le Golan :
« Le régime a utilisé cet argument là,
en fait cette réalité-là » : mais oui,
le Golan est occupé, ce n’est pas qu’un
argument du régime. Majed-Saleh démonte
longuement les thèses conspirationnistes
d’un régime qui est arrivé à endormir sa
population en détruisant ses propres
monuments historiques, tirant sur ses
propres soldats, conscrits et officiers,
et sur les gens qui manifestent pour
lui, ou contre lui, en torturant (puis
photographiant), terrorisant, privant de
médicaments, affamant, gazant et
bombardant sa propre population etc.
Dans l’indifférence de la communauté
internationale.
Entracte.
J’avais entendu l’ex directeur de
l’Institut Français du Proche-Orient (Ifpo),
François Burgat, aux Matins de France
Culture le 26 décembre 2013, sur le
thème Et pendant ce temps en Syrie…[6].
Puis sur France Inter[7],
la veille ; noté aussi le lancement,
grâce à un financement européen, du
projet Wafaw[8] par
un “Kick-off meeting” à Amman les 5-6
Octobre 2013[9].
Pendant l’entracte, je vais poser
quelques questions à Mr. Burgat :
1) Quand avait-il été au camp de Zaatari
en Jordanie, pour l’interview du
« capitaine déserteur de
la Garde Républicaine » ?
Réponse immédiate : « 22 novembre, c’est
pour ça que l’entretien n’est pas dans
le livre »[10].
2) Quand avait-il quitté Damas ?
« Janvier 2012 ».
3) Etait-il à Damas le 13 novembre
2011 ? « …oui sans doute ».
4) Se souvient-il du dimanche 13
novembre à Damas ? Apparemment non.
Rappel : énorme manifestation après la
suspension de la Syrie, le 12 novembre, de sa qualité de membre,
par
la Ligue arabe[11].
Je dis combien cette manif était
impressionnante.
« Ah oui ! c’étaient des fonctionnaires
et des scolaires, on les avait amenés en
bus de toute
la Syrie, j’étais au
Qassioun, on s’est amusé à
compter les centaines de cars, et
d’ailleurs je n’ai pas pu
repartir [en voiture], j’étais
bloqué par les bus ».
Je raconte brièvement ce que j’ai
vu, en ville, à pied : des manifestants
de tous âges, avec, en effet, une
majorité de jeunes, joyeux, chaleureux ;
j’étais avec une vidéaste algérienne qui
filmait et traduisait ce que les gens
venaient nous dire ; j’ai fait des
photos… « Moi aussi j’ai beaucoup de
photos, elles sont sur mon site ». Pas
trouvé de site, peut-être un compte
Facebook ? « Mais les gens étaient
embrigadés, vous savez, c’est ça la
dictature ».
Sur l’embrigadement par la
dictature, je parle des chiffres donnés
par
la Cia, en mai 2013 :
70% de votes en faveur d’Assad en cas
d’élections. « Oh,
la CIA, vous savez… » ;
mon interlocuteur tourne les talons et
descend à la tribune, pourtant vide à ce
moment-là. Mais je me suis trompée, ce
n’est pas la Cia qui a publié ces chiffres ;
c’est l’OTAN, où Mr. Burgat, d’après
wikipedia, est conférencier.
C.
Ayad, venu se mêler à notre
conversation, me dit « je serais curieux
de savoir où vous avez trouvé ces
chiffres» mais rejoint son ami sans
attendre la réponse[12].
Nous reviendrons sur les propos
tenus hors micro par l’ex directeur de
l’IFPO, propos impromptus dont je le
remercie.
Dans une mise à jour
du 21/10/2011 du site de l’Institut, on
apprend que
« Le site de Jisr al-Abyad (Damas)
est définitivement fermé depuis
septembre 2011 » puis, dans la mise
à jour du 27/10/2011, que « le site de
l’Ifpo Abou Roumaneh est
provisoirement fermé au public (depuis
juillet 2011) »[13].
