AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL
Les coulisses de
la Déclaration Rothschild-Balfour (1)
Aline de Diéguez
Brodeuses, tableau de la Palestine
heureuse , Ramallah 1940.
Les sionistes n'étaient pas encore les
maîtres du pays
Mardi 12 juin 2018
"Ne pas se
moquer, ne pas déplorer, ne pas détester
mais comprendre".
Baruch Spinoza
Où l'on
découvre que le terrain est miné et que
chaque mot d'un texte apparemment anodin
cache un piège.
Dans la
véritable guerre de cent ans menée par
les immigrants sionistes contre la
population palestinienne autochtone, les
Palestiniens seraient bien inspirés de
méditer les principes que le stratège
chinois Sun Tzu a énoncés dans
son Art de la guerre: "Je
dis que si tu connais ton ennemi et si
tu te connais, tu n'auras pas à craindre
le résultat de cent batailles. Si tu te
connais toi-même sans connaître ton
ennemi tes chances de victoires et de
défaites seront égales. Si tu ne connais
ni ton ennemi ni toi-même tu perdras
toutes les batailles."
Car cette guerre
n'est pas née en 1947, ni même à la fin
du XIXe siècle. Ses armes psychiques ont
été forgées durant les siècles
mythologiques de la préhistoire
religieuse de populations qui occupaient
un petit territoire ingrat, coincé entre
deux immenses régions fertiles - la
Mésopotamie et la vallée du Nil.
N'ayant
pratiquement rien sur la terre qui pût
combler leur instinct de puissance, les
hommes de cette tribu se sont approprié
le ciel.
Ce coup d'Etat
cosmique fondateur est la bombe
nucléaire mentale qui a donné aux
membres de cette tribu la force de
demeurer groupés au fil des siècles tout
en attirant une limaille d'individus et
de peuples qui caressaient l'idée qu'ils
étaient, eux aussi, différents des
autres hommes. Mais il est également le
talon d'Achille d'un groupe trop peu
nombreux pour espérer imposer son
imaginaire au reste du monde.
En effet, à
l'heure où les dieux locaux sont devenus
des sortes de mégalithiques qu'on peut
situer sur l'échelle de l'archéologie
mentale de l'humanité, un dieu archaïque
et tribal qui ressortit à
l'anthropologie religieuse, se révèle un
lourd fardeau. Des dieux sont morts,
d'autres sont nés.
Qu'est-ce qu'un
dieu sans fidèles et sans manifestations
concrètes de leur adoration? Lorsque
plus personne n'a adoré Mardouk,
Mardouk est mort. L'adoration des
fidèles est l'oxygène des dieux. Lorsque
le dieu chrétien a capturé les fidèles
de Jupiter, Jupiter est mort,
Isis, Osiris, Amon Râ
n'ont plus de fidèles, Mardouk
n'a plus d'adorateurs, Odin, Wotan,
Frija, gisent au fond des mers
glacées du septentrion, Camos,
Melqarth, Hadad, Baal,
tous ces collègues et contemporains de
Jahvé, qui régnaient en maîtres
sur les cités voisines de la Judée, ont
même totalement disparu de la mémoire
des hommes. Les Cananéens n'ont pas eu
l'imagination assez fertile pour se
faire attribuer leur territoire par
Camos.
Aujourd'hui, un
gigantesque dieu aussi universel que
vaporeux - la Démocratie - a
surgi des entrailles de la jeune
Amérique. Il a déjà conquis la terre et
impose son règne et ses valeurs à la
planète entière.
Or, c'est
derrière le panache blanc de Jahvé,
leur antique dieu local, que les
sionistes sont partis, sabre au clair, à
la conquête de la Palestine. C'est au
nom des principes universels du dieu
Démocratie que les Palestiniens
tentent de résister à l'assaut.
La Palestine est
aujourd'hui le théâtre d'une guerre des
dieux : le vieux dieu local prétend
retrouver ses privilèges anciens,
persuadé qu'il est qu'en son fief
montagneux, il est d'autant plus
inexpugnable qu'il bénéficie désormais
de puissants appuis dans le monde
entier.
Dans ce combat
de Titans, le texte connu sous le nom de
Déclaration Balfour
constitue une étape décisive. L'analyse
de ce document permet de découvrir les
ruses politiques subtiles qui ont permis
à un sionisme religieux diffus de mettre
solidement le pied sur le premier
barreau de l'échelle qui a conduit à
l'émergence de l'Etat sioniste actuel.
Il est le premier échelon d'une échelle
de Jacob qui permet de remonter aux plus
lointains sédiments de prétentions
a-historiques qui déchirent le Moyen
Orient.
