LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
Echec de la stratégie saoudienne (I) :
Le ʽconseil de coopération du Golfeʼ
divisé
sur fond d'hostilité Qatar-Saouds
Luc Michel
Lundi 17 décembre 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 12 14/ Le moins que l’on
puisse dire c’est que stratégie
saoudienne mise en application par le
Prince Ben Salmane depuis son accession
au pouvoir réel (avec l’aide Trump et
des israéliens) n’est pas un succès. Les
alliés et les anciens alliés de Riyad
(comme le Qatar) sont de plus en plus
rétifs aux aventures géopolitiques
engagées par MBS.
J’ai débattu ce 12
décembre sur PRESS TV (Iran) de ce
thème, débat consensuel :
* Voir sur PCN-TV/
PRESS TV (IRAN)
DEBAT AVEC LUC MICHEL:
FAILLITE DE LA
STRATEGIE SAOUDIENNE AU ‘CONSEIL DE
COOPERATION DU GOLFE’
sur
https://vimeo.com/306206359
Lors de la dernière
session de ce Conseil, ces 9 et 10
décembre en Arabie saoudite, Riyad a
tenté de transformer celle-ci en un
« tribunal anti-iranien ». Et n’a fait
que mettre en lumière la division entre
les membres arabes de ce conseil et
l’isolement croissant des Saouds.
« UNE APPROCHE NON
CONSTRUCTIVE DU CONSEIL DE COOPERATION
DU GOLFE VIS-A-VIS DE L'IRAN » (PARS
TODAY, IRAN)
Le porte-parole du
ministère iranien des Affaires
étrangères a critiqué les accusations
"sans fondement" du Conseil de
coopération du Golfe, déclarant que
« celui-ci était devenu un front pour
proclamer la politique de certains de
ses États membres aux dépens des
autres ». Dans une déclaration faite ce
lundi 10 décembre, Bahram Qassemi a
ainsi réagi aux accusations portées
contre la République islamique d'Iran
lors du 39e sommet du CCG à Riyad, en
Arabie saoudite, déplorant la poursuite
de « l’approche non constructive du
conseil vis-à-vis de l’Iran ». Présidant
la session du CCGP, le roi saoudien
Salmane ben Abdelaziz a prétendu que
« l'Iran continuait de promouvoir le
terrorisme et menaçait la stabilité de
la région. Il a également accusé l'Iran
de mener des politiques agressives et de
s'ingérer dans les affaires intérieures
des autres pays ».
En réaction aux
accusations du roi d’Arabie saoudite,
Qassemi a aussi déclaré: « En pratique,
le Conseil est devenu un front pour
proclamer la politique de quelques-uns
de ses membres et prend position au
détriment et au nom de tous les membres,
nuisant à la paix et à la stabilité
régionales ». Le porte-parole du
ministère iranien des Affaires
étrangères a ajouté que « le conseil
pouvait utiliser son potentiel pour
dissiper les incompréhensions et les
divergences internes et externes en
adoptant une approche indépendante et
logique ». « L'Iran estime que les
positions annoncées lors du sommet de
Riyad ne reflètent pas nécessairement
l'attitude de tous les membres du
conseil », a-t-il déclaré.
L'ECHEC DE L'ARABIE
SAOUDITE A ATTEINDRE SES OBJECTIFS
« L'échec de
l'Arabie saoudite à atteindre ses
objectifs lors de la réunion peut être
vu dans la contradiction entre le texte
de la déclaration finale et l'approche
pratique adoptée par certains membres du
CCGP envers la République islamique
d'Iran », a encore souligné Qassemi. Il
a expliqué que « certains membres du
conseil avaient une compréhension
correcte de la politique du voisinage
avec l'Iran, des réalités régionales et
des exigences du bon voisinage, et
avaient toujours été des pionniers dans
la réduction des malentendus ».
LES DIRIGEANTS
QATARI ET OMANAIS, GRANDS ABSENTS DU
SOMMET DU ‘CONSEIL DE COOPERATION DU
GOLFE’
Sur fond de crise
diplomatique avec le Qatar, le 39ème
sommet du Conseil de coopération du
Golfe Persique (CCGP) s’est en effet
déroulé ce dimanche à Riyad en l'absence
des dirigeants du Qatar et du Sultanat
d'Oman.
Accusant le Qatar
« de soutenir le terrorisme », les
Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie
saoudite et l’Égypte ont coupé il y a un
an et demi leurs relations diplomatiques
avec le Qatar et ont imposé un blocus
terrestre, aérien et maritime à ce pays.
