PCN-SPO
Moscou ne reconnaît pas le nouveau
gouvernement de Kiev et dénonce un coup
de force en Ukraine
LM & KH
Photo:
D.R.
Mardi 25 février 2014
LM & KH pour PCN-SPO /
Avec Reuters – RIA Novosti / 2014 02 24
/
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Les jeux de Sotchi terminés, Moscou
hausse le ton sur le coup de Kiev,
dénonce des "calculs géopolitiques
unilatéraux". Et dément l’AFP qui
écrivait ce lundi matin « Moscou se
tait » …
Le Premier ministre russe, Dmitri
Medvedev. Moscou a estimé ce lundi que
l'accord de sortie de crise signé
vendredi par le président Viktor
Ianoukovitch et l'opposition, via une
médiation européenne (où la diplomatie
russe s’est fait rouler), a servi de
prétexte à un coup de force et accusé
les Occidentaux de se livrer à des
"calculs géopolitiques unilatéraux" dans
cette partie du monde.
Dans un communiqué, le ministère russe
des Affaires étrangères ajoute, lui, que
des méthodes "dictatoriales et parfois
terroristes" sont employées par les
nouvelles autorités pour faire pression
contre les opposants dans certaines
régions de l'ex-république soviétique.
Il demande que soient prises en compte
les inquiétudes des élus de Crimée et de
l'est et du sud de l'Ukraine, régions
majoritairement russophones.
"L'accord du 21 février, avec le
consentement tacite de ses soutiens
extérieurs, n'est utilisé que comme
prétexte pour promouvoir un scénario de
changement de pouvoir par la force en
Ukraine", écrit le ministère. "Certains
de nos partenaires occidentaux",
ajoute-t-il, reprenant les arguments de
Medvedev, ont été guidés "non pas par
leur préoccupation quant au sort de
l'Ukraine mais par des calculs
géopolitiques unilatéraux".
Moscou critique également le soutien
apporté par l'Europe et les Etats-Unis à
la tenue d'une élection présidentielle
en mai et demande que les amendements
constitutionnels votés ces derniers
jours par le Parlement soient soumis à
référendum.
MEDVEDEV MET EN DOUTE LA LÉGITIMITÉ DES
NOUVELLES AUTORITÉS UKRAINIENNES
Ce communiqué a été diffusé peu après
des propos du Premier ministre Dmitri
Medvedev mettant en doute la légitimité
des nouvelles autorités ukrainiennes.
"Nous ne comprenons pas ce qui se passe
là-bas. Il y a une réelle menace pour
nos intérêts et pour la vie de nos
concitoyens", a dit Medvedev, selon les
agences de presse russes.
"En fait, il n'y a personne à qui
parler. Il y a de gros doutes sur la
légitimité de différents organes du
pouvoir actuellement en fonctions", a
poursuivi le chef du gouvernement. "Ce
sera difficile de travailler avec un tel
gouvernement", a-t-il ajouté. "Certains
de nos partenaires étrangères pensent
différemment (...). Il se semble que ce
serait une aberration de qualifier de
légitime ce qui est essentiellement le
résultat d'une mutinerie armée."
Au lendemain de la signature de l'accord
de sortie de crise, le Parlement de Kiev
a destitué illégalement et dans un
climat de terreur (députés battus,
familles menacées, milices néonazies
encerclant la Rada) ce samedi Viktor
Ianoukovitch et annoncé la tenue d'une
élection présidentielle le 25 mai.
La Russie avait offert en décembre une
aide financière de 15 milliards de
dollars à l'Ukraine et accepté de
réduire les prix du gaz. Mais Dmitri
Medvedev a souligné que cet accord sur
le gaz avait une date d'expiration et
demanderait ensuite à être renégocié.
L'Ukraine doit plus de 1 milliard de
dollars à la Russie en factures de gaz
au seul titre de l'année 2013 et ples de
3,5 milliards au total. "La décision
concernant le gaz, qui a été adoptée, a
des périodes concrètes de mise en oeuvre",
a noté Medvedev. "Ce qui se produira
après l'expiration sera sujet à
discussion avec la direction des
entreprises ukrainiennes et le
gouvernement ukrainien, s'il émerge un
jour." Medvedev semblant tabler sur une
Ukraine ingouvernable …
Pour l'heure, Moscou a versé une
première tranche de 3 milliards de
dollars sur l'aide totale de 15
milliards de dollars promise à Kiev.
Lors d'une visite à Washington, le
ministre russe du Développement
économique, Alexeï Oulioukaev, a décidé
que le versement de la prochaine tranche
- 2 milliards de dollars - était prêt,
mais que Moscou attendait de connaître
quel sera son partenaire ukrainien.
"Notre position, c'est que nous allons
poursuivre (ce programme). Mais nous
aimerions savoir qui sont nos
partenaires", a-t-il…
Luc MICHEL & Karel HUYBRECHTS
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