Arabie saoudite
Les coupeurs de tête à L'ONU !
Bruno Guigue
Samedi 29 octobre 2016
Elire l'Arabie saoudite au conseil des
droits de l'homme, c'est comme nommer un
pédophile directeur d'école. Mais ça y
est, c'est fait. Cette monarchie est
esclavagiste et corrompue. Pudibonde et
obscène, elle se prosterne devant le
dieu-dollar et vomit tout ce qui n'est
wahhabite. Elle diffuse à l'échelle
planétaire une idéologie débile et
sectaire. Elle invoque le Créateur à
chaque virement bancaire, mais elle
décapite comme d'autres font un
barbecue. Seulement voilà, elle a
beaucoup d'amis. Et ils trouvent qu'elle
a un excellent pedigree pour se voir
confier la promotion des droits de
l'homme. Remarquez, on a échappé au
pire. On a failli lui confier les droits
de la femme.
Voilà
donc l'Arabie saoudite chargée, avec
notre bénédiction, de soutenir les
droits de l'homme comme la corde
soutient le pendu. Car les Occidentaux
ont voté comme un seul homme pour la
candidature de Riyad. Avec une
bienveillance de marchands de canons
soucieux de la réputation du client, ils
ont arrosé d'eau bénite cette fosse à
purin. Vus de Paris, les dix milliards
de contrats d'armements valent bien
cette petite mascarade dont personne ne
parlera plus dans 48 heures. On leur a
vendu des armes, distribué des
médailles, bradé l'honneur national.
Tant qu'on y est, on peut aussi leur
permettre de parader au sein de ce
conseil qui de toutes façons ne sert à
rien. Puisqu'ils y tiennent !
On
pourrait craindre, bien sûr, que l'ONU y
perde de sa crédibilité. L'organisation
internationale s'en remettra-t-elle ? En
réalité, aucun risque. L'ONU est une
avaleuse de couleuvres professionnelle.
Elle n'est pas à un paradoxe près. Elle
tente de donner une apparence de réalité
à cette fiction qu'est la communauté
internationale, mais personne n'est
dupe. Le conseil des droits de l'homme a
des attributions ronflantes, mais ce
machin onusien est devenu la
bonne-à-tout faire des ploutocrates.
L'arène internationale est un champ de
forces où les alliances se font et se
défont. Richissime, la monarchie
wahhabite a des moyens de persuasion que
n'a pas le Burkina Faso.
Que
cette élection au CDH (28 octobre) ait
eu lieu trois semaines après le massacre
perpétré à Sanaa par l'aviation
saoudienne (8 octobre) ne manque pas de
sel. Quel symbole ! L'admission en
grande pompe au conseil des droits de
l'homme, c'est la prime à l'assassin. On
a heureusement échappé au Prix Nobel de
Laurent Fabius, l'apologiste alcoolique
des psychopathes d'Al-Nosra. On a frôlé
celui des Casques blancs "auto-reverse",
brancardiers le jour et tortionnaires la
nuit. Mais c'était plus fort que tout.
On n'a pas pu éviter l'élection des
coupeurs de tête saoudiens au conseil
des droits de l'homme de l'ONU.
On
aurait dû surtout demander ce qu'il en
pense au peuple yéménite. Il subit tous
les jours des bombardements qui ont fait
10 000 morts et provoqué une crise
humanitaire sans précédent. Mais on
s'est bien gardé de demander son avis au
peuple yéménite, avant de coller ce
nouveau fion de hamster au revers du
veston wahhabite. Car les droits de
l'homme, en fait, c'est bon pour
justifier les bombardements, pas pour
les interdire. Sauf s'ils sont russes.
Et même lorsqu'il n'y a pas de
bombardement ! Explication.
Comme
par hasard, deux jours avant le scrutin
onusien, une école a été attaquée à
Idlib (Syrie). Selon l'ONU, il y a eu 28
morts dont 22 enfants. L'ONU n'a accusé
personne, faute de preuves. Mais les
officines de propagande et les médias
occidentaux ont accusé la Russie. Niant
toute implication, le ministère russe de
la Défense a fourni les preuves qu'il
n'y avait pas eu de bombardement aérien.
Aucune importance ! L'essentiel, c'est
le vacarme organisé contre Moscou avant
l'élection des membres du conseil des
droits de l'homme. Résultat : la Russie
a obtenu moins de voix que la Croatie.
Contrairement à l'Arabie saoudite, elle
ne fait plus partie du CDH. Mission
accomplie.
Bruno
Guigue (29/10/2016)
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