La Plume à
gratter
Frigide
Barjot expulsée de son logement « social
» parisien : c’est l’indécence et la
crapulerie à tous les étages !
Marc Leroy
Jeudi 31 octobre 2013
Lorsque l’on se doit d’observer le
monde et plus singulièrement la France
de façon quasi quotidienne pour
alimenter les billets d’humeur ou
d’information de La Plume, on est
bien obligé de se confronter à une
grande ou une petite actualité souvent
consternante, et du coup amené à se
demander presque inévitablement jusqu’où
nous allons encore pouvoir descendre
dans l’indécence, la médiocrité, la
mesquinerie et plus encore parfois la
sinistre crapulerie. Il arrive
d’ailleurs que tous ces qualificatifs
soient réunis dans une seule et même
« affaire » qui bien que totalement
anecdotique -et c’est le cas ici- en
devient pourtant formidablement
révélatrice des travers de notre triste
époque.
Ainsi de ce qu’il convient donc
aujourd’hui d’appeler l’ « affaire de
l’appartement de Frigide Barjot »…
Le tribunal d’instance du 15e
arrondissement vient en effet de décider
ce mardi 30 octobre de l’expulsion de
Virginie Tellenne (alias Frigide Barjot)
et de sa famille de l’appartement
« social » parisien de la RIVP
(Régie immobilière de la ville de Paris)
qu’ils occupaient pourtant depuis plus
de trente ans. Le qualificatif de social
prêtant au passage fortement à sourire
-très jaune- s’agissant d’un duplex de
173 m2 avec terrasse dans le 15ème
arrondissement de Paris, à quelques pas
à peine de la Tour Eiffel. On est à des
années lumière du HLM de Sarcelles, mais
nous y reviendrons.
L’ex-égérie complètement folle-dingue
de la Manif pour Tous et son mari
Bruno Tellenne (plus connu lui sous le
nom de Basile De Koch) avaient
été assignés en juin par la RIVP
qui exigeait la résiliation des baux au
nom du couple, qu’elle accusait
carrément d’occuper
illégalement l’appartement.
Le loyer acquitté par les Tellenne
pour ce duplex -« social » on le répète-
était de 2 850 euros (un vrai loyer de
HLM !), montant pourtant encore bien
inférieur au loyer réel d’un tel bien
sur le marché de l’immobilier parisien
(estimé à 5 000 euros). Durant son
« enquête », le bailleur social parisien
avait opportunément découvert que le
couple Tellenne avait utilisé son
appartement « à des fins
commerciales » la société Jalons
cofondée par Basile de Koch sous-louant
l’appartement pour 9 000 euros par an
environ. Ce fait constituant un cas de « manquements
graves aux obligations des baux
d’habitation » selon la RIVP.
La décision de justice rendue ce
mardi « prononce la résiliation
judiciaire des baux », et ordonne
aux époux Tellenne de « quitter les
lieux dans un délai de quatre mois à
compter du présent jugement ».
Que dire des tenants et aboutissants
de cette pathétique affaire, nous
présentant un spectre allant comme on
l’a dit de l’indécence de concours à la
crapulerie la plus crasse ?
Question indécence tout d’abord… on
ne peut qu’être ébahi de voir un duplex
de 173 m2 avec terrasse près de la Tour
Eiffel faire partie du parc immobilier
social de la RIVP. Et il serait
fort intéressant de pouvoir demander à
la bande à Bertrand Delanoë quel peut
bien être le sens qu’elle prétend donner
au mot social dans un pareil cas, qui
est d’ailleurs fort loin d’être une
exception (et soyons juste depuis des
décennies déjà) dans l’univers pitoyable
du petit monde complètement hors-sol de
l’oligarchie parisienne. Mais sur cela
aussi, nous reviendrons !
Côté indécence encore, on peut
ensuite trouver un peu fort de café de
voir l’amie Frigide occuper un
appartement « social » (je ne m’en lasse
pas) parisien quand on sait qu’elle est
par ailleurs propriétaire -et
excusez du peu !- d’un appartement de 4
pièces avec balcon hérité de sa mère au
177, rue Lafayette (10e), d’
un appartement avec balcon hérité de son
père rue de Lourmel (15e),
d’une maison de vacances à Port-Grimaud
dans le golfe de Saint-Tropez (Var),
d’une autre maison à Trouville-sur-Mer,
et de trois caves dans Paris ! On a
certes connu des nécessiteux nettement
plus présentables que la famille
Tellenne, vous en conviendrez.
