Opinion
Donald à Canossa
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Mercredi 19 mars 2017
Qu’est-ce qu’il y a de mal à gazer son
propre peuple? Après tout, c’est ce que
fait
la Californie et l’Oklahoma projette
d’en faire autant, et ce sont des Etats
fort évolués. Je n’aimerais pas que les
Russes larguent leurs missiles hurlants
sur Sacramento : ils n’ont pas besoin de
renfort pour gazer les gens, chez eux.
Gazer la population d’un autre pays peut
être considéré comme une ingérence
indue, mais si vous gazez votre
propre population, c’est vos oignons,
incontestablement. Occupez-vous de vos
affaires, donc, gazons gaiement, mais
chacun chez soi.
Et s’il s’agit de
magnifiques bébés qui vous font de la
peine, aux US on tire la chasse d’eau,
un million de superbes bébés sont
vendangés tous les ans par les
avortistes. Vous aimeriez que Vlady
Poutine atomise le quartier général du
Planning familial au 434 West Street à
New York, sous prétexte qu’ils
massacrent tellement de jolis bébés ?
“Son propre people”
c’est qui ? Voilà une question qui se
prête à bien des interprétations. Il y a
quelques années je me suis rendu aux
funérailles d’une jeune fille
palestinienne chrétienne qui avait été
gazée à mort dans sa chambre à Beit
Jalla près de Jérusalem (ils avaient
lancé une grenade lacrymogène par sa
fenêtre). Si vous dites qu’elle n’en
faisait point partie, du peuple
israélien, alors, dans cette même
mesure, les juifs allemands ne faisaient
point partie du peuple allemand, et par
conséquent, Hitler n’a point « gazé son
propre peuple », ce qui lui confère une
supériorité notoire, si l’on s’en tient
à la version autorisée par l’ADL (AntiDefamation
League), sur Bachar al-Assad.
Pourquoi donc
est-ce si horrible aux yeux du Seigneur
de gazer des gens et/ou de magnifiques
bébés, alors que les faire frire dans le
napalm ou les arroser d’agent Orange ou
les faire crever de faim est hautement
recommandable ? Ou encore les atomiser,
certes. A moins que l’atomisation
de Nagasaki soit un crime plus
insignifiant que tous les autres? Si
c’est une question d’esthétique, je
pense que le napalm permet de faire les
pires photos de bébés grillés jusqu’à
l’os, tout à fait comme celles qu’on
prend à Gaza après un raid israélien. Ce
sont des photos si horribles que j’ai
interdit à mon éditeur italien d’en
mettre une sur la couverture de mon
livre. Franchement, à côté de ça, les
gazages, c’est presque joli.
Pour toutes ces
raisons, je ne chercherai pas à
polémiquer sur la question de savoir si
Assad l’a fait ou pas. C’est une sombre
histoire, et les Russes, avec la presse
alternative, ont sorti un certain nombre
de versions contradictoires entre elles,
style Rashomon. Toute l’affaire relevait
de l’opération sous faux-drapeau
soigneusement préparée par les rebelles
et/ou les Américains ; à moins qu’il se
soit agi d’un monstrueux accident,
résultant d’une frappe aérienne syrienne
sur une fabrique d’armes chimiques
rebelles, comme dans le cas des US une
semaine plus tard ; ou bien encore
c’était une combinaison des deux, les
rebelles mettant à profit la fuite pour
déclencher l’enfer. Washington, ce n’est
pas Kurosawa, et l’administration Trump
a immédiatement déclaré qu’ils savaient
ce qui s’était passé juste avant la
catastrophe, exactement comme Bush et
Netanyahou qui savaient tout tout de
suite sur le 11 septembre. Pour moi cela
n’a pas grand intérêt, de quelle façon
ces quatre-vingt personnes sont mortes,
parmi les centaines de milliers qui ont
péri dans les guerres du Moyen Orient
déclenchées par Bush senior et
poursuivies par ses successeurs
méritants.
Le verdict officiel
de Washington n’a pas grande valeur
après l’histoire des couveuses
débranchées au Koweit, les armes de
destruction massive dans une fiole
brandie par Collin Powell, les atrocités
libyennes et autres fausses nouvelles.
