France-Irak
Actualité
Depuis 70 ans, les services secrets
israéliens assassinent, enlèvent et
torturent impunément
Gilles Munier
Ilona
Jangoevi, un des agents du Mossad
impliqués dans l'attentat de Sidon
Lundi 19 février 2018
Le Mossad, le Shin Bet et
les services spéciaux de l’armée
israélienne ont perpétré plus de 3000
assassinats ciblés sans que les
dirigeants de l’Etat dit juif n’aient à
rendre de compte à la justice
internationale. C’est ce qui ressort de
« Rise and kill first. The inside
history of Israel’s targeted
assassinations», un ouvrage paru
récemment, écrit par le journaliste
israélien Ronen Bergman qui base ses
« révélations » sur un millier
d’interviews – dont 6 anciens chefs
du Mossad - et sur des documents
qu’ « on » a bien voulu lui
laisser consulter. Il révèle qu’Israël
est derrière l’assassinat de plusieurs
scientifiques iraniens – ce dont tout
le monde se doutait - et laisse
entendre que le Mossad a tué
Yasser Arafat, mais qu’il ne peut en
dire plus, faute d’y être autorisé par
la censure militaire. Pour l’instant.
Ronen Bergman détaille sur plus de 600
pages « les assassinats cachés
d’Israël », de quoi classer le
Mossad sur une liste des
organisations terroristes. Mais, ne
rêvons pas, ce n’est pas pour demain. Il
faudrait qu’elle soit non-partisane.
Pour se donner
bonne conscience, les tueurs israéliens
ne feraient qu’interpréter un
enseignement de la Torah qui dit :
« Si quelqu’un vient te tuer, lève-toi
plus tôt que lui pour le tuer ! ».
Au plan religieux, la victime
potentielle est considérée par les
rabbins sionistes comme quelqu’un
n’ayant pas d’âme… donc « licite »
de tuer.
Ce genre de
justification tenue par un religieux
musulman provoquerait immédiatement
– extraite ou non du Coran - une
tempête d’islamophobe. Quand il s'agit
d'Israël: rien ! Les commentateurs
craignent d’être accusé d’antisémitisme.
Les deux dernières
opérations du Mossad connues :
un attentat à Sidon
(Tyr)
visant un haut-dirigeant du
Hamas,
et l’enlèvement d’un scientifique
irakien aux Philippines
Les médias libanais
accusent le Mossad de tentative
d’assassinat à Sidon
Par Joseph
Fitsanakis (revue de presse :
IntelNews.org – 22/1/18)*
Des informations
dans la presse libanaise prétendent
qu’Israël est l’auteur de l’explosion
de la voiture d’un responsable du groupe
palestinien, le Hamas, dans la
ville de Sidon, au sud Liban, il y a une
semaine. Ce responsable, originaire de
Gaza, Mohamed Abou Hamza Hamdan, a reçu
des blessures légères lorsqu’il garait
son véhicule, le 14 janvier, dans la
cour de son domicile. Des images prises
par Lebanon 24 montrent de la
fumée provenant d’une BMW blanche
identifiée par des journalistes comme
celle de Hamdan.
Les officiels
libanais observent que le véhicule garé
à l’intérieur de la cour du domicile
atteste que Hamdan était bien la cible
recherchée. Certains pensent que les
assaillants avaient en vue le frère de
Hamdan, représentant le Hamas au
Liban depuis 30 ans.
Un nouvel article
paru dans Al Akhbar accuse le
Mossad d’avoir orchestré la
tentative d’assassinat. Il précise que
la sécurité libanaise a identifié les
agents israéliens concernés, dirigés par
Ahmed Battiya, un libano-hollandais
recruté par le Mossad en Hollande
et ayant participé par le passé à des
opérations du même genre. Al Akhbar
ajoute que cet individu a parcouru tout
le Liban pour traquer les officiels du
Hamas et surveiller leurs
mouvements. Cet article a été publié
quelques heures après que Nasrallah,
chef du groupe paramilitaire du
Hezbollah, a aussi pointé du point
Israël dans cette opération.
En Israël, le
gouvernement dément toute implication du
Mossad [lire l'enquête des Forces de
sécurité libanaises ci-dessous!]. Le
ministre de la Défense, Avigdor Liberman
s’insurge contre les accusations des
médias qui blâment Israël pour tout ce
qui se passe au Liban et prévient le
Hamas de « ne pas ouvrir un
nouveau front au Liban ». Ysrael
Katz, ministre des Services secrets, dit
que « si Israël avait été impliqué,
cela ne se serait pas traduit par des
blessures légères ».
*Version
originale :
IntelNews
Traduction et
Synthèse : Xavière Jardez
Lire:
Les Forces de sécurité intérieure (FSI)
libanaises révèlent l'identité des
agents du Mossad.
Le Mossad… aux
Philippines
Revue de
presse : Middle East Monitor (25/1
2018)**
Le Mossad a
attiré un scientifique irakien aux
Philippines. Il l’y a enlevé et soumis à
des interrogatoires sur ses prétendus
liens avec le Hamas, ont révélé
des sources proches de ce mouvement à
Qods Press.
Taha Mohamed al-Jabouri,
âgé de 64 ans, a, ensuite, été détenu
par les autorités des Philippines, selon
cette source, après avoir disparu
pendant des mois. Plus tard, Qods
Press, a révélé que le Mossad
l’avait attiré à Manille, avec l’aide
d’individus et compagnies utilisés comme
couverture.
Le Mossad
avait intensifié sa surveillance de tous
les scientifiques arabes et musulmans.
Al-Jabouri a été entre les mains du
Mossad avant que les autorités
n’annoncent sa détention pour des
« raisons de visa » selon le
directeur de la police nationale, le
général Renaldo della Rosa. « C’est
un étranger en situation irrégulière et
il doit être déporté immédiatement ».
« Il a reconnu être membre du Hamas »
et, en tant que chimiste, il était en
charge de développer une technologie
dans le domaine des missiles afin de
permettre au mouvement palestinien de
tirer des roquettes à partir de son
territoire.
Le général Della
Rosa a déclaré que Taha Mohamed al-Jabouri
serait déporté en Irak. Il a ajouté que
c’était la première fois que son pays
avait à faire à un militant présumé du
Hamas.
**Version
originale :
Middle East Monitor
Traduction et
Synthèse : Xavière Jardez
Le sommaire de Gilles Munier
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dossier Monde
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