Le texte de la
Déclaration
C'est par une
lettre privée datée du 2 novembre 1917
et adressée à son domicile - "addressed
to his London home at 148 Piccadilly"
- que le fervent sioniste chrétien,
Lord Arthur Balfour a annoncé à
Lord Lionel Walter Rothschild,
député conservateur et banquier,
dirigeant de la communauté juive de
Grande Bretagne, la décision de la
couronne anglaise d'offrir un "foyer
national" au sionisme. Mais le
véritable destinataire de la lettre
était Chaïm Weizmann, son ami
intime, responsable de la branche
anglaise de l'Organisation sioniste
mondiale et futur premier Président
d'Israël.
Le 2 novembre
2017
Cher Lord
Rothschild,
Au nom du
gouvernement de Sa Majesté, j'ai le
plaisir de vous adresser ci-dessous la
déclaration de sympathie à l'adresse des
aspirations juives et sionistes,
déclaration soumise au Parlement et
approuvée par lui.
Le gouvernement
de Sa Majesté envisage favorablement
l'établissement en Palestine d'un foyer
national pour le peuple juif, et fera
tous ses efforts pour faciliter la
réalisation de cet objectif, étant
clairement entendu que rien ne sera
accompli qui puisse porter atteinte ni
aux droits civils et religieux des
collectivités non juives existant en
Palestine, ni aux droits et au statut
politique dont les Juifs jouissent dans
tout autre pays.
Je vous serais
reconnaissant de bien vouloir porter
cette déclaration à la connaissance de
la Fédération sioniste.
Arthur James
Balfour
Pour tenter de
comprendre comment on en est arrivé là,
je me suis mise à l'école de l'un des
hommes les plus influents du début du
XXe siècle tout en étant complètement
ignoré non seulement du grand public -
ce qui n'est pas étonnant - mais
également de la classe politique et des
commentateurs prétendument qualifiés de
la politique, ce qui l'est davantage.
"La chose la plus difficile au monde
est de suivre à la trace n'importe
quelle idée jusqu'à sa source"
écrivait Edward Mandell HOUSE.
Aucun jugement
n'est plus profondément juste. Le
personnage de l'ombre connu sous le nom
de Colonel House, bien qu'il
n'ait jamais participé à la moindre
guerre, avait parfaitement conscience
d'avoir été le manipulateur en chef des
décisions attribuées ultérieurement au
Président Woodrow Wilson. A ce
titre, il avait d'excellentes raisons de
recommander aux commentateurs politiques
de toujours tenter de remonter à la
source d'une idée ou d'une décision,
tout en précisant que rien n'était plus
difficile, car l'initiateur réel d'une
décision est rarement celui auquel on en
impute la paternité sur le devant de la
scène. (Voir :
Aux sources de l'escroquerie de la
Réserve Fédérale - Le machiavélisme des
hécatonchires de la finance
internationale)
Cette éminence
grise et homme de main des puissances
financières qui ont permis la
réalisation du plus grand hold-up
financier depuis que le monde est monde
- la création maffieuse de la FED la
veille de Noël 1913 - était bien placé
pour savoir combien il est facile de "prêcher
le faux" et de l'imposer, comme
le rappelle d'une manière prémonitoire
le grand romancier allemand Goethe:
"La vérité doit être martelée avec
constance, parce que le faux continue
d'être prêché, non seulement par
quelques-uns, mais par une foule de
gens. Dans la presse et dans les
dictionnaires, dans les écoles et dans
les Universités, partout le faux est au
pouvoir, parfaitement à l'aise et
heureux de savoir qu'il a la majorité
pour lui."
Goethe ne pouvait
pas savoir à quel point son analyse
collerait à la réalité du fonctionnement
politique actuel des gouvernements qui
se déclarent des démocraties
occidentales, à l'heure où la guerre
pour le contrôle d'une réalité qui ne
parvient à s'infiltrer que difficilement
dans les fissures d'une propagande
étatique martelée à longueur de journée
par des medias complaisants et largement
financés par ces mêmes Etats - l'un
expliquant l'autre. On ne combat plus un
ennemi, on diabolise un monstre auquel
on impute de fausses atrocités répétées
ad nauseam par une presse servile
et paresseuse, atrocités dont ces mêmes
Etats sont d'ailleurs pratiquement
toujours les bailleurs de fonds et les
metteurs en scène.
La récente comédie
politique appelée "affaire Skripal",
inventée, mise en scène et orchestrée
par le gouvernement anglais en est un
exemple caricatural. Plus fort encore,
les Ukrainiens viennent de ressusciter
un "opposant" - préalablement barbouillé
de sang de porc - et "assassiné" par un
gouvernement russe "criminel".
L'indignation de la presse occidentale
devant cette farce macabre a été
modeste. Et que dire des grossiers
mensonges à l'origine de toutes les
guerres conduites par une prétendue "communauté
internationale" donneuse de leçons à
la planète entière, mais réduite à
l'empire américain et à ses vassaux de
l'OTAN? Leurs vertueux missiles tuent
des centaines de milliers d'innocents et
détruisent des nations de fond en comble
au nom des "droits de l'homme" ou
du fameux "droit d'ingérence" à
géométrie variable. "Si vous
n'êtes pas vigilants, les médias
arriveront à vous faire détester les
gens opprimés et à aimer ceux qui les
oppriment" écrivait si
justement Malcolm X, assassiné le
21 février 1965 à Washington.