Ils ont trop souvent crié au loup pour
qu’on les écoute cette fois-ci. Je
n’accorde foi à rien de ce que les
médias mainstream nous racontent, car ce
sont des menteurs invétérés, et ils
l’ont prouvé eux-mêmes. Mais qui s’en
soucie, même si c’était vrai, après
avoir entendu la secrétaire d’Etat
Madeleine Albright en personne dire que
ça valait la peine de massacrer 500 000
magnifiques petits bébés, juste pour
affaiblir l’Irak ?
Je vous conseille
donc de ne pas vous attarder sur le film
d’horreur de « Bachar gazant son propre
peuple », chassez tout ça de votre
esprit. On s’en fout : c’est juste une
guerre psychologique à l’œuvre, contre
votre propre peuple, contre vous,
lecteurs, précisément. Rejeter ces
histoires vous permettra de retrouver
votre capacité à juger droit.
Envoyez-les promener, oubliez tout ce
dont ils veulent que vous discutiez, et
vous regagnerez votre liberté de
pensée.
Ceci étant,
l’histoire sous-jacente du virage à 180°
de Donald est une histoire des plus
réjouissantes à certains égards, en tout
cas elle mérite qu’on s’y arrête. Sans
fioritures superflues (style « il a vu
les bébés morts ») elle est encore
meilleure. Après des années de twit
contre les guerres du Moyen Orient et
l’amitié avec la Russie, après ses coups
de boutoir contre la caste dirigeante et
après avoir gagné, une reddition aussi
complète, c’est ahurissant.
Ça l’est moins si
on considère ce qui l’attendait : être
chassé du pouvoir et enfermé dans les
cachots d’Alcatraz ou de Guantanamo. La
CIA et le New York Times avec
l’aide du pouvoir judiciaire et du
toujours félon McCain avaient comploté
de le boucler ou de l’abattre, et il n’a
pas trouvé d’autre moyen pour sauver sa
peau que d’aller à Canossa, fissa.
Trump avait
quelques ambitions, mais le martyre, ça
n’entrait pas dans ses projets. Tourner
casaque, c’est choisir de rester en vie
pour repartir à l’attaque, plus tard,
s’est-il dit, avant de bannir Bannon et
de bombarder la Syrie.
Et ça a marché,
comme par magie. Ses ennemis declarés au
Congrès et dans les media l’ont félicité
comme un gandin sortant d’une maison
close: alors, mon garcon, te voilà
devenu un homme! Te voilà devenu un vrai
président ! Fareed Zakaria l’a béni sur
CNN : « Donald Trump est devenu le vrai
président des US hier soir ». Les juifs
ont oublié leurs sornettes sur l’air de
l’antisémitisme, et ont jeté la kippa
par-dessus les moulins en son
honneur. Mrs Clinton a cessé de bouder,
maintenant elle dit qu’elle ne regrette
plus d’avoir perdu les élections face à
un tel homme. Petit exploit, mais d’un
gros rendement, pourrait dire Donald. Si
Paris vaut bien une messe, Washington
vaut bien une frappe.
Après tout,
l’Amérique c’est une union tribale de
Comanches et d’Apaches, évoluée, certes,
mais le grand chef blanc se doit d’avoir
la ceinture de scalps la plus fournie,
et en bandoulière.
Les Russes n’ont
pas été excessivement choqués. Ils ont
toléré les frappes de missiles
israéliens et les bombardements sur la
Syrie depuis le début; pourquoi s’y
opposer maintenant ? La ligne russe est
la suivante : nous combattons les
terroristes, nous ne nous battons pas
pour Bachar al Assad contre d’autres
forces, qu’il s’agisse d’Israël, de la
Turquie, des Kurdes, des US ou de
l’opposition modérée. D’accord, ce n’est
pas loyal avec Assad, mais c’est la
position russe, qu’on le veuille ou
non. Ils n’essaient pas de livrer
bataille à tout l’Occident, plus Israël
plus les royaumes sunnites. Ils
combattent ISIS, al Nosra et autres
factions extrémistes de la mouvance
islamique. La frappe de Trump les agace,
mais ça ne constitue pas un
franchissement de la ligne rouge telle
qu’ils l’ont tracée.