Un
site peut être « définitivement fermé »
pour des raisons banalement financières,
et on se félicite de la bonne gestion de
notre administration. Et l’autre
« provisoirement fermé » pour des
raisons politiques, datant de la
deuxième guerre mondiale, paraît-il :
tout changement important dans
l’Institut doit avoir la signature des
deux présidences, syrienne et française.
Même pendant la crise de Suez, en 1956, l'Institut (alors
Ifead) avait suspendu ses activités mais
gardé le personnel syrien dans les
locaux. Actuellement, le personnel
syrien devrait donc toujours être en
poste (à domicile), disponible pour
toute réquisition y compris à Beyrouth
où l’administration a été transférée[14].
Mais depuis le début de la crise en mars
2011, l'administration
avait interdit à ses employés syriens de
manifester : que ce soit pour ou contre
le régime. Démocratie à la française,
qu’on veut apporter –pas en bus- aux
Syriens.
Mais même avec un Institut fermé, le directeur peut avoir fait
quelque séjour dans la capitale
syrienne jusqu’en « janvier 2012 ». Soit
officiellement, et on ne manquera pas de
remarquer la tolérance du « régime » qui
laisse un fonctionnaire notoire des
Affaires étrangères d’un pays qui a
rappelé son ambassadeur et fermé toutes
ses installations, aller
« s’amuser à compter les bus » les jours
de manif. Soit discrètement, et on
notera alors l’incompétence des forces
sécuritaires, pourtant décrites comme
redoutables, qui ne voient pas nos
agents même quand ils sont bloqués dans
les embouteillages du Qassioun, ou
ailleurs.
Soit Mr. Burgat n’était tout simplement pas à Damas le 13
novembre 2011. Et qui le lui
reprocherait ?
Revenons sur les éléments
rapportés par celui qui a dirigé pendant
4 ans des « chercheurs [qui] ont
développé un savoir scientifique
rigoureux »[15].
Des « centaines de cars » ont amené les
« fonctionnaires et scolaires» :
- sachant que le nombre des manifestants
a été estimé entre 1 et 1,5 million de
personnes ; si, prudemment, on retient
le chiffre le plus bas (genre OSDH) et
qu’on le divise, mettons, par deux pour
ne garder que la moitié des manifestants
comme ayant été « amenée», cela ferait
dans les 500 000 personnes dans des bus.
- sachant qu’un car –grand modèle- a
environ 70 places mais que dans une
dictature on n’ira pas se gêner pour y
entasser 100 personnes, il aurait donc
fallu, estimation minimale, 5000 cars
pour amener les gens, « de toute la Syrie », manifester à 10h du
matin à Damas.
Admettons que le parc des bus
syriens possédait au moins 5000
véhicules en novembre 2011, avant que le
régime (selon la logique de tous les
intervenants du Mucem ce jour-là) ou les
terroristes (selon la propagande
complotiste du régime) n’en fassent
sauter pas mal dans des attentats, de
préférence avec ses occupants.
- Sachant par ailleurs qu’un autobus est
long d’environ 12 à 15 mètres et qu’avec les
dégagements pour se garer, il faut 13 à 16 mètres de stationnement
minimum disponibles par bus, on peut
garer 62 à 76 bus par kilomètre. Pour
garer 5000 bus, il faut de 65 à
80 kilomètres de
route.
- Sachant que le bout de l’unique route
du Mont Qassioun est à 8 Kms environ
(estimation large) de Damas, sans espace
qui puisse servir de parking en dehors
du bas-côté (d’un seul côté et pas
partout), on peut s’interroger sur la
rigueur scientifique des observations et
du raisonnement apportés ici, quoique
hors micro, par un de nos éminents
spécialistes. Je ne dis pas l’exactitude
ou la vérité ; seulement la plausibilité
des propos.
Les manifestants, d’après Mr.
