Palestine
Brutale, hideuse et illégale : 9 choses
que vous devez savoir sur l’occupation
israélienne de la Palestine
David Palumbo
Israelis
wave their national flag as a convey
transporting the body of Dafna Meir, 38,
passes on its way to a cemetery, near
the West Bank Jewish settlement of Efrat
January 18, 2016. Meir, a female
resident of the West Bank settlement of
Otniel, was stabbed to death in her home
on Sunday when an assailant broke into
her house and attacked her, the Israeli
army and a local settlement official
said.
REUTERS/Ronen Zvulun – RTX22UYW
Mardi 19 avril 2016
Par David Palumbo-Liu – 11 avril –
Salon.com
Le mouvement de Boycott,
Désinvestissement et Sanctions conquiert
de nouveaux terrains de jour en jour.
Voici pourquoi.
Alors que ce récit est mis sous
presse, l’Association américaine
d’anthropologie (AAA) est en train de
procéder au vote d’une résolution pour
un boycott académique en solidarité avec
le mouvement de Boycott,
Désinvestissement et Sanctions (BDS). Si
elle vote la résolution, ce sera la plus
grande organisation académique au monde
à l’avoir fait, rejoignant des dizaines
d’autres organisations académiques
professionnelles, syndicats, et
syndicats d’étudiants aux États-Unis et
en Europe. La résolution de l’AAA pour
le boycott vient juste de recevoir
l’approbation de 22 anthropologues
israéliens, dont la lettre se lit en
partie comme suit :
« Nous convenons que nous sommes
arrivés à un point critique où, sous
certaines conditions internationales,
une autre expulsion massive de
Palestiniens pourrait se produire – ou
pire… Nous estimons qu’il est possible
de prendre une position positive contre
cette réalité. L’appel palestinien au
BDS se fonde sur une protestation
anticoloniale, sous une forme non
violente, contre une occupation qui est
extrêmement violente ».
L’occupation est également au premier
plan sur la scène politique aux
États-Unis, même quand les politiciens
tournent autour du pot sur cette
question. Récemment, quatre candidats à
la présidentielle, dont Hillary Clinton
et Donald Trump, ont tenu à exprimer
leur ardent soutien à Israël devant la
convention du Comité américain pour les
affaires publiques israéliennes (AIPAC).
Le titre d’un article dans le
Ha’aretz parle de lui–même :
« Les candidats à l’AIPAC : qui
s’abaissera le plus devant ses exigences
: Clinton ou Trump ? Peu
importe ! La conférence de l’AIPAC a été
un tour d’honneur pour un Benjamin
Netanyahu victorieux.». L’article
résume ainsi ce désolant spectacle :
« L’expression « s’abaisser »
n’est même pas un début de vérité. Tout
au long de la nuit, les quatre candidats
ont recherché les applaudissements en
déblatérant sur des sanctions contre
l’Iran – même Clinton qui avait été
contrainte d’adopter l’accord avec
l’Iran en raison de son affiliation avec
Obama, même elle n’a pas répugné à le
faire.
« Tous les candidats ont
admonesté les Palestiniens pour leur
promotion d’une « culture de haine
et de mort« , mais aucun n’a évoqué
l’occupation de la Cisjordanie, ni la
crise humanitaire incessante qu’est
Gaza. Ils ont bassement flatté l’AIPAC,
et cela leur a gagné des
applaudissements tonitruants et des
ovations debout ».
Bernie Sanders, seul, a eu le courage
d’aller à contre-courant et d’introduire
un minimum de vérité, de morale et de
réalité, mais comme d’habitude, les
médias dominants n’en ont pas parlé.
Comme The Intercept le
rapporte :
« Dans un discours à Salt Lake
City, qui avait été proposé à l’AIPAC
pour une émission de télévision – une
proposition qui a été refusée -, le
sénateur du Vermont a répété qu’il
soutenait la sécurité d’Israël. Il a
aussi insisté sur le fait que « la
paix signifie aussi la sécurité pour
chaque Palestinien. Elle signifie
parvenir à l’autodétermination, aux
droits civils, et au bien-être
économique pour le peuple palestinien« .