Analyse de la
Déclaration
Lord Arthur
James Balfour
La prétendue lettre
privée qui entrera dans l'histoire sous
le nom de "Déclaration Balfour"
semble, après une lecture rapide, bien
vague, anodine et équilibrée. Or, en
réalité, chaque mot en a été
soigneusement pesé pendant des mois.
Ainsi l'emploi du mot "foyer"
pour le "peuple juif" - et non
pas officiellement Etat - était
destiné à ne pas heurter de front les
Arabes du Moyen Orient. S'y ajoute une
recommandation apparemment pleine
d'empathie pour "les collectivités
non juives" - ce qui concerne tout
de même sept cent mille Palestiniens
chrétiens et musulmans qui vivent sur
cette terre depuis la nuit des temps,
mais qui n'ont pas eu droit au titre de
"peuple", réservé à la seule
collectivité juive. Comme le notait
Arthur Koestler, "en
Palestine, une nation a solennellement
promis à une seconde le territoire d'une
troisième. "
On remarquera
qu'aux yeux des rédacteurs de ce
document attribué au Ministre des
affaires étrangères anglais de l'époque,
le peuple autochtone est vu comme un
ramassis de "collectivités". Les
membres de ces prétendues "collectivités"
sont désignés d'une manière négative par
référence à un "peuple" juif
censé, lui, homogène et d'ores et déjà
constitué en nation, mais pourtant
absent des lieux à cette date.
C'est parce
qu'elles sont "non juives"
qu'elles sont dévalorisées par une
formulation négative par rapport à la
positivité du référent juif. D'un côté
nous avons un "peuple" encore
virtuel, mais dont le statut
prépondérant est d'avance valorisé, de
l'autre grouillent les fameuses "collectivités"
anonymes , éparses , considérées comme
des occupants conjoncturels et
occasionnels et qui se trouvent d'ores
et déjà reléguées dans un statut
subordonné à l'élément dominant. Même
s'il est prévu que "rien ne sera
accompli qui puisse porter atteinte" à
leurs (ceux des autochtones)
droits civils et religieux" ,
il est établi d'avance que le "peuple"
constitué de la masse des colons juifs
et les "collectivités" indigènes
ne jouiront pas du même statut politique
et social.
Un apartheid est
donc clairement dessiné en filigrane
dans la Déclaration Balfour-Rothschild.
Dans une note de
service datant de 1919, Balfour aurait
affirmé que "le sionisme s'enracine
dans des traditions et des
espoirs futurs bien plus importants
que les désirs et les préjugés
de sept cent mille Arabes qui habitent à
présent sur cette terre historique".
Les juifs ont des traditions, les
arabes des préjugés; les premiers
ont des espoirs, les seconds des
désirs
Selon la
Déclaration , les "Arabes"
occupent "à présent" - la "terre
historique" du peuple juif. Ce sont
donc des squatters sans droits et sans
racines, légitimement expulsables et
destinés à être renvoyés dans le pays
dont ils seraient prétendument
originaires. Pendant ce temps, il est
reconnu d'avance que les immigrants
sionistes potentiels s'installeront sur
leur "terre historique".
On voit que
l'idéologie messianico-coloniale dont la
déclaration Balfour-Rothschild est
imprégnée, porte en son sein le venin
d'une xénophobie telle qu'elle conduit
depuis lors l'Etat sioniste à un
nettoyage ethnique de la population
autochtone. Son messianisme l'entraîne à
devenir le dernier Etat colonisateur et
prédateur de la planète. En effet, alors
que le monde entier feint d'être aveugle
et sourd, tous les dirigeants de cet
Etat portent fièrement l'étendard du
racisme et de la volonté de vider la
Palestine des "non-juifs".
Qui sont les
sionistes
L'intériorisation
de l'histoire mythique - c'est-à-dire
l'impossibilité de séparer le rêve de la
réalité - est, en effet, un des
symptômes les plus caractéristiques de
cette communauté. L'imaginaire devient
si bien consubstantiel au réel qu'il
finit par créer un état que les
psychiatres connaissent sous le nom de "fabrication
de faux souvenirs". Il s'agit du
premier stade du mécanisme
d'autopersuasion du bien-fondé de son
action, qui permet de créer une réalité
imaginaire et de développer un sentiment
de victimisation lorsque le sujet, ou
l'ensemble du groupe constatent que le
reste du monde n'adhère pas au rêve
collectif et aux moyens utilisés afin
que la fiction devienne la réalité.
