Guerre froide :
les interview Lavrov et Poutine
redonnent espoir
Karine Bechet-Golovko
Jeudi 13 octobre 2016
Alors que la propagande anti-russe bat
son plein et conduit les relations
internationales à un niveau de tension
digne de celui de la crise de Cuba,
étrangement, le ministre russe des
affaires étrangères S. Lavrov apparait
sur CNN et le Président V. Poutine sur
TF1. Les Etats Unis et la France étant à
la pointe de la ligue russophobe, c'est
un signal encourageant.
Tout d'abord, S. Lavrov qui donne une
interview à Christiane Amanpour sur CNN:
Les médias n'ont
malheureusement retenu que la petite
phrase :
"English is not my
mother tongue, I don't know that I would
sound decent: There are so many pussies
around your presidential campaign on
both sides, that I prefer not to comment
about this,"
S. Lavrov, toujours
très digne et sérieux, qui emploie le
mot pussy, chatte, a
totalement
décontenancé la journaliste très
expérimentée de CNN. Pourtant, l'intérêt
de la réponse est ailleurs. Certes,
l'humour à froid est toujours un délice,
mais S. Lavrov remet à sa juste place le
niveau de la campagne présidentielle
américaine. Et donc le niveau des deux
candidats.
En plus de cette
remise à niveau en fin d'interview, le
ministre des affaires étrangères a
principalement expliqué la politique
étrangère russe et l'état des relations
russo-américaines, ou plutôt ce qu'il en
reste. Rappelant le rôle des Etats Unis
dans la création de ces monstres
terroristes d'aujourd'hui, issus d'Al
Qaïda et de la guerre en Afganistan, de
l'invasion de l'Irak et de la
destruction de la Libye. Emettant
quelques doutes quant au caractère
involontaire du bombardement d'une heure
des forces d'Assad à Deir Ezzor, que les
Etats Unis déclarent avoir préparé
pendant deux jours. Encore quelques
soupçons quant à la réalité de la lutte
des Etats Unis contre Al Nusra, qui
reste un élément de leur stratégie en
cas de plan B et donc d'attaque directe
contre Assad.
Un contre discours
passé sur CNN. Peu avant l'intervention
de V. Poutine sur TF1, enregistrée juste
après le clash dans les relations
franco-russes, ayant poussé la Russie à
remettre à des temps meilleurs le voyage
de V. Poutine à Paris et l'inauguration
du centre orthodoxe:
Là aussi, un
discours à contre courant. Comme si la
machine s'était emballée. Comme si la
course à la surenchère russophobe allait
trop loin. Qu'il fallait faire une
pause. Risquer la gueule de bois pour
voir les choses plus calmement.
Ou bien comme si
tout cela n'était qu'un jeu de
communication. Comme si la guerre se
jouait avant tout en image.
L'un n'excluant pas
l'autre. En tout cas, une opération de
comm réussie.
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