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LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY

Arménie vs Azerbaïdjan : le ʽconflit geléʼ
s'est rallumé et menace le Caucase

Luc Michel

Vendredi 17 juillet 2020

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 07 16/

L’Arménie est un des états clés du Caucase et le pivot de l’influence russe dans cette région. L’Adzerbaïdjan est un des pions de nouveau Grand jeu au Caucase et en Asie centrale (un pion instrumentalisé par les USA et l’OTAN, mais aussi leurs agents ouest-européens du soi-disant « Partenariat Oriental »). Le véritable enjeu replace donc ce « conflit gelé » - qui vient de ce rallumer - dans le cadre de l’opposition entre l’OTAN et la Russie et entre deux conceptions opposées du développement du Caucase, l’Eurasie et le Bloc atlantiste.

Dès 2013, une année où mes réseaux étaient particulièrement actifs en Arménie (1), je présentais ce conflit (dont les experts disaient qu’il s’agissait de « la prochaine guerre européenne évitable ») :

* Voir EODE THINK TANK / GEOPOLITIQUE /
CAUCASE : LA GUERRE « GELEE » DU NAGORNO-KARABAKH
sur http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-caucase-la-guerre-gelee-du-nagorno-karabakh/

Voici cette guerre qui n’a pas été évitée, ce conflit qui s’est dégelé … 

I-
REPRISE DES AFFRONTEMENTS ENTRE L'ARMENIE ET L'AZERBAÏDJAN

Les deux pays, en conflit depuis des décennies (celui –ci ayant éclaté lors des derniers mois de l’URSS et étant une des causes de son éclatement), ont cessé les combats hier soir, après trois jours d'affrontements ayant causé la mort d'au moins 16 personnes. Le cessez-le-feu a duré une journée. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris ce jeudi leurs affrontements transfrontaliers, après une journée de cessez-le feu, selon les ministères de la Défense des deux pays qui s'accusent mutuellement d'avoir initié les hostilités. Les belligérants ont indiqué dans des communiqués séparés que «des combats sont en cours» jeudi matin à la frontière nord entre les deux pays, Erevan comme Bakou affirmant chacun avoir répliqué à une offensive adverse.

«Après une bataille intense, l'ennemi a été repoussé», a indiqué le ministère arménien, affirmant avoir empêché jeudi matin «une tentative d'infiltration» et infligé des pertes à son adversaire. Puis, selon Erevan, les forces azerbaïdjanaises ont commencé peu après 5h locales (3 heures françaises) à «pilonner les villages de Aygepar et Movses au mortier et à l'obusier D30». Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui affirmé l'inverse, disant «qu'une unité des forces armées de l'Arménie ont de nouveau tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz de la frontière azéro-arménienne». Selon lui, les villages d'Agdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli essuyaient «des tirs d'armes lourdes et de mortiers». Aucun camp n'a fait état de pertes jeudi, l'Azerbaïdjan précisant seulement ne pas avoir enregistré de victimes parmi les civils. Au moins 16 personnes ont été tuées entre dimanche et mardi dans les affrontements les plus graves entre les deux pays depuis 2016. Parmi elles, 11 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.

Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour du Nagorny Karabagh, une région sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie et théâtre d'une guerre au début des années 1990. Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase, une escalade rare qui laisse craindre un conflit de plus grande ampleur dans l'instable Caucase. La Russie, la puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne, les pyromanes-pompiers, ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie « à cesser les hostilités ». 

II-
LE « CONFLIT GELE » DU NAGORNO-KARABAKH

Le Nagorno-Karabakh (capitale Stepanakert), qui se veut « le deuxième Etat arménien », est une enclave à majorité arménienne en Azerbaïdjan, qui a fait sécession de Bakou au terme d’un conflit armé qui a fait, entre 1988 et 1994, des milliers de morts. 

Le Haut-Karabakh bénéficiait, au sein de la république soviétique d’Azerbaïdjan, du statut de région autonome. En 1988, à la faveur de la perestroïka gorbatchévienne (cette catastrophe géopolitique due à l’arrogance de Gorby et des siens, notamment le géorgien Edouard Chevardnadze son Ministère des Affaires étrangères, et sa bande d’intellectuels (dont ceretains donnent encore des leçons aujourd’hui). La population locale avait alors exigé la réunification de l’enclave à la république soviétique d’Arménie. Malgré de multiples tentatives de Moscou de faire revenir le calme dans le pays, une véritable guerre a éclaté entre la région et l’Azerbaïdjan après la chute de l’URSS en 1991. Le 2 septembre 1991, les autorités séparatistes ont proclamé l’indépendance de la République du Haut-Karabakh englobant la région autonome du Haut-Karabakh et le district de Chaoumian. Un cessez-le-feu est intervenu en 1994 mais la situation reste tendue, malgré des efforts de médiation du groupe de Minsk de l’OSCE. Depuis, des négociations sont en cours à différents échelons entre Bakou et Erevan. 

Un « conflit gelé » perdure autour de cette république, que l’on tente, avec l’appui de l’OTAN et de Washington, d’annihiler par la force.
La situation reste tendue depuis les Années 1990 dans le Haut-Karabakh, malgré le cessez-le-feu et les efforts de médiation de l’OSCE. « la prochaine guerre européenne évitable : le Nagorno-Karabakh » ? C’est la thèse du livre EUROPE’S NEXT AVOIDABLE WAR: NAGORNO-KARABAKH de Michael Kambeck (Editeur) et Sargis Ghazaryan (Editeur) pour Palgrave MacMillan. « Le Nagorno-Karabakh est le plus périlleux des conflits dits gelés en Europe de l’Est. Dans une région presque libre d’observateurs, les conséquences d’une nouvelle guerre dans le Haut-Karabakh sont largement sous-estimés », expliquait l’éditeur en 2013.