« Sanders a déclaré qu’il était
« absurde » de la part d’Israël
de vouloir plus de colonisation en
réponse à la violence. « La
paix signifiera aussi la fin du blocus
économique de Gaza » dit-il. « Et
elle signifiera une répartition durable
et équitable des précieuses ressources
en eau, de sorte qu’Israël et la
Palestine puissent prospérer l’un et
l’autre en tant que voisins » ».
Également, et contrastant de façon
frappante avec le non-débat sur ce point
essentiel de la politique étrangère US,
on apprenait que récemment, le sénateur
Patrick Leahy et dix membres de la
Chambre des représentants avaient
adressé une lettre au secrétaire d’État
John Kerry, lui demandant d’enquêter sur
les allégations selon lesquelles les
forces de sécurité israéllennes et
égyptiennes avaient commis « de
flagrantes violations des droits de
l’homme ». Comme Politico
(média de l’actualité politique US)
l’explique, « La signature de Leahy
est à noter tout particulièrement parce
que son nom est attaché à une loi qui
conditionne l’aide militaire US aux
autres pays à l’existence ou non de
mauvais traitements commis par leurs
forces de sécurité ».
En dépit du fait que l’occupation
illégale par Israël et ses violations
persistantes des droits de l’homme dans
le Territoire palestinien occupé (TPO)
font l’objet d’une condamnation de plus
en plus large, tant ici qu’au niveau
international, la plupart des Américains
n’en savent toujours que très peu sur la
nature exacte de cette occupation, ses
racines historiques profondes et son
impact mortel sur la vie des
Palestiniens ordinaires. Ce n’est pas
surprenant étant donné le black-out
quasi-total des médias sur la question.
Comme la Fondation pour la paix au
Moyen-Orient le souligne, à la
conférence de l’AIPAC aucun des
participants n’a osé prononcer le mot «
occupation », un mot qui a une
signification juridique claire et
légitime. Et la Fondation interroge,
pourquoi ? :
« C’est un mot qui est loin
d’être radical. Un mot dont
l’applicabilité a été confirmée par la
Haute Cour de Justice en Israël, et qui
a été utilisé par des Premiers ministres
tels qu’Ehud Barak et même Ariel Sharon.
Il a aussi le mérite de décrire la
situation sur le terrain en Cisjordanie,
et légalement il s’applique tout autant
pour Gaza. Le fait que les Palestiniens
en Cisjordanie et à Gaza soient régentés
par une législation militaire, plutôt
que civile, démontre bien qu’Israël
lui-même reconnaît le fait juridique de
l’occupation, malgré ce que ses
politiciens de droite peuvent alléguer ».
C’est précisément parce que
l’occupation est illégale en vertu du
droit international qu’Israël ne peut
pas tolérer que son contrôle et son
exploitation d’une main de fer de la
terre palestinienne se voient donné ce
nom. C’est aussi pour cela qu’aucun des
candidats présidentiels qui se sont
exprimés devant l’AIPAC n’a aussi
prononcé ce mot – le faire aurait mis à
nu le fait que, en criant leur soutien à
Israël, ils déclaraient en même temps
leur soutien à l’occupation illégale,
une occupation que même le Département
d’État US dénonce.
Compte tenu du poids donné au terme
« occupation », il nous faut savoir
exactement ce qu’il veut dire, et
pourquoi il est devenu le point central
de tant d’activités énergiques et
engagées pour les droits de l’homme, ici
et internationalement. Voici neuf
raisons fondamentales pour lesquelles
vous devriez vous préoccuper de
l’occupation, et savoir ce que nos
dirigeants politiques traditionnels, et
même certains éducateurs, ne veulent pas
que vous sachiez.
1 – L’occupation est illégale
Qu’entendons-nous par « occupation
israélienne » ? En 1967, Israël s’est
emparé de ce que l’on appelle
aujourd’hui le Territoire palestinien
occupé (TPO) au cours d’un acte de
guerre. Les Nations-Unies ont condamné
cette action et elles ont exprimé cette
condamnation dans la Résolution 242
(novembre 1967) qui insiste sur « l’inadmissibilité
de l’acquisition de territoires par la
guerre et la nécessité d’œuvrer pour une
paix juste et durable permettant à
chaque État de la région de vivre en
sécurité ». Le document de l’ONU
énonce les principes qui appellent au « retrait
des forces armées israéliennes des
territoires occupés au cours du récent
conflit ; à la fin de toute
revendication ou de tout état de
belligérance, et au respect et à la
reconnaissance de la souveraineté, de
l’intégrité territoriale et de
l’indépendance politique de chaque État
de la région et de son droit de vivre en
paix à l’intérieur de frontières sûres
et reconnues, à l’abri de menaces et
d’actes de violence ». Il s’agit
d’une déclaration précise qui insiste
sur le droit inviolable des Palestiniens
à un État.