Les médias
occidentaux ont souligné que la frappe
en Syrie visait Poutine avant tout, que
le but était d’humilier le dirigeant
russe. Mais les Russes voient les choses
autrement. Pour eux, c’était un
règlement de comptes entre Assad et
Trump. Poutine ne s’est pas senti
humilié, et c’est la raison pour
laquelle il a reçu le secrétaire d’Etat
Rex Tillerson au Kremlin. Lavrov et lui
ont dit à Tillerson que les US n’avaient
absolument aucune preuve de ce qu’ils
affirmaient, qu’il fallait faire une
enquête, qu’ils ne croyaient pas qu’Assad
ait pu être dans le coup. Tillerson a
proposé que les Russes changent de camp
en Syrie, et cette proposition a été
immédiatement rejetée. Lavrov a
brièvement rappelé les causes de la
guerre en Irak, en Libye et en Syrie ;
il leur a rappelé l’affaire de
l’imposture des armes chimiques de 2013.
Mais ça ne les a pas empêchés de se
retirer sans acrimonie. Les relations
russo-américaines n’ont pas empiré,
essentiellement parce que Poutine veut
absolument éviter une guerre avec les US
aussi longtemps qu’il le pourra, de
préférence pendant encore cinq ou six
ans.
Trump a fort bien
géré la question chinoise. Il a déclaré
que le président Xi avait exprimé sa
compréhension pour ne pas dire son
approbation pour la frappe. Les Chinois
ont démenti, mais n’en ont pas fait trop
de battage. Ils se sont abstenus lors du
vote au Conseil de sécurité, et la
Russie a été obligée d’opposer son veto
seule. C’est une grande victoire pour le
président US, et c’est inattendu.
Les éditorialistes
pensaient que Trump projetait de
renforcer l’amitié avec la Russie pour
isoler la Chine; et voilà que, contre
toute attente, il s’est servi de la
Chine pour isoler la Russie. Les
présidents russe et chinois devraient se
méfier de ce gambit américain au lieu de
se faire du souci à cause de la frappe
syrienne.
Israël est ravi de
la frappe; droite et gauche ont accordé
leurs violons, dans cette affaire, tout
en offrant des explications différentes.
Mais c’est qu’Israël se réjouit de tout
ce qui peut foudroyer une cible arabe.
Les juifs américains aussi étaient
satisfaits. J’ai écrit sur un chiasme
entre juifs libéraux et sionistes, que
Donald Trump avait essayé d’exploiter à
son profit. Cette fois, il a donné
satisfaction aux deux factions.
Si Trump doit être
satisfait de ce grand résultat, nous
pouvons dire qu’il est désormais
gagnant, et il n’a même pas endommagé
ses relations avec la Russie ou la
Chine. Le problème, c’est que s’il est
tenté de refaire le coup avec la Corée
du nord, ce sera une erreur très
coûteuse.
Les Nord-coréens,
à qui j’ai rendu visite l’année dernière,
ne sont pas un ventre mou comme la Syrie
ou l’Irak. Ce sont les durs à cuire de
la planète. Ils sont habitués à la
confrontation avec les US. Ils sont nés
dedans, ils ont grandi pendant la guerre
de Corée des années 1950, alors que leur
pays était dévasté par les bombes US.
Leurs parents avaient subi la
colonisation japonaise, et ils sont
déterminés : plus jamais ça. Ils
n’aiment pas les Américains ni les
Japonais, et ils aimeraient bien
assouvir leur vengeance sur eux et sur
leurs larbins Sud-coréens. Les mères des
marins et des soldats tant japonais
qu’américains feraient bien de prier
pour que le président Trump retrouve la
raison.
Si Trump bombarde
la Corée, les Coréens sont capables de
frapper en retour la flotte US, et les
bases US en Corée du sud et à Okinawa.
Et ils se serviront probablement de
leurs armes nucléaires. C’est
précisément pour ce cas de figure qu’ils
ont bricolé leurs bombes A et H. C’est
exactement pour cette raison qu’ils ont
refusé tout plan de dénucléarisation, et
ils ont eu raison.
Le problème avec
les plans américains, c’est leur
tendance à se répéter. Ils remettent
toujours sur les rails la même routine
qu’ils ont empruntée aux Western
spaghetti. Vous savez, le justicier qui
s’adresse à son adversaire : relâche
l'otage et pose ton arme,ou je tire.