L’INFLUENCE DU NAGORNY KARABAKH SUR LA VIE POLITIQUE ARMENIENNE

La Questiion du Nagorno-Karabakh est centrale dans la vie politique arménienne. Ainsi Serge Sarkissian, président de la République de 2008 à 2018,  est natif du NAGORNY KARABAKH, région séparatiste d’Azerbaïdjan passée sous contrôle de sa majorité arménienne en tant que République indépendante auto-proclamée (capitale Stepanakert) après la guerre de 1991-1994. Ex-chef des forces séparatistes de sa région natale, il se disait « prêt à combattre à nouveau l’Azerbaïdjan », tout en affirmant « privilégier les négociations ».  

III-
LE NOUVEAU GRAND JEU CAUCASIEN DES ATLANTISTES CONTRE MOSCOU

Le GUAM symbolise ce grand jeu. L’Organisation pour la démocratie et le développement, dite GUAM (Georgia – Ukraine – Azerbaïdjan – Moldova), est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l’ex-Union soviétique : Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie (de 1999 à 2005 l’organisation, dite alors GUUAM, comportait en outre l’Ouzbékistan). Cette organisation pro-occidentale, cheval de Troie des USA et de l’OTAN dans la CEI, regroupe des États qui se « sentaient menacés par la Russie »). Elle est en coma depuis plusieurs années, en particulier après la victoire russe en Géorgie (guerre d’août) de l’été 2008 !

En 1996, la Géorgie, l’Ukraine et l’Azerbaïdjan s’unissent pour former ce qui deviendra le GUAM. L’idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg (via les institutions dites « européennes » sous contrôle de l’OTAN : UE, PACE, Parlement européen). En 1999, après le retrait du Traité de sécurité collective (OTSC, l’anti-OTAN autour de Moscou) de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l’Ouzbékistan, ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la Russie, décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s’écrit Uzbekistan). Cependant, les autorités de l’Ouzbékistan jugent le projet peu attirant. Dès 2001, Tachkent pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait en 2005.

Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D’une part, ils sont issus de l’éclatement de l’Union soviétique et membre de la Communauté des États indépendants au moment où ils se constituent en son sein. D’autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où les minorités russophones et la Russie joue un rôle de premier plan, avec l’entretien en particulier de bases militaires : Pridnestrovie (PMR) russophone pour la Moldavie, Crimée en Ukraine, Abkhazie et Ossétie du Sud (et dans une moindre mesure Adjarie) en Géorgie, et Haut-Karabagh occupé par l’Arménie (alliée de la Russie) pour l’Azerbaïdjan.

LA TURQUIE ET LA RUSSIE EN EMBUSCADE :
APRES LA SYRIE ET LA LIBYE, LE CAUCASE TROISIEME FRONT DE LA CONFRONTATION ENTRE MOSCOU ET ANKARA ?

Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses réserves immenses pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de « reprendre le Nagorny Karabakh par les armes si nécessaire », alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée. L'Azerbaïdjan dispose aussi du soutien de la Turquie.
L'Arménie est elle plus proche de la Russie, qui dispose d'une base militaire en territoire arménien. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC, la contre-OTAN). Et Erevan est membre de l’Espace Economique Eurasiatique (la contrec EU, rival idéologique de Bruxelles) (2).

Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région pour y maintenir son influence, est néanmoins parvenu jusqu'ici à prévenir une guerre ouverte entre ces ex-républiques soviétiques, qui avaient failli basculer dans la guerre la dernière fois en 2016. 

NOTES ET RENVOIS 

(1) En tant qu’administrateur-général d’EODE (Eurasian Observatory for Democracy & Elections), j’étais notamment en Arménie en février 2013, en compagnie d’une équipe d’EODE-TV, en tant qu’expert dans le cadre d’une MISSION INTERNATIONALE de Monitoring de cette élection. Mission organisée par le Réseau d’ONG indépendante auquel EODE participe et comprenant des experts et des parlementaires venus de plus de dix pays de l’UE et de la CEI. Mission difficile puisque l’Ambassade de France tenta de la saboter (l’Arménie est un sujet sensible en France, une importante communauté d’immigrés arrivée avant 1918, s’étant constituée en lobby électoral pro-arménien en France. Erevan est aussi membre de l’OIF).

(2) Sur l’OTSC, l’Espace Economique Eurasiatique, et les projets russes dans le Caucase, Cfr. Luc MICHEL sur EODE THINK TANK :
GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU
sur http://www.lucmichel.net/2013/11/24/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/

(3) Sur le « Partenariat oriental » de l’Union Européenne, consulter la Page spéciale de EODE pour la MINSK : INTERNATIONAL CONFERENCE « THE PROSPECTS OF THE EASTERN PARTNERSHIP » :
Nombreuses videos et analyses sur
https://www.facebook.com/EODE.Minsk.Conference.2011.easternpartnership/

Voir spécialement pour une analyse approfondie sur le « Partenariat oriental » et le « processus de transition » (au Belarus, en Yougoslavie et en Libye notamment) :

* Cfr. International conference “The prospects of the Eastern partnership” – Minsk 5.05.2011/ Conférence de Luc MICHEL (PART.1 – 2 – 3) reprise sur PCN-NCP-TV,
sur “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”
http://www.dailymotion.com/video/xjjkaz_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-1_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjlfo_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-2_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjmbi_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-3-conclusion_new 

(Sources : AFP - EODE Think Tank – EODE-Books – Palgrave McMillan Website) 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE 

Photos :
Luc MICHEL en Arménie (Caucase), février 2013

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
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* EODE :
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Source : Luc MICHEL

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