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Ingérence néocoloniale au Burundi : la
Belgique entend dicter l'agenda
politique au Bujumbura !
Luc Michel
Photo:
D.R.
Mercredi 20 mai 2015
Luc MICHEL/ 2015 05 20/
Avec Belga – PCN-SPO/
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel
http://www.lucmichel.net/
« La République du
Burundi connaitra des élections
présidentielles fin juin prochain. Le
président en exercice, Pierre Nkurunziza,
a décidé de se porter candidat pour un
troisième mandat présidentiel. Une
annonce qui a vraisemblablement déplu
aux représentants des élites
occidentales, qui avaient déjà un plan
bien à eux en ce qui concerne le futur
de ce pays. Plus encore, des tentatives
évidentes de déstabilisation sont
aujourd'hui observées au Burundi (comme
dans d'autres pays africains), ou en
d'autres termes des révolutions de
couleur (déjà en cours ou à venir), made
in USA »
- Sputnik News (Moscou).
La crise du Burundi
n’a rien à voir avec une révolte
populaire.
Mais tout à voir avec une opération
néocolonialiste : la recolonisation de
l’Afrique par les USA et leurs
supplétifs belges et français, au
travers d’une révolution de couleur
appuyant un changement de régime décidé
par l’Administration Obama. Aujourd’hui
les médias russes et chinois partagent
l’analyse que j’ai initiée il y a déjà
de nombreux mois.
Pour ceux qui ne
veulent pas toujours voir, la dernière
opération belge, l’ancien mandataire
colonial, qui porte ici les valises des
USA, est pourtant éclairante !
LA BELGIQUE
« OPPOSEE A UN TROISIEME MANDAT DU
PRESIDENT BURUNDAIS » !
Le ministre des
Affaires étrangères, Didier Reynders, a
en effet exprimé ce mercredi
publiquement « l'opposition de la
Belgique à un troisième mandat du
président burundais Pierre Nkurunziza »,
qui a maintenu son pouvoir légitime dans
le pays malgré un coup d'Etat. "Il est
évident que la Belgique y est opposée
dans la mesure où ce 3e mandat n'est pas
conforme à l'accord d'Arusha qui est
pour nous le socle de la réconciliation
et de la démocratie burundaises", a
déclaré le ministre lors d'un échange de
vues en Commission des Relations
extérieures de la Chambre. Un donneur de
leçons oublieux du rôle sinistre de la
Belgique coloniale dans l’établissement
du clivage ethnique au Burundi (et au
Rwanda) et de celui de la Cour belge du
Roi Baudouin dans la crise des Années
1990 !
Jusqu'à présent, la
Belgique s'était montrée prudente sur
cette question alors que d'autres pays
occidentaux, à la remorque des USA, ont
condamné explicitement un troisième
mandat. Jeudi dernier, en séance
plénière de la Chambre, le ministre de
la Coopération, Alexander De Croo, avait
été pris à partie par l'opposition
chrétienne-démocrate, sociale-démocrate
et écologiste (les
écolos jadis pacifistes, il y a
25 ans, sont devenus comme partout en
Europe des Verts-Kakis atlantistes) pour
son "ambiguïté". Dans la majorité, la
N-VA avait jugé logique la condamnation
explicite d'un troisième mandat.
« Le message
délivré ce mercredi n'est pas neuf », a
affirmé Reynders. « Il a été répété à
plusieurs reprises, en particulier lors
d'une rencontre avec le président
burundais en janvier. Mais la Belgique a
préféré la voie d'une diplomatie
discrète (…) Il nous a semblé que la
diplomatie discrète avait plus de chance
d'aboutir (...) J'ai bien vu récemment
que certaines grandes puissances ont
appelé publiquement le président
Nkurunziza à revenir sur sa décision
mais vous constaterez comme moi que ça
n'a pas eu beaucoup d'effet », a-t-il
fait remarquer.
ARROGANCE
BELGICAINE : BRUXELLES SE CROIT EN
POSITION DE DECIDER DU MANDAT D’UN
PRESIDENT AFRICAIN ELU !
« La diplomatie
belge n'exclut toutefois pas que le
président burundais aille jusqu'au bout
de sa candidature » (sic) car
l’arrogance belgicaine na aucune limite.
Bruxelles se croyant donc en position de
décider du mandat d’un président
africain élu ! Ceux qui ne comprennent
toujours pas sont des aveugles …
Reynders a aussi
fait référence au « Sommet de la
Communauté de l'Afrique de l'est »,
perturbé par le coup d'Etat burundais,
où l'acceptation d'un troisième mandat a
été évoquée contre certaines garanties
(élections libres, liberté de la presse,
pas de 4e mandat, etc.). « Si tel est le
cas, il est d'autant plus important que
les élections législatives soient libres
afin qu'il y ait un pluralisme et donc
un certains contrepoids au parlement »,
a expliqué sans complexe le ministre
belge.
LA BELGIQUE SE
CROIT AUSSI JUSTIFIEE A DECIDER DU
CALENDRIER ELECTORAL D’UN PAYS AFRICAIN
SOUVERAIN !
M. Reynders a
insisté sur « l'importance d'une relance
du processus électoral dans de bonnes
conditions ». Les autorités burundaises,
mandatées par leurs pairs africains, ont
en effet annoncé un report de 10 jours
des élections législatives prévue le 26
mai. « Ce report, décidé sans
concertation, nous paraît insuffisant
pour organiser des élections libres et
sereines d'ici là », a « averti » le
ministre belge qui « réclame d'abord un
apaisement et la reprise du dialogue
dans le pays ». Vous avez dit ingérence
néocoloniale ?