L’Arabie saoudite est allée plus loin en
fermant le passage Dalavi, la seule voie
terrestre avec le Qatar. En dépit des
efforts de réconciliation fournis par
l’émir du Koweït, le blocus contre le
Qatar se poursuit. Les quatre États
arabes insistent sur leurs 13 conditions
imposées, dont la diminution des
relations avec l’Iran, la fermeture de
la chaîne d’information qatarie
Al-Jazeera surnommée « empire médiatique
qatari » et la fin de soutien aux Frères
musulmans et au Hamas.
« Riyad et Abou
Dhabi remuent ciel et terre pour faire
croire que le ‘Conseil de coopération du
Golfe’ tient toujours debout. Or, la
menace qatarie de quitter le Conseil et
l'absence d'une participation régulière
de certains pays aux sommets de ce
Conseil témoignent bel et bien des
différends qui le rongent et qui
risquent même de l'effondrer », selon
les experts arabes. Les dirigeants
saoudiens, émiratis et bahreïnis n’ont
donc pas participé au sommet du Conseil
tenu l’année dernière à Koweït. Oman a,
pour sa part, fait état de la
non-participation de Sultan Qaboos à ce
trente-neuvième sommet du Conseil. C'est
Fahd ben Mahmoud al-Said, le
vice-Premier ministre chargé des
Affaires de la primature du Sultanat
d'Oman qui représentera son pays lors de
ce sommet.
Abdel Latif
el-Ziani avait auparavant informé que
« le dossier syrien, la crise au Yémen
ainsi que l’Iran seraient au cœur des
discussions » de ce trente-neuvième
sommet du Conseil de coopération du
Golfe. « Reste à savoir comment ce
Conseil, qui est
confronté à de profonds différends à son
intérieur et qui
n’est pas parvenu à résoudre la crise
des relations avec le Qatar, pourrait
aboutir à un accord sur les dossiers
aussi sensibles tels que l’Iran, le
Yémen et la Syrie », interroge encore
les experts. À noter encore que le
sommet intervient peu de temps après la
décision qatarie de quitter l’OPEP.
QUEL OBJECTIF SUIT
LE QATAR EN SE RETIRANT DE L’OPEP ?
Le Qatar a en effet
décidé de quitter l’OPEP, « une décision
moins destinée à affaiblir
l’Organisation qu’à provoquer un
effondrement du Conseil de coopération
du golfe Persique », selon un media
arabe renommé ‘Raï al-Youm’. « Le Qatar
a décidé de se retirer de l’OPEP à
l'horizon de janvier 2019 », a déclaré
le ministre qatari de l’Énergie Saad
Al-Kaabi. La nouvelle a surpris et a été
largement médiatisée « à titre d'une
tentative destinée à saper l'Opep ».
Est-ce le cas? Le
journal panarabe ‘Rai al-Youm’ revient
sur le sujet, rappelant que « la
décision a eu lieu deux jours avant que
l'Organisation des pays exportateurs ne
tienne sa réunion à Vienne ».
Le ministre qatari
a déclaré que « la décision n'était pas
politique », mais « qu’elle a été prise
pour permettre au Qatar de se concentrer
sur la production de gaz liquéfié ».
Selon l’analyste de ‘Rai al-Youm’, « la
décision qatarie ne peut toutefois ne
pas être politique. Si elle ne pèse pas
trop lourd sur la production pétrolière
de l'OPEP dans la mesure où le Qatar est
plutôt un État gazier que pétrolier et
qu'il ne produit que 600 000 barils par
jour, le retrait qatari a un message à
adresser à Riyad et peut-être pas au
sein de l'OPEP, mais au sein d'autres
instances où Doha et Riyad siègent » !
« Le retrait du
Qatar de l’OPEP n’est, de toute façon,
pas une première ; l’Indonésie avait
quitté l’organisation en 2008, mais elle
l’a, à nouveau, rejoint plus tard. En ce
qui concerne le Qatar, nous ne savons
pas si le retrait serait temporaire ou
définitif », dit l’analyste précisant
que des sources liées aux pays du golfe
Persique ont déclaré à ce journal qu’il
était aussi éventuel que « le Qatar
aille prendre des mesures plus
importantes dans les prochains jours ».
En effet, « le Qatar pourrait se
retirer, également, du Conseil de
coopération du golfe Persique qui
tiendra son prochain sommet dimanche à
Riyad ». Et l’analyste de ‘Rai al-Youm’
de conclure : « Le retrait du Qatar de
l’OPEP n’entraînera évidemment pas son
effondrement puisque Doha y maintient un
rôle bien limité, mais la situation
pourrait être bien différente si elle
décidait de se retirer du Conseil de
coopération du golfe Persique qui
souffre, actuellement, de graves
divisions internes » …
(Sources : Pars Today – Press TV –
PCN-TV - Raï al-Youm – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
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