Quand la fiction
s'installe officiellement dans les têtes
en lieu et place de la réalité
historique , le rêve né d'une fiction
devenue religion conduit à "l'autopkénakersuasion
quant au droit de propriété sur la terre"
( p. 217) dont parle Shlomo Sand dans
son célèbre ouvrage: Comment le
peuple juif fut inventé.
Par un subtil
renversement des situations, les peuples
autochtones qui, durant des siècles et
de génération en génération de patient
labeur avaient fait d'une terre aride un
verger et y vivaient harmonieusement,
sont renvoyés à un "ailleurs" et
à un passé inventés de toutes pièces,
pendant que ceux qui ne sont pas encore
sur place jouissent d'avance du
privilège de "l'enracinement" sur
une terre qu'ils n'ont jamais occupée
physiquement. Toutes les grandes vagues
migratoires se sont toujours déroulées
d'est en ouest. La mythologie judaïque
ne s'y est pas trompée, puisque les
communautés de nos régions se proclament
les descendantes légitimes d'ancêtres "chassés"
de la province de Judée par les armées
victorieuses de Vespasien et de Titus
lors de la deuxième Guerre des Juifs
en l'an 70.
Les descendants des
juifs des premières émigrations dans les
pays du bassin de la Méditerranée sont
connus sous le nom de Sépharades,
par opposition aux colons issus d'Europe
de l'Est et des marches de l'Asie qui se
dénomment eux-mêmes Azkhénazes.
Or, aucun des premiers ministres qui ont
dirigé l'Etat d'Israël ne peut exciper
de racines méditerranéennes ou
occidentales susceptibles de donner une
apparence de crédit à la prétention
d'être des descendants d'ancêtres ayant
vécu en Palestine. Tous, sans
exception aucune, sont issus des régions
talmudiques de l'orient européen ou des
marches de l'Asie. Tous étaient des
Ashkénazes.
Les "espoirs
" et les "traditions" talmudiques
d'occupants futur sont d'ores et déjà
sublimés dans la déclaration
Rothschil-Balfour, alors qu'ils n'ont
que mépris pour la géopolitique et la
démographie concrètes du pays. Dans la
foulée, les aspirations légitimes des
habitants en chair et en os sont
ravalées au rang de "préjugés".
Paroles de
dirigeants ashkénazes
"Le transfert
forcé des Arabes des vallées de l'Etat
Juif est prévu.... Nous devons coller à
cette conclusion de la même manière
que nous nous sommes saisis de la
Déclaration de Balfour, encore plus
que ça, de la même manière que nous
nous sommes saisis du Sionisme lui-même."
(Ben-Gourion, Zichronot [Mémoires],
Vol. 4, p. 299)
"Nous marchions
dehors, Ben-Gourion nous accompagnait.
Allon a répété sa question : "Que
doit-on faire avec la population
palestinienne ?" 'Ben-Gourion a agité la
main dans un geste qui disait :
"Conduisez-les dehors!" Yitzhak
Rabin, version censurée des
Mémoires de Rabin, publiée dans
le New York Times, 23
octobre 1979.
" Entre nous
soit dit, il doit être clair qu'il n'y a
pas de place pour deux peuples dans ce
pays. Nous n'atteindrons pas notre but
si les arabes sont dans ce pays. Il n'y
a pas d'autres possibilités que de
transférer les arabes d'ici vers les
pays voisins - tous. Pas un seul
village, pas une seule tribu ne doit
rester." Joseph Weitz, chef
du département colonisation de l'Agence
juive en 1940, tiré de " A
solution to the refugee problem
".
Le 12 juillet 1937,
Ben-Gourion écrit dans son
journal : "Le transfert forcé des
Arabes des vallées de l'Etat Juif
proposé pourrait nous donner quelque
chose que nous n'avons jamais eue, même
lorsque nous y étions nous-mêmes à
l'époque du Premier et du Second Temple
, une Galilée affranchie de sa
population Arabe."
"Nous devons
tout faire pour nous assurer qu'ils (les
Palestiniens) ne reviendront jamais."
(…)"Les vieux mourront et les jeunes
oublieront." David Ben-Gourion,
dans son Journal intime,
18 Juillet 1948, cité dans le livre de
Michael Bar Zohar : "Ben-Gourion :
le Prophète Armé",
Prentice-Hall, 1967, p. 157.
"Les territoires
appartiennent à Israël. Les Juifs
s'implanteront partout sur notre terre
jusqu'au bout de l'horizon."
Itzhak Rabin
"Lorsque nous
aurons colonisé le pays, il ne restera
plus aux arabes que de tourner en rond
comme des cafards drogués dans une
bouteille." Raphael Eitan,
chef d'Etat major des forces de défense
israéliennes (Tsahal), New york Times,
14 avril 1983.
