# LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
La ʽnouvelle carte du Mondeʼ
qui se dessine à Pékin et à Moscou
Luc Michel
Vendredi 26 avril 2019
LA 'NOUVELLE CARTE DU MONDE' QUI SE
DESSINE A PEKIN ET A MOSCOU (SOMMET
BIENNAL 'BELT AND ROAD' A BEIJING CES
26-27 AVRIL - II)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2019 04 26/
"Le dilemme
européen. Quasi absente de la première
édition du forum, l’Union européenne
sera fortement représentée, même si
c’est en ordre dispersé. Officiellement,
Bruxelles qualifie la Chine de 'rival
stratégique'. Mais, en quête
d’investissements, plusieurs pays
(d’Europe de l’Est, Portugal, Italie,
Grèce) participent à la nouvelle Route
de la soie"
- Le Temps (Genève,
ce 26 avril).
* Voir la partie I
de mon analyse
NOUVELLES ROUTES DE
LA SOIE :
SOMMET BIENNAL
'BELT AND ROAD' A BEIJING CES 26-27
AVRIL SUR FOND DE PUISSANCE MARITIME
CHINOISE
sur
http://www.eode.org/luc-michels-geopolitical-daily-nouvelles-routes-de-la-soie-sommet-biennal-belt-and-road-a-beijing-ces-26-27-avril-sur-fond-de-puissance-maritime-chinoise/
Certains
journalistes russes, qui "font de la
Géopolitique" comment on fait du vélo et
du tricot, n'ont strictement rien
compris au mouvement unificateur
eurasiatique. Et opposent stupidement
l'Union Européenne, la petite Europe
occidentale de Bruxelles, à Moscou et à
Pékin. En qui ils voient un adversaire
de leurs rêveries culturelles issues du
XIXe siècle. Oubliant que le Bloc
continental eurasiatique
- issu des travaux théoriques des
géopoliticiens Hausofer (1), Thiriart
(2), von Lohausen (3) - est un outil de
puissance géopolitique et géoéconomique,
décliné dans deux projets connexes,
l'Espace eurasiatique "de Vladivostok à
Lisbonne" de Poutine (4) et Lavrov (qui
ébauche un « monde bipolaire dans lequel
la Russie affronte les États-Unis en
élargissant son propre domaine
d’influence politique et de pouvoir. De
l’Atlantique vers le Pacifique, dans le
cadre d’une nouvelle entité politique –
L’Eurasie ») (5), et les "Nouvelles
routes de la soie" de Xi Jinping (6).
Et que dans cette
vision continentale, l'UE, la
petite-Europe croupion de Bruxelles,
n'est pas un adversaire de Moscou et
Pékin (Et ceci quelles que soient les
actes hostiles des politiciens
atlantistes assujettis par l'OTAN) (7).
Mais elle est un enjeu ! Arracher
l'Europe occidentale au Bloc
américano-atlantiste, c'est pour Pékin
et Moscou enlever à Washington la moitié
de sa puissance, son "second poumon"
(dixit Jean Thiriart) !!! Comme
l'expliquent très bien chacun de leur
côté Thiriart et Brezinski (avec son
"Grand Echiquier") (8) ...
Ces journalistes
russes ne connaissent même pas la pensée
théorique de leurs propres dirigeants !
Le ministre Lavrov (qui est un des
théoriciens de l'unification
néoeurasiste "de vladivostok à
Lisbonne") a en effet pour leitmotif
préféré dans ses écrits théoriques : "La
Russie n'est pas l'outsider politique de
l'Europe, mais elle fait partie
intégrante du contexte européen." Ce que
je dit depuis 1983 ! (9) Ce concept a
été longuement abordé dans son traité
"Russia's Foreign Policy: Historical
Background" le 3 mars 2016. Dans lequel
Lavrov, insistant sur "l'identité
eurasienne de la Russie", a expliqué que
"la Russie a joué un rôle important dans
l'histoire européenne et les politiques
européennes contemporaines." Dans son
discours à Munich en 2018, Lavrov a
appelé l'UE à "Arrêter d'essayer de
nager à contre-courant de l'histoire" et
de renouveler le système des relations
internationales sur une base
"équitable". Il a conclu en demandant à
l'UE de "se joindre aux travaux de
l'Union économique eurasienne".
