Comment je
vois le monde
Négociations
Iran-Occident :
Autopsie de l'acharnement des briseurs
de paix
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Vendredi 15 novembre 2013
«La paix
est une création continue»
Raymond Poincaré (président de la
République française 1860-1934)
La semaine dernière, le monde était
suspendu à l'annonce prévisible à Genève
d'un accord sur le dossier du nucléaire
iranien. Nous étions partagés par le
sentiment que le combat d'Ahmadinejad
pour un Iran maîtrisant le nucléaire au
point de savoir et de pouvoir enrichir
l'uranium a été en définitive inutile
puisqu'il a amené à des sanctions
drastiques occidentales. Mais aussi,
nous fûmes dubitatifs quant à la
position de Rohani qui s'apparentait à
une reddition en rase campagne et nous
étions en définitive que l'accord d'un
désarmement technologique de l'Iran
était acquis. Que s'est-il passé pour
qu'on apprenne que les négociations
avaient échoué alors que les ministres
(5+1) s'étaient rendus à Genève pour
signer l'accord? C'était en fait sans
compter sur le «veto informel» d'Israël
défendu par Laurent Fabius.
Les
raisons de l'échec
Le rôle de la France dans cet échec
lit-on sur Le Monde est pointé du doigt
par plusieurs observateurs. Ces derniers
soulignaient notamment, les multiples
prises de parole de la délégation
française pour insister sur les points
de blocage. Le chef de la diplomatie
française a d'ailleurs été le premier à
annoncer l'absence d'accord, soulignant
qu'il restait beaucoup de chemin à
faire. Cette détermination a fini par
irriter certains diplomates qui, sous
couvert d'anonymat, n'ont pas caché leur
agacement aux journalistes. «Les
Américains, l'Union européenne et les
Iraniens travaillent depuis des mois sur
ce processus et il ne s'agit rien de
plus que d'une tentative de Fabius de se
donner une importance tardivement» (1)
Pour François Nicoullaud ancien
ambassadeur de France en Iran: «Ce qui
s'est produit à Genève est inhabituel
dans une négociation. Il semble qu'à
l'arrivée des ministres, John Kerry,
Laurent Fabius, William Hague, Guido
Westerwelle, les négociations ont été
rouvertes. En général, le dossier est
quasiment bouclé par les collaborateurs
des cabinets. Il ne reste plus qu'à
signer. Visiblement, il restait des
questions de fond non réglées. Comme
l'enrichissement d'uranium et le
réacteur d'Arak. On peut d'ailleurs
s'étonner de la fixation de Laurent
Fabius -et de Benyamin Netanyahu- à ce
sujet. Ce réacteur à eau lourde destiné
à la recherche, peut certes permettre la
production de plutonium de qualité
militaire, et présente donc un danger de
prolifération. Il est semblable à celui
qui a permis à Israël et au Pakistan de
fabriquer l'arme atomique. Mais malgré
les annonces de l'Iran sur son
achèvement en 2014, tous les experts
s'accordent sur le fait qu'il faudra
encore plusieurs années pour qu'il soit
achevé. (...) L'Iran considère que s'il
se contente d'acheter de l'uranium
enrichi, il peut avoir des mauvaises
surprises. (...) Plus récemment, l'Iran
a souhaité acheter de l'uranium enrichi
pour son réacteur de recherche de
Téhéran. En raison des réticences
internationales, il n'a pas pu en
obtenir. C'est pourquoi l'Iran souhaite
être capable de produire lui-même au
moins une partie du combustible dont il
a besoin. Pas la totalité d'ailleurs.
Pour la centrale de Bouchehr, ce sont
les Russes qui fournissent le
combustible.» (2)
«Laurent Fabius a effectivement adopté
une posture très intransigeante. Il a
insisté sur le fait qu'il fallait
prendre en compte la préoccupation
d'Israël et des pays arabes. Peut-être y
a-t-il une question de calendrier, à une
semaine de la visite de François
Hollande à Tel-Aviv. Faut-il y voir
également une façon de manifester le
dépit pour la façon dont la France a été
traitée par les Etats-Unis sur le
dossier syrien? Paris reste sur la ligne
tracée par Nicolas Sarkozy. S'agissant
de la raison de la virulence de
l'opposition d'Israël, ainsi que de
l'Arabie Saoudite à un accord avec
l'Iran? L'ambassadeur voit des raisons
de deux ordres"(2).