Au lieu d’un Israël agissant en
accord avec cette résolution qui a été
adoptée à l’unanimité par le Conseil de
Sécurité des Nations-Unies – dont les
États-Unis sont membres -, nous
assistons à une histoire ininterrompue,
s’étirant sur des décennies, d’un Israël
qui dénie aux Palestiniens leurs droits
et leur terre. Qui plus est, non
seulement il n’y a eu aucune réduction
dans les terres palestiniennes qu’il
s’est appropriées, mais Israël a
constamment augmenté son acquisition
illégale de terres et ses constructions
de colonies illégales. Comme le
secrétaire des Nations-Unies Ban Ki-Moon
l’a noté, ces actions ont contribué à la
montée de la violence dans le TPO. Et il
a qualifié les colonies « d’affront
au monde ».
Human Rights Watch décrit les
nombreuses violations par Israël du
droit international et des conventions
relatives aux droits de l’homme :
« Les colonies israéliennes en
Cisjordanie violent les lois de
l’occupation. La Quatrième Convention de
Genève interdit à une puissance
occupante de transférer ses citoyens
dans le territoire qu’elle occupe et de
transférer ou déplacer la population
d’un territoire occupé à l’intérieur ou
à l’extérieur de ce territoire. Le
Statut de Rome, traité fondateur de la
Cour pénale internationale (CPI), fixe
la compétence de la Cour en matière de
crimes de guerre, notamment les crimes
de transferts de parties de la
population civile d’une puissance
occupante vers l’intérieur d’un
territoire occupé, et le transfert forcé
de la population d’un territoire occupé.
La CPI a compétence sur les crimes
commis dans ou à partir du territoire de
l’État de Palestine, qui est maintenant
membre de la CPI depuis le 13 juin 2014,
date désignée par la Palestine dans une
déclaration jointe à son adhésion.
« La confiscation par Israël de
la terre, de l’eau et des autres
ressources naturelles au profit des
colonies et résidents d’Israël violent
également les Règlements de La Haye de
1907 qui interdisent à une puissance
occupante d’exproprier les ressources du
territoire occupé pour son propre
profit. En outre, le projet colonial de
peuplement d’Israël viole la législation
internationale relative aux droits de
l’homme, en particulier la politique
discriminatoire d’Israël envers les
Palestiniens qui régit pratiquement tous
les domaines de la vie en Zone C –
régions de la Cisjordanie qui se
trouvent sous le contrôle exclusif
d’Israël – et qui déplace de force des
Palestiniens tout en encourageant la
croissance des colonies juives ».
Le porte-parole du Département US,
John Kirby, déclare distinctement :
« Notre position de longue date
sur les colonies est claire. Nous
considérons l’activité de colonisation
israélienne comme illégitime et
contre-productive pour la cause de la
paix. Nous restons profondément
préoccupés par la politique actuelle
d’Israël à propos des colonies,
notamment les constructions, la
planification et les légalisations
rétroactives ».
Lorsque l’ambassadeur US en Israël,
Daniel Shapiro, a attiré l’attention sur
le deux poids deux mesures juridiques
appliqué dans le TPO – « Parfois, il
semble qu’Israël a deux standards en
matière de respect de la règle du droit
– un pour les Israéliens, et un autre
pour les Palestiniens » -, il a été
traité avec dédain de « petit garçon
juif » par un collaborateur du
Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Compte tenu de tout cela, il est plus
qu’étrange d’entendre Hillary Clinton et
d’autres défendre un régime qui persiste
dans des pratiques que notre propre
Département d’État a condamnées comme
illégales et très problématiques pour
les intérêts des États-Unis et du monde,
et, dans le cas de Clinton, d’aller
jusqu’à promettre une augmentation de
l’aide militaire à ce régime pour qu’il
puisse agir encore plus efficacement
contre le droit international, et contre
la politique états-unienne.