On l'a bien compris
en Suisse !
Comme le faisait
remarquer ironiquement 'Le Temps'
(Genève, ce 26 avril), "Ueli Maurer,
président de la Confédération
Helvétique, n’a jamais mis les pieds à
Bruxelles. Mais en cette dernière
semaine d’avril, il brille en Chine" ...
LA SUISSE AU SOMMET
DE PEKIN :
"LA PETITE CROIX
BLANCHE (SUISSE) SUR LA NOUVELLE CARTE
DU MONDE" ('LE TEMPS')
"Le
président suisse Ueli Maurer devrait
s’inscrire à l’Initiative de la ceinture
et de la route (ndla : OBOR, de son
acronyme anglais) de la Chine cette
semaine lors de sa visite officielle
dans ce pays asiatique". S'adressant aux
médias d'Etat chinois avant le voyage,
Maurer a décrit le projet de
reconstruction des routes commerciales
terrestres et maritimes historiques
entre l'Asie et l'Europe comme un
"projet de 100 ans". Il participera
également au deuxième sommet OBOR à
Beijing"
- 'The Monocle
Minute' (ce 24 avril).
Dans un dossier
consacré à la présence remarquée du
président suisse à Beijing pour le 2e
"Sommet biennal Belt and Road", le
quotidien 'Le Temps' (Genève) publie un
Dossier consacré à la Suisse dans
l'intégration eurasiatique sous le titre
"La petite croix blanche sur la nouvelle
carte du monde".
Que dit 'Le Temps'
?
" 'Le chantier du
siècle': l’expression n’est pas exagérée
pour qualifier les envies d’expansion
chinoises matérialisées dans la Belt and
Road Initiative – ou «nouvelles Routes
de la soie». C’est 1000 milliards
d’investissements sur dix ans pour
compléter un réseau d’infrastructures
pharaoniques – routes, voies ferrées et
maritimes, gazoducs et oléoducs,
corridor numérique – censé faciliter les
échanges de marchandises, de services et
de capitaux entre l’Empire du Milieu, le
reste de l’Asie, le Moyen-Orient,
l’Afrique et l’Europe. L’Europe… qui
craint tant cette «colonisation»:
risques liés à l’endettement, à
l’opacité, à la sécurité, à la
protection des données. La Suisse? Elle
veut profiter des courants, exister sur
cette nouvelle carte du monde. Le
président de la Confédération Ueli
Maurer, présent à Pékin pour ce grand
forum qui réunit 40 chefs d’Etat et de
gouvernement, signera un protocole
d’accord en matière de commerce,
d’investissement et financement de
projets. Plusieurs entreprises
helvétiques – ABB et SGS en tête –
profitent déjà de cette aubaine. Lisez
notre dossier. Et parcourez
l’infographie vertigineuse schématisant
ces futurs flux internationaux".
"LA NOUVELLE CARTE
DU MONDE, VUE DE PEKIN" ...
Ecoutons encore 'Le
Temps' parler de "la nouvelle carte du
monde, vue de Pékin" :
"Une quinzaine de
trains chargés d’énormes conteneurs
quittent chaque semaine la gare de
Chongqing, à 1500 kilomètres au
sud-ouest de Pékin, traversent le
Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie et
la Pologne avant d’arriver à destination
à Duisburg, ville portuaire sur le Rhin,
dans la région industrielle de la Ruhr
allemande. Le parcours de 10 000
kilomètres dure dix jours. Les trains
amènent des marchandises chinoises,
notamment électroniques, et repartent
avec des produits européens: lait,
pièces automobiles, machines-outils,
produits chimiques ou encore du vin.
