LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Géopolitiques antagonistes : soutien au
Kurdistan
ou alliance turque, la quadrature du
cercle
géopolitique pour Washington
Luc Michel
Jeudi 19 octobre 2017
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Flash géopolitique – Geopolitical Daily/
2017 10 19/
« Raqa, Kirkouk: le problème kurde de
Washington », commente l’AFP…
La chute de Raqa et les affrontements
pour le contrôle de Kirkouk montrent les
faiblesses politiques et géopolitiques
de la stratégie américaine en Syrie et
en Irak.
Le référendum sur
l'indépendance kurde, dont Washington
n'a pas su empêcher la tenue fin
septembre, a semé la discorde entre les
deux principaux alliés des Etats-Unis en
Irak et en Syrie: l'armée irakienne,
équipée et entraînée par Washington, et
les combattants kurdes qui ont empêché
en 2014 le groupe Etat islamique de
s'emparer de Kirkouk et qui ont
largement contribué à la prise de Raqa
en Syrie.
"Nous ne prenons
pas parti", a déclaré lundi Donald
Trump, apparaissant impuissant alors que
les Etats-Unis ont des troupes déployées
aussi bien aux côtés de l'armée
irakienne que des peshmergas kurdes. Les
Etats-Unis veulent "calmer les choses",
a indiqué le ministre de la Défense le
général (des Marines) Jim Mattis. Ils
sont "très inquiets" et "encouragent le
dialogue", a renchéri Heather Nauert, la
porte-parole de la diplomatie
américaine. Pour Linda Robinson, du
centre de recherche Rand, le
gouvernement américain s'est mobilisé
"trop tard", en appelant le président
kurde Massoud Barzani à annuler son
référendum deux jours avant la date
prévue. Partout on sent l’embaras des
américains !
Le oui à
l'indépendance de la région autonome
kurde ainsi que des zones disputées,
notamment la province de Kirkouk, riche
en pétrole, "a placé (Haider) al-Abadi
dans une situation très difficile",
indique Mme Robinson, ajoutant que le
Premier ministre irakien, qui est
chiite, craignait de se faire déborder
par des factions chiites plus radicales,
soutenues par l'Iran. L'administration
américaine est "exaspérée" par les
Kurdes irakiens, ajoute-t-elle, estimant
que "les divergences avec Barzani ne
devraient pas affecter la coopération de
Washington avec les Forces démocratiques
syriennes" (FDS), composées de
combattants arabes et kurdes.
De fait, les
aspirations kurdes à l'indépendance
menacent la stabilité de trois pays avec
lesquels les Etats-Unis entretiennent
des relations compliquées : l'Iran, la
Turquie et la Syrie.
* Alors que les
tensions diplomatiques sont au plus haut
avec la Turquie, pays membre de l'Otan,
Washington cherche à garder de bonnes
relations avec les militaires turcs, qui
ouvrent notamment leur base d'Incirlik à
la coalition anti-jihadiste menée par
les Etats-Unis. Or la Turquie est
confrontée depuis 1984 à une sanglante
guerilla du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), organisation classée
"terroriste" par Ankara. Dont le PYD est
la branche syrienne.
* L'Iran, ennemi
historique des Etats-Unis, depuis la
révolution islamique, qui abrite lui
aussi un forte minorité kurde, a tout
intérêt à voir les combattants kurdes
perdre du terrain en Irak, mais aussi en
Syrie où Téhéran est engagé en aux côtés
du gouvernement de Bachar al-Assad pour
lutter contre les jihadistes … ainsi que
les groupes rebelles soutenus par
Washington.
Le Pentagone salue
la qualité des combattants kurdes, mais
les militaires américains se gardent
bien de toute promesse à leur égard.
"Les FDS se sont révélés (...) des
partenaires efficaces et capables", a
indiqué mardi le colonel Ryan Dillon,
porte-parole de la coalition. Interrogé
sur la possibilité que la formation
militaire des Kurdes par la coalition
puisse être suspendue en raison du
référendum, il a répondu qu'aucune
décision n'avait été prise et que la
formation se poursuivait.
Pour David Pollock,
du Washington Institute for Near East
Policy, "les tensions à Kirkouk
bénéficient largement à Téhéran et les
Kurdes ont quitté la ville sans
combattre car "ils ont compris que
personne ne viendrait à leur secours".
Les Etats-Unis ont "utilisé les Kurdes
contre Daesh et ils les ont laissé
tomber en Irak, et ça peut se produire
peut-être en Syrie aussi", ajoute cet
analyste qui s'est récemment rendu à
Erbil, la capitale de la région autonome
kurde. "On leur dit: vous avez tout
donné depuis trois ans, mais on vous
laisse tomber"…
* Voir sur PRESS
TV/
Emission ‘Le Débat’ avec Luc MICHEL et
Fabrice BEAUR (EODE) : KIRKOUK/SINJAR,
LE GRAND RETOUR
sur
https://www.youtube.com/watch?v=xH0S1bWhToc
(Sources : AFP –
EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
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