Russie politics
Macron: L'état d'urgence au quotidien ou
la fin de la démocratie française
Karine Bechet-Golovko
Vendredi 9 juin 2017
Afin de sortir de l'état d'urgence, le
nouveau Gouvernement français a trouvé
la solution: normaliser les mesures
liberticides exceptionnelles. Ce qui,
finalement, est une conséquence logique
de la politique actuellement menée:
lorsque l'on ne lutte pas réellement
contre les sources du terrorisme, il
faut un régime autoritaire pour faire
taire le peuple.
Ce régime d'état d'urgence n'en finit
pas et les attentats continuent. Après
les attentats de Manchester, E. Macron a
décidé de prolonger, lui aussi, l'état
d'urgence. Or, politiquement, il est
évident que la France ne peut
indéfiniment continuer ainsi.
L'une des solutions
aurait été de lutter contre les sources
du terrorisme: contrôle de
l'immigration, combat contre le
fondamentalisme en France, défense du
caractère laïc de la République, bref du
vivre ensemble. Mais au lieu de cela,
les frontières ne sont pas compatibles
avec l'UE, les "migrants"(puisque les
immigrés n'existent plus) ont leur place
partout et sont une chance, les
féministes trouvent le voile très chic
et la crèche de Noel est en voie d'être
considérée comme une atteinte à l'ordre
public.
Je n'insiste même
pas sur la question internationale avec
le soutien direct apporté aux groupes
"modérément" extrémistes dans un jeu
géopolitique incertain, l'invasion
financière quatare et saoudienne de la
France, le refus d'alliance
internationale avec la Russie, etc etc
etc
L'on finirait
par croire que finalement, le prix des
attentats n'est pas trop élevé.
Dans ce contexte,
la législation de temps de paix est
inefficace. L'état d'urgence aussi, car
la question n'est finalement pas tant
juridique que politique à ce jour, mais
il permet de reprendre le contrôle d'une
société qui risquerait de ne pas
suffisamment se soumettre.
Ce Gouvernement
tant libéral prépare donc une projet de
loi liberticide, comme la Ve République
n'en a pas connu. Comme la France n'en a
peut être pas connu depuis Vichy. Ainsi
nos dirigeants, soit disant
libéraux-libertaires, font fi de la
liberté lorsque ça les arrange. Pour
nous légaliser la quasi-totalité des
mesures d'exception et écarter
totalement le juge judiciaire, qui
d'après la Constitution encore en
vigueur, en a la charge:
Selon Le
Monde, qui a consulté le texte,
"ce sont quasiment toutes les mesures de
l'état d'urgence qui vont se retrouver
dans le droit commun, avec quelques
modifications marginales": assignations
à résidence, perquisitions
administratives, fermeture de lieux de
culte et zones de protection et de
sécurité. Autant de mesures qui seront
décidées sous l'autorité du ministère de
l'Intérieur et des préfets, sans
l'intervention d'un juge.
Le juge, gardien des libertés, mis à
l'écart des atteintes portées par l'Etat
à ces libertés. Des
avocats réagissent, les magistrats
également qui s'inquiètent d'une dérive
vers un
état policier, dont la conclusion
laisse songeur:
Dans un Etat
démocratique, sortir
de l’état d'urgence
ne signifie pas
introduire dans le
droit commun des mesures d'exceptions et
exclure le contrôle de l'autorité
judiciaire.
Toute la question est là. Nombreux sont
ceux qui s'émerveillent de l'avènement
de l'ère post-démocratique. La
post-démocratie n'existe pas, il ne
s'agit que d'un régime liberticide
autoritaire. Difficile de s'en
émerveiller.
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