Ouverte en 2014, la ligne
Chongqing-Duisburg n’est qu’un fragment
de l’immense projet d’infrastructures
baptisé la nouvelle Route de la soie.
Lancé en 2013 par le président chinois
Xi Jinping, il comprend un réseau de
routes et de voies ferrées (anciennes et
nouvelles) ainsi qu’une voie maritime
qui relie la Chine à l’Europe en passant
par l’Asie centrale, l’Asie, le
Moyen-Orient et l’Afrique. Le coût de
l’investissement est estimé à 1000
milliards de dollars et le projet
lui-même devrait durer au moins une
dizaine d’années". Voilà un bel exemple
de l'outil de puissance que j'évoquais !
UN SUCCES
TRI-CONTINENTAL MALGRE LES CRITIQUES ET
L'HOSTILITE DU BLOC AMERICAIN
L'assistance à ce
2e Sommet marque son succès ! Face à
Vladimir Poutine et une quarantaine de
dirigeants mondiaux réunis en sommet à
Pékin, le président chinois, confronté à
une guerre commerciale avec les
Etats-Unis, a fustigé le
protectionnisme. Il n'y avait dans la
salle aucun représentant américain. Mais
une quarantaine de chefs d’Etat et de
gouvernement et des représentants de 150
pays. Sans oublier les organisations
intergouvernementales comme le Fonds
monétaire international, la Banque
mondiale et autres banques et
organisations de développement !
Parmi les
dirigeants de l'UE, l'exception notable
est l'Italie, premier pays du G7 à avoir
rejoint l'initiative en mars. Le chef du
gouvernement italien, Giuseppe Conte,
était ce 26 avril présent à Pékin, aux
côtés du président égyptien Abdel Fattah
al-Sissi, de Mahathir Mohamad, le
Premier ministre malaisien (qui a
pourtant subit d'immenses pressions pour
abandonner le projet), du Président
serbe Aleksandar Vucic, du Premier
ministre grec Alexis Tsipras, du premier
ministre hongrois Orban (voir la Partie
I de notre analyse, hier) ou encore du
président suisse Ueli Maurer. La France
était représentée par son chef de la
diplomatie Jean-Yves Le Drian. Les
Etats-Unis, eux, n'ont pas envoyé de
délégation. En Europe, on observe une
diversité de position vis-à-vis du
projet chinois. Certains pays, tels que
la Hongrie, la Grèce, la Roumanie, la
République Tchèque ou plus récemment
l’Italie, ont signé des accords-cadres
sur les nouvelles routes de la soie.
D’autres pays, tels que la France, le
Royaume-Uni ou l’Allemagne n’en ont pas
signé. " La Suisse est représentée à
Pékin par son président, Ueli Maurer. En
effet, elle signera un protocole
d’accord concernant les marchés tiers
qui permettrait de développer la
collaboration sino-suisse. Que ce soit
en matière de commerce, d’investissement
et de financement de projets sur les
tracés de la nouvelle Route de la soie,
plus particulièrement dans les pays
d’Asie centrale qui font partie du club
suisse au sein du Fonds monétaire
international", commente 'Le Temps'
Les grands absents
sont les Etats-Unis et l’Inde.
Washington qualifie le projet chinois de
"stratagème politique et géostratégique
de la part du gouvernement chinois qui
consiste à s’immiscer dans la politique
des pays et à faire progresser les
options d’implantation de bases
militaires sous couvert de l’aide au
développemen", a récemment critiqué un
haut responsable américain. Quant à
l’Inde, qui a des différends frontaliers
avec Pékin, elle rejette la nouvelle
Route de la soie, notamment en raison
d’un projet routier dans le Cachemire
pakistanais qu’elle estime être le sien
(10).
