"soutenir un
ordre international qui a si bien servi
les Etats-Unis et leurs alliés"
- ‘Mad dog’
Mattis.
Trump nomme
comme prochain chef du Pentagone,
"l'enragé" de l'armée américaine : le
général « Mad dog » Mattis. Un signal
clair de ce que sera la présidence Trump
et sa « révolution conservatrice »
(Reagan Bis), bien loin des espoirs de
« normalisation » de Moscou et du
discours sur « l’isolationnisme de Trump »
(sic) des médias de l’OTAN !
QUI EST LE
CHIEN FOU DU PENTAGONE ?
Le général
retraité James Mattis, 66 ans, que
Donald Trump a nommé jeudi pour devenir
le prochain secrétaire à la Défense, est
une figure légendaire dans l'armée
américaine, réputé pour ses qualités
militaires et son franc-parler, mais
aussi pour sa défiance vis- à-vis du
régime iranien. Ce chef de guerre,
« très aimé de ses troupes » (dixit
l’AFP), a commandé sur les champs de
bataille les plus difficiles, en Irak et
en Afghanistan, des missions qui lui ont
valu son surnom de "mad dog", l'enragé.
James Mattis est le premier ancien
général à devenir secrétaire à la
Défense depuis George Marshall en 1950,
sous Harry Truman. Il aura besoin d'une
autorisation spéciale du Congrès pour
pouvoir entrer en fonction.
« Nous allons
nommer ‘l'enragé’ Mattis secrétaire à la
Défense », a annoncé Donald Trump jeudi
soir lors d'un meeting à Cincinnati,
dans l'Ohio, le premier de la tournée de
remerciements qu'il a initiée. « Mais
nous ne l'annoncerons pas avant lundi,
donc ne le dites à personne », s'est-il
amusé devant un public conquis.
« L'enragé, il est excellent, il est
excellent », a ajouté M. Trump. « C'est
le meilleur. Ils (les autres généraux)
disent que c'est ce qu'on a de plus
proche du général George Patton » (… qui
avait fait tirer sur les vétérans
affamés à Washington en 1919, en
compagnie de Mc Arthur), a-t-il ajouté.
« Mais James
Mattis est aussi un intellectuel,
surnommé le "moine soldat", connu pour
détenir une impressionnante bibliothèque
de plus de 7.000 livres, et pour donner
de copieuses listes de lecture à ses
officiers », ajoute l’AFP pour le rendre
sympathique. Ce célibataire natif du
nord-ouest des Etats-Unis, né le 8
septembre 1950, a commandé une brigade
des Marines (le corps de choc de l’Armée
US) pendant l'invasion de l'Afghanistan
après le 11-Septembre, avant de diriger
la Première division du corps des
Marines au début de la guerre d'Irak en
2003, puis pendant la terrible bataille
pour reprendre la ville rebelle de
Falloujah, en 2004.
LES DERAPAGES
CONTROLES DU GENERAL …
"Soyez poli,
soyez professionnel, mais soyez prêts à
tuer quiconque vous rencontrez",
avait-il expliqué à ses Marines au début
de cette guerre d’Irak, pour résumer la
situation périlleuse dans laquelle se
trouvaient les militaires américains
occupant le pays.
Le général
dérape encore parfois, comme en 2005,
lorsqu'il explique que "c'est vraiment
amusant de se battre" et "marrant de
descendre des gens" quand on est face à
"des gars qui frappent les femmes
pendant cinq ans de suite parce qu'elles
ne portent pas le voile". Ces propos,
pour lesquels il s'est excusé, lui
valent des remontrances, mais n'entament
pas la confiance du Pentagone dans cet
homme réputé pour être "direct, vif
comme l'éclair et d'une résolution sans
faille", selon les mots de l'ancien
secrétaire à la Défense Leon Panetta.
UN HOMME CLE
DE L’OTAN
James Mattis
occupe de 2007 à 2009 le poste de
commandant suprême allié de la
transformation de l'Otan (l’expansion à
l’est aux frontières de la Russie). En
2010, l'administration Obama le nomme à
la tête du Centcom, le commandement des
forces américaines au Moyen-Orient, qui
compte encore 150.000 militaires, dont
66.000 en Afghanistan.
Mais la Maison
Blanche sous Obama n'aura jamais
vraiment confiance dans le général, le
voyant comme trop prompt à une
confrontation avec l'Iran alors que la
communauté internationale tente de
négocier un accord pour empêcher Téhéran
de se doter de l'arme nucléaire. Début
2013, elle le pousse vers la sortie,
quelques mois avant son départ prévu. Le
général quitte l'armée. Mais
contrairement au général Michael Flynn -
le futur conseiller à la sécurité
nationale de Donald Trump, encore un
signal fort -, également poussé dehors
par l'administration Obama, il évite les
propos incendiaires contre
l'administration et reste une voix
écoutée à Washington.
« SOUTENIR UN
ORDRE INTERNATIONAL
QUI A SI BIEN
SERVI LES ETATS-UNIS ET LEURS ALLIES »
Au printemps
2016, il est poussé par certains
républicains à se présenter comme
candidat indépendant à la Maison
Blanche, pour couper court à l'ascension
de Donald Trump, mais il décline la
proposition. "Nous avons été lents à
identifier les menaces émergentes, nous
n'avons pas voulu prioriser nos
intérêts, et nous avons envoyé des
signaux déroutants à nos ennemis comme à
nos alliés", écrivait-il dans une
tribune co-signée en août dans le
quotidien San Francisco Chronicle.
"Notre pays doit d'urgence renforcer sa
posture, faire cause commune avec les
pays qui sont prêts à nous aider à
réparer et soutenir un ordre
international qui a si bien servi les
Etats-Unis et leurs alliés",
écrivait-il.
* Dessin de
Vitaly Podvitski.
Luc MICHEL /
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