PCN-SPO - Focus
Confrontation Est-Ouest sur l'Ukraine à
la 50e conférence sur la sécurité de
Munich
Luc Michel
Dimanche 2 février 2014
PCN-SPO / Focus / 2014 02 01 /
Focus : Le fait du jour décrypté
par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN /
PCN-SPO
Lu sur le Fil de l’AFP (Paris)
Ce 1er février 2014 :
« Ukraine: les opposants,
soutenus par Kerry, craignent une
intervention de l'armée (…) Les
Occidentaux ont assuré de leur soutien
samedi à Munich les dirigeants de
l'opposition ukrainienne, qui les ont
alertés sur les risques d'une
intervention de l'armée à Kiev » ...
# A Munich, la ‘Conférence sur la
Sécurité’ est transformée par les USA et
l’OTAN en plate-forme de soutien au coup
d’état rampant pro-occidental en
Ukraine. Malgré (ou à cause de) la
présence du ministre russe Lavrov et du
ministre ukrainien Leonid Kojara, venus
là portés par la schizophrénie russe
héritée de l’ère Eltsine. Décryptage
d’un événement où la confrontation
Est-Ouest éclipse une fois de plus les
illusions sur la « coopération » et la
« sécurité » auxquelles Moscou
s’accroche …
LA 50e CONFERENCE SUR LA
SECURITE DE MUNICH
Ce 1er février se tenait la ‘50e
Conférence sur la sécurité de Munich’,
forum annuel consacré aux questions de
sécurité et de défense.
Cet événement rassemblait 20
chefs d’État et de gouvernement et 50
ministres des Affaires étrangères et de
la Défense aux côtés de commissaires
européens et de responsables
d’organisations internationales telles
que les Nations unies, l’OTAN et l’AIEA.
Plusieurs organisations non
gouvernementales étaient également
représentées. Et l’opposition
ukrainienne pro-occidentale, UDAR (la
filiale de la CDU-CSU) et le Bloc
Timochenko. On n’avait pas été jusqu’à
inviter les néonazis antisémites de
Svoboda (30 députés à la Rada, le
parlement), qui commencent à
énerver inquiéter sérieusement les
milieux juifs de Paris, Bruxelles,
New-York et Londres …
Officiellement, ce forum devait être «
l’occasion d’aborder les questions de
sécurité régionales, telles que la crise
syrienne, l’Iran ou le processus de paix
au Proche-Orient. L’avenir de l’Europe
de la Défense, la sécurité climatique et
énergétique ou la conciliation de la
liberté et de la sécurité dans le
cyberespace devaient être également
évoqués ».
On notera une table ronde consacrée à
l’Europe, avec la participation d’Anders
Fogh Rasmussen, secrétaire général de
l’OTAN, de Herman Van Rompuy, président
du Conseil européen, de Sergueï Lavrov,
ministre russe des Affaires étrangères,
et de Frank-Walter Steinmeier, ministre
allemand des Affaires étrangères. Et
plusieurs rencontres bilatérales,
notamment avec Yukiya Amano, directeur
général de l’Agence internationale de
l’énergie atomique, Najib Mikati,
Premier ministre libanais, Laurent
Fabius (*), ministre français des
Affaires étrangères.
LA CONFERENCE TRANSFORMEE EN PLATE-FORME
ANTI-RUSSE SUR L’UKRAINE
Etaient encore venus pour le dossier
ukrainien, John McCain, ancien candidat
à la présidence des Etats-Unis et un des
patrons des Réseaux OTPOR/CANVAS – qui
rencontra Fabius -, Radoslaw Sikorski,
ministre des Affaires étrangères de
Pologne. Fabius et Mc Cain ont évoqué la
situation en Ukraine avec Leonid Kojara,
ministre des Affaires étrangères
d’Ukraine. Et rencontré l’opposition
ukrainienne.
Les chefs de file de l'opposition
ukrainienne, Vitali Klitschko (UDAR) et
Arseni Iatseniouk, (Bloc Timochenko) ont
mené une vaste campagne de propagande –
de « sensibilisation » dit sans rire
l’AFP - rencontrant tour à tour le
secrétaire d'Etat américain, John Kerry
et ses homologues français Laurent
Fabius et allemand Frank-Walter
Steinmeier, réunis pour la Conférence.
« Les opposants ont de leur côté mis en
garde contre le risque d'un recours à la
force à Kiev », dit l’AFP. "Le
governement a préféré emprunter la voie
de l'escalade", a osé déclarer Vitali
Klitschko. "Cette voie n'est pas
acceptable pour nous", a ajouté l'ancien
boxeur, très applaudi lors de son
intervention devant les conférenciers
occidentaux.