"Pékin se félicite
déjà du succès de la manifestation",
commente 'Le Temps'. La raison à cela
est que la première édition, en 2017,
n’avait réuni qu’une quarantaine de
pays. Autant dire que les doutes étaient
vifs quant aux ambitions politiques et
économiques chinoises, de même que sur
les coûts et risques d’endettement pour
les pays parties prenantes. Les
critiques mettent toujours en exergue le
manque de consultation et de
transparence autour des infrastructures
liées à la nouvelle Route de la soie.
Ils relèvent que de nombreux projets ont
été contestés, annulés ou renégociés,
notamment au Sri Lanka, en Malaisie, au
Pakistan, en Ethiopie. Pékin ne nie pas
les problèmes". Selon Geng Wenbing,
ambassadeur de Chine en Suisse,
"l’objectif du forum de ce week-end est
de dégager davantage de consensus axé
sur le respect, l’équité, la justice".
"Après avoir développé durant six ans de
multiples projets, il faut décider des
nouvelles priorités, discuter de
nouveaux mécanismes de coopération",
a-t-il confirmé au 'Temps'.
"EN FINIR AVEC LA
PEUR DE L’HEGEMONIE CHINOISE" ('LE
TEMPS')
" En finir avec la
peur de l’hégémonie chinoise" dit encore
le quotidien genevois, au moment où la
presse occidentale aux ordres (voir AFP,
Libé et cie) crie au loup chinois affamé
: "Alors que les Etats-Unis et l’Union
européenne voient la Chine comme un
'rival stratégique', la Suisse fait
confiance à l’initiative chinoise qui
promet de plus grands échanges de
marchandises, de services et de
capitaux. Ueli Maurer, président de la
Confédération en 2013 et de nouveau en
2019, n’a jamais mis les pieds à
Bruxelles. Mais en cette dernière
semaine d’avril, il brille en Chine. Il
sera reçu, samedi et dimanche, en visite
d’Etat et aura un entretien avec le
président Xi Jinping. Mardi, il a
parrainé un accord de collaboration
entre les bourses chinoise et suisse. Et
jeudi, il a officialisé l’adhésion de la
Suisse à l’énorme chantier de la
nouvelle Route de la soie. La Suisse a
en effet tout à gagner à s’investir dans
ce projet du siècle. Même si, à ce
stade, il n’est pas prévu qu’elle soit
reliée directement par la Route de la
soie. Elle collaborera plutôt avec la
Chine pour mener des projets
d’infrastructures en Helvétistan, ce
groupe de pays d’Asie centrale que Berne
représente au sein du FMI et qui lui
permet de maintenir son siège à son
comité directeur" ...
NOTES ET RENVOIS :
(1) Influencé par les travaux de
Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén et
Halford John Mackinder, Karl Haushofer
(1869-1946) développe ses théories
géopolitiques et fonde en 1924 la revue
‘Zeitschrift für Geopolitik’ (La Revue
de Géopolitique). « Ouverte aux
chercheurs en géographie de nombreux
pays, notamment l'Union soviétique,
celle-ci obtient rapidement une audience
internationale. S'adressant à un large
public, la revue ne présente cependant
que la position de la géopolitique
allemande6, les membres du comité de
rédaction se montrant tous favorables à
la révision des clauses territoriales
des traités mettant un terme au Premier
conflit mondial5. Durant ces années,
Haushofer souhaite faire de son approche
« une science appliquée et
opérationnelle ». » Partisan d'une
alliance avec l'Union soviétique, il la
défend dans les colonnes de son journal;
il réserve un accueil chaleureux au
Pacte germano-soviétique (Août 1939),
puis, cohérent, condamne le
déclenchement de la guerre à l'Est, ce
qui entraîne l'arrêt de la publication
de son journal en 1941. Après la
tentative d’assassinat de Hitler du 20
juillet 1944, la Gestapo fait interner
Karl Haushofer à Dachau tandis
qu'Albrecht Haushofer, son fils, lié aux
conspirateurs, disparaît dans la
clandestinité. Ce dernier est toutefois
arrêté quatre mois plus tard. Deux
semaines avant la fin du conflit, un
commando SS l'exécute, de nuit en pleine
rue. On retrouve sur lui le recueil de
poèmes Les sonnets de Moabit — du nom de
la prison berlinoise où il a été
incarcéré — qui est considéré comme un
témoignage important de la littérature
résistante allemande.