2 – Elle viole les droits de
l’homme, et Israël agit en toute
impunité.
En même temps qu’il méprise toute la
série de droits humains internationaux
cités ci-dessus, Israël a tant fait pour
bloquer toute inspection du TPO par les
inspecteurs des droits de l’homme, que
Makarim Wibisono, le rapporteur spécial
des Nations-Unies sur la situation des
droits de l’homme dans les territoires
palestiniens, a remis sa démission en
janvier. Il a déclaré : « Malheureusement,
mes efforts pour aider à l’amélioration
de la vie des victimes palestiniennes
des violations sous l’occupation
israélienne ont été contrariés à chaque
étape du processus ».
Aussi, venant des Nations-Unies :
Le rapporteur spécial a souligné que
lors de sa prise de fonction en juin
2014, il lui avait été assuré qu’il
aurait accès au Territoire palestinien
occupé. « J’ai pris ce mandat en
comprenant qu’Israël m’en permettrait
l’accès, en tant qu’observateur
impartial et objectif », a-t-il
déclaré.
Les demandes répétées pour l’accès,
tant écrites qu’orales, ont été vaines.
« En l’absence de réponse d’Israël à
ma dernière requête, en octobre 2015,
pour obtenir l’accès avant la fin 2015,
c’est avec un profond regret que
j’accepte la prémisse sur laquelle j’ai
pris le mandat, qui est d’avoir un accès
direct aux victimes dans le Territoire
palestinien occupé, et qui ne sera pas
respectée », a déclaré le
rapporteur spécial.
Mr Wibisono a déclaré que tout au
long de sa fonction, le gouvernement de
l’État de Palestine a coopéré pleinement
avec le mandat.
Le rapporteur spécial a exprimé sa
vive préoccupation devant l’absence de
protection efficace des victimes
palestiniennes contre les violations
constantes des droits de l’homme et les
violations du droit humanitaire
international.
Le prédécesseur de Wibisono comme
rapporteur spécial des Nations-Unies,
Richard Falk, a dit ceci en 2013 : « Ni
Israël, ni ses mandataires, ne peuvent
justifier les faits sur le terrain en
Palestine occupée, aussi, ils détournent
l’attention, dénaturent les faits et
diffament pour permettre aux violations
de se poursuivre ».
Par les Nations-Unies :
Dans un communiqué de presse, Mr Falk
a souligné que « les campagnes de
diffamation irresponsables et
malhonnêtes visant à discréditer ceux
qui documentent ces réalités ne changent
en rien les réalités sur le terrain
depuis qu’Israël a lancé la guerre avec
laquelle il a commencé son occupation de
la Palestine ».
Selon Mr Falk, Israël confisque
effectivement l’eau et la terre
palestiniennes, notamment en s’emparant
cette semaine de 60 000 autres m² de
terres près de Naplouse.
« Israël continue d’annexer le
territoire palestinien ; Israël persiste
à démolir les maisons des Palestiniens
et peuple la Palestine de ses citoyens
israéliens ; Israël maintient une
politique de punition collective sur
1,75 million de Palestiniens en imposant
le blocus de la bande de Gaza ; et
Israël poursuit son occupation en toute
impunité, refusant d’entendre les appels
dans le monde à respecter le droit
international », dit-il.
Dans sa Vue d’ensemble de la
situation dans le TPO, Amnesty
International se fait l’écho précisément
de ces préoccupations :
« En Cisjordanie, notamment à
Jérusalem-Est, les forces israéliennes
ont commis des meurtres arbitraires de
civils palestiniens, dont des enfants,
et mis en détention des milliers de
Palestiniens qui protestaient ou
s’opposaient d’une manière ou d’une
autre à l’occupation militaire
persistante, gardant des centaines
d’entre eux en détention administrative.
