LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
Terrorisme d'état Us/ Le général iranien
Soleimani assassiné par les américains
en Irak :
vers une escalade planifiée par
Washington
Luc Michel
Vendredi 3 janvier 2020
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) &
EODE/
Luc MICHEL
pour EODE/
Quotidien géopolitique –
Geopolitical Daily/
2019 01 03/
« Un contexte brûlant depuis fin
octobre. L'Irak va-t-il se transformer
en champ de bataille par procuration
entre Washington et Téhéran ? Une
dizaine d'attaques à la roquette ont en
tout cas visé depuis fin octobre des
soldats et des diplomates américains,
tuant il y a une semaine un
sous-traitant américain. Dimanche soir,
Washington, qui accuse les factions
pro-Iran du Hachd al-Chaabi d'être
derrière ces attaques non revendiquées,
a répondu en bombardant des bases de
l'une d'elles près de la frontière
syrienne, faisant 25 morts »
- FranceInfo (ce 3 janvier).
« Il n'y a aucun
doute sur le fait que la grande nation
d'Iran et les autres nations libres de
la région prendront leur revanche sur
l'Amérique criminelle pour cet horrible
meurtre »
- le président iranien Hassan Rohani.
L'émissaire de
Téhéran pour les affaires irakiennes, le
puissant général Qassem Soleimani, et un
autre leader du Hachd al-Chaabi (le
« Hezbollah » pro-iranien en Irak) ont
été tués tôt ce matin dans un raid
américain à Bagdad, trois jours après
une attaque inédite contre l'ambassade
américaine (1) (2). Le bombardement a
été déclenché sur ordre du président
américain Donald Trump, ce qui ravive
fortement les tensions entre les deux
pays. La mort du général Qassem
Soleimani, tué dans un bombardement
américain, est un point de non-retour
dans l’escalade planifiée par les USA
dans le triangle géopolitique
Iran-Irak-Syrie. Le Pentagone a confirmé
avoir abattu ce responsable militaire
pour "protéger le personnel américain à
l'étranger" (sic), quelques jours après
l'attaque de l'ambassade américaine à
Bagdad.
QUELLE EST LA
GEOPOLITIQUE DES USA EN IRAK EN 2020 ?
J’avais traité
précisément ce 1er janvier
pour le REPORTAGE de PRESS TV (Iran) les
grandes lignes de la Géopolitique des
USA en Irak en ce début 2020,
caractérisée par une perte d’influence
compensée par une fuite en avant des
faucons du State Department et du
Pentagone :
* Voir la video du
REPORTAGE de ce 1er janvier
2020 :
sur
https://youtu.be/aRA01WE4wVo
POURQUOI LE PENTAGONE A ASSASSINE LE
GENERAL SOLEIMANI, L'HOMME-CLÉ DE
L'INFLUENCE IRANIENNE AU MOYEN-ORIENT ?
La tension entre Etats-Unis et Iran
grimpe encore. Le guide suprême iranien,
l'ayatollah Ali Khamenei, s'est engagé
ce vendredi 3 janvier à "venger" la mort
du puissant général iranien Qassem
Soleimani, tué plus tôt dans un raid
américain à Bagdad, en Irak. Il a
également décrété un deuil national de
trois jours dans son pays.
Le département américain de la Défense a
confirmé avoir abattu ce responsable
militaire et a évoqué une mesure
"défensive" (sic) prise pour "protéger
le personnel américain à l'étranger" (resic).
Le Pentagone a pris soin de souligner
que le général Soleimani était le chef
des opérations extérieures des Gardiens
de la révolution, une organisation
considérée comme terroriste par
Washington depuis avril dernier. Le
général iranien présidait par ailleurs
aux négociations pour former le futur
gouvernement irakien. Accusé par
Washington « d'être derrière de
l'attaque de l'ambassade américaine »,
"Le général Soleimani préparait
activement des plans pour attaquer des
diplomates et des militaires américains
en Irak et à travers la région", indique
le Pentagone, qui attribue au puissant
général iranien l'attaque survenue cette
semaine contre l'ambassade des
Etats-Unis à Bagdad. Le président n'a
pas immédiatement fait de commentaire
mais il a tweeté un drapeau américain.
AL-MUHANDIS, CHEF DE LA MILICE IRAKIENNE
HASHD AL-SHAABI, ET NAEM QASSEM N°2 DU
HEZBOLLAH, ONT ÉGALEMENT ÉTÉ ASSASSINÉS
(SOURCES IRAKIENNE ET ISRAÉLIENNE)
Deux sources de la milice HASHD
AL-SHAABI (confirmées par des sources
israéliennes) ont déclaré que « les deux
invités avaient également été tués dans
l’attaque, mais ont refusé de les
identifier ». On suppose que Soleimani
était l’un d’eux, tandis que le chef
adjoint du Hezbollah Naem Qasm était
l’autre. Cependant, aucun rapport
officiel n’a été confirmé. Un
responsable de la sécurité, s’exprimant
sous couvert d’anonymat, a déclaré
qu’Al-Muhandis était arrivé à l’aéroport
en convoi avec d’autres personnes pour
recevoir Soleimani (et Naïm Qassem),
dont l’avion était arrivé du Liban ou de
Syrie. La frappe aérienne a eu lieu près
de la zone de cargaison, après que les
“invités” ont quitté l’avion pour être
accueillis par al-Muhandis et d’autres.
