PCN-MAKP
Erdogan le nouveau sultan néo-ottoman :
La liquidation du kémalisme et une
vision islamiste rétrograde qui est une
tragédie pour la Turquie ...
Luc Michel
Vendredi 6 janvier 2017
LM pour PCN-MAKP/ 2017
01 05/
« Erdogan
pense qu’il est un caliphe »
- Bachar al
Assad.
Les turcs
disent "le nouveau sultan". Erdogan
s’est fait bâtir un palais de 4.000 m2
et est gardé par des soldats en
uniformes des différents empires turcs
et des janissaires ottomans des XV-XVIIe
siècle (l’apogée de l’empire des
Osmanlis). Chacun de ces soldats de
musée symbolise un des seize «empires»
de l'histoire turque, des nomades
Xiongnu de Mongolie venus jusqu'en
Anatolie, au 2e siècle avant notre ère,
jusqu'aux Ottomans (1299-1923), en
passant par ses périodes mongoles et
seldjoukides. Ceux-ci sont désormais
intégrés au protocole. D'autres
observateurs ont noté que le personnage
qui représente l'Empire ottoman dans le
détachement présidentiel est un guerrier
en armes. Il est « typique de sa période
de conquête plutôt que de celle de sa
modernisation ». Une preuve de plus,
selon le politologue Ilter Turan, « des
arrière-pensées très politiques » d’Erdogan.
« Il lui paraît important de capter
l'imaginaire de la population en donnant
l'impression que c'est le gouvernement
au pouvoir qui porte la Turquie vers un
statut de grande puissance ».
LA NOSTAGIE
OTTOMANE COMME PROGRAMME POLITIQUE
« Depuis leur
première sortie (avant le coup d’état
avorté), ils sont la risée des réseaux
sociaux. Mais qu'importe. Le président
islamo-conservateur turc Recep Tayyip
Erdogan l'a décidé: il ne recevra plus
ses hôtes de marque sans une haie de
guerriers en moustaches et costumes
d'époque. Pour les commentateurs,
l'affaire est entendue. L'apparition de
ces vaillants soldats tout en épées,
boucliers et cottes de mailles est le
nouveau signe d'une volonté constante du
chef de l'Etat: exalter la fierté
nationale et la glorieuse histoire de la
Turquie ». « Cela fait quelque temps
déjà que le président mobilise tous ces
éléments du passé », explique Ilter
Turan, professeur de sciences politiques
à l'université privée Bilgi d'Istanbul.
« Le symbolisme en fait
incontestablement partie », dit-il.
La controverse
a pris un tour plus politique (avant le
tournant dictatorial du régime après le
coup d’état avorté) lorsqu'une des élues
du parti de M. Erdogan, Tulay Babuscu,
s'était exprimée. Selon elle, cette
escorte d'apparat marque le retour de
l'Empire ottoman après une « oupure
publicitaire de 90 an », avait-elle dit
pour qualifier la République fondée par
Mustafa Kemal Atatürk en 1923. Outré, un
des chefs de file de l'opposition
kémaliste, Umut Oran, avait
immédiatement annoncé le dépôt d'une
plainte contre cette « insulte ». Les
commentateurs étaient aussi entrés dans
la danse pour critiquer la vision de
l'histoire, à leurs yeux biaisée,
entretenue par M. Erdogan. « La moitié
de ces seize empires datent de la
période pré-islam ou d'une époque où les
Turcs étaient des chamanes ou des païens
», avait noté Cengiz Candar dans le
quotidien en ligne Radikal. Il a
reproché au chef de l'Etat sa « tendance
excessive à l'affichage ».
C’est le prix
fort que payent les turcs pour les rêves
nostalgiques du Sultan islamiste
néo-ottoman Erdogan, qui a liquidé la
politique européiste réaliste des
Kémalistes laïques avec son régime
islamo-conservateurs AKP.
Le premier
ennemi de la Turquie c’est Erdogan et
son régime !
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- PCN TURQUIE
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