Petit rappel
historique
L'émigration a
toujours servi de soupape à une
population prolifique qui demeurait
néanmoins en contact spirituel avec
Jérusalem et y envoyait son argent. Au
lendemain de la conquête de l'Egypte par
Alexandre le Grand en -333 et la
création de villes nouvelles - notamment
Alexandrie ou Antioche - l'émigration
avait redoublé: de nombreux Judéens,
fuyant le pouvoir absolu des grands
prêtres ainsi qu'une vie pauvre et rude,
harassée par les charges qu'imposait
l'administration du temple, s'étaient
installés en masse dans ces cités où les
activités commerciales offraient de
vastes possibilités d'enrichissement,
déjà largement expérimentées par les
exilés définitivement demeurés en
Babylonie. Leurs descendants vivent
toujours en Iran. C'est la seule
communauté juive qui a obstinément
résisté aux appels des sionistes à venir
peupler la Palestine. Ils se déclarent
pleinement Iraniens.
Durant la période
de l'occupation romaine, considérée par
les habitants de la Judée comme une
période particulièrement néfaste, ils
émigrèrent de nouveau en masse et se
fixèrent dans pratiquement toutes les
villes du bassin de la Méditerranée. Des
inscriptions grecques du 1er siècle
montrent que la Syrie, Chypre, la Grèce,
les îles grecques, Cyrène, l'Asie
Mineure et même la Crimée comptaient de
puissantes colonies juives (Voir Renan,
t.V, pp. 224-225). La colonie de Crimée
jouera un rôle particulièrement
important dans la conversion au judaïsme
du royaume des Kazars qui fournira au
judaïsme les centaines de milliers
d'adeptes sans lesquels la maigre
population de Judéens dispersés aurait
progressivement fondu.
Dans ses
Antiquités judaïques (XIV, 7),
l'historien juif Flavius Josèphe,
citant le Grec Strabon, écrit: "Ils
ont touché toute ville, et il n'est pas
facile de trouver un endroit de la terre
qui n'ait pas reçu cette tribu et n'ait
pas été dominé par elle." Et dans
son Contre Apion, le même
Josèphe ajoute que "l'opinion
universelle était qu'ils professaient
une haine féroce contre celui qui
n'était pas de leur secte." (II,10)
Ce qui devait
arriver arriva, une animosité violente
éclatait régulièrement entre les
populations indigènes et les immigrants
juifs, phénomène qui se reproduira à
d'innombrables reprises durant les
siècles qui suivront, les mêmes causes
produisant les mêmes effets, comme il
suffit de le constater de nos jours en
Palestine occupée. Comme l'écrit
l'historien anglais Michael Grant
(1914-2004), dans son From
Alexander to Cleopatra The Hellenic
World (p. 75), "The Jews
proved not only unassimilated, but
unassimilable ... Les Juifs ont prouvé
non seulement qu'ils n'étaient pas
assimilés, mais qu'ils étaient
inassimilables." Le site officiel
Lamed.fr rapporte ce jugement dans un
sens positif et élogieux.
D'Hérode au "mur
des lamentations"
La péripétie
politique qui, depuis la traduction en
français du récit de Flavius Josèphe,
est connu sous le nom La Guerre
des Juifs, n'a concerné que la
petite province de Judée - en réalité la
ville-état de Jérusalem - avec ses
Pharisiens et ses Zélotes fanatiques qui
avaient refusé de se plier aux règles
que l'empire romain appliquait aux
provinces vaincues, tombées sous sa
férule - notamment le paiement du tribut
et la présence de la statue de
l'empereur dans le temple.
Or, les Judéens
haïssaient et méprisaient leurs voisins,
les Samaritains et les Galiléens. Ils
voyaient en eux de faux israélites
superficiellement judaïsés et
racialement mélangés. D'ailleurs, le
scribe fanatique Esdras ne s'était pas
donné la peine d'épurer les habitants de
ces provinces de leurs éléments "impurs"
lors de son retour de Babylonie en
Judée. Ils ont donc tranquillement
regardé les Judéens se faire écraser par
les Romains.
L'ironie de
l'histoire est encore plus profonde et
revient comme un boomerang dans la
politique racialiste de l'actuel Etat
sioniste, puisque la majorité des
Palestiniens contemporains ne sont pas
plus "arabes" que les talmudistes
orientaux. En effet, après la défaite
des troupes judéennes contre les légions
romaines de Vespasien, puis de Titus et
selon la tradition militaire de Rome,
les principaux dirigeants et notables
religieux vaincus et réduits en
esclavage, ont fait partie du "Triomphe"
de l'empereur, c'est-à-dire qu'ils ont
été conduits en cortège dans les rues de
Rome derrière le char de l'empereur
romain Titus, avant d'être vendus sub
corona dans le marché aux esclaves.