Bruxelles jette là
de l’huile sur le feu et met à mal la
volonté de pacification initiée par
Communauté de l'Afrique de l'est . Et
encourage ceux qui soutiennent la
révolution de couleur made in USA au
Burundi. Malgré un report annoncé des
élections au 5 juin, les manifestations
hostiles au président burundais Pierre
Nkurunziza ont en effet continué de plus
belle mercredi à Bujumbura, où la police
a repris le contrôle d'un quartier
contestataire.
La présidence a
annoncé mercredi matin le report du 26
mai au 5 juin des élections législatives
et communales, première étape
d'élections générales avec en point
d'orgue la présidentielle le 26 juin
prochain. Selon lagence Belga
(Bruxelles), « cette décision a été
prise pour répondre aux demandes de
l'opposition et sous la pression de la
communauté internationale » (en fait,
les USA et leurs vassaux, les BRICS
soutenant le régime burundais et
dénonçant « une révolution de
couleur »), qui « juge impossible la
tenue de ces élections dans le contexte
de tension actuelle », alors que la
capitale Bujumbura connait depuis le 26
avril un vaste mouvement
insurrectionnel, piloté par les USA,
contre une candidature du président
Nkurunziza à un troisième mandat.
Selon la
présidence, « le chef de l'Etat a décidé
de ce report sur recommandations de la
Commission électorale (Céni) ». Des
responsables de l'opposition et de la
société civile (notamment les Ong
financée par Soros), en pointe dans la
contestation, ont balayé d'un revers de
main cette annonce.
LA SOLUTION
AFRICAINE QU’IL S’AGIT D’EMPECHER !
Le but des Belges,
qui portent les valises des américains,
est en fait d’empêcher la solution
africaine à la crise du Burundi. La
révolution de couleur doit à tout prix
se poursuivre, jusqu’au changement de
régime. Ce qui implique que la
radicalisation du « Maidan burundais »,
comme dit la presse russe, continue !
Pourtant la
solution pacifique proposée par les
Africains est la voie de la sagesse. Les
pays des Grands Lacs ont en effet
recommandé » le report sine die des
élections au Burundi », a indiqué hier
mardi le président sud-africain Jacob
Zuma dans un communiqué, à son retour
d'un sommet extraordinaire en Angola
consacré notamment à la crise
burundaise. « Le sommet est tombé
d'accord pour dire que le report des
élections ne doit pas être limité dans
le temps car il y a des troubles dans le
pays, et que les élections doivent être
reportée sine die jusqu'au retour d'une
stabilité permettant la tenue
d'élections libres et justes », a
déclaré M. Zuma, dont le pays, membre
observateur de la Conférence
internationale de la région des Grands
Lacs (CIRGL), « suit attentivement la
situation au Burundi depuis la
présidence de Nelson Mandela ».
L'Afrique du Sud
« s'apprête à envoyer une délégation au
Burundi, avec le Kenya, l'Ouganda et la
Tanzanie pour évaluer la situation et
contribuer à une résolution pacifique de
la situation actuelle », a rappelé M.
Zuma. Cela doit se faire « dans les plus
brefs délais », a-t-il dit.
La semaine
dernière, les chefs d'État de la
Communauté est-africaine (EAC) en sommet
à Dar es-Salaam avaient également appelé
« à un report des élections mais pas
au-delà de la date d'échéance légale
prévue pour l'actuel pouvoir ». Des
législatives devaient en principe se
tenir le 26 mai au Burundi avant la
présidentielle un mois plus tard. Les
voici reportées au 5 juin.
JEU DANGEREUX AVEC
LES EXPATRIES BELGES
Il y a 770 Belges
qui vivent au Burundi. « Un plan de
crise est prêt et, en cas d'évacuation,
la Belgique coopérera avec la France »,
lire à une opération militaire de
plus. « La responsabilité belge sera
importante dans un tel scénario puisque
l'ambassade a sous sa compétence 1.600
personnes en comptant les ressortissants
d'autres pays. Actuellement, 10
militaires belges sont présents à
l'ambassade de Belgique, qui n'a pas été
pris pour cible lors des derniers
événements », a précisé le ministre.
Reynders s'est
montré prudent sur « l'accueil à
l'ambassade d'opposants qui seraient
menacés par le régime en place (…) Nous
ne pouvons prendre une telle mesure que
de manière exceptionnelle », a-t-il
indiqué, en insistant sur « les
problèmes pratiques et
politico-juridiques que cela pourrait
susciter » (sic).
LA VIEILLE ARME
OCCIDENTALE DES SANCTIONS !
« Les Affaires
étrangères n'ont jusqu'à présent pas
d'indication de répression massive des
opposants ou défenseurs des droits de
l'homme mais évoquent un climat
d'intimidation fait de contrôles et de
menaces verbales » précise Reynders qui
évoque « l'éventualité de sanctions
individuelles des auteurs de violences
est à l'étude, comme le gel des avoirs
bancaires et des interdictions de
voyager ». « Il ne nous serait pas trop
difficile d'obtenir des noms. Nous
surveillons en particulier le
comportement des Imbonerakure (ligue de
jeunesse du parti au pouvoir) », a
averti Reynders, qui entend aussi faire
la justice au Burundi.
Luc MICHEL
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