Les enjeux
de la vie internationale
Les américains rejettent la
responsabilité
de l’échec sur Israël
Charles Enderlin
© Charles
Enderlin
Samedi 3 mai 2014
Nahum Barnea,
l’éditorialiste vedette du quotidien
Yediot Aharonot publie un scoop majeur,
ce weekend: l’interview de médiateurs
américains qui ont, pendant neuf mois,
accompagné l’initiative de paix de John
Kerry. Ces diplomates ont-ils gardé
l’anonymat ce qui leur permet de
critiquer la position israélienne sans
risquer de subir les foudres des
organisations pro-israéliennes.
Ils révèlent que
l’équipe américaine a préparé le plan
d’un accord éventuel où le tracé de la
frontière laissait 80% des colons sous
souveraineté israélienne. A
Jérusalem-est, les quartiers à majorité
arabe passaient sous souveraineté
palestinienne et les quartiers à
majorité juive sous souveraineté
israélienne.Le gouvernement israélien
n’a pas réagit et a refusé de présenter
sa vision du tracé des frontières.
Et ces diplomates
de faire leur mea-culpa : « Nous
n’avons pas réalisé que Netanyahu
utilisait les annonces d’appels d’offres
pour la construction dans les colonies
afin d’assurer la survie de son
gouvernement. Nous n’avons pas réalisé
que la poursuite de la construction
permettait à des ministres de son
gouvernement de saboter le succès des
négociations. […] Il y a de nombreuses
raisons à l’échec des efforts de paix,
mais les israéliens ne devraient pas
ignorer l’amère vérité – le principal
sabotage provient des colonies. Les
Palestiniens ne croient pas qu’Israël a
réellement l’intention de les laisser
créer un état alors, qu’en même temps,
il bâti des colonies sur le territoire
destiné à cet état Nous parlons de
l’annonce de la construction de 14000
unités de logement [pendant les neuf
mois de négociations] pas moins. […]
»
Ils confirment que
Mahmoud Abbas, a fait un certain nombre
de concessions : en acceptant :
* La démilitarisation de la Palestine.
* Un tracé de la frontière laissant 80
pour cent des colons en territoire
israélien.
* Laisser Israël des zones de sécurité
(surtout dans la vallée du Jourdain)
pendant cinq ans, les États Unis prenant
ensuite la relève.
* Les quartiers de colonisation Juifs à
Jérusalem Est resteront sous la
souveraineté israélienne
* Le retour de réfugiés ne se ferait
qu’avec l’accord d’Israël « Israël ne
sera pas submergée de réfugiés ! »
a-t-il dit.
Le Président
palestinien, a mis trois conditions à la
reprise des négociations :
• Le tracé de la frontière sera le
premier élément discuté, et décidé dans
un délai de trois mois (durant lesquels
la colonisation serait gelée).
• Un calendrier de l’évacuation des
Israéliens installés en territoire
palestinien souverain serait établi.
(les Israéliens avaient accepté
d’évacuer le Sinaï dans un délai de
trois ans)
• Israël reconnaitrait Jérusalem Est
comme la capitale de la Palestine.
Les Israéliens ont refusé.
Et les Américains
de lancer un avertissement : si Israël
impose des sanctions économiques aux
palestiniens, l’économie de la
Cisjordanie va s’effondrer ce qui risque
de conduire à la dissolution de
l’Autorité autonome. Les soldats
israéliens devront alors administrer la
vie quotidienne de 2,5 millions de
Palestiniens. Les pays donateurs
cesseront de financer le budget
palestinien. La facture de 3 milliards
de dollars devra être payée par Israël.
Détails cet article
de Nahum Barnea n’a été publié que dans
la version hébraïque « papier » de
Yediot Aharonot. Je ne l'ai pas trouvé
sur le site ynet en hébreu, seulement
sur la version anglaise. Les autres
sites des médias israéliens sont restés
silencieux face à ces accusations
américaines.
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4515821,00.html
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