Côté indécence toujours, on ne peut
qu’être sidéré par le culot himalayen
affiché par la Barjot, son mari ou son
fan club, depuis le déclenchement de
cette lamentable affaire. Rattrapée par
la patrouille pour les raisons certes
cousues de fil blanc que nous évoquerons
plus bas, la dame Tellenne n’y est
vraiment pas allée avec le dos de la
cuillère, déclarant dans un premier
temps être « sans emploi » et
survivre « en rognant tous les mois
sur le capital hérité de [ses] parents
», ajoutant au démarrage réel de la
procédure qu’en cas d’expulsion, elle ne
savait pas où elle pourrait bien aller
vivre. Ceux qui n’auront pas oublié le
petit rappel du patrimoine immobilier de
la donzelle évoqué plus haut
apprécieront !
N’hésitant pourtant pas le moins du
monde à en rajouter une énorme couche,
la Frigide annonçait carrément le mois
dernier la création de l’Association
des amis de Frigide Barjot, dans le
but surréaliste mais réel (si, si !) de
lancer un appel aux dons à l’attention
des gens qui « pensent que je
ne mérite pas ce traitement » et
qui ainsi « pourront (…)
m’aider ». Ca se rêve… A ce niveau,
l’indécence en devient même une
véritable œuvre d’art, et tourne
carrément à l’obscénité.
Ses groupies (il en reste) n’étant
d’ailleurs pas plus en reste question
culot : à la question qui lui était
posée de savoir si son idole ne pourrait
pas tout simplement aller vivre par
exemple dans son appartement de 64m2
dans le 10e arrondissement de Paris,
Béatrice Merouze, secrétaire générale
des fameux Amis de Frigide Barjot
déclara au Figaro : « C’est
bien trop petit pour une famille ».
Sic. Certes, c’est nettement moins
confortable que les 173 m2 du duplex
aujourd’hui occupé, mais les
innombrables familles de quatre
personnes (le couple Tellenne vit avec
ses deux enfants) logeant dans des
appartements de cette taille ou même
d’une taille parfois nettement plus
modeste apprécieront encore une fois.
Quant à l’inénarrable gay-friend de
Frigide, la tête de gondole homo de la
Manif pour Tous Xavier Bongibault,
il s’est écrié, scandalisé : « On met
des enfants à la rue ! À la rue ! ».
On a vraiment les indignations que l’on
peut, dans le petit monde branchouille
parisien.
Côté indécence, le clan Barjot a donc
fait très fort et mérite sans aucun
doute une médaille, ou plus certainement
encore, quelques bons coups de pied au
cul. Mais de l’autre côté du filet de ce
match de ping-pong grotesque, le moins
que l’on puisse dire est que l’on est
tout aussi minable, mais en certainement
beaucoup moins risible.
Car il est clair comme de l’eau de
roche pour toute personne un tant soit
peu lucide ou plus simplement honnête
que la procédure de la RVIP à
l’encontre des époux Tellenne, après
trente années de location sans problème
et sans que la mairie de Paris n’y
trouve rien jamais à redire, est bien
évidemment la conséquence directe, plus
encore une mesure de rétorsion
particulièrement minable faisant suite à
la très médiatique implication de
Frigide Barjot dans la réussite
extraordinaire -et ô combien déplaisante
pour la Hollandie- de la Manif pour
Tous.
Tant que la dame faisait la gugusse
sur les plateaux de télé en chantant
Fais moi l’amour avec deux doigts
(c’est le titre consternant d’une
« chanson » de miss Barjot),
qu’elle s’éclatait dans des soirées gay
qui terminaient en partouze, se
trémoussait en boîte de nuit ou à
l’extrême rigueur jouait les groupies
déjantées et grotesques du pape sans
toucher aux vrais sujets qui fâchent, la
Mairie de Paris n’a du reste rien trouvé
à redire à son hébergement de
complaisance. Et puis patatras ! Frigide
s’est prise pour Jeanne d’Arc (elle est
bien la seule d’ailleurs), a mis son
grain de sel bleu-blanc-rose dans
l’opération gouvernementale et sociétale
du Mariage pour Tous,
contribuant grandement sas doute à
mettre dans la rue et pendant des mois
des millions de Français (pardon :
d’homophobes), échouant certes à faire
reculer le gouvernement sur le mariage
homo proprement dit, mais réussissant
tout au moins à hypothéquer pour un
moment les encore plus délirants wagons
GPA et PMA qui étaient
censés suivre.