Burgat, étaient majoritairement des
fonctionnaires et scolaires : beaucoup
d'administrations avaient fermé ce
jour-là et donc « libéré » le personnel
en donnant, du même coup, congé aux
écoliers et étudiants. D’après mes
observations tout à fait empiriques, il
y avait en effet plutôt une majorité de
jeunes, et, pour le reste, des hommes et
des femmes de tous âges, qui
ne
défilaient pas en groupes encadrés et
organisés, loin de là : les gens
manifestaient avec enthousiasme, gaieté,
parfois ferveur et détermination, mais
en tous cas dans un grand désordre. Le
Baas et la mairie (dit-on) distribuant
des bouteilles d'eau car ça a duré
longtemps.
Des jeunes manifestaient encore
en fin d’après-midi près des Omeyyades :
j’en ai photographié parcourant le souk
avec le portrait du président et
chahutant… en faisant des bulles de
savon. Comportement peut-être typique en
Syrie de ces gens embrigadés par un
« régime fasciste », ou bien forcés de
manifester (et faire des bulles de
savon) contre leur gré. Les chercheurs
sociologues et politologues du Wafaw[16]
nous expliqueront peut-être ces
comportements dans des séminaires et
publications scientifiques (donc
impartiaux) que nous finançons via l’Ue.
Précisons à propos du 13 XI que
l’appel à descendre dans la rue avait
été lancé la veille au soir, notamment
par le parti Baas et des organisations
étudiantes. Une efficience étonnante
malgré la désorganisation constatée
ensuite sur le terrain. On imagine le
temps qu’il aura fallu pour faire
remonter ces centaines de milliers de
gens dans les bus…
Les chercheurs et politologues avertis
diront, à juste titre, que quand on
débarque à Damas, comme moi, la veille
de ce genre de manif, on n’a pas
forcément, pour observer et analyser les
événements, cette base de la rigueur
scientifique que sont le recul, la
distance ; qu’ont par contre les
chercheurs sur le terrain. Notamment du
haut du Qassioun ; mais au risque de ne
pas entendre et voir les manifestants
chanter, danser, faire des bulles,
manger des sucettes, puis s’immobiliser
au son de l’hymne national et scander « Souria ! »,
ou nous demander d’où on vient et nous
dire alors en riant « Sarkozy, Joupé…[et
geste de ce qu’on écrase sous le
talon] ! ». Tous embrigadés.
Et moi avec, parmi ces
« intellectuels subissant les ravages de
la propagande » comme l’a ensuite
déploré Mr. Burgat dans son intervention
à la table ronde géopolitique, sachant
qu’au moins une personne dans
l’assemblée était perplexe sur ses
observations.
Perplexe aussi face aux
témoignages trouvés par le chercheur.
Comme celui de ce « capitaine de la Garde Républicaine », réfugié
depuis 2 ans et demi au Camp de Zaatari[17],
à la frontière jordanienne où F. Burgat
me dit qu’il repart « dans quelques
jours, car on ne peut plus aller en
Syrie, mais en Jordanie, on peut y aller
facilement » ; surtout avec un
financement du Conseil Européen de la
Recherche[18].
Questions après lecture du témoignage :
- Pourquoi le pouvoir envoie-t-il un
capitaine de la Garde Républicaine désarmé se
faire tirer dessus par les « hommes du
colonel Hafez Makhlouf, de la sécurité
d’Etat » alors que l’armée syrienne est
une armée de conscription et qu’on
pouvait envoyer de pauvres bidasses plus
faciles à berner, à tuer et dont le
sacrifice coûte bien moins cher ? Parce
que dans l’armée syrienne, les
capitaines des unités d’élite sont
toujours en première ligne ?
- Pourquoi avoir ensuite laissé les
militaires –capitaines ou pas, loyaux ou
pas mais armés, cette fois - tuer « les
hommes de Makhlouf » afin -ou au risque-
de découvrir « ce que faisait exactement
le régime » ? Pour tester leur loyauté ?
Pour provoquer des désertions ? Pour
faire le ménage chez Makhlouf ? Le
régime a donc beaucoup d’officiers en
réserve pour faire de tels paris.