"Sur le plan du nucléaire poursuit le
diplomate, Tel-Aviv et Riyadh craignent
un mauvais accord qui permettrait à
l'Iran de continuer à développer son
programme et de chercher à se procurer
l'arme atomique. Sur le plan politique,
le retour à des relations normales entre
l'Iran et les pays occidentaux
risquerait de leur faire perdre, à l'un
comme à l'autre, la relation privilégiée
qu'ils entretiennent avec les Etats-Unis
et l'Europe. Un tel changement risque de
modifier les équilibres actuels dans la
région et cela les inquiète.» (2)
Une autre cause est due au dépit de la
France d’avoirété mise sur la touche
concernant le dossier syrien . On avance
en effet, que la France écartée des
négociations de Genève sur la Syrie
s'est montrée intransigeante. De fait,
il est important de souligner qu'à titre
personnel Laurent Fabius n'est pas pour
contribuer au règlement du différend
Iran-Occident.
Serge Michel et Yves-Michel Riols
pensent que l'optimisme qui prévalait a
subi un coup d'arrêt: «Après trois jours
de tractations intenses au plus haut
niveau à Genève, les négociations sur le
nucléaire iranien se sont achevées, aux
premières heures du dimanche 10
novembre, par un maigre communiqué de
trois lignes. (...) Des attentes
renforcées lorsque les négociations ont
été prolongées pour permettre la venue
des Russes et des Chinois. Une telle
mobilisation laissait entendre que les
discussions avançaient et qu'un accord
était dans les tuyaux. Mais le climat a
brusquement changé après l'intervention
de Laurent Fabius «Il y a quelques
points sur lesquels nous ne sommes pas
satisfaits»,(...) De source américaine,
on précise que les propos de M.Fabius
ont agacé l'équipe de John Kerry, non
pas tant sur le fond mais parce qu'en
s'exprimant ainsi M.Fabius a rompu la
règle du silence, observée jusque-là de
façon hermétique par l'ensemble des
délégations.» (3)
C'est un fait que Laurent Fabius a
adopté depuis longtemps une attitude
bien plus hostile vis-à-vis de l'Iran
que certains de ses collègues, et même
que l'Elysée. En septembre, il s'est
opposé un temps à l'idée d'une rencontre
entre François Hollande et le président
iranien Rohani, qui a finalement eu lieu
à New York, en marge de l'Assemblée
générale de l'ONU
Pierre Haski est encore plus
catégorique. Pour lui: «La France a
empêché samedi un accord aux
négociations internationales sur le
nucléaire iranien à Genève. L'accord
semblait pourtant imminent, et samedi
matin l'édition internationale du New
York Times pouvait titrer: «L'accord
nucléaire avec l'Iran est décrit comme
quasiment conclu.» (...) Laurent Fabius,
a joué un rôle-clé dans cet échec. (...)
Il est apparu plus dur que les
Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Les
journalistes américains ironisaient
samedi soir sur cette soudaine force de
la diplomatie française. (...) Les
Américains, qui souhaitaient visiblement
sortir de cette rencontre de Genève avec
un accord, rendent Fabius responsable de
l'échec. Sur Twitter, Reza Marashi, un
ancien membre du bureau Iran du
département d'Etat, affirme même que le
ministre français des Affaires
étrangères a transformé la vie de son
homologue américain John Kerry en un
«enfer». Quant à Laura Rozen, une
journaliste américaine spécialisée sur
les affaires du Proche-Orient, elle
qualifie sur son compte Twitter Fabius
d'«anti-iranien», et rapproche son
attitude de la vente de sang contaminé
français à l'Iran à l'époque du scandale
dans lequel Fabius, alors Premier
ministre, a été poursuivi (...).»(4)
Où en est
le programme nucléaire iranien?
L'Iran a toujours proclamé qu'elle
voulait développer le nucléaire civil
pour des raisons de stratégie
énergétique. «Pendant dix-huit ans,
écrit Hélène Sallon, l'Iran a mené dans
le plus grand secret un programme
d'enrichissement d'uranium. Son
existence a été rendue publique en 2002.
Plus de dix ans et six résolutions du
Conseil de sécurité plus tard - dont
quatre depuis 2006 accompagnées de
sanctions sous le chapitre VII de la
Charte des Nations unies -, l'Iran a
continué à enrichir de l'uranium.