Mais les Romains
n'avaient aucun intérêt à vider la Judée
du petit peuple d'artisans et de
paysans. De plus, une fois terminée la
guerre contre les légions de Titus,
durant laquelle les Judéens avaient
opposé une résistance farouche, le
palais et le temple détruit, les Romains
n'allaient pas persécuter des
populations qui n'avaient pas participé
au conflit. Les Samaritains, les
Galiléens et le petit peuple de la
province de Judée ont donc continué à
vivre sur leurs terres comme ils
l'avaient toujours fait. Deux mille ans
plus tard, et après maintes péripéties
géopolitiques dont cinq cents ans de
domination ottomane, leurs descendants
se sont entre temps convertis à d'autres
dieux, mais ils sont toujours présents
sur ce qu'il convient de qualifier au
sens propre leur "terre historique".
L'histoire est
facétieuse. Il est à la fois paradoxal
et quelque peu comique de voir que le
souverain qui avait fait construire leur
seul véritable temple à Jérusalem, haï
hier par les Judéens, soit précisément
le bâtisseur auquel les juifs modernes
sont contraints de se référer - mais
sans jamais le nommer - en faisant du
lambeau d'un mur de soutènement d'une
gigantesque esplanade destinée à
accueillir les pélerins du monde entier,
le symbole d'un monument qu'ils tentent
d'attribuer à un Salomon mythique censé
avoir vécu une dizaine de siècles
auparavant et un lieu fétichisé,
considéré comme "sacré".
Hérode, le
souverain détesté, avait couvert la
Judée de constructions fabuleuses pour
un si petit pays. Il avait fait édifier
des théâtres, un amphithéâtre et des
hippodromes, un palais somptueux et le
fameux temple, le tout dans un style
grec qui hérissait le poil des
Pharisiens rigoristes, mais qui est
aujourd'hui qualifié de Deuxième
Temple, avec la révérence due au
sacré. Ces merveilles architecturales
laissaient la masse pieuse des Judéens
de l'époque de marbre, si je puis dire.
Ils n'y voyaient qu'une manifestation
égoïste de gloire profane contraire à
l'idéal religieux qui était le leur.
Achevé en l'an 63
et rasé par les Romains en 70, le temple
d'Hérode n'a donc été opérationnel que
sept ans. Seul subsiste l'empilement de
blocs de rochers du "mur occidental",
connu sous le nom de "mur des
lamentations".
De nos jours, le
même état d'esprit continue de régner à
l'égard de la mémoire de ce grand
bâtisseur dont personne parmi les juifs
n'ose rappeler le nom et l'oeuvre. Mais
la haine était réciproque: Hérode,
Iduméen superficiellement barbouillé de
judaïsme, détestait l'esprit ritualiste
et étroit de ses sujets. Il passait
d'ailleurs le plus clair de son temps en
Grèce dont il avait fait revivre les
jeux olympiques.
Ainsi, plus encore
que pour tout autre groupe humain, il
est à la fois capital et incroyablement
ardu, de dégager l'histoire réelle de la
Palestine antique de la gangue de
fictions qui l'enserre dans un cocon si
serré que la vérité historique finit par
périr étouffée sous un maillage de
babillages théologiques particulièrement
inventifs.
Les chrétiens
sionistes anglo-saxons et les
talmudistes de tous poils tentent encore
de nos jours de réécrire l'histoire, de
faire de la Bible leur livre d'histoire
et donc de substituer le récit mythique
qui bourgeonne depuis deux millénaires
dans la cervelle de leurs ancêtres et
dans la leur, à la réalité.
La preuve que les "désirs"
des habitants "non-juifs" de
Palestine n'avaient pas à être pris en
compte ne s'est pas fait attendre.
C'est, n'est-il pas vrai, un très vilain
"préjugé" de la part des "non-juifs"
de ne pas offrir avec enthousiasme sa
maison et ses biens aux colons sionistes
qui venaient repeupler leur prétendue "terre
historique".
Un mystère
anthropologique
Par quel mystère
psychologique et anthropologique une
masse humaine hétéroclite et accourue
des quatre coins de l'univers,
prétend-elle affirmer qu'elle forme un
peuple homogène, qu'elle est l'exclusive
propriétaire d'un certain territoire -
d'ailleurs plutôt ingrat - et qu'un être
supra terrestre, son protecteur
exclusif, en aurait été le notaire
dispensateur?
Il est
particulièrement intéressant de voir
comment fonctionne le mécanisme
d'auto-innocentement des pillages
pratiqués par toutes les bandes armées
depuis que le monde est monde. Comment
s'innocenter à meilleur prix que
d'attribuer à un être surnaturel le
commandement de tuer et de voler les
vaincus? C'est donc le notaire
surnaturel de ce groupe humain qui est
censé lui assurer la légitimité
d'expulser, pour la deuxième fois, le
peuple autochtone et, pour la deuxième
fois, de s'installer dans ses maisons et
dans ses meubles, après avoir terrorisé,
volé et assassiné massivement des
villages entiers. Il explique également
la cruauté inhumaine que manifeste de
nos jours l'armée sioniste face à des
civils désarmés, y compris des enfants.