A cette occasion, les USA ont jeté bas
le masque et sont apparus en pleine
lumière comme les maîtres d’œuvre du
coup de Kiev. "Les Etats-Unis et l'Union
européenne se tiennent au côté du peuple
ukrainien dans son combat" pour se
rapprocher de l'Europe (sic), a assuré
M. Kerry, dont c'est la prise de
position la plus forte à ce jour en
faveur de l'opposition. On notera que
Kerry parle aussi au nom de l’UE,
démontrant là la soumission totale de
Bruxelles aux intérêts américains.
Présent à ses côtés pour débattre, le
ministre ukrainien des Affaires
étrangères, Leonid Kojara, a rétorqué et
appelé l'opposition "à partager les
responsabilités". "Si vous dirigez
l'opposition, assumez vos
responsabilités", a-t-il dit à M.
Klitschko, rappelant les récentes
concessions du président Viktor
Ianoukovitch comme l'abrogation de
certaines lois répressives.
Arseni Iatseniouk a encore exigé du
gouvernement qu'il "mette fin à toute
implication de l'armée ukrainienne dans
ce conflit". Car la mise en garde de
l’Armée ukrainienne hier a glacé les
valets de Washington. L'armée avait
exigé vendredi des mesures d'urgence,
affirmant fort justement que l'escalade
de la contestation menaçait "l'intégrité
territoriale" de l'ancienne république
soviétique (**).
OUEST VERSUS EST. VERS LA NOUVELLE
GUERRE FROIDE …
Le chef de la diplomatie française,
Laurent Fabius, un de ceux qui ont
aligné Paris sur Washington et l’OTAN et
définitivement enterré la Grande
politique du général de Gaulle, a
déclaré, après avoir rencontré les
dirigeants de l'opposition, que "la
situation ukrainienne donne des signes
inquiétants de dégradation" et condamné
"les appels gouvernementaux à mettre en
place l'état d'urgence".
A Kiev, le parti de l'opposante
emprisonnée (pour corruption et abus de
pouvoir) Ioulia Timochenko a indiqué à
l'AFP que « le pouvoir ukrainien était
en train de préparer l'instauration de
l'état d'urgence pour mettre fin à plus
de deux mois de contestation ».
« En rencontrant les principaux
dirigeants de l'opposition, les
Occidentaux montrent qu'ils les
considèrent comme des interlocuteurs à
part entière qui ne peuvent plus être
écartés », commente l’AFP. Vous avez dit
‘ingérence’ ?
Dans une claire allusion à la Russie, M.
Kerry a affirmé que les Ukrainiens
"considèrent que leur avenir ne dépend
pas d'un seul pays et certainement pas
sous la contrainte".
Touchés au vif, les Russes ont d'abord
tenté d'ironiser sur ces réunions entre
opposants et Occidentaux. "En quoi les
encouragements à des manifestations de
rue de plus en plus violentes sont-ils
liés à la promotion de la démocratie?",
s'est interrogé Sergueï Lavrov, le
ministre des Affaires étrangères …
Luc MICHEL
http://www.lucmichel.net/2014/02/01/luc-michel-focus-confrontation-est-ouest-sur-lukraine-a-la-50e-conference-sur-la-securite-de-munich/
(*) On notera, hors sujet ukrainien, que
Fabius a été à Munich l’invité d’honneur
d’un déjeuner de travail avec les «
Young Leaders », « personnalités
appelées à devenir de futurs
dirigeants » selon le Website des
Affaires étrangères françaises. « Il
leur présentera les principales
priorités de la politique extérieure de
la France ».
Sur les « Young leaders » et leur rôle
dans la vassalisation de la France aux
USA, lire :
LM, PCN-INFO / COMPRENDRE CE QUI SE
PASSE EN FRANCE (2) : LA
‘FRENCH-AMERICAN FOUNDATION’ MATRICE DE
LA COLLABORATION FRANCAISE
http://www.lucmichel.net/2014/01/11/pcn-info-comprendre-ce-qui-se-passe-en-france-2-la-french-american-foundation-matrice-de-la-collaboration-francaise/
(**) Lire mon édito d’hier pour
PCN-INFO :
ULTIMATUM DE L’ARMEE UKRAINIENNE A
L’OPPOSITION PRO-OCCIDENTALE
http://www.lucmichel.net/2014/01/31/pcn-info-ultimatum-de-larmee-ukrainienne-a-lopposition-pro-occidentale/
Photo :
Le ‘parti américain’, le parti des
agents l’étranger, version ukrainienne.
Ou ‘la Voix de son maître’ … Aujourd’hui
aux ordres de Kerry à Munich.
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
https://www.facebook.com/PCN.NCP.press.office
http://www.lucmichel.net/
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