France-Irak
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Israël, le martyre de Gaza et les ONG
Jane Adas
Norman
Finkelstein
Jeudi 1er mars 2018
Par Jane Adas
(revue de presse: Washington Report on
the Middle East Affairs- Extrait –
février 2018)
…(…)… Le 30
janvier, lors d’un débat organisé par le
Centre d’Etudes Palestiniennes
(Center for Palestinian Studies)
Norman Finkelstein a évoqué un
aspect de son dernier livre « Le
droit international vu au travers des
réalités politiques ». Il a insisté
sur le rôle joué par les organisations
des droits de l’homme, particulièrement
Human Right Watch (HWR) et
Amnesty International (AI), quasi
gardiens des droits de l’homme, notant
cependant que leurs actions fluctuaient
en fonction de la situation politique.
Il a qualifié les
rapports publiés par ces organisations,
au moins jusqu’à présent, comme
« étant inattaquables ». « Elles
ne mentent pas ». La question se
pose lors de leurs interprétations des
faits, pour définir si une opération
constitue un crime de guerre ou un crime
contre l’humanité. Il a remarqué que ni
l’une ni l’autre des ces organisations
n’a de scrupule à accuser les ennemis
d’Israël – le Hezbollah et le Hamas-
de crimes de guerre, par le biais du
recours supposé à des armes
indiscriminées et de cibler les civils.
Elles sont beaucoup plus accommodantes
avec Israël. Par exemple, après le
cessez-le-feu initié par les Nations
Unies dans la guerre de 35 jours
d’Israël, en 2006, contre le Liban,
Israël a lâché 4.6 millions de bombes à
fragmentation sur 40 villages libanais.
Les résultats
furent que HWR avait conclu à
l’utilisation « d’un système
indiscriminé de lâchage » visant les
concentrations de population sans
objectif militaire » avec pour
conséquence qu’ « Israël avait
peut-être commis un crime de guerre… en
certains endroits ».
Cast Lead (Plomb
durci) d’Israël contre Gaza en
2008-2009 fut, selon Finkelstein, un
tournant dans la vision du public envers
Israël. AI comme HWR ont
publié de multiples rapports, et le
total de ceux-ci pour toutes les
organisations dépassait 300. Par
exemple, « Pluie de feu » de
HWR avait trouvé que les attaques au
phosphore blanc sur des écoles, des
hôpitaux, des dépôts d’aide humanitaire
et un marché constituaient des crimes de
guerre. AI concluait que les
attaques par hélicoptère et drones de
haute précision qui firent de nombreuses
victimes parmi les enfants et les civils
en étaient aussi.
Puis vint le
rapport Goldstone en septembre 2009 du
Conseil des droits de l’homme des
Nations unies qui décrivait l’opération
« Plomb durci » comme un ensemble
d’attaques délibérément
disproportionnées, destinées à punir,
humilier et terroriser la population
civile. Richard Goldstone, juriste
sud-africain, très respecté, juif et
sioniste pro-israélien, était, comme le
décrit Finkelstein, immunisé contre la
machine de propagande israélienne. En
d’autres termes, l’étiquette
d’antisémite ne pouvait être brandie à
son encontre. Cela a entraîné panique et
hystérie chez les Israéliens. Le
dénigrement devint personnel et vilain.
Netanyahou le désigna comme l’une des
trois menaces stratégiques de l’Etat
juif.
Le 1er
avril, Goldstone se déjugeait dans un
éditorial du Washington Post dans
un style que Finkelstein jugeait ne
pas être le sien, simple et précis.
Pourquoi ? Goldstone avait-il succombé à
une campagne de diffamation ?
Finkelstein pense que lui ou un membre
de sa famille était l’objet d’un
chantage. La communauté des
organisations des droits de l’homme
découragée et fatiguée par les désastres
a retenu la leçon « la prudence
veut que nous ne soyons pas trop durs
avec Israël ou, plus sagement, que nous
ne dérangions pas son agenda ».
L’opération « Mur
de Protection » en 2014 s’étendit
au-delà de « Plomb durci ». Peter
Mauer du Comité International de la
Croix Rouge, écrivait, après une
inspection à Gaza, « je n’avais
jamais vu, jusqu’à présent, des
destructions aussi colossales ». Il
y eut peu d’enquêtes. AI a été la
seule à publier des rapports, cinq en
tout, « tous de honteuses entreprises
de blanchiment ». AI a essayé
d’équilibrer les souffrances des deux
parties, mission impossible avec la mort
de 1600 civils palestiniens contre 6
Israéliens. 550 enfants palestiniens
périrent contre un en Israël. 18000
demeures furent détruites contre une.
AI dépeint les actions d’Israël
comme des opérations militaires,
poussées trop loin. Cette thèse est
démentie par les témoignages de soldats
de Breaking the Silence (Briser
le Silence) qui décrivent les militaires
utilisant une puissance de feu
démentielle et des tirs sur tout ce qui
bougeait.
A une question d’un
membre du public sur les raisons du
changement d’attitude des organisations
des droits de l’homme après « Plomb
durci », à savoir le poids des
lobbies ? L’intimidation ? La pression
des donateurs ? Finkelstein a répondu
qu’Israël a changé de tactiques au cours
des dernières décennies, devenant de
plus en plus cruel. Pour lui, le
changement est dû à la peur « et la
peur est réelle ».
Source (version
originale):
Washington Report on the Middle East
Affairs
Traduction et
Synthèse: Xavière Jardez
Le sommaire de Gilles Munier
Le
sommaire de Norman Finkelstein
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