Quand le type pose son flingue, l’autre
a un sourire sardonique, et il tire de
toute façon. Ce n’est pas une approche
chevaleresque, mais la politique
extérieure des US, ce sont les hommes
d’affaire qui la dessinent, pas des
hommes d’honneur.
En septembre 2013,
Obama avait menacé Bachar al Assad, s’il
ne posait pas son arme. Assad a obéi, a
livré son arsenal d’armes chimiques, la
seule chose qu’il aurait pu utiliser
contre son voisin israélien doté de
l’arme nucléaire. Les Russes
(volontairement ou pas) ont entériné ce
subterfuge israélo-américain. Après qu’Assad
se soit volontairement désarmé, Israël
ne craignait plus rien ; Assad ne
pouvait plus rien faire contre Israël ou
contre les Américains. Alors ils se sont
mis à l'accuser d’utiliser des armes
chimiques, celles-la mêmes qu’il venait
de livrer, et se sont rués sur lui.
En Libye, même
chose. Ils ont menacé Mouammar Kadhafi
et il a balancé son arsenal. Il a
également ouvert son pays aux TNC
(titres de créance négociables) pour
qu’ils achètent et exploitent le gaz et
le pétrole libyens. Ils ont privatisé et
acheté tout ce qu’ils voulaient, et pour
finir, ils ont attaqué la Libye et
abattu Kadhafi dans la foulée.
Vous vous souvenez
que Saddam Hussein avait satisfait à
toutes les exigences US, avait ouvert
chaque porte dans tout le pays pour
permettre des inspections, et une fois
qu’ils ont été sûrs qu’il n’avait aucune
arme de destruction massive, ils l’ont
accusé d’en avoir, ils l’ont attaqué,
ils ont bousillé son pays pour de bon,
et ils l’ont pendu. On ne peut même pas
qualifier la politique étrangère US de
déloyale : on ne dit pas d’un cyclone
que c’est un « vent fort ».
Les Nord-coréens
connaissent cette leçon par cœur. Ils ne
vont pas lâcher leurs armes, même si les
Russes et les Chinois les supplient à
genoux, pour leur bien. Jadis, on
pouvait compter sur la Russie et la
Chine, mais c’était au temps de Staline
et de Mao, voilà ce qu’ils pensent. Les
Coréens savent que de nos jours, un pays
ne peut se fier qu’à ses propres forces
nucléaires et doit être prêt à charger
partout où ça fait mal.
Pour l’Irak et la
Syrie, il y avait un point vulnérable,
un otage, en quelque sorte, qui était
l’Etat juif, mais ils se sont laissé
convaincre de rendre les armes. Pour la
Corée du nord, les points faibles ce
sont les bases US et le Japon, qui est
un vieil ennemi et l’allié des US.
Donald Trump a
envoyé des forces considérables sur les
côtes coréennes. Il y a des dizaines de
milliers de marins et de soldats, il y a
des bateaux, des sous-marins atomiques
et une force aérienne. Les Américains
viennent de faire exploser leur Mère de
toutes les bombes en Afghanistan, un
pauvre pays qu’ils ont dévasté d’abord
en y amenant Osama bin Laden puis en
l’envahissant et finalement en en
faisant le plus grand producteur de
drogue au monde, la drogue étant la
dernière source de richesse indépendante
de la CIA. Aucun doute que les US soient
capables de pilonner à mort la Corée,
pour la deuxième fois en une génération.
Mais ils ne peuvent pas faire peur aux
Nord-coréens. Impossible de leur faire
peur.
La Corée du Nord
n’a pas de milliardaires prêts à servir
de cinquième colonne américaine. Ils
n’ont pas de minorités ethniques ni
sexuelles, ni de culture de la critique.
Ce sont des gens têtus, ils ne se
rendront pas, et c’est tout.
Trump sera obligé
de les bombarder, d’en tuer un million,
et peut-être qu’un million de Japonais
et d’Américains seront tués dans les
représailles de la Corée. Trump peut
voir sa flotte du Pacifique coulée juste
au moment où il en aura besoin pour sa
confrontation avec la Chine. Les Coréens
ne peuvent pas frapper le continent US,
mais une agression de Trump et la
riposte coréenne peuvent saboter la
force navale des US et alors les US se
verront envahis par les Mexicains,
ceux-là même que Trump déteste si fort.