La faute de Frigide Barjot était donc
terrible, impardonnable même pour ce
petit monde de la socialie parisienne
servilement aux ordres de
l’ultra-minoritaire mais pourtant
tout-puissant lobby LGBT du
sinistre Pierre Bergé. Et dès lors, la
messe était dite : il convenait de le
lui faire payer cher, très cher. Pour
châtier l’effrontée, mais aussi pour
servir d’exemple. Ce qui fut donc fait,
avec une célérité absolument
remarquable. Car cinq mois à peine pour
en arriver à un jugement d’expulsion,
c’est exploser toute les statistiques en
matière d’évacuation d’un logement,
social ou non, et c’est même carrément
friser l’inscription au Guinness des
Records, quand on sait les longues
années de procédures habituellement
nécessaires, les difficultés presque
insolubles que peuvent avoir un
propriétaire lambda ou même un office
HLM pour parvenir à faire expulser un
locataire qui ne paie pas ses loyers, un
habitant qui sème le désordre, une
famille qui vit de la criminalité
zonarde ou du trafic de drogue. Autant
de peccadilles comparées à
l’impardonnable crime de Frigide Barjot
contre la modernité socialiste offerte à
une France pourtant inexplicablement et
terriblement réticente par le
gouvernement Hollande.
la Régie immobilière de la ville de
Paris, présidée par Pierre Aidenbaum,
maire socialiste du 3ème
arrondissement de Paris, s’est donc
chargée de la basse besogne et Ian
Brossat, président du groupe communiste
au Conseil de Paris, principal allié de
Anne Hidalgo pour les municipales de
2014, homosexuel et militant LGBT
qui a été à l’origine de la procédure
anti Frigide, s’est immédiatement
félicité d’une « décision juste et
légitime » face à « une
situation totalement anormale ».
Passe encore… Mais il a aussi osé
ajouter ceci : « Au moment où tant
de familles attendent un logement
social, rien ne justifiait que cette
situation perdure. Les logements qui
dépendent d’un bailleur social doivent
bénéficier à celles et ceux qui en ont
besoin ». Et c’est là qu’apparait
en pleine lumière la crapulerie du
guignol : un bail « social » à 2850
euros par mois ? Et d’ailleurs même pas,
car la RIVP avait bien auparavant
cherché à augmenter fortement le loyer
des Tellenne, pour mieux coller aux prix
du marché… Alors carrément un bail
à 3500, 4000 euros ou plus pour des gens
« qui en ont besoin » ? Et ça
se prétend communiste… Et ça veut raser
le Sacré-Coeur (1)… Pauvre type !
Basile de Koch a donc bien évidemment
aujourd’hui beau jeu de déclarer : « il
ne s’agit pas d’une décision juridique,
mais d’une décision dont le caractère
politique est évident. Jalons a été
domicilié avec l’autorisation de la RIVP
à cette adresse sans aucun problème
pendant vingt-sept ans, mais les
problèmes ont commencé dix jours après
la première manifestation nationale de
Frigide Barjot » (contre le
Mariage pour Tous). L’expulsion des
Tellenne est bien une mesure de
rétorsion assez répugnante, une punition
politique voulu par un pouvoir municipal
ou national aux mœurs foncièrement
totalitaires. Et elle pue bien plus
encore que les cris d’orfraie de Barjot,
ou les complaisances dont avait
bénéficié le couple pour occuper si
longtemps un logement (et il est très
loin d’être le seul dans la classe
politique, médiatique ou artistique
française) dont la vocation sociale est
à peu près aussi incontestable que
l’honnêteté de Bernard Tapie ou le
talent de chanteuse de Carla Bruni.
Pour finir, et avant de tirer la
chasse de la « politique » socialiste
parisienne … je ne sais pas si vous êtes
comme moi, mais je trouve qu’on vit
vraiment, vraiment une époque
formidable…
Marc
LEROY – La Plume à Gratter
1) Interrogé sur ce qu’il aimerait
changer à Paris, Ian Brossat a déclaré :
« Le Sacré-Coeur qui est un symbole
que je n’aime pas. Et qui
visait à sanctionner d’une certaine
manière les communards. Je pense que
s’il y a un endroit où on pourrait faire
autre chose ça serait le Sacré-Coeur…
Je le remplacerais par un espace
dédié à la solidarité ».
Publié le 1er
novembre 2013 - Source
La Plume à Gratter
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