(2) Géopoliticien de l'Empire
eurasiatique (ou "euro-soviétique"),
Jean THIRIART axe ses réflexions sur
l'intégration de la Russie et de
l'Europe occidentale dans un Etat
continental eurasien unitaire :
1. THIRIART insiste
sur le fait capital que l’Union
Soviétique dans ses frontières
maximales, puis après la catastrophe
géopolitique de 1991 tous les états
issus de l'implosion de l'URSS, sans
aucune exception, doivent faire partie
de l'Europe. Les frontières orientales,
caucasiennes et sibériennes, de l'URSS
devront demain être celles de la
Grande-Europe.
2. THIRIART développe
sa thèse sur la construction de l'Europe
contre les Etat-Unis et son bras armé de
l'OTAN.
3. THIRIART insiste
sur la nécessité de l'organisation
économique de l'Europe sur une base
autarcique, reprenant les théories de
Friedrich LIST.
4. THIRIART dénonce
les vues limitées des politiciens
européens, qui à la suite du général de
Gaulle, envisagent une Europe tronquée
jusqu'à l'Oural. L'Empire européen devra
inclure la Sibérie et l'extrême-orient
ex-soviétique.
Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
GEOIDEOLOGIE. AUX
ORIGINES DU NEOEURASISME (I) :
LES CONCEPTIONS
GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE
THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’
http://www.lucmichel.net/2018/03/28/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-i-les-conceptions-geopolitiques-de-jean-thiriart-le-theoricien-de-la-nouvelle-rome/
Et GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU
NEOEURASISME (II) :
L’ECOLE EURO-SOVIETIQUE DE GEOPOLITIQUE
(1982-1991)
sur
http://www.lucmichel.net/2018/04/03/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-ii-lecole-euro-sovietique-de-geopolitique-1982-1991/
(3) Le général et géopolitologue
autrichien Lohausen (1907-2002), ancien
membre de l’Etat major du Maréchal
Rommel, proche des patriotes anti-nazis
du 20 juillet 1944, s’inscrit dans la
suite des thèses géopolitiques de Jean
Thiriart sur « l’Europe de Vladivostok à
Dublin ». Jordis VON LOHAUSEN a écrit
des pages élogieuses sur le projet
européen de THIRIART dans les Années
1960-75, sous le titre « REICH EUROPA »,
en Français « L’EMPIRE D’EUROPE ». Mes
EDITIONS MACHIAVEL ont largement diffusé
dans les Années 1980 cette longue
analyse publiée en Allemand et l’avons
traduite en Français, Anglais, Italien,
Espagnol et Russe.
Le livre principal de géopolitique du
général, « MUT ZUR MACHT. DENKEN IN
KONTINENTEN » (Vowinckel, Berg am See,
1979), traduit pour la petite histoire
en Français par une des secrétaires de
THIRIART, s’inscrit dans l’Ecole
d’HAUSOFER, mais reprend aussi de
nombreuses conceptions de THIRIART.