Les tortures et autres mauvais
traitements sont toujours monnaie
courante et sont commis en toute
impunité. Les autorités ont continué la
promotion des colonies illégales en
Cisjordanie, et elles restreignent
gravement la liberté de déplacements des
Palestiniens, resserrant toujours
davantage les restrictions en pleine
escalade de la violence depuis octobre,
notamment avec des attaques sur les
civils israéliens par des Palestiniens,
et des exécutions présumées
extrajudiciaires par les forces
israéliennes. Les colons israéliens en
Cisjordanie agressent les Palestiniens
et leurs biens quasiment en toute
impunité. La bande de Gaza est maintenue
sous le blocus militaire israélien qui
impose une punition collective à ses
habitants. Les autorités ont poursuivi
les démolitions de maisons
palestiniennes, en Cisjordanie et à
l’intérieur d’Israël, particulièrement
dans les villages bédouins dans la
région du Néguev/Naqab, expulsant par la
force leurs habitants. Elles ont
également détenu et expulsé des milliers
de demandeurs d’asile africains et
emprisonné des objecteurs de conscience
israéliens. »
3 – C’est le seul projet de
colonisation en cours et ininterrompu
dans le monde
La confiscation illégale de la terre
palestinienne, la démolition des maisons
palestiniennes et la construction de
colonies illégales s’intègrent dans un
programme systématique, permanent,
visant à infliger la misère, la détresse
et la mort à une population captive dans
ce que le Premier ministre britannique
David Cameron a qualifié, dans une
expression célèbre, « un camp de
prisonniers à ciel ouvert ».
L’objectif est d’annexer de façon
définitive l’ensemble de la terre
palestinienne, une violation flagrante
du droit international.
4 – Il tue les gens de façon
expéditive, dans des agressions comme
celle montée dans l’été 2014
Les Nations-Unies rapportent que
durant cette attaque contre une
population emprisonnée par l’une des
forces militaires les plus puissantes
dans le monde, « au moins 2104
Palestiniens sont morts, dont 1462
civils comprenant 495 enfants et 253
femmes ». Amnesty International a
également attiré l’attention sur les « exécutions
extrajudiciaires » dans les rues.
Comme rapporté dans Salon :
« Pour les Palestiniens qui
vivent sous une occupation militaire
israélienne illégale, une répression
violente est un fardeau quotidien. Le
Bureau de la coordination des affaires
humanitaires des Nations-Unies (OCHA) a
rapporté que les Palestiniens ont été
blessés 14 000 fois rien qu’en 2015 ; et
que 136 ont été tués. Ce sont les
chiffres les plus élevés de l’agence des
Nations-Unies depuis qu’elle a
commencé à documenter la violence en
2005.
« Des manifestations pacifiques
palestiniennes sont dispersées par les
soldats israéliens pratiquement tous les
jours. Il n’est pas rare pour le citoyen
moyen de se faire tirer dessus, ou
d’être réveillé au milieu de la nuit par
les raids des soldats israéliens.
« Selon un rapport de l’Ong
Défense internationale des
enfants/section Palestine (DCI), les
forces israéliennes ont tiré sur au
moins 30 enfants en Cisjordanie occupée,
dont Jérusalem-Est, au cours des trois
premiers mois de 2015. »
5 – Il tue les gens
lentement, aussi
Une façon pour agir de la sorte,
c’est de maintenir une mainmise sur les
Palestiniens au moyen d’un embargo
illégal, d’un détournement à son profit
de l’électricité et de l’eau, de la
destruction de l’infrastructure, du
chômage. Les Nations-Unies rapportent
que « ces restrictions ont réduit
l’accès aux moyens de subsistance, aux
services de base et aux logements, elles
ont perturbé la vie des familles, et
sapé les espoirs d’un peuple pour un
avenir sûr et prospère ».
De façon terrifiante, le gouvernement
israélien a réellement commandé une
étude pour connaître le nombre minimum
de calories qu’il pouvait attribuer aux
Palestiniens, ayant la crainte que leur
mort sous l’occupation ne se généralise
et ne soit connue. Autrement dit, il
voulait descendre la quantité juste
avant que les Palestiniens affamés et en
captivité ne meurent. Ha’aretz
note :
« Après une bataille juridique de
trois ans et demi, engagée par
l’organisation des droits de l’homme
Gisha, le coordinateur des activités
gouvernementales dans les Territoires a
finalement publié un document en 2008
qui expose en détail les « lignes
rouges » pour « la consommation
alimentaire dans la bande de Gaza »
».
« Le document calcule la quantité
minimum de calories nécessaires, selon
l’avis de COGAT, pour éviter la
sous-alimentation aux habitants de Gaza
à un moment où Israël resserre ses
restrictions sur les déplacements de la
population et des marchandises, dans et
hors de la Bande, y compris des produits
alimentaires et des matières premières.