Or, la
Déclaration Balfour est si
maternellement bienveillante pour le "peuple
élu" qu'elle va jusqu'à se soucier
des droits et du statut politiques dont
les juifs jouissent dans le monde
entier: rien ne doit leur être enlevé
sous prétexte qu'il existera en
Palestine un "foyer national "
dans lequel ils ne souhaiteraient
pourtant pas s'installer.
L'actuel Etat qui
occupe une grande partie de la Palestine
historique n'est toujours pas au service
de l'ensemble de sa population - la
notion de "citoyen" n'y existe pas - il
n'est même pas au service des seuls
juifs d'Israël. L'Etat d'Israël est
l'Etat de tous les juifs de la planète.
Comme l'écrit cocassement Shlomo Sand
dans une interview: "Israël
appartient à Alain Finkielkraut et
Bernard-Henri Lévy plus qu'à mon
collègue de l'université qui est
originaire de Nazareth." Et il
ajoute, non sans malice: "Mais
BHL, Attali et Finkielkraut ne veulent
pas vivre sous la souveraineté juive."
(Le ciel nous préserve de cette
tragédie, la France ne s'en remettrait
pas!)
On sait maintenant
que l'original de cette lettre a été
rédigé durant l'été 2017 par le
richissime sioniste anglais Lord
Lionel Walter Rothschild (1808-1879)
lui-même - il poussait le caprice de
riche original jusqu'à se déplacer - en
toute discrétion ! - dans un attelage
tiré par des zèbres ou sur le dos d'une
tortue géante.
Pendant ce temps,
un autre richissime sioniste français,
petit-fils lui aussi du fondateur de la
dynastie, et cousin du premier, le
baron Edmond de Rothschild de
la branche de Paris (1845-1934),
achetait depuis des années tout ce qu'il
pouvait trouver de terres et de maisons
en Palestine en vue de l'arrivée des
colons-immigrants juifs. L'objectif
poursuivi dès l'origine était bien de
transformer officiellement la Palestine
en Etat juif et de tenter de créer un "peuple"
à partir de groupes de juifs issus de
toutes les nations de la terre dans
lesquelles ils avaient choisi de
s'installer et que le mouvement sioniste
tentait de convaincre de venir peupler
la terre palestinienne.
Lord Roderick
Balfour
Le banquier Lord
Roderick Balfour, descendant du
rédacteur nominal de la Déclaration
qui porte le nom de son ancêtre,
reconnaît d'une manière quelque peu
touchante - ou cynique, au choix -
qu'ayant effectué plusieurs séjours en
Israël, il éprouve des "réserves
majeures" à propos de ce qu'il a
observé, alors que son aïeul avait fait
preuve "d'un grand geste humanitaire"
et que "l'humanité devrait lui en
être extrêmement reconnaissante". En
effet, écrivait-il lors de la
célébration du centenaire de la
Déclaration; il y a une phrase"rien
ne sera fait qui puisse porter atteint
aux droits civils ou religieux de
communautés non-juives qui existent en
Palestine'. C'est assez clair.
Eh, ce n'est pas vraiment mis en
pratique. D'une manière ou d'une autre,
cela doit être rectifié. En parlant à
des éléments plus libéraux parmi les
Juifs, ils reconnaîtraient qu'il faut
accorder un plus grand rôle économique
aux Palestiniens."
La pure bonne
conscience anglaise en pleine action.
Les habitants du camp de concentration à
ciel ouvert de Gaza attendent avec
impatience la mise en pratique de ces
excellents principes.
Or, lorsque les
immigrants sionistes ont débarqué en
Palestine, ils ont découvert que,
contrairement à la mythologie sioniste
qui prêchait qu'une terre vide attendait
son peuple élu, des Palestiniens
autochtones, des chrétiens et même
quelques groupes de juifs cohabitaient
paisiblement dans ce pays depuis des
siècles. Mais pour les idéologues
sionistes issus des terres asiatiques et
est européennes, élevés au biberon du
Talmud, sans les askhenazes,
la terre judéenne était effectivement
vide. Les communautés sépharades
elles-mêmes, pourtant intégrées aux
populations locales et à la vie
économique de la région depuis des
siècles, étaient elles aussi frappées
d'invisibilité et d'inexistence. Pire,
c'est leur intégration même à l'ensemble
des populations de la région qui les
néantisait face au fanatisme des
nouveaux-venus ashkenazes. Aujourd'hui
encore, les sépharades sont englobés
dans le même mépris que celui que les
colons ashkenazes éprouvent à l'encontre
des "arabes" - terme qui englobe
indistinctement les musulmans et les
diverses variétés de chrétiens.
