Analyse
Trop c'est trop
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Mercredi 22 avril 2020
Pendant des
semaines, je me suis réveillé chaque
matin en espérant me retrouver dans le
monde normal, et non dans cette réalité
alternative. Le monde normal où les
hommes peuvent parcourir les collines,
prier à l'église, aller travailler, se
prélasser au bord de la mer, écouter un
concert, visiter des musées, socialiser
avec des amis, flirter avec des filles,
envoyer les enfants à l'école; bref,
s'offrir les petits plaisirs dont on
avait joui même sous Staline ou au
temps du dur régime d'Hitler. Au lieu de
cela, je me réveille constamment pour
jouer un rôle dans un film dystopique
réalisé par Stephen Soderbergh, qui,
sans surprise, a été nommé à
la tête du comité Hollywood Corona. Je
présume que c'est ce comité qui gère nos
vies jusqu'à ce jour, plutôt que les
présidents élus et les premiers
ministres. Ils ont suivi de
très près le scénario du film Contagion :
le virus aurait été créé par la
proximité de chauves-souris et d'autres
mammifères sur le marché humide
chinois; il s'est rapidement répandu
dans le monde entier; il y a un
confinement très long pendant que les
gens attendent leur salut, le vaccin; en
attendant, il existe des solutions bon
marché et disponibles fournies par des
amateurs corrompus; finalement le vaccin
est livré et les vaccinés reçoivent un
certificat à porter au poignet comme
preuve qu'ils sont sains et saufs,
dignes d'entrer dans l'avenir. Tout cela
a été fait; le rôle de l'amateur
corrompu était joué par le docteur
Didier Raoult, médecin français
de Marseille; et maintenant nous sommes
censés attendre que le Dr Bill Gates
fournisse le vaccin salvifique pour
tamponner ceux qui le méritent avec un sceau
indélébile, lisible en
infrarouge par les smartphones. Ajoutez
à cela la nouvelle application
de traçage de Google et Apple,
fille du traceur
Mossad-ShinBet , et ce sera le
règne du nouvel ordre mondial!
Seulement voilà: le
coronavirus n'est pas suffisamment
meurtrier pour justifier le confinement
et la panique massive, sans parler de la
vaccination, du traçage et de la pose du
cachet indélébile sur votre bras. Ce
n'est pas grave, décident les
producteurs. Tous nos médias travaillant
à l'unisson peuvent envoyer suffisamment
d'horreur et de panique, même sans virus
mortel. Rappelez-vous, nous avons
organisé la guerre contre le terrorisme
alors que les terroristes islamiques
étaient un petit corps de bandits
dressés par la CIA dans les grottes
d'Afghanistan. Nous pouvons amener les
gens à implorer hystériquement le vaccin
simplement en transformant nos médias en
canal pour les nouvelles sur le
virus. Nous les renommerons The
Corona Guardian, The New York
Corona, Le Monde du Corona. Les
gens l'accepteront; ils s'enfermeront
dans leurs maisons et sangloteront de
peur. Et cela a fonctionné - pendant un
certain temps.
Mais trop c'est
trop. Les gens sont généralement dociles
et obéissants, jusqu'à ce que quelque
chose casse, et ils se débarrassent du
joug qui pèse sur leur nuque. Le joug
était mondial, et le mouvement pour le
briser est également mondial. Le
dimanche de Pâques, de la Résurrection,
nous a donné le départ: la mort
est vaincue! Et tout de suite,
le président Trump a applaudi les
rebelles du Michigan; les Danois et les
Autrichiens envoient leurs enfants à
l'école; les Norvégiens ont rouvert les
jardins d'enfants et les Italiens leurs
magasins; le président brésilien s'est
adressé avec enthousiasme à une
manifestation anti-quarantaine; en
Israël, qui a connu le verrouillage le
plus brutal et le plus total de la
planète, les gens ont voté avec leurs
pieds et les festivités ont éclaté, dès
que le gouvernement de M. Netanyahu a
reculé et leur a permis de s'éloigner à
une centaine de mètres de leur domicile
et d'entrer dans les magasins de tapis,
alors qu'ils étaient jusqu'alors soumis
à des contrôles de température. Les gens
ont tourné le dos au confinement, et on
ne pourra pas faire rentrer le
dentifrice dans le tube, a déploré Haaretz ,
le journal libéral israélien.
