Tribune
Moins de
testostérone en politique,
et les Tunisien(ne)s iraient mieux
Karim Ben Slimane
Jeudi 7 novembre 2013
Et si l'Etat
remboursait les achats d'aphrodisiaques
et de sex toys à tous les hommes
politiques, et même du viagra pour les
séniors, il y aurait moins de
testostérones dans la politique
tunisienne et nous irions mieux,
beaucoup mieux.
Par Karim
Ben Slimane*
Vous comprendrez bien qu'en tant que
spectateur engagé, qui par la suite a
choisi de rigoler de la vie politique
tunisienne, je me devais d'apporter mon
grain de sel au capharnaüm politique que
nous vivons.
L'impuissance
des politiques
Donc, j'ai réfléchi et j'ai trouvé la
solution pour sortir la Tunisie de ce
bourbier car l'impuissance des
politiques n'est plus un secret pour
personne au grand dam de leurs épouses.
On cherche désespérément un homme
providentiel et un homme à poigne, une
sorte de moustachu qui saura mettre de
l'ordre dans le pays. Voilà donc
plusieurs semaines qu'ils parlent sur
comment ils devraient se parler et quand
ils se sont enfin mis à se parler ils
ont trouvé que c'était mieux avant quand
ils ne se parlaient pas et du coup
maintenant ils ne se parlent plus.
Il y a un seul et vrai problème dans
la vie politique tunisienne, qui est
d'ailleurs à l'origine de tous nos maux.
Il y a trop de testostérone dans la vie
politique. Vous l'avez sûrement remarqué
: nos politiques ne sont pas des enfants
de chœur et les débats entre eux sentent
le mâle à plein nez. C'est à qui pisse
le premier pour marquer son territoire
ou celui qui défend le mieux le droit
exclusif de forniquer avec les femelles
de la horde.
Bassem Youssef dans son émission
satirique ''El-Barnameg'' a
très bien résumé la vie politique dans
le monde arabe avec son personnage «Jamaheer»
(masses populaires). Les femelles du
troupeau c'est nous. C'est pour cette
raison que nos politiques mettent autant
de testostérone dans la vie politique.
Résultat ça part souvent en couilles.
Alors j'ai trouvé la solution pour en
finir avec tout ça, surtout que la
vaseline commence à peser beaucoup dans
le budget des ménages tunisiens. La
solution est simple, il suffit de
trouver un moyen pour que nos
politiciens aillent se vider les burnes
ailleurs qu'en politique.
Raviver la
flamme du désir
Pour cela je pense, sérieusement,
qu'on devrait offrir un voyage en
amoureux aux hommes politiques pour
raviver la flamme du désir dans leurs
couples. Je préconise aussi que l'Etat
rembourse les achats d'aphrodisiaques et
de sex toys de tous les hommes
politiques. Ne vous inquiétez pas, je ne
vais pas faire augmenter le budget de
l'Etat car cette nouvelle dépense sera
fiancée sur le budget pois-chiche de
Carthage. Comme les séniors sont de
retour parmi nous, l'Etat distribuera
aussi du viagra.
Si jamais les politiciens m'écoutent
et mettent en pratique mes conseils, il
faudra qu'on s'habitue à voir de
nouvelles scènes en politique,
Ghannouchi tenir Caid-Essebsi par la
main, Hammami et Ellouze bras
dessus-bras dessous ou encore Gassas
faire la bise à tout le monde avant de
commencer une réunion. Bon, je ne suis
pas sûr qu'on y gagne en matière
d'esthétique mais au moins nous, «jamaheer»,
nous trinquerons moins.
Donc moins de testostérones dans la
politique tunisienne et nous irions
mieux, beaucoup mieux.
*Spectateur rigolard.
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Publié le 7
novembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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