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France-Irak
Actualité
L’Iran et la Route de la soie :
cauchemar US
Gilles Munier
Entretien
entre Xi Jinping et Ali Khamenei à
Téhéran à Téhéran
Lundi 4 avril 2016
A quoi jouait
l’ancien président iranien, dit modéré,
Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani,
en twittant dernièrement : « le
monde de demain est celui du dialogue,
pas des missiles» ?
Certes l’Iran
est parvenu à se dépêtrer des
sanctions internationales imposées par
l’ONU, mais chacun sait – sauf
Rafsandjani, semble-t-il - que le
monde actuel et celui à venir risquent
fort de ne pas être un monde de «
bisounours ».
Comme c’était
prévisible, les Etats-Unis trainent des
pieds pour mettre en œuvre l’accord sur
le nucléaire signé à Genève. L’Iran
demeure et demeurera la cible de
l’administration américaine tant qu’il
ne rentrera pas dans le rang,
c’est-à-dire dans la zone d’influence
US. Il suffit d’écouter les candidats à
la Maison-Blanche – Donald Trump et
Hillary Clinton – pour être inquiet
et convaincu de la nécessité de s’armer.
Le 30 mars
dernier, Ali Khamenei, guide suprême de
la révolution islamique iranienne,
a répondu à Rafsandjani – sans
le nommer, ni le
courant qu’il
représente - que le monde «
s’apparente à une jungle ». En ce
qui concerne les missiles, tout le
Moyen-Orient sait à quoi s’en tenir
depuis les tirs de Tomahawks américains
pendant la guerre du Golfe, et de la
marine russe visant les djihadistes de
Raqqa depuis la mer Caspienne, en
octobre 2015. On imagine le nombre de
victimes et les destructions que
causerait l’armada US croisant dans le
Golfe et en mer d’Oman si elle recevait
l’ordre d’attaquer l’Iran.
Ce ne sont pas
seulement les tirs expérimentaux de
missiles iraniens qui mobilisent
l’administration US, mais l’annonce de
grands projets d’infrastructures lancés
en partenariat avec la Chine et la
Russie : le projet de
canal entre la mer Caspienne et le Golfe
ou la mer d’Oman qui permettrait aux
navires russes d’accéder aux « mers
chaudes » ; et surtout celui dit de
la « Nouvelle route de la soie »
(terrestre et maritime) proposé par
le président chinois Xi Jinping.
L’arrivée en gare de Téhéran
d’un train de marchandises parti de
Chine – à 10 400 km -
préfigure ce que pourrait être la
modernisation de la voie ferrée reliant
les deux pays, via le Kazakhstan et le
Turkménistan.
Pour Washington, le
partenariat stratégique entre la Chine,
la Russie et l’Iran, qui se développe au
sein du Club de Shanghai, est
un cauchemar géopolitique.
Le 30 mars, Ali
Khamenei a ajouté que les ennemis de la
révolution islamique iranienne
«usent du dialogue, des échanges
économiques, des sanctions, des menaces
militaires ou tout autre moyen pour
faire avancer leurs objectifs ».
Ils renforcent en permanence « leur
capacité militaire et balistique ;
comment donc pourrait-on dire dans un
tel contexte, que l’ère des missiles est
révolue ? »
Revenant, sans le
nommer, au twitte de Rafsandjani,
l’ayatollah Khamenei a martelé : «Si
de tels propos sont dits par ignorance,
c’est un problème, mais si c’est dit
sciemment, c’est de la trahison. ».
On ne peut mieux dire.
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Le
dossier Iran
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