Les médias ont
flairé le changement et ont répondu
immédiatement - à l'exception des
journaux libéraux inconditionnels. La
télévision israélienne avait vivement
soutenu le confinement; mais hier, ils
ont invité l'ancien chef du ministère de
la Santé, le professeur Yoram Lass, qui
était un dissident du Corona et «persona
non grata» dans leurs studios
d'enregistrement. De son point
de vue précédemment tabou, les
gouvernements ne peuvent pas arrêter les
virus et le confinement tuera plus de
gens dépressifs que le virus. Non
seulement il a été autorisé à réciter
son morceau de bravoure, mais les autres
membres du panel faisaien t mine de
l'avoir toujours soutenu. Le changement
était global. Même moi, j'ai été invité
à exprimer mon point de vue sur la
première chaîne russe, alors que
c'était proprement impensable, quelques
jours plus tôt.
C'est ainsi que
fonctionnent les médias. Ils n'ont pas
d'opinion propre; mais quand le vent
tourne, ils tournent avec le vent. Il
existe un bon précédent historique, avec
les journaux français de 1815 rapportant le
départ de Bonaparte de l'île d'Elbe, sa
progression à travers la France et son
entrée à Paris, comme suit:
- 9 mars, le
cannibale a quitté sa tanière
- 10 mars,
l'ogre corse débarque au cap
d'Antibes
- 11 mars, le
tigre est arrivé à Gap
- 12 mars, le
monstre a dormi à Grenoble
- 13 mars, le
tyran a traversé Lyon
- 14 mars,
l'usurpateur se dirige vers Dijon
- 18 mars,
Bonaparte n'est qu'à soixante lieues
de la capitale
- 19 mars,
Bonaparte avance à pas de géant,
mais il n'entrera jamais à Paris
- 20 mars,
Napoléon sera, demain, sous nos
remparts
- 21 mars,
l'Empereur est à Fontainebleau
- 22 mars, Sa
Majesté Impériale et Royale est
arrivée hier soir aux Tuileries, au
milieu des acclamations joyeuses de
ses sujets dévoués et fidèles.
Pourtant, ce n'est
pas définitif. Le New York Times,
le Guardian et leurs journaux
siamois appellent toujours à plus de
confinage, "sinon nos chers anciens vont
tous mourir". Mais ils sont fraîchement
accueillis par leurs adversaires.
En Suède, la
télévision d'État avait diffusé un dialogue entre
un ancien médecin suédois, Johnny
Ludvigsson, partisan de l'actuelle
politique de non-confinement, et une
jeune et riche influenceuse juive,
Katrin Zytomierska, pour le lobby
libéral du virus. Les juifs sont
généralement de fervents partisans du
confinement, du traçage, du puçage et
d'autres vertus virales. Habituellement,
ils s'arrangeaient pour battre un
adversaire faible et choisi sur
mesure; mais cette fois, ils ne
maîtrisaient pas la situation, et leur
représentant s'est fait
massacrer. Malgré leurs objections (ce
sont les juifs polonais qui tiennent les
commandes dans les médias libéraux
suédois), les Suédois soutiennent la
politique suédoise de liberté.
En France, le
puissant combattant contre le
confinement est également un ennemi
majeur du lobby juif. C'est Alain
Soral qui a découvert le lien
entre la promotion politiquement
correcte du virus et d'autres menées
politiques visant à l'assujettissement
de l'homme.
Maintenant, tout
dépend du peuple souverain. Si nous
soutenons l'esprit de liberté, nous
serons libres. Si nous soutenons
l'esprit d'esclavage, nous resterons
esclaves et nos enfants grandiront dans
l'esclavage. Le danger est présent et
immédiat, car de nombreux groupes de
gens puissants veulent nous garder
enfermés.
Le confinement
n'était pas nécessaire d'un point de vue
médical, car le virus n'est pas beaucoup
plus grave qu'une forte
grippe. Heureusement, le mystérieux
producteur n'a pas déchaîné sur nous un
fléau vraiment mortel, supposant qu'un
simulacre ferait l'affaire. Des mesures
extrêmes n'étaient donc pas nécessaires.
Il y a la double
preuve de la Suède et de la Biélorussie:
des mesures très légères, appropriées
pour une forte épidémie de grippe,
suffiraient, ont-ils estimé. Les deux
pays européens qui ont refusé de placer
leurs citoyens en résidence surveillée
s'en sont plutôt bien sortis. Certains
Suédois et Biélorusses sont morts, mais
ils n'étaient pas immortels, avant même
que le virus ne débarque. Le total des
décès (y compris du corona) n'a pas
dépassé le total habituel; en mars 2018,
plus de Suédois sont morts qu'en mars
2020 (10089 en mars 2018 et 8261 en mars
2020) et en 2018, personne n'avait
suggéré de confiner la Suède.