Téhéran affirme que son programme
nucléaire reste conforme au Traité de
non-prolifération nucléaire (TNP), que
l'Iran a ratifié en 1970. Le TNP permet
aux Etats signataires d'enrichir de
l'uranium à des fins civiles, sous
supervision de l'Aiea. L'Iran affirme
ainsi développer de l'uranium enrichi à
3,5% pour sa production électrique sur
la centrale nucléaire de Bouchehr et de
l'uranium enrichi à 20% pour son
réacteur de recherche à Téhéran, sur les
sites de Natanz et de Fordow. Selon
l'Aiea, le stock enrichi à 20%
atteignait 186,3 kg, fin août - il faut
au minimum 240 kg pour produire une arme
nucléaire. L'Iran possède plus de 19.000
centrifugeuses, dont 1000 de nouvelle
génération, Selon les experts
israéliens, l'Iran pourrait en effet
atteindre rapidement le seuil des 240 kg
d'uranium enrichi à 20%, ce qui lui
permettrait de passer dans un temps
relativement court à un enrichissement à
90%, nécessaire pour construire une
bombe. Lors de l'ouverture des
négociations genevoises, mardi 15
octobre, l'Iran a fait au groupe des 5+1
une proposition intitulée «Pour la fin
d'une crise inutile et le commencement
de nouveaux horizons», que toutes les
parties se sont engagées à tenir secrète
(...) Il s'agit de plafonner le
programme nucléaire - tant sur le niveau
d'enrichissement de l'uranium que sur le
nombre de sites nucléaires -, puis d'en
garantir l'accès aux inspecteurs de
l'Aiea.»(5)
Ce que
fait Israël pour torpiller les
négociations
Pour Israël, la signature d'un accord de
l'Occident avec Téhéran signifie une
faillite totale de sa politique
hégémonique. Elle aura alors, à rendre
compte elle aussi à la fois sur sa
politique moyen-orientale en termes de
sécurité mais aussi sur sa politique
nucléaire. Elle a donc tout intérêt à
actionner ses relais partout dans le
monde. En France, ce sera Laurent
Fabius, aux Etats-Unis ce sera le
Congrès. «Israël, dont un ministre se
rend mardi aux Etats-Unis, veut jouer de
son influence au Congrès américain pour
tenter d'empêcher la conclusion d'un
accord sur le nucléaire iranien lors de
la reprise des négociations entre les
grandes puissances et l'Iran, le 20
novembre. «Israël fera tout pour
convaincre les grandes puissances et
leurs dirigeants d'éviter de conclure un
mauvais accord» avec l'Iran, a affirmé
le Premier ministre, Benyamin Netanyahu,
lors du Conseil des ministres. (...) Le
ministre de l'Economie israélien Naftali
Bennett a annoncé à la radio militaire
qu'il se rendrait à partir de mardi aux
Etats-Unis pour «mener une campagne
auprès de dizaines de mem- bres du
Congrès» à qui il veut expliquer que «la
sécurité d'Israël est en jeu». A
l'inverse, la secrétaire d'Etat adjointe
américaine Wendy Sherman, qui mène les
négociations avec l'Iran, est arrivée en
Israël dimanche, a indiqué la
porte-parole du département d'Etat Jen
Psaki. «Elle poursuivra notre
coordination étroite avec Israël sur nos
efforts en cours pour empêcher l'Iran de
se doter de l'arme nucléaire», a indiqué
Mme Psaki».(6)
L'intransigeance illégale d'Israël
défendue par Laurent Fabius est un fait.
Paris semble a priori moins disposé à
autoriser la poursuite de
l'enrichissement d'uranium par l'Iran.
La position israélienne est du même
type. Pour Benyamin Netanyahu, l'Iran
n'a aucunement besoin d'un programme
nucléaire civil, ayant suffisamment de
gaz et de pétrole pour sa consommation
énergétique. Le Premier ministre
israélien insiste sur le fait que l'Etat
juif est «la première cible, mais pas la
seule» de la République islamique.
«Aujourd'hui, l'Iran développe des
missiles balistiques intercontinentaux
qui peuvent atteindre toute l'Europe et
les Etats-Unis, et dont l'objectif est
de transporter des charges nucléaires.»
(;..) «Israël ne permettra pas à l'Iran
d'obtenir une capacité nucléaire
militaire. Point», assène le Premier
ministre israélien. Pourtant là où la
France n'a pas interféré, un accord a
été conclu, l'Agence internationale de
l'énergie atomique (Aiea) et l'Iran ont
signé une déclaration commune sur leur
coopération future, lundi 11 septembre,
a annoncé le chef de l'organisation
nucléaire iranienne, Ali Akbar Salehi.
Cette «feuille de route» doit autoriser
une visite du site du réacteur d'Arak,
rapporte l'agence Isna, et devrait
permettre aux experts de l'Aiea
d'inspecter la mine de Gachin. (7)
Pour
l'impunité et contre la paix
Les seuls à saluer l'exploit de Fabius
sont deux sénateurs américains, dont le
républicain John McCain, pour avoir
bloqué la signature d'un accord sur le
nucléaire iranien à Genève, «Vive la
France», s'est écrié, le sénateur John
McCain sur son compte Twitter. ««Dieu
merci pour la France, Dieu merci pour ce
refus d'un accord», a lancé le sénateur
républicain Lindsey Graham sur CNN. Le
Premier ministre israélien Benyamin
Netanyahu est ravi, les sénateurs
faucons de Washington, John McCain et
Lindsey Graham, également. «Vive la
France» entend-on dans certaines
bouches. Laurent Fabius est-il sincère
lorsqu'il se retrouve seul contre tout
ce monde, soutenu uniquement par
ceux-là. On se rappelle qu'en septembre
2013 L'Agence pour l'Energie atomique
(Aiea) de l'ONU, a rejeté la demande de
la Ligue arabe, qui visait à imposer à
Israël de signer le Traité de
non-prolifération nucléaire, et de
soumettre à l'Aiea un contrôle de ses
installations nucléaires. L'opposition
des Etats-Unis à cette résolution a
provoqué une frustration grandissante
dans le Monde arabe sur le report d'une
conférence internationale sur
l'interdiction des armes atomiques dans
la région, a rapporté Reuters.» (8)
Dans cette affaire, plus que jamais les
deux poids, deux mesures est en vigueur.