C’est un juste retour des choses,
une ironie de l’histoire. Personne ne
peut faire autant de mal à la république
que le président, en fin de compte.
Est-ce que c’est vraiment ce qui nous
attend ? En tout cas, c’est possible. Ce
n’est pas sûr et certain, mais c’est de
l’ordre du possible.
Ce sera une fin
honteuse pour la carrière de Trump, et
bien inutile, certes. La Corée du Nord
ne menace personne ; ils vivent à leur
guise sur leur presqu’île loin de tout.
Ils ont des bombes atomiques pour
cuirasse, qui les rendent durs à avaler
et durs à digérer, mais elles ne sont
pas là pour attaquer. Il vaudrait
vraiment mieux ne pas s’en prendre à
eux, et revenir aux promesses de Trump à
ses électeurs.
C’est encore
possible ; on oubliera sa frappe en
Syrie ; Trump a assez de temps devant
lui pour éliminer ses ennemis dans le
parti républicain, pour démanteler la
CIA, pour créer sa propre milice et pour
entreprendre de sauver l’Amérique.
Mais il y a un
obstacle. Pourquoi tellement
d’Américains veulent-ils une guerre
mondiale, et supplient Trump de la
déclencher ? L’Amérique est surpeuplée,
c’est pour cela. Il y a trop
d’habitants, et depuis la guerre de
Troie, la guerre est la solution aux
excédents de population. Les forces qui
amènent des réfugiés et des immigrants
sur vos rivages sont les mêmes forces
qui vous poussent à la guerre. Ma
génération, celle du baby boom, est
venue au monde après la Seconde Guerre
mondiale, et le monde nous a bien
accueillis. Nous avons grandi avec de
l’espace. Nous avions la campagne pour
folâtrer, et les loyers étaient
relativement bon marché. Nous pouvions
avoir des enfants, nous avions des
situations à protéger. Maintenant, c’est
la foule partout, la nature a été
détruite ou privatisée, on est même
arrivé à tuer la Mer morte.
La population US a
doublé depuis 1960 ; l’Europe (tout
comme la Russie) a un quart de
population en plus, principalement des
immigrants, et certaines villes ont
grandi bien plus vite : Moscou a vu sa
population tripler. L’accroissement de
population amène la guerre. Le Moyen
Orient est en guerre, et ce n’est pas
seulement la faute de l’Amérique, mais
aussi à cause de leur choix de
fécondité. La population d’Israël, de
Palestine, de Syrie a quadruplé, celle
de la Jordanie a été multipliée par dix,
tandis que le Liban s’en sort mieux que
la plupart des autres en ayant seulement
doublé ses habitants. La malheureuse
population d’Alep s’est multipliée par
six depuis les années 1950, et
naturellement il y a eu la guerre
civile. Même après tant de mort et de
destruction, la Syrie aujourd’hui a plus
de monde qu’elle n’en a jamais eu,
tandis qu’Israël manque de place même
pour enterrer ses habitants. Israël en
est à 1000% au-dessus de la moyenne des
pays de l’OCDE (la densité y est dix
fois plus forte)
Une autre raison
dont on débat moins c’est que les moyens
de production ont grandement augmenté et
maintenant Wall Street et autres
libéraux radicaux pensent qu’il y a trop
de gens superflus qui ne peuvent pas
être employés avec profit. Au lieu de
ramener l’industrie aux US, il est plus
facile d’exterminer une centaine de
millions de gens excédentaires en
Amérique.
Voilà les raisons
pour lesquelles le parti de la guerre
veut la troisième guerre mondiale, pour
faire de la place aux générations
montantes et se débarrasser du surplus.
Peut-être que le gros bras à la touffe
orange est un avatar imprévu de Shiva le
dieu destructeur, dont l’agression
contre la Corée laissera notre monde
dévasté et qui ouvrira un nouveau monde
spacieux à nos fils et filles, s’ils
survivent à la guerre. Et si le plan
Corée échoue, il reste encore la Russie
et la Chine, et tôt ou tard ils seront
obligés d’entrer en guerre. A moins que
ces libéraux qui veulent un monde
débarrassé de nous, on les terrasse.
Pour joindre
l'auteur: adam@israelshamir.net
Traduction :
Maria Poumier
Publication
originale :
The Unz Review.
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