L'Angleterre a
accepté le confinement après que le
professeur Neil Ferguson, directeur de
l'Imperial College de Londres, eut prédit 500
000 victimes du corona à moins d'un
confinement strict. Cette estimation
avait été rétrogradée à 20 000 victimes
(«parce que nous avons fait ce que nous
avons fait»), alors qu'il y a une nouvelle
estimation de 150 000 victimes
... du confinement. Oui, vous avez bien
lu: 150 000 hommes et femmes anglaises
risquent de mourir parce qu'ils n'auront
pas eu accès à une aide médicale, ou
parce qu'ils aurnt perdu leurs revenus,
ou parce qu'ils succomberont au
désespoir et à la solitude, ce qui les
mènera au suicide. Si l'Angleterre avait
évité de s'enfermer, les Britanniques ne
souffriraient pas autant, et la somme
totale des décès resterait à peu près la
même, car le virus tue principalement
des personnes qui, de toute façon, ne
verront probablement pas le prochain
Noël.
Au point où nous
en sommes, nous devons essayer de
décrypter pourquoi nos dirigeants ont
déclenché cette terrible persécution
contre nous autres. Je ne parle pas du
virus, qui reste, après tout, une force
naturelle (même si cette force naturelle
a été bricolée dans un laboratoire
infernal, américain ou chinois). La
persécution, c'est cette réponse des
autorités, et elle était totalement
disproportionnée à la menace. Les
meilleurs ont été obligés de s'y
plier; Le président Trump et le
président Poutine ne le voulaient pas,
mais ils ont dû se soumettre. De même,
les trois empereurs avaient été forcés
d'entrer dans la Première Guerre
mondiale, mais aucun d'entre eux ne le
voulait.
Tout comme en
1914, il y a toute une série de
raisons. Le producteur en chef semble
être un Bill Gates générique qui veut
vendre le vaccin et créer un nouvel
ordre mondial, navigable uniquement pour
ceux qui se laisseraient estampiller
avec le cachet indélébile, le monde de
l'aliénation, de l'assujettissement, de
la dépendance totale, de l'éradication
de l'individualité. Mais il y a une
méta-raison à l'événement.
Le monde était au
bord d'une crise terrible, une crise
naturelle pour le système mondial
capitaliste. Habituellement, ces crises
sont guéries par une grande guerre. La
Première et la Seconde Guerre mondiale
sont advenues pour régler une crise de
ce genre, et elles l'ont fait, en
faisant des millions de morts.
Imaginons que les
Maîtres de l'Univers, ces individus très
puissants, envisageaient une guerre
mondiale factice qui détruirait les
capacités excédentaires, chasserait les
consommateurs inutiles et nous mènerait
à un nouveau Yalta des vianqueurs du
virus. Les dirigeants de nos États
devraient accepter les règles du jeu ou
se retrouver en dehors du nouveau
système de partage du pouvoir.
Prenons l'exemple
de l'Inde. L'Inde, avec ses 1,4 milliard
d'habitants, a perdu 500 (cinq cents)
vies à cause du corona. C'est infiniment
moins que l'Inde n'en a jamais perdues
contre aucune autre maladie dûment
répertoriée, disons la tuberculose (220
000) ou même le manque d'eau
potable. Des millions de personnes
meurent de faim, mais les classes
supérieures de l'Inde ont allumé
des bougies comme signe de leur
combat contre le corona. L'Inde est
entrée en détention pour cause de
corona, créant ainsi un exode
extrêmement douloureux de travailleurs
temporaires, à pied car il n'y avait pas
de transport: ils ont marché à travers
tout le sous-continent. Des centaines de
gens ont péri dans l'aventure, mais
l'Inde a rejoint les grandes nations
dans la lutte contre le corona. L'Inde
britannique avait participé aux deux
guerres mondiales, mais l'immense pays
était une colonie, de sorte qu'elle n'a
jamais atteint le statut de membre
permanent du Conseil de sécurité. Ils ne
veulent pas se le faire souffler à
nouveau. Dans le cas de l'Inde,
l'explication du confinement est à
chercher dans leur désir d'appartenir à
la ligue dirigeante des vainqueurs de la
guerre contre le corona.
