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LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY

Le Maroc porte d'entrée de l'Otan en Afrique du Nord

Luc Michel

Samedi 16 juin 2018

GEOPOLITIQUE AFRICAINE : LE MAROC PORTE D’ENTREE DE L’OTAN EN AFRIQUE DU NORD

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 06 15/

« Ce n'est pas un Printemps arabe mais un déluge sur les Arabes et cela se confirme chaque jour (…) C’est la colonisation de l'Irak, la destruction de la Libye, la division du Soudan et l'affaiblissement de l'Egypte »
- Ahmed Ouyahia (Premier ministre algérien et leader du RND, sept. 2012)

Si l’AFRICOM, le commandement de l’US Army en Afrique (l’un des six commandements mondiaux US) est la clé pour la pénétration américaine en Afrique, l’OTAN, tout puissant en Méditerranée grâce à la domination stratégique de la VIe Flotte US, mène une politique directe d’entrée en Afrique du Nord et au Magreb. Porte d’entrée : le Maroc. Et cible, le vieil adversaire géopolitique de Rabbat : Alger …

I –
LE MAROC AU CŒUR DE LA STRATEGIE DE L’OTAN AU MAGHREB

Alors que le commandant en chef de l’AFRICOM, le général Thomas Wadhausser, s’est rendu, fin mai en Algérie pour demander à Alger « d’ouvrir ses portes à l’OTAN » (toujours sous le vieux prétexte de la « guerre au terrorisme », sésame de l’ingérence américaine), recevant une fin de non recevoir catégorique de la part des autorités d'Alger, le Maroc participait, le 29 mai dernier , à l’Assemblée parlementaire du Traité de l’Alliance atlantique nord, l’OTAN.

Le Maroc a par ailleurs rompu, le 1er mai, ses relations diplomatiques avec l’Iran en accusant l’Iran et le Hezbollah et partant l’Algérie « d'avoir soutenu le Front Polisario et en avoir armé et formé les éléments ». Le Hezbollah libanais a rejeté catégoriquement les allégations du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita selon lesquelles « le mouvement de la Résistance libanaise aurait soutenu le Front Polisario et formé ses éléments ». Le secrétaire-général du Hezbollah a été très clair la-dessus : " C'est à l'impulsion des israéliens que Rabat accuse le Hezbollah dans un dossier qui lui est parfaitement étranger".

En établissant un lien militaire entre le Front Polisario et l’Iran, le Maroc, estime de son côté Alger, cherche aussi à s’attaquer à l’Algérie et qui entretient de bonnes relations avec l’Iran et rejette catégoriquement une adhésion à l’OTAN. 

LE MAROC PARTENAIRE ETROIT DE L’OTAN

En 2016, le Maroc a rejoint la « plate-forme d’interopérabilité de l’OTAN », établie pour promouvoir une interopérabilité accrue entre l’OTAN et ses partenaires dans les opérations et missions dirigées par l’OTAN. Et en 2017, le Maroc et l’OTAN ont conclu un accord pour renforcer la cybersécurité. 

Depuis 1994, le Maroc a également participé au dialogue méditerranéen de l’OTAN.
Dans ce contexte, le Secrétaire-général adjoint aux affaires politiques et à la politique de sécurité de l’OTAN, l’Ambassadeur Alejandro Alvargonzález, s’est rendu au Maroc du 21 au 23 mai pour discuter de la coopération OTAN-Maroc et d’un nouveau programme de partenariat et de coopération.

Les États-Unis et l'OTAN cherchent depuis des années à avoir une solide assise dans la région ultra-stratégique du nord de l'Afrique et en Méditerranée. Le Maroc semble leur offrir, rien que par ses relations avec le camp atlantiste, une porte d'entrée dans cette région.