LOHAUSEN parle notamment de «
l’Europe de Madrid à Vladivostok ». Dans
l’exemplaire offert par LOHAUSEN à
THIRIART en 1983 (et qui m’a été légué
avec sa bibliothèque en 1999)
figure la dédicace suivante : «
En respectueux hommage à un grand
Européen ». Pour Lohausen, « l’Europe
puissance passe par la réunion de la
grande communauté de peuples européens
au sein d’un espace continental allant
de ‘Cadix à Vladivostok’, il s’agit donc
de construire une ‘Europe
grand-eurasienne’. »
LOHAUSEN a aussi visiblement été
influencé par le concept du « Grand
Espace continental de Flessingue à
Vladivostok » de Ernst NIEKISCH. Dont on
méconnaît profondément l’influence sur
les jeunes officiers allemands des
Années 1930-34, qui recherchaient une
alternative au Nazisme (notamment avec
les initiatives du Général SCHLEICHER,
le « général rouge »
qui voulait barrer la route à HITLER
avec un Front uni des syndicats, de la
Reichwehr et des nationalistes à la
gauche du NSDAP », le « Querfront », le
Front Transversal) :
Niekisch est le père du concept
géopolitique dit du « Grand Espace
continental de Vladivostok à
Flessingue » (Pays-Bas). Un bloc
continental germano-slave. Sa
perspective est celle d’Haushofer, mais
d’Est vers l’Ouest, depuis Vladivostok
comme la nôtre ;
Niekisch est aussi le premier des
résistant à Hitler :
Dès 1932, Ernst NIEKISCH, idéologue du
« National-bolchevisme allemand »,
publie ce qui est considéré encore
aujourd'hui comme le plus important et
le plus virulent des pamphlets
anti-hitlériens « EINE DEUTSCHES
VERHÄNGNISS », en français « Hitler une
fatalité allemand »", illustré de
dessins d'André Paul WEBER. Sa
publication provoquera en riposte une
campagne de presse nazie contre
NIEKISCH. Dès cette époque, sa revue
"WIDERSTAND" est citée fréquemment dans
la revue de presse mensuelle de Heinrich
HIMMLER, Reichführer SS, comme « un des
principaux organes de l'adversaire ».
Dès 1933 et l'arrivée au pouvoir des
nazis, le mouvement de NIEKISCH est
persécuté, ses membres fréquemment
arrêtés, sa revue est interdite en
décembre 1934. L'un de ses biographes,
Sebastien HAFFNER, dira de lui qu'il «
resta au sein du IIIeme Reich, quatre
ans durant, le dernier ennemi connu et
ouvertement déclaré de Hitler ». Car le
vieux leader prussien n'abdiqua jamais.
Jusqu'en 1937, son mouvement «
WIDERSTAND », reconstitué dans la
clandestinité, anime un réseau
intellectuel et politique d'opposition
intérieure au IIIeme Reich. NIEKISCH,
qui a poursuivi au grand jour jusqu’en
1937 son activité éditoriale (un courage
unique !), reste le seul opposant
ouvertement déclaré et actif au régime
nazi. Il est finalement arrêté avec
nombre de ses militants le 22 mars 1937.
Emprisonné, condamné deux ans plus tard
par un tribunal d’exception avec 70
membres du cercle « WIDERSTAND » dont
DREXEL et TRÖGER, NIEKISCH sortira par
miracle, presque aveugle et paralytique,
des geôles nazies en 1945.
Le vieux lutteur participera encore à la
naissance de la RDA et, déçu par
l'évolution du nouveau régime, finira sa
vie en RFA dans un exil intellectuel
hautain, n'ayant jamais renoncé à aucune
de ses idées.
Cfr. Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE
NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES
DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993,
Editions Machiavel, Bruxelles, 2e
édition, 1995. Traductions en Anglais,
Italien, Espagnol et Portuguais.
(4) ) Cfr. Luc MICHEL, PCN-INFO/
GEOPOLITIQUE/
POUTINE POUR LA GRANDE-EUROPE « DE
L’ATLANTIQUE AU PACIFIQUE »
sur
http://www.lucmichel.net/2014/10/24/pcn-info-geopolitique-poutine-pour-la-grande-europe-de-latlantique-au-pacifique/
Cfr. aussi Luc MICHEL, sur EODE THINK
TANK/
GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE
EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU
sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
Au début des Années 80, THIRIART fonde
avec José QUADRADO COSTA et moi-même
l’Ecole de géopolitique «
euro-soviétique » où nous prônions une
unification continentale de Vladivostok
à Reykjavik sur le thème de « l’Empire
euro-soviétique » et sur base de
critères géopolitiques. Mes « Thèses sur
la Seconde Europe » sont la
continuation, actualisée, de nos
positions géopolitiques des Années ’80.
Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU
NEOEURASISME (II) : L’ECOLE
EURO-SOVIETIQUE DE GEOPOLITIQUE
(1982-1991), Ibid.
(5) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
GEOIDEOLOGY – RUSSIA’S EURASIAN IDENTITY
(II):
‘RUSSIA’S FOREIGN POLICY. HISTORICAL
BACKGROUND’ (LAVROV)
sur
http://www.lucmichel.net/2018/03/22/luc-michels-geopolitical-daily-geoideology-russias-eurasian-identity-ii-russias-foreign-policy-historical-background-lavrov/
(6) Voir sur PCN-TV :
LUC MICHEL & FABRICE BEAUR: NOUVELLES
ROUTES DE LA SOIE. VERS L’INTEGRATION
GEOECONOMIQUE DE L’AXE EURASIE-AFRIQUE
sur
https://vimeo.com/218758549
(7) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
GEOPOLITIQUE RETROSPECTIVE : LES GUERRES
DES USA SONT DES GUERRES CONTRE LA
‘GRANDE-EUROPE’ ET POUR LA DOMINATION DE
L’EURASIE AU XXIe SIECLE. OU COMMENT LES
POLITICIENS DE L’UE ET DE L’OTAN FONT
CES GUERRES CONTRE LES INTERETS VITAUX
DE LEURS PEUPLES …
(LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE III)
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/26/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-retrospective-les-guerres-des-usa-sont-des-guerres-contre-la-grande-europe-et-pour-la-domination-de-leurasie-au-xxi/
(8) La Géopolitique comme science, naît
aux États-Unis avec des gens comme
Mahan. Elle domine et elle n’a jamais
cessé de dominer la politique
internationale américaine jusqu’à
Brzezinski. Et Brzezinski a encore été
jusqu’à sa mort en 2017 le conseiller
géopolitique d’Obama. Ce qui explique
d’ailleurs que les Africains ont très
mal appréhendé Obama, qui n’est pas un «
président noir », qui est un président
américain évidemment, le produit du
Système américain.
Disciple de Henry Kissinger, souvent
qualifié de "Richelieu américain" pour
sa politique cynique et réaliste, Brzezinski donne, lui, les conditions de
la puissance américaine, destinées à
assurer une domination planétaire
durable. C'est la théorisation
géopolitique de l'impérialisme américain
pour le XXIe siècle. Dans ses théories
on trouve un curieux mélange de cynisme,
de brutalité et de faux moralisme. C'est
la traduction au XXIeme siècle de la
"manifest destiny". Les USA ont une
mission à accomplir. Ce qui est bon pour
eux est bon pour le monde. Et le "libre
commerce" assurera la paix mondiale.
Chez Brzezinski cela frise parfois la
caricature, les plus brutales théories
géopolitiques voisinant avec des
réflexions idéalisantes sur la paix et
le bonheur des peuples. Typique de
l’Américanisme, l’idéologie yankee …
Le grand théoricien de l'impérialisme
américain au XXIeme siècle est Zbigniew
Brzezinski dont le domaine est la
géostratégie et la géopolitique et qui
publie "The Grand Chessboard" en 1997,
titré "Le grand échiquier. L'Amérique et
le reste du monde" pour son édition
française. Disciple de Henry Kissinger
et adepte de la "real politique" comme
lui, Brzezinski, d'origine polonaise,
était expert au Center for Strategic and
International Studies (Washington DC) et
professeur à l'Université Johns Hopkins
de Baltimore. Il fut conseiller du
président des Etats-Unis de 1977 à
1981(décédé il y a peu et toujours l’un
des conseillers d’Obama jusque la fin).
