Al Manar
Damas refuse la proposition de l’ONU
pour Alep :
« une récompense pour les terroristes »
Leila Mazboudi
Lundi 21 novembre 2016
C’est
un non catégorique que Damas a opposé au
délégué onusien sur la Syrie, Staffan de
Mistura qui s’est rendu dans la capitale
syrienne dimanche dans le but de faire
passer une nouvelle formule visant à
mettre fin à la situation dans la ville
d’Alep.
Ce rejet concerne surtout la proposition
d’une sorte d’administration locale pour
les quartiers est, chargée
administrative, de services et
sécuritaire, indépendamment de celle
d’Alep de l’ouest.
La
visite de l’émissaire onusien intervient
au moment où l’armée syrienne a lancé
une offensive pour déloger les miliciens
des quartiers est d’Alep. Le front al-Nosra,
branche d’Al-Qaïda en Syrie, et leurs
alliés Noureddine al-Zenki et Ahrar al-Sham
forment le gros de ces milices confinées
dans les quartiers assiégés par les
forces gouvernementales depuis l’été
dernier.
La seule chose que Damas a admise dans
la proposition de de Mistura est celle
qui stipule l’évacuation des miliciens
du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en
Syrie, rebaptisé front Fateh al-Sham
« Nous
lui avons dit que nous étions d’accord
avec lui sur la nécessité d’évacuer les
terroristes de l’est d’Alep, mis à part
nos désaccords sur leur nombre exact.
Mais il n’est pas du tout permis de
laisser 275 mille personnes de nos
citoyens les otages de cinq, six, ou
sept mille miliciens. Aucun gouvernement
dans le monde ne peut admettre cela », a
affirmé le chef de la diplomatie syrien
Walid al-Mouallem, lors de la conférence
de presse qu’il a organisé à l’issue de
sa rencontre avec l’émissaire onusien.
«
Est-il possible que les Nations Unies
viennent récompenser les terroristes qui
ne cessent de tirer leurs roquettes sur
l’ouest d’Alep causant des milliers de
victimes et de blessés? », s’est révolté
Mouallem .
«
Hormis cela, s’agissant de la sortie des
malades et des blessés de l’est d’Alep,
nous avons proposé trois occasions de
trêves successives pour les évacuer mais
hélas ils ne leur ont pas permis de
sortir. Des ambulances les attendaient
dans les zones de passages mais les
terroristes les ont criblés de tirs pour
empêcher les civils de sortir », a-t-il
poursuivi.
Mouallem a rappelé la proposition de
règlement proposée par son gouvernement
: « ceux de nos concitoyens qui
voudraient rester à Alep, peuvent
rester. Et ceux parmi les miliciens
armés et les habitants voudraient
quitter l’est d’Alep peuvent aussi
régler leur problème soit en restant
soit en se dirigeant vers Idleb ou la
Turquie, la voie leur sera accessible ».
«
Après l’évacuation des miliciens, il
faut rétablir à l’est d’Alep les
institutions étatiques pour les services
et la sécurité, qui ne peut nullement
faire exception par rapport aux autres
villes où des règlements et des
réconciliations avaient été conclus »,
a-t-il affirmé.
Damas
semble parfaitement en accord avec
Moscou sur ce point.
Par la voix de la porte-parole des
Affaires étrangères, Maria Zakharova,
elle a elle aussi rejeté la suggestion
du conseil local.
« Le
conseil local d’Alep est un jeu entre
les mains des terroristes », a-t-elle
déclaré, estimant que « le fait de
donner aux factions illégitimes le droit
de décider du sort des civils leur
permettra de les faire chanter pour
obtenir leur loyauté ».
Quant
à de Mistura, il a mis en garde durant
son intervention que le temps commence à
s’écouler pour la situation à Alep,
estimant que « nous sommes dans une
course contre la montre ».
Il
s’est fait le porte-parole de la
campagne de condamnations
internationales contre le bombardement
intensif contre les quartiers est.
Sans souffler aucun mot sur les
bombardements meurtriers contre les
quartiers ouest d’Alep.
Publié le 21 novembre 2016
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