El Baradei, à l'époque directeur de
l'Aiea, après de difficiles tractations,
a été autorisé à aller en Israël;
naturellement, il n'a rien vu. Sa
fameuse phrase: «Je n'ai pas vu de
pistolet fumant» est en fait une
reddition en rase campagne et sur
instruction de l'Aiea. Dans Il Manifesto
Manlio Dinucci a raison d'écrire que
l'Empire et ses vassaux sont plus que
jamais guerriers agressifs: «Les
projecteurs des médias sont braqués sur
Genève, où sont en cours des entretiens
pour dénucléariser l'Iran, qui ne
possède pas d'armes nucléaires et adhère
au Traité de non-prolifération. Israël
reste par contre dans l'ombre, bien que
possédant des centaines d'armes
nucléaires pointées sur l'Iran et
d'autres pays, et n'adhérant pas au
Traité de non-prolifération. Plus
encore, dans l'ombre reste le fait que
les Etats-Unis, tandis qu'ils sont
engagés à Genève à dénucléariser l'Iran,
nucléarisent l'Europe en potentialisant
les armes conservées en Allemagne,
Italie, Belgique, Hollande et Turquie.
Ce sont environ 200 bombes B-61, qui
s'ajoutent aux plus de 500 têtes
nucléaires françaises et britanniques
prêtes au lancement.»(9)
La réal
politique Israélienne ?
Cependant des signes avant coureur du
fléchissement de la position américaine
apparaissent. Coup sur coup trois
informations majeures. Après l’AIEA,
l'Iran a accepté de faire une pause dans
son programme d’enrichissement nucléaire
? Le président Obama demande au Congrès
de donner sa chance à l’Iran et enfin,
la réal-politique israélienne, on
annonce Benyamin Netanyahu le 20
novembre en Russie. C’est un signe
important,Israël analyse la situation
future et se met dans le sillage du
futur ; le barycentre du monde basculera
vers l’Asie. Israël ne mettant pas tous
ses œufs dans le même panier est capable
d’intelligence, elle sera
vraisemblablement amené à réviser sa
politique envers la Palestine et plus
largement envers le monde dit arabe,
dans le cadre du réchauffement de
initiative saoudienne , la paix et la
reconnaissance contre la résolution du
problème palestinien dans le cadre de la
résolution pertinente des Nations Unies
le 22 novembre 1967.
Il est loin le temps où la voix de de
Gaulle portait loin,où sa politique
"arabe" faite ds'un équilibre subtil
donnait à la France une dimension
qu'elle a au fil des ans perdue; La
dernière manifestation en terme de chant
de cygne fut le superbe discours de
Dominique de Villepin .. C'était il y a
dix ans! C'était il y a mille ans. En
définitive Il n'y aura pas de paix sans
justice. Le chemin est assurément long
pour y parvenir. Ainsi va le Monde.
1.Nucléaire iranien: le rôle de la
France en question Le Monde.fr
10.11.2013
2.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/nucleaire-iranien-les-raisons-de-l-echec-des-negociations-de-geneve_1298128.html#ydf5y8bE5tlFM4QC.99
Catherine Gouëset 10/11/2013
3.S.Michel,Y.Riols Nucléaire iranien:
pourquoi l'optimisme a été déçu Le Monde
10.11. 13
4.Pierre Haski http://www.rue89.com/
2013/11/10/france-provoque-lechec-negociations-geneve-liran-247375
5.Hélène Sallon: Où en est le programme
nucléaire iranien? Le Monde.fr
15.10.2013
6.http://www.lemonde.fr/international/article/2013/11/11/nucleaire-iranien-israel-tente-de-seduire-le-congres-americain-contre-obama_3511463_3210.html
#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20131111-[titres]
7. Nucléaire iranien: Téhéran et l'Aiea
s'accordent Le Monde.fr 11.11.2013
8.L'ONU rejette une résolution sur le
nucléaire israëlien
http://www.i24news.tv /fr/actu/inter...
9. Manlio Dinucci
http://www.mondialisation.ca/leurope-denuclearisee/5357833
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz
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