Le raid a été effectué par des
hélicoptères d’assaut américains ce
vendredi matin 3 janvier et aurait tué
sept personnes. Les Unités de
mobilisation populaire (HASHD AL-SHAABI)
sont l’organisation coordinatrice des
milices chiites irakiennes
pro-iraniennes. Ses dirigeants étaient à
l’aéroport de Bagdad pour recueillir des
«invités de haut niveau».
COMMENT TRUMP A FAIT ASSASSINE LA BETE
NOIRE DES ISRAELIENS ?
« A cette heure, les forces Al Quds
d’Iran sont décapitées (et reconnues
officiellement comme telles) par un raid
surprise des forces
israélo-américaines », affirme une
source israélienne à Paris ! « On peut
considérer que, techniquement, les
Etats-Unis, Israël, d’un côté, l’Iran et
le Hezbollah, de l’autre sont,
techniquement, entrés en guerre »,
ajoute la même source.
“L’ennemi américain et israélien est
responsable de la mort des moudjahidines
Abu Mahdi al-Muhandis et Qassem
Soleimani”, a déclaré Ahmed al-Assadi,
porte-parole du groupe de coordination
des Forces de mobilisation populaire
irakiennes, composé de milices soutenues
par l’Iran.
QUI ETAIT LE GENERAL QASSEM SOLEIMANI ?
Le général Qassem Soleimani, tué ce
vendredi à Bagdad dans un bombardement
américain, était une figure centrale de
l'influence de l'Iran dans la région.
Considéré comme un adversaire redouté
des États-Unis et de ses alliés, il
était aussi un acteur majeur de la lutte
véritable contre les forces jihadistes.
C'était une figure clé de la politique
iranienne. Le puissant général Qassem
Soleimani était le chef de la Force Al-Qods
des Gardiens de la révolution, chargée
des opérations extérieures de la
République islamique. Ce personnage
charismatique a notamment exercé une
influence clé dans les tractations
politiques depuis 2018 en vue de former
un gouvernement en Irak. À 62 ans, il
est aussi devenu ces dernières années
une véritable star en Iran avec de très
nombreux followers sur son compte
Instagram, qui n'est plus accessible. Le
général iranien a aussi joué un rôle
important dans le combat contre les
forces jihadistes. Il est devenu un
personnage caractéristique de
l'influence iranienne au Moyen-Orient,
où il a renforcé le poids diplomatique
de Téhéran, notamment en Irak et en
Syrie, deux pays où les Etats-Unis sont
engagés militairement.
"Pour les chiites du Moyen-Orient, c'est
un mélange de James Bond, Erwin Rommel
et Lady Gaga", écrivait l'ancien
analyste de la CIA Kenneth Pollack dans
son portrait de Qassem Soleimani pour le
numéro du magazine américain ‘Time’
consacré aux 100 personnalités les plus
influentes du monde en 2017. En Iran,
plongé dans le marasme économique,
certains lui avaient suggéré de se
lancer sur la scène politique locale.
Mais le général iranien avait tenu à
rejeter les rumeurs selon lesquelles il
aurait pu se présenter à l'élection
présidentielle de 2021. Le haut-gradé a
déployé notamment ses talents dans
l'Irak voisin. À chaque développement
politique ou militaire dans ce pays, il
a fait le déplacement, pour agir en
coulisses et, surtout, en amont. Percée
du groupe État islamique, référendum
d'indépendance au Kurdistan ou
aujourd'hui formation d'un
gouvernement... À chaque fois, il a
rencontré les différentes parties
irakiennes et défini la ligne à tenir,
affirment différentes sources qui ont
assisté à ces réunions, toujours tenues
dans le plus grand secret.
Son influence était ancienne puisqu'il
dirigeait déjà la Force Al-Qods lorsque
les Etats-Unis ont envahi l'Afghanistan
en 2001. "Mes interlocuteurs iraniens
étaient très clairs sur le fait que même
s'ils informaient le ministère des
Affaires étrangères, au bout du compte
c'était le général Soleimani qui
prendrait les décisions", confiait en
2013 à la BBC Ryan Crocker, un
ex-ambassadeur américain en Afghanistan
et en Irak.
Après être resté dans les coulisses
pendant des décennies, Qassem Soleimani
a commencé à faire la une des médias
après le début du conflit en Syrie en
2011, où l'Iran, poids lourd chiite de
la région, apporte une aide précieuse au
gouvernement de Bachar al-Assad. Ce haut
commandant des Gardiens de la
révolution, l'armée idéologique de la
République islamique d'Iran, avait
également raconté avoir passé au Liban -
avec le Hezbollah chiite libanais -
l'essentiel du conflit israélo-libanais
de l'été 2006, dans un entretien
exclusif diffusé par la télévision
d'État iranienne en octobre dernier. À
l'étranger, certains dirigeants
occidentaux le voient comme un
personnage central dans les relations de
Téhéran avec des groupes comme le
Hezbollah libanais et le Hamas
palestinien.