* Pour une esquisse de la géopolitique marocaine :
sur PCN-TV (YouTube)/
LA GÉOPOLITIQUE DU MAROC
(Analyse de Luc MICHEL)
sur https://www.youtube.com/watch?v=MPIg3d-YGbg

QUAND LA POLITIQUE DES USA AU LEVANT CONTRE L’AXE DE LA RESISTANCE S’INVITE AU MAGHREB 

Revenons au dossier des rapports irano-marocains. Le Hezbollah libanais rejette les "allégations infondées" de Rabat. Le Hezbollah libanais a publié, le1er mai dernier, un communiqué dans lequel il rejette catégoriquement les allégations du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita selon lesquelles « le mouvement de la Résistance libanaise aurait soutenu le Front Polisario et formé ses éléments ». Le Hezbollah libanais a déploré le fait que le Maroc ait recours à de telles accusations, « sous pression des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite ». « Il aurait fallu que le ministère marocain des Affaires étrangères trouve un prétexte plus convaincant pour la rupture de ses relations avec l’Iran qui, au lieu de recourir à de vaines allégations, se met aux côtés du peuple palestinien et soutient ses idéaux », affirme le Hezbollah dans son communiqué.

Les encouragements en direction de Rabat venus des monarchies du golfe Persique, alliées étroites des USA, n'ont pas tardé. Suite à l’annonce du gel des relations entre le Maroc et l’Iran, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a salué la décision de Rabat et a de nouveau accusé l’Iran d’« ingérence dans les affaires intérieures des autres pays ». Il a prétendu que « l’Iran formait les effectifs du Front Polisario par le biais du Hezbollah libanais et que cela constituait un autre exemple de son ingérence dans les affaires internes d’autres pays ».

Dans des propos dépourvus de tout fondement juridique, le chef de la diplomatie marocaine a annoncé, toujours ce 1er mai, lors d’une conférence de presse que « le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran qui est accusé d’avoir facilité la livraison d’armes au Front Polisario par l’intermédiaire de son allié, le Hezbollah libanais ».

En effet, sous pression de Riyad et de ses alliés qui ne ménagent aucun effort pour affaiblir le Hezbollah libanais, certains pays arabes dont Djibouti ont déjà rompu leurs relations avec l’Iran. Sans oublier le Soudan …

ET LA QUESTION SAHRAOUIE ?

En réaction à la décision inattendue de Rabat, le Front Polisario a qualifié ces accusations anti-iraniennes de « fausses et mensongères », soulignant qu'il ne coopérait pas avec l’Iran.

Étendue désertique de 266.000 kilomètres carrés, le Sahara occidental, seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé (et qualifié de « colonie » par l’ONU !), est revendiqué par le Maroc - qui en contrôle la majeure partie - et par le Front Polisario, soutenu par Alger, qui réclame un référendum d’autodétermination. Le Maroc rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté. Un cessez-le-feu est intervenu en 1991 après des années de conflit.

* Voir sur PCN-TV (YouTube) :
LE MAROC ET LA QUESTION SAHRAOUIE (Analyse de Luc MICHEL)
sur https://www.youtube.com/watch?v=sFr2dxsLLUA

UN MARCHANDAGE USA/MAROC, PRECISEMENT SUR LA QUESTION SAHRAOUIE, A-T-IL PRECEDE L'ANNONCE DE LA RUPTURE DES RELATIONS AVEC L'IRAN ? 

Le Maroc a donc rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran.
Un marché Rabat-Washington a-t-il précédé cette rupture ? La décision de Rabat intervient quelques jours après le renouvellement assez pénible de la Mission onusienne au Sahara occidental. Or le vote n'aurait pas pu avoir lieu sans l'appui décisif des Américains à Rabat, alors que les États-Unis sont engagés dans un bras de fer total contre l'Iran et qu'ils s'apprêtaient à se retirer de l'accord nucléaire qu'ils ont signé avec Téhéran en 2015.

Les accusations infondées de Rabat contre le Hezbollah comme quoi le mouvement serait « impliqué dans le trafic de missiles au Sahara occidental » et « formerait les membres du Front Polisario serviront par ailleurs la cause anti-Résistance des Etats-Unis qui multiplient des mesures restrictives à l’encontre de l’axe de la Résistance (Iran – Syrie – Hezbollah libanais). Il semblerait que le royaume marocain ait cédé à un grotesque marchandage avec Américains et Israéliens. Mais pourquoi maintenant ? La décision radicale de Rabat intervenait aussi à quelques jours d'une élection cruciale au Liban dont l'issue – avérée – devait être la large victoire du Hezbollah. Or aussi bien Israël que les Etats-Unis craignaient la perspective d'un Liban où le Hezbollah puisse peser à titre d'une force politique à part entière. 