La réflexion de Brzezinski est centrée
sur les conditions géopolitiques de la
puissance américaine et de son contrôle
sur l'Eurasie, le "grand échiquier" où
Washington doit éliminer tout rival
potentiel ou réel.
On sait que Huntington n'était pas le
créateur du concept des "guerres
civilisationnelles" emprunté à un
professeur marocain. De même, Brzezinski
s'inspire largement des Théories de Jean
Thiriart. D'origine belge, Thiriart est
méconnu en Europe occidentale où
l'impasse a été faite sur ses thèses. Il
n'en va pas de même eu Russie où il
inspire aussi bien les théories
géopolitiques et économiques des
nationaux-communistes de Ziouganov que
les concepteurs des thèses eurasistes
mises à l'honneur par le président
Poutine. Le manuel d'instruction
géopolitique pour les officiers russes
lui consacre un long chapitre élogieux.
Au début des Années 80, Thiriart fonde,
avec José Cuadrado Costa et Luc MICHEL,
l'école "euro-soviétique" où il prône
une unification continentale de
Vladivostok à Reykjavik sur le thème de
"l'Empire euro-soviétique" et sur base
de critères géopolitiques. Le grand
quotidien flamand de Bruxelles, ‘De
Standaard’ a dit de lui qu’il « était le
belge préféré de Poutine ». Théoricien
de l'Europe unitaire, Thiriart a été
largement étudié aux Etats-Unis, où des
institutions universitaires comme le
Hoover Institute ou l'Ambassador College
(Pasadena) disposent de fonds d'archives
le concernant.
Ce sont ses thèses anti-américaines
"retournées" que reprend largement
Brzezinski, définissant au bénéfice des
USA ce que Thiriart concevait pour
l'unité continentale eurasienne. Le
succès médiatique des emprunts de
Huntington ou de Brzezinski comparé au
silence pesant qui entoure en Occident
des théoriciens comme Thiriart
s'explique par le monopole médiatique
américain. A l'antique "ex Oriente lux"
a visiblement succédé un "Ex America
lux".
(9) Cfr. Luc MICHEL, “La Russie c’est
aussi l’Europe”, in CONSCIENCE
EUROPEENNE, review, N°6, décembre 1983,
Charleroi.
on
http://www.lucmichel.net/2014/05/29/pcn-timeline-ideologie-1983-84-le-pcn-reinvente-le-national-bolchevisme-moderne/
Et : Luc MICHEL, « PCN ... européen
jusqu'à Vladivostok », interview au
quotidien socialiste "LE PEUPLE",
Charleroi, 14 et 15 septembre 1985.
(10) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
CONTRADICTIONS INTERNES AU SEIN DES
BRICS ET DE L’ORGANISATION DE
COOPERATION DE SHANGHAI (II):
L’ATTRACTION FATALE DE L’INDE POUR
WASHINGTON ET TEL-AVIV
Sur
http://www.lucmichel.net/2018/02/22/luc-michels-geopolitical-daily-contradictions-internes-au-sein-des-brics-et-de-lorganisation-de-cooperation-de-shanghai-ii-lattraction-fatale-de-linde-pour-was/
Et GEOPOLITIQUE DE L’OCEAN INDIEN (II) :
EN INDE MACRON POISSON-PILOTE DE LA
POLITIQUE ANTI-CHINOISE DES USA DE TRUMP
sur
http://www.lucmichel.net/2018/03/13/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-de-locean-indien-ii-en-inde-macron-poisson-pilote-de-la-politique-anti-chinoise-des-usa-de-trump/
(Sources : The Monocle Minute - Le Temps
- Interfax - PCN-Info - Le Quotidien du
Peuple - EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire
–
Géopolitismes -
Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et
Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
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