Selon une étude menée par IranPoll et
l'université de Maryland, 83 % des
Iraniens interrogés avaient une opinion
favorable du général, classé devant le
président, Hassan Rohani, et le chef de
la diplomatie, Mohammad Javad Zarif.
A NOTER ENCORE LA REACTION DES MARCHES
DU PETROLE
La nouvelle de la mort de Qassem
Soleimani a fait bondir de plus de 4%
les cours du pétrole. L'or noir iranien
est déjà sous le coup de sanctions
américaines et la montée en puissance de
l'influence de Téhéran en Irak, deuxième
producteur de l'Opep, fait redouter aux
experts un isolement diplomatique et des
sanctions politiques et économiques …
NOTES :
(1) Des dizaines d’analyses et de
commentaires publiés depuis ce mardi
relèvent très peu l’échec militaire que
constitue pour les États-Unis,
l’infiltration des dizaines d’Irakiens
dans l’enceinte de l’ambassade
américaine et la totale paralysie des
militaires américains à défendre le
bâtiment. Alors que le Pentagone affirme
vouloir déployer 4.000 soldats et
mercenaires supplémentaires dans la
région pour assurer la sécurité du «
personnel diplomatique US », bon nombre
d’observateurs se demandent à quoi
servira « un contingent militaire » qui
ne sait se défendre contre quelques tirs
de roquettes.
(2) Que s'est-il passé ?
Des milliers de manifestants ont forcé
l'entrée de l'ambassade des Etats-Unis.
Ils ont brûlé des drapeaux, arraché des
caméras de surveillance et crié "Mort à
l'Amérique". Selon des journalistes de
l'AFP présents sur place, ils sont
parvenus à pénétrer à l'intérieur de
l'enceinte de la représentation
diplomatique américaine. Pour disperser
la foule, les forces américaines ont
alors tiré des grenades lacrymogènes et
assourdissantes depuis l'intérieur du
bâtiment.
Qui étaient les manifestants ?
Il s'agissait d'hommes portant
l'uniforme des combattants du Hachd al-Chaabi.
Cette coalition de paramilitaires est
dominée par des factions chiites
pro-iraniennes à laquelle appartiennent
les brigades du Hezbollah. Des femmes
étaient également présentes dans la
foule, brandissant dans le ciel des
drapeaux irakiens et du Hachd. Les
journalistes de l'AFP sur place ont
aussi constaté la présence des plus
hauts dirigeants du mouvement, des
officiels de l'Etat irakien qui
interagissent régulièrement avec les
officiels américains.
D'autres lieux ont-ils été attaqués ?
Oui. Avant de s'en prendre à
l'ambassade, les milliers de combattants
et de partisans ont traversé les
checkpoints de l'ultrasécurisée "zone
verte" de Bagdad, où siège l'ambassade
américaine et les institutions
irakiennes. Ils ont brûlé des
installations de sécurité à l'extérieur,
jeté des pierres sur les tourelles de
ses gardes et couvert les vitres
blindées avec des drapeaux du Hachd et
des brigades du Hezbollah. Sur les murs,
ils ont écrit "Non à l'Amérique" ou
"Fermé sur ordre des brigades de la
résistance".
Pourquoi manifestaient-ils ?
Les manifestants irakiens se sont
rassemblés pour dénoncer les
bombardements américains contre un
groupe armé irakien pro-Iran qui ont tué
au moins 25 miliciens du Hezbollah
dimanche. Les frappes américaines ont
été organisées en représailles de la
mort d'un sous-traitant américain,
vendredi. Washington attribue cette
onzième attaque à la roquette en deux
mois aux brigades du Hezbollah. Les
milices soutenues par Téhéran ont
immédiatement répliqué par des tirs de
roquette contre une base américaine près
de la capitale irakienne. "La guerre de
l'ombre que se livraient jusqu'ici
Donald Trump et l'ayatollah Khamenei se
transforme peu à peu en un conflit
frontal", rapporte RFI.
(Sources – Press TV – Farsi – AFP -
FranceInfo – France24 – EODE Think Tank)
Photos :
Voici une image du général Soleimani
diffusée par l'administration du guide
suprême iranien. Elle date du 1er
octobre 2019 et est issue d'une
interview filmée, menée par des
dirigeants iraniens.
Le général de
division Yahya Rahim Safavi, commandant
en chef des Gardiens de la Révolution
islamique (Islamic Revolutionary Guards
Corp – IRGC) de l’Iran (à gauche), salue
le cheikh Naim Qassem, secrétaire
général adjoint du Hezbollah libanais,
lors d’une cérémonie religieuse à
Téhéran, Iran, le 18 août 2007.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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