Opinion
La démographie dans l’Etat de
l’occupation sioniste :
réalités et changements
Asaad Abdou Ar-Rahman
Photo: CPI
Mercredi 1er janvier 2014
Palestine – CPI
La nouvelle loi israélienne de
nationalité oblige celui qui veut se la
procurer à faire le serment d’allégeance
à un "Israël" purement juif. Cela
exprime clairement l’inquiétude sioniste
devant sa propre existence.
Au premier abord, c’est une
inquiétude démographique. "Israël" a une
peur bleue de voir les juifs, partout
dans le monde, aux Etats-Unis en
particulier, faire un revirement face à
cette idée d’immigrer vers la « terre
promise ». "Israël" a aussi le grand
souci de voir le nombre de juifs
ultra-orthodoxes en croissance
permanente.
En effet, aux Etats-Unis, les juifs
laissent assez souvent leur religion,
montre un récent sondage. Le mariage
avec les autres religions est aussi en
augmentation. Est en diminution en
revanche le soutien fait à la politique
israélienne dans son occupation des
territoires palestiniens.
Selon le journal hébreu Haaretz, les
données les plus inquiétantes pour
"Israël" seront le fait que « plus de
66% des juifs des Etats-Unis n’éduquent
plus leurs enfants selon la vie juive et
ils ne les envoient pas aux institutions
juives d’éducation ». Puis, 83% des
personnes sondées refusent l’allégation
israélienne disant que l’occupation et
les colonies assurent la « sécurité
d’"Israël" », une indication que les
juifs américains s’éloignent de plus en
plus de la droite israélienne.
Et plus de 60% de ces juifs qui
quittent annuellement "Israël", quelque
douze mille personnes en moyenne, vont
aux Etats-Unis, même s’ils gardent leur
nationalité israélienne, le droit
israélien ne le leur interdisant pas.
« Les juifs sont un peuple en voie de
disparition », écrit l’israélien Avi
Chilon. Les fondateurs d’"Israël"
avaient cru que sa création allait
renforcer l’identité juive partout dans
le monde, mais le résultat est tout
autre. « Peut-être ont-ils découvert au
fil des ans que l’Etat des juifs n’est
qu’une entité politique sans aucun point
intéressant ? » se demande-t-il.
Pour ce qui est des juifs
ulta-orthodoxes, leur nombre est en
accroissement systématique, étant une
société à part, fermée économiquement et
socialement. Bien qu’ils ne forment que
13% de la population, ils constituent
60% des officiers des unités de combats.
Leurs hommes se battent pour avoir la
direction des services de sécurité qui
ont une forte influence sur la décision
politique d’"Israël".
Le niveau de l’accroissement
annuellement de ces juifs est de 3,1%,
indique un récent rapport du bureau
israélien des statistiques. Le niveau
des juifs laïcs ne dépasse cependant les
1,4%.
Si cet accroissement continue à ce
niveau, leur nombre bondira de manière
significative. Il pourrait atteindre 27%
de la population, ce qui signifie 35%
des juifs eux-mêmes. L’université de
Haïfa estime que ce niveau pourrait être
atteint en 2035. Toutefois, ces juifs
commencent déjà à affecter négativement
l’économie israélienne.
Le bureau de Benyamin Netanyahu, le
premier ministre israélien, a déjà tiré
la sonnette d’alarme devant
l’accroissement de ces juifs dans les
territoires occupés en 1948. Bientôt,
ils constitueront la moitié de la
population, dit une analyste économique.
En tout cas, "Israël" ne vit pas un
stade exemplaire, comme voudrait nous le
faire croire la droite israélienne.
Cette droite ne fait attention à toutes
les contradictions, à tous les soucis de
la société israélienne face au climat
ennemi extérieur aussi bien local
qu’international.
Notons enfin qu’un grand nombre de
juifs commence à douter de l’avenir de
l’entité sioniste, dans un monde qui ne
pourra pas continuer, à moyen et long
terme, à accepter un "Israël" expansif,
discriminatoire, très arrogant.
Article écrit par Asaad Abdou
Ar-Rahman dans le journal Al-Ittihad, le
18 décembre 2013, traduit et résumé par
le département français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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