Les idéologues
askhenazes sionistes n'eurent donc aucun
scrupule à maltraiter, voler, expulser,
assassiner autant de Palestiniens qu'ils
en avaient la possibilité. Et ils
continuent aujourd'hui encore avec la
bénédiction des organes de leur Etat
comme le prouve le spectacle du sordide
ball trap auquel se livrent toutes les
semaines des "snipers" de la
fameuse "armée morale" face aux
manifestants désarmés de Gaza lors des "marches
du retour", et cela avec la
bénédiction et les compliments de la
hiérarchie militaire.
Bien que le vocable
"foyer" soit volontairement
ambigu et ne possède aucun statut en
droit international, le Journal of
Palestine Studies (, vol. 25, no
3, 1996, p. 64) révélait que Balfour,
alors devenu ministre des affaires
étrangères, et le premier ministre de
l'époque, Lloyd George, admettaient en
privé que l'objectif final était bien la
création d'un Etat Juif. Plus
précis encore: "Un des rédacteurs de
la lettre à Rothschild, Leopold Amery,
secrétaire dans le cabinet de guerre en
1917-18, témoigne sous serment, trois
décennies plus tard devant la Commission
anglo-américaine , que " tous ceux qui y
étaient impliqués lors de la Déclaration
Balfour comprenaient que la phrase "l'établissement
en Palestine d'un foyer national pour le
peuple juif" voulait dire que la
Palestine deviendrait en fin de compte
une république ou un État juif.
"
D'ailleurs, une
semaine après que la lettre attribuée à
Balfour est devenue officielle, elle a
été publiée dans le Times
sous le titre Palestine for the
Jews. Official Sympathy ",
autrement dit La Palestine aux
juifs. Plus question de "foyer"
ou autre synonyme de la langue de bois
diplomatique.
Plus important
encore, il y est confirmé officiellement
que c'est bien Lord Lionel Rothschild
lui-même qui en fut le premier rédacteur
au cours de l'été 1917 - ce que tout
le monde savait au gouvernement, mais
que le Cabinet de guerre anglais qui
gérait cette question n'était pas pressé
d'officialiser. On avait conscience
qu'il s'agissait d'un bouleversement de
la géopolitique et de la démographie de
la région. Le pas a été franchi après un
intense lobbying de Chaïm Weizmann,
le responsable du mouvement sioniste en
Angleterre.
Le rôle de Chaïm
Weizmann a été capital. Ami de Lord
Lionel Rothschild, il a harcelé avec
zèle et constance un Cabinet anglais
hésitant. Au bout de six mois et lorsque
la victoire à Gaza des troupes anglaises
sur l'armée ottomane est devenue
officielle, le gouvernement Lloyd George
a franchi le pas. Ultime modification:
il a simplement supprimé de la rédaction
Rothschild la mention de "la
reconstitution de la Palestine comme
foyer national juif", rédaction
quelque peu gênante qui impliquait
l'idée qu'il s'agirait d'un retour des
juifs dans leur patrie naturelle.
Mais le
gouvernement anglais n'a pas osé assumer
publiquement le nom du rédacteur de la
missive. Il a visiblement jugé plus
honorant - ou plus décent - d'en
attribuer la paternité au ministre des
affaires étrangères de l'époque,
Arthur James Balfour plutôt qu'au
responsable du mouvement sioniste
anglais, lord Lionel Walter
Rothschild.
D'où la mise en
scène de la pseudo lettre privée
adressée au domicile de celui qui en
était l'initiateur, le concepteur et le
rédacteur.
Fin de la
première partie
Suivront:
Balfour2: Où
l'on découvre que le complot vient de
loin et qu'une meute de loups s'est
déguisée en agneaux.
Balfour3: Où
l'on comprend que l'entrée en guerre des
Etats-Unis en 1917 est le fruit des
efforts conjugués des banquiers
anglo-saxons et du mouvement sioniste
international.
Balfour4: Où
l'on découvrira que Messieurs Weizmann,
Balfour, Rothschild , and C° sont les
dignes successeurs d'Esdras et de
Néhémie.
Balfour5:
"Nihil sine ratione", Leibniz avait
raison. Où l'on découvrira que la
dispersion est une illusion d'optique et
qu'un gouvernement central puissant, qui
a existé durant des siècles, est
aujourd'hui localisé aux Etats-Unis.
BIBLIOGRAPHIE
Mario Liverani,
La Bible et l'invention de
l'histoire, 2003, trad. Ed.
Bayard 2008
Edwin Montagu,
Memorandum on the Anti-Semitism of
the Present Government - Submitted to
the British Cabinet, août 1917 ,
accessible sur internet.
Shlomo Sand,
Comment le peuple juif fut inventé,
Paris, Fayard, 2008
Regina Sharif,
Non-Jewish Zionism, Londres, Zed
Book, 1983
Douglas Reed,
La Controverse de Sion
Isaiah Friedman,
The Question of Palestine. British-Jewish-Arab
Relations : 1914-1918,
Brunswick, Transaction Publishers, 1992
Le 12 juin 2018
Le sommaire d'Aline de Diéguez
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