- Sachant que nos journalistes et même
notre ministre des Affaires Etrangères[19]
étaient allés à Zaatari, comment donc
notre capitaine a-t-il dû attendre du
printemps 2011 au 22 novembre 2013 qu’un
« advanced grant » arabophone vienne
enfin l’interviewer sur ce qui lui est
arrivé ? À temps, pour Genève II.
Quels récits aurons-nous
maintenant ? Les journalistes non
arabisants se chargent d’interviewer
(par téléphone) des jeunes de nos
banlieues partis faire une croisade
inversée ; on arrivera même à en faire
passer quelques uns pour des Brigades
internationales. Les spécialistes
arabophones vont, sur le terrain, se
charger des « témoignages » plus
recherchés : quelques combattants
islamistes plus présentables que ceux
que nous montre, voire manipule (cf.
Majed et Burgat) le régime ? Des
démocrates pacifiques des classes
moyennes ? Si possible quelques
« communistes » (maintenant appréciés
par nos médias, surtout quand ils
s’opposent à Assad en Syrie). Tous,
devant notre inaction, ayant dû prendre
les armes : où ? « La communauté
internationale ne leur a pas fourni un
seul stinger, même pas au marché
noir (sic)» (Majed). Tous Syriens ; que
« le régime [avait] montés les uns
contre les autres », enfin unis si ce
n’est à Paris ou à Genève, au moins dans
les camps de réfugiés (jordaniens de
préférence, pour ne pas avoir le
Hezbollah dans les pattes).
De quoi justifier qu’il faut
armer les « rebelles », puisque
jusqu’à présent « la communauté
internationale n’a rien fait » : ah bon
? Rien, l’embargo économique étasunien
depuis 2003
et
européen depuis septembre 2011 ? Pour ne
parler que de ce que nos gouvernants et
leurs spécialistes assument au grand
jour.
Dernier acte : « Que se passe-t-il
sous nos yeux en Syrie ? » que nous
persistons à ne pas voir. Ayad
présente : Basma Kodmani «chercheur
engagée en sciences sociales, fondatrice
et directrice de l'Initiative de Réforme
Arabe[20],
fondé avant la révolution », « revenue
[maintenant] à sa recherche » ; François
Burgat « que j’ai rencontré il y a 20
ans déjà » (petit échange de
coquetteries avec l’ami de 20 ans qui
fait rire la salle), « qui a
produit énormément de travail en
sciences sociales » ; Ziad Majed,
« politologue libanais, enseignant à
l’Université Américaine de Paris, qui a
eu des responsabilités politiques au
Liban » mais on ne nous dira pas
lesquelles. Et Y. Al-Haj Saleh,
« écrivain, médecin etc. ».
La tribune, où tout le monde se
tutoie, revient une dernière fois sur
une clé de la rencontre, « le récit fait
par le régime » : « son effort de
propagande est à la mesure de son manque
de légitimité » (Kodmani). Proposition
qu’une logique scientifique
interrogerait pour toutes les parties, y
compris celle, unanime et univoque,
représentée ici.
En quittant la séance vers 20h,
je m’enquiers auprès du vigile du nombre
d’auditeurs : 113 personnes (tribune
comprise), dans une salle de 300 places.
Petite audience malgré une entrée
« libre » dans un des plus beaux (et
très médiatisé) lieux de la ville. Mais
les bus sont rares le samedi soir dans
notre Marseille démocratique et si peu
corrompue. Et personne n’était obligé de
venir. D’autant qu’on trouve le même
récit en boucle dans tous nos médias.
Et il pleuvait.
m-a patrizio
Marseille, 27 février 2014
[3]
Disponible à
la BMVR
de Marseille.
[10]
« Pas de printemps pour la Syrie : les clés pour
comprendre les acteurs et les
défis de la crise » :
ouvrage collectif, sous la
direction de F. Burgat avec
Bruno Paoli, décembre 2013.
[11]
Dont elle est un des 7 pays
fondateurs.
[14]
Mais quand l’ambassade de France
à Damas avait fait l’objet de
quelques actes de vandalisme, le
11 juillet 2011,
l’administration de l’Ifpo avait
refusé la protection de l’armée
syrienne…
Les dernières mises à jour

|