« La décision du cabinet a
déclaré que « le déplacement des
marchandises dans la bande de Gaza sera
restreint ; la fourniture de gaz et
d’électricité allait être réduite ; et
des restrictions seront imposées sur les
déplacements de la population pour
sortir de la Bande et y entrer ». En
plus, les exportations hors de Gaza
seront totalement interdites. Cependant,
ajoutait la résolution, les restrictions
devront être dosées afin d’éviter une
« crise humanitaire ». »
6 – Il est particulièrement
néfaste pour les enfants et les jeunes
gens
Par exemple, en janvier 2015,
l’UNESCO a publié son « Appréciation
rapide des institutions de
l’enseignement supérieur à Gaza »,
elle constate que les décès d’étudiants
durant le conflit ont constitué plus du
quart – 27,4 % – du nombre total des
morts civiles subies en Palestine. Une
récente étude indique que depuis 2000,
Israël a arrêté et emprisonné plus de
7000 enfants.
Notre propre gouvernement US a mené
sa propre enquête et a publié un
rapport :
« Le rapport annuel par pays
concernant les pratiques en matière de
droits de l’homme, qui comprend une
section spécifique couvrant la situation
des droits de l’homme en Israël et dans
le TPO, soulève un certain nombre de
questions liées aux mauvais traitements
des enfants palestiniens prisonniers, et
au déni du droit à un procès équitable
dans les tribunaux militaires
israéliens. Il note d’autres violations
graves contre les enfants palestiniens,
notamment le meurtre et la mutilation
d’enfants et des agressions sur des
écoles à Gaza par les forces
israéliennes. »
7 – De nombreuses
organisations, des groupes religieux, et
des personnalités ont retiré leur
soutien à l’occupation en se
désinvestissant et en boycottant
Parmi eux, des personnalités de la
société et des artistes, des écrivains
et des musiciens, tels que l’archevêque
Desmond Tutu, Junot Diaz, Lauryn Hill,
Chuck D, Roger Waters, Cornel West, et
Angela Davis.
Plus d’un millier de militants et
universitaires noirs ont signé une
déclaration de solidarité. Le niveau du
soutien international à BDS arrive petit
à petit à celui auquel était parvenu le
soutien à la lutte anti-apartheid en
Afrique du Sud.
En juin 2014, l’Assemblée générale de
l’Église presbytérienne (USA) a voté une
résolution de désinvestissement, et
l’Église méthodiste unifiée a voté le
désinvestissement de G4S, « une
société britannique fortement complice
de l’occupation militaire par Israël de
la Palestine et qui tire profit des
multiples violations des droits de
l’homme envers les prisonniers
politiques palestiniens, notamment les
prisonniers enfants ».
Des militants, beaucoup d’étudiants
de l’enseignement supérieur, ont
également fait pression sur Bill Gates
pour qu’il se désinvestisse de G4S, et
il l’a fait en 2014, vendant la totalité
de ses parts dans la société. Et
aujourd’hui, c’est l’entreprise
elle-même qui a pris la décision de
mettre fin à ses activités en Israël.
Comme Mondoweiss le rapporte :
« La société britannique de
services de sécurité G4S, la plus
importante du monde, a réagi à une
campagne mondiale BDS de quatre années
protestant contre son rôle dans les
violations israéliennes des droits de
l’homme palestiniens en annonçant hier
qu’elle allait céder sa subvention
israélienne dans les « 12 à 24
mois » à venir. Commentant cette
initiative, le Financial Times
a rapporté que G4S se « dégageait
d’une activité préjudiciable à sa
réputation ». »
Une discussion sérieuse sur la
brutalité, la laideur et l’illégalité de
l’occupation s’observe plus
particulièrement dans les actions qui se
déroulent aussi dans la communauté
juive, comme cet évènement avec son
titre éloquent. Jewschool fait observer
:
« Ce n’est pas tous les jours que
le journaliste Peter Beinart et le
rabbin Brant Rosen, deux grands
maîtres-penseurs américains juifs dont
les opinions divergent sur Israël, se
retrouvent dans la même pièce. Mais
c’est exactement ce qu’il va arriver cet
été quand Beinard, auto-proclamé
sioniste libéral, qui s’oppose au BDS,
et Rosen, co-président du conseil
rabbinique d’Une Voix juive pour la
paix, vont venir ensemble participer à
la campagne de l’été 2016 du Centre juif
pour la non-violence appelée : « L’occupation
n’est pas notre judaïsme » ».