La Russie est un
cas similaire. Ils ont très, très peu de
victimes du virus. Au cours des
premières semaines, le président Poutine
et ses médias se sont montrés
sarcastiques face à la menace
virale. Son outil médiatique à
l'étranger, RT, fait toujours une belle
place aux dissidents du corona. Mais les
médias à usage interne infiltrés jusqu'à
saturation par des adeptes (formés aux
États-Unis) de l'ordre occidental des
choses sont passés à la Corona Pravda ,
comme dirait notre bon éditeur en ligne
Ron Unz. Apparemment, le président
Poutine s'est finalement laissé
convaincre d'accepter le scénario des
producteurs de la guerre factice par la
promesse d'un siège au nouveau Yalta. Les
efforts de Gordon Brown ont porté
leurs fruits, car l'ancien Premier
ministre britannique a décrit le monde
futur dirigé par un gouvernement mondial
temporaire (!) composé des vainqueurs du
virus ... le G20. Il a été secondé par
Henry Kissinger qui a su
garder un accès à l'oreille de
Poutine. Non, Poutine n'aurait pas
manqué une telle occasion de faire
entrer la Russie, et lui-même, dans la
nouvelle élite mondiale.
Et maintenant,
nous arrivons aux États-Unis et à la
Chine. Ces deux États sont les
principaux protagonistes et antagonistes
du monde. La guerre factice contre le
virus est venue se substituer à la vraie
guerre américano-chinoise. La Chine et
les États-Unis ont fait face au choix:
une véritable guerre avec des frappes
nucléaires détruisant et consumant notre
civilisation, ou l'acceptation de la
guerre factice comme le moindre mal. Le
choix a été proposé par l'État profond
américain; il a été accepté par les
Chinois qui ont suivi le script, y
compris sur les chauves-souris et autres
mammifères sur un marché humide et le
confinement pour des millions de leurs
concitoyens. C'était douloureux, mais
toujours moins douloureux qu'un
holocauste nucléaire.
Un méta-script
pour un tel programme avait été présenté
dans la production de la BBC A
Study in Pink, une variation sur
le premier livre de Sherlock Holmes, où
le méchant fait à ses victimes une offre
qu'ils ne peuvent pas refuser: jouer à
la roulette russe (truquée) ou être
abattus. Ils acceptent, jouent et
meurent. L'Etat profond US a déjà joué à
ce petit jeu. En 1990, ils avaient
proposé de jouer à M. Gorbatchev; il a
joué et détruit son pays. Dans les
années 90, le Japon a eu le choix entre
être mis en joue comme l'ennemi numéro
un ou jouer le jeu. Les Japonais ont
accepté et leur économie a plongé
pendant trente ans, suivis d'une
stagnation. C'était maintenant le tour
de la Chine.
Bien que les
Chinois aient accepté le rôle et l'aient
joué à la perfection, ils s'en sont
sortis trop légèrement. Leur adversaire
veut plumer la Chine jusqu'à l'os; les
Chinois sont poursuivis pour des
milliers de milliards de dollars pour
avoir tenu leur rôle dans le jeu. Le plus
grand journal allemand a demandé au
président chinois: Pourquoi vos
laboratoires toxiques ne sont-ils pas
aussi sûrs que vos prisons pour
prisonniers politiques? Dans l'article
intitulé "Ce que la Chine nous doit", le
Bild a déclaré que la Chine devait 149
milliards d'euros à l'Allemagne pour les
dommages causés par le coronavirus. Les
Chinois vont-ils comprendre qu'ils ont
été roulés dans la farine?
Les Russes se sont
fait avoir par la baisse des prix du
pétrole, dans le monde des
coronavirus. Comprendront-ils leur
erreur, ou insisteront-ils pour
continuer à jouer pour le Yalta-2
promis? Le peuple américain entrera-t-il
dans le Big Game ou déjouera-t-il
l'intrigue des Maîtres? Que se
passera-t-il en Europe, enjeu et trophée
de la guerre sino-américaine? Le vieux
monde se verra-t-il ballotté à jamais
dans les relations
internationales? C'est ce que nous
aborderons dans le prochain numéro.
Israel Shamir
peut être joint sur adam@israelshamir.net
Source: The
Unz Review
Traduction: Maria
Poumier.
Le sommaire d'Israël Shamir
Le
dossier Covid-19
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