II –
DERRIERE L’INTEGRATION MAROC-OTAN, LA CIBLE ALGERIENNE

« Tout est à prévoir dans ce Sahara, plus vaste désert du monde, où même le Sahel va être reconfiguré - autre répercussion de la chute de Kadhafi (…) le régime a une peur profonde et incontrôlée du changement en Libye. Il le perçoit comme un risque pour la région toute entière »
- Zoubir Arous (professeur à l'Université d'Alger, à la BBC en 2011).

ALGER CIBLEE

J’ai traité récemment sur PRESS TV (Iran) de l’Algérie, ciblée par l’OTAN.
J’y analyse comment l’OTAN vise le « Triangle stratégique entre les frontières algériennes, tunisiennes et libyennes » et entend déstabiliser l’Algérie, avec en ligne de mire la succession du Président Bouteklika.
Je rappelle que l’Algérie a été en novembre-décembre 2010 la première cible du soi-disant « printemps arabe » ; la maturité politique du peuple algérien, échaudé par une décennie de guerre contre les islamistes, ayant fait échouer l’opération des américains …

* Voir sur PANAFRICOM-TV/
LE ‘ZOOM AFRIQUE’ DE PRESS TV (18 FEVR. 2018) AVEC LUC MICHEL: GEOPOLITIQUE AFRICAINE. L’OTAN CIBLE L’ALGERIE
sur https://vimeo.com/256377779

POURQUOI FAIRE BASCULER ALGER EST CAPITAL POUR LES PROJETS IMPERIALISTES AMERICAINS ?

Faire basculer Alger est capital pour les projets impérialistes américains au Moyen-Orient :

- D’une part parce que l’Algérie est le dernier pays libre, indépendant, avec la Syrie sur le Front arabe. Et qu’elle est par sa population, son armée puissante et sa richesse pétro-gazière l’Etat central du Maghreb.
- D’autre part parce q’une Algérie libre et arabe est et reste un point d’appui pour la Résistance arabe.
- Enfin parce que l’Algérie dispose aussi de capacités d’intervention contre précisément le Maroc, allié fidèle des USA (qui a participé directement à l’agression militaire contre la Libye en 2011, ce qu’on cache aux Marocains). Ceci via le Front Polisario – allié d’Alger et hier de Tripoli (une Brigade du Polisario a combattu avec les Kadhafistes en Libye) – et le levier du conflit sahraoui.

LA QUESTION GEOPOLITIQUE DU « PRINTEMPS ARABE » ET SES IMPLICATIONS SUR LA SECURITE DE L'ALGERIE 

La question géopolitique du « printemps arabe » a eu des répercussions directes sur l'Algérie, la frontière Ouest avec le Maroc se trouvant dégarnie. Des milliers de militaires algériens postés devant l'ennemi officiel ont du être été mutés de l'autre côté du pays dès les événements de Libye en 2011, 1.500 kilomètres à l'Est, pour surveiller la frontière désertique avec la Libye qui court sur près de 1.000 kilomètres, pour éviter les infiltrations de groupes terroristes surarmés qui pourraient profiter de l'absence d'Etat. La propagation des armes de Libye bénéficiant à Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui est basé en Algérie. L'Algérie a du renforcer la sécurité le long de sa frontière avec la Libye. L'Algérie reste confrontée à une menace depuis la fin d'une insurrection lancée après que l'armée annule les élections en 1992, alors qu'un parti islamiste était en passe de les remporter. Mais le gouvernement algérien tire également beaucoup de légitimité de sa réalisation à surmonter dans une large mesure ce défi.

On notera incidemment que cet "ennemi officiel" d’Alger, le Maroc, a participé directement à l'agression de l'OTAN contre la Libye printemps-été 2011, des forces militaires et aériennes étant alors intégrées au corps expéditionnaire Qatari. Ce qu'on a dissimulé soigneusement à l'opinion publique marocaine. Le Maroc, tout comme le CNT de 2011 parrainé par BHL, était (et est) un allié discret d'Israël. Le Parlement marocain avait précisément consacré un séminaire consacré aux "capacités militaires de l'Algérie" fin 2010 …

(Sources : Fars – ELAC Website – PCN-TV – Panafricom-TV - EODE Think tank)

Photo :
Le Général Knud Bartels, président du Comité militaire de l'OTAN (D) et le Représentant militaire du Maroc au sein de l’Alliance atlantique.

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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Source : Luc Michel

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