8 – Ce projet de
colonisation, vous le soutenez
financièrement et politiquement
Les USA versent à Israël quelque 3,1
milliards de dollars de vos impôts
chaque année – et cela juste pour une
aide militaire directe, sans
restriction. Et Hillary Clinton promet
d’augmenter cette somme. C’est notre
argent qui permet l’assujettissement des
Palestiniens et le maintien de
l’occupation, c’est notre argent qui est
utilisé pour violer le droit
international, les conventions des
droits de l’homme, et même la politique
de notre propre Département d’État.
Parallèlement à cela, les USA
assurent systématiquement à Israël un
bouclier contre les résolutions des
Nations-Unies et les autres modes de
censures et de sanctions. Dans une
lettre adressée aux donateurs, de façon
déplorable, Hillary Clinton considère
son obstruction à la justice pour les
Palestiniens comme une marque d’honneur,
claironnant ses efforts constants pour
garder Israël hors de portée de la loi
en étouffant toute critique d’Israël :
« En tant que sénateur et
secrétaire d’État, j’ai vu combien il
était capital pour l’Amérique de
défendre Israël à toute occasion. Je me
suis opposée à des dizaines de
résolutions anti-Israël aux
Nations-Unies, au Conseil des droits de
l’homme, et dans les autres
organisations internationales ».
Si vous vous êtes vraiment engagé
pour les droits humains internationaux,
alors vous ne pouvez pas, moralement,
laisser Israël se poser en exception,
s’accorder une immunité, avec la
complicité de politiciens tels que
Clinton.
Nous, États-Unis, nous nous trouvons
dans la situation orwellienne où notre
Département d’État condamne sur la scène
publique l’occupation – conformément au
droit international – avec, dans le même
temps, un Congrès qui vote constamment
pour une augmentation de l’aide
militaire et la couverture diplomatique
d’Israël.
9 – Il fait partie intégrante
d’un ensemble tripartite de torts causés
aux Palestiniens
Il est crucial que l’occupation soit
vue dans ce contexte afin de nous
permettre de mesurer sa véritable
gravité. Parallèlement à l’occupation,
historiquement nous avons, et
l’expulsion des trois quarts d’un
million de Palestinien de leur pays en
1948, et le déni continu de tous les
droits et privilèges des Palestiniens
qui vivent en Israël. Mettre fin à
l’occupation est une étape majeure, mais
la pleine justice pour les Palestiniens
doit intégrer ces deux autres éléments,
et c’est exactement ce que fait le
mouvement de Boycott, Désinvestissement
et Sanctions.
Ainsi, venant de gens comme Hillary
Clinton, promettre son soutien à Israël
en le mettant dans la position de
victime et d’agressé, et en mettant les
Palestiniens dans celle de terroristes
irrationnels, c’est moralement répugnant
et mensonger. Que feriez-vous si vous
étiez victime d’un vol de votre terre et
de votre maison, si vous étiez attaqué
violemment par l’une des forces les plus
puissantes dans le monde alors que vous
êtes une population captive, et si vos
appels à la communauté internationale
pour qu’elle fasse respecter et pour
qu’elle protège vos droits et votre vie
au moyen des règles impératives qu’elle
a elle-même instaurées, oui, que
feriez-vous si ces appels étaient à leur
tour censurés, réduits au silence et
attaqués ? Que feriez-vous si vous
décidiez que la meilleure façon
d’obtenir ces droits passe par un
mouvement légal, non violent, de
boycott, désinvestissement et sanctions,
et que ce mouvement était déclaré
illégal par des nations et des États
simplement parce qu’il exige d’Israël
qu’il se conforme au droit
international ? Nous devrions penser à
cette histoire profonde quand nos
présentateurs d’infos expriment leur
perplexité devant des Palestiniens qui
sont de plus en plus désespérés et qui
prennent des mesures extrêmes. Toute
discussion de « dialogue » dans ces
conditions, avec des règles du jeu aussi
inégales, est absurde. Les efforts pour
gagner les droits des Palestiniens
doivent être entrepris dans des
circonstances éthiques et justes, et
c’est pour cela que les gens se
mobilisent en ce sens.
Voici ce que vous pouvez faire :
– Consultez de multiples sources
d’informations – ne comptez pas
seulement sur les grands médias US pour
votre information. Allez sur les sites
de
Mondoweiss,
Jewish Voice for Peace,
American Friends Service Committee,
Electronic Intifada. Prenez
connaissance des documents des
Nations-Unies, et de ceux d’Amnesty
International,
Human
Rights Watch,
Middle East Children’s Alliance,
B’Tselem, du Centre israélien
d’information pour les droits de l’homme
dans les Territoires occupés, et des
autres organisations des droits de
l’homme.
– Faites savoir à vos représentants
au Congrès que vous n’êtes pas d’accord
et que vous ne voulez plus que vos
impôts servent à payer l’occupation.
– Renseignez-vous sur le mouvement de
Boycott, Désinvestissement et Sanctions,
et si vous êtes universitaire ou
travailleur culturel, informez-vous sur
la Campagne US pour le boycott
universitaire et culturel d’Israël, déjà
approuvée notamment par l’archevêque
Desmond Tutu, Angela Davis, Patrice
Cullors de Black Lives Matter, Barbara
Ehrenreich, Naomi Line, et des centaines
d’autres.
– Parlez-en avec vos amis.
Pensez à ceci : il y a des décennies,
les gens actifs dans le mouvement
anti-apartheid sur les campus de
l’enseignement supérieur disaient que
durant la lutte, sur tels ou tels campus
particuliers, les militants étaient
rarissimes. Et aujourd’hui, ils disent
que lorsqu’ils visitent ces mêmes
campus, il n’y a personne pour prétendre
ne pas faire partie du mouvement. Voilà
ce qu’il en est des luttes pour la
justice. Aller contre le statu quo est
toujours impopulaire et toujours risqué,
c’est seulement plus tard que les gens
se mettent finalement du bon côté de
l’histoire. Cependant, la crise si
longue et meurtrière dans le Territoire
occupé est telle que ceux qui viendront
après nous dans l’avenir, se demanderont
certainement ce que nous, nous avons
fait pour l’empêcher d’empirer, et ce
que nous avons fait pour apporter la
justice.
Comme Martin Luther King Jr l’a
déclaré autrefois : « L’arc de
l’univers moral est long mais il se plie
vers la justice ». Seulement, il a
besoin qu’on l’aide.
Mise à jour : il y a
juste quelques jours, le 27 mars, le
Conseil des droits de l’homme des
Nations-Unies a adopté six résolutions
lors de sa 31e session
ordinaire. Sur les six mesures qu’il a
approuvées, quatre se rapportent à
Israël-Palestine :
Dans une résolution adoptée sans
vote, le Conseil réaffirme le droit
inaliénable, permanent et absolu, du
peuple palestinien à
l’autodétermination, et il réaffirme son
soutien à la solution à deux États
vivant côte à côte dans la paix et la
sécurité.
Dans une résolution adoptée par un
vote avec 42 voix pour, aucune contre et
5 abstentions, le Conseil demande à
Israël de cesser toutes les pratiques et
actions qui violent les droits de
l’homme du peuple palestinien ou le
caractère, le statut et la composition
démographique du Territoire palestinien
occupé.
Dans une résolution garantissant la
mise en responsabilité et la justice
pour toutes violations du droit
international dans le Territoire
palestinien occupé, dont Jérusalem-Est,
adoptée par un vote avec voix 32 pour,
aucune contre et 15 abstentions, le
Conseil requiert du Haut Commissaire
qu’il fasse la critique de la mise en
œuvre des recommandations adressées à
toutes les parties depuis 2009, et qu’il
présente un rapport lors de la 35e
session.
Dans une résolution adoptée par un
vote avec 32 voix pour, aucune contre et
15 abstentions, le Conseil demande à
Israël de cesser immédiatement et
d’inverser toutes les activités de
colonisation, et il requiert du Haut
Commissaire qu’il enquête sur les
implications des colonies sur les droits
civils, politiques, économiques, sociaux
et culturels du peuple palestinien.
Traduction : JPP pour l’Agence Média
Palestine
Source:
